Une femme. Un mari mort dans la chambre. Et un deuil à faire.
Elle est déboussolée, on a l'impression qu'elle ne se rend pas compte. On suit ces quelques jours avant l'enterrement. Ses enfants qui la croient sur parole quand elle dit que tout va bien, bien contents de ne pas avoir à gérer les émotions de leur mère peut être ?
Le roman aurait pu être émouvant mais l'auteur par son écriture (utilisation du conditionnel à de trop nombreuses reprises par exemple) met une certaine distance entre le lecteur et les personnages. On ne s'attache pas, on n'est pas impliqués. Simples observateurs du deuil. Dommage également que des souvenirs n'interviennent pas davantage.
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Si je vous disais que j'aimerais que vous lisiez ce livre vous ne me comprendriez peut-être pas. Si vous aviez vu le nombre de critiques qui n'est que d'une pour le moment vous comprendriez que ce n'est pas beaucoup. Alors vous diriez que j'avais raison en souhaitant que ce livre mérite plus de lecteurs. Vous verriez que j'ai donné cinq étoiles, étant ravi que ce roman était écrit au temps conditionnel.
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A présent, c'était le soir, elle n'avait plus qu'à attendre la nuit pour se coucher sur le canapé et constater qu'elle ne s'endormait pas, même en se mettant sur le ventre ou en croisant les bras sur la poitrine. Elle supporterait un moment l'insomnie, puis elle allumerait la lumière, elle se lèverait, marcherait jusqu'à la cuisine, se préparerait une tasse de café. Elle reviendrait au salon, allumerait la télévision, irait d'une chaîne à l'autre, couperait le son, l'éteindrait, et regarderait un insecte gambader entre le mur et la fenêtre ouverte. Elle entendrait les voisins du dessus remuant leurs chaises en sortant de table. Provenant de l'étage du dessous, elle ne percevrait rien. Elle taperait avec son talon contre le carrelage, elle n'obtiendrait pas de réponse.
Elle aurait envie d'inviter la voisine du dessous à partager les quelques petites provisions qu'elle avait faites tout à l'heure. Elle descendrait. Elle sonnerait à plusieurs reprises, elle finirait pas entendre un bruit de pieds nus de l'autre côté de la porte.
-C'est moi.
Elle ouvrirait. Elle serait en sous-vêtements, avec trois bigoudis sur la tête.
Elle rentrerait chez elle, elle se dirait qu’elle n’avait besoin de personne pour passer une bonne soirée. Elle boirait une tasse de café à petites gorgées assise sur le balcon. Le soleil aurait disparu, il n’y aurait plus de rouge dans le ciel, seules quelques larges bandes bleues foncées empêcheraient la nuit d’être tout à fait noire.
Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.