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EAN : 9782234061989
111 pages
Stock (06/05/2009)
3.12/5   8 notes
Résumé :
Pourquoi on pleure, à l’enterrement de quelqu’un qu’on ne connaît pas bien ? Peut-être parce que, comme pour Georges Marchais, c’est la fin d’un monde qu’on ensevelit, et avec lui tant de vies gâchées et de rêves brisés sur lesquels les militants se retournent, ce matin de janvier 1996, dans le froid. On pleure aussi quand devant vous on enterre un demi-siècle de cinéma ou littérature, et que le chagrin prend alors les couleurs de la nostalgie. On pleure de voir ple... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Fleurs et couronnes, comme le titre d'un poème de Prévert. Et désormais, pour moi comme pour les lecteurs de ce petit chef d'oeuvre, comme le titre de cet ouvrage d'Ariane Chemin. Et puis, pour tous, malheureusement, comme les attributs du deuil dans lequel nous plonge la disparition d'un être cher ou moins cher, d'un être – toujours – respecté.

Cela n'a sans doute pas sa place ici mais le contexte m'y invite : Quelles fleurs ? Quelles couronnes pour ces corps que l'on ne retrouve pas ? Laissons là cependant le conjoncturel pour évoquer les histoires et l'Histoire que nous offre la journaliste.

Elle nous apporte du ressenti, du vécu et du vivant, malgré la mort. C'est un livre qui conjugue avec justesse - outre les aspects historiques - des aspects documentaires, personnels et sensibles.

Sous les récits, les évocations qu'elle livre, Ariane Chemin nous fait transparaître des destins. Destins parce que nous ne sommes bien entendu pas sans connaître les disparus – plus ou moins à vrai dire, d'Alain Robbe-Grillet ou Georges Marchais à Rafaël Kuderski ou Maurice Kriegel-Valrimont. Mais aussi parce que ces enterrements, ces cérémonies qu'elle décrit, sont lourds de présences et d'absences remarquées, sont lourds de souffrance et de soulagement parfois. Des sept hommes qu'Ariane Chemin enterre ici, on peut aussi dire la plus ou moindre absence : eux qui tiennent le premier rôle au moment de leur inhumation, sont-ils toujours vraiment là, au centre d'un balai plus ou moins bien orchestré par des personnages perplexes, perdus ?

Ariane Chemin fait de ces morts ses propres morts. Elle revient brièvement sur leur vie, en remontant le temps, en la développant à partir de ces gens qui honorent le disparu ou, justement, qui n'en prennent pas la peine.
Je ne m'étais jamais penchée sur la vie des autres en commençant par leur mort, et mieux, leur enterrement. Avec cette journaliste je découvre que c'est possible. Je découvre que l'enterrement est aussi vivant.

A la fin de cet ouvrage, très beau d'émotions, une question s'impose : aurais-je choisi les mêmes personnages ? Aurais-je élu les mêmes cérémonies ? Ces choix doivent sans aucun doute être le fruit d'une sensibilité : ils expriment une vision du monde. Si ce cimetière n'est pas un Panthéon, il révèle beaucoup de notre société. Il révèle moins les disparus que ceux qui restent. C'est là le plus douloureux.

Claire.

Rouen, le 5 juin 2009.

Lien : http://traindelivres.unblog...
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Ce livre est constitué de 6 chapitres qui évoquent chacun un personnage à travers son enterrement. Lorsque j'ai pris en main ce livre j'ai eu peur de m'ennuyer dans la mesure où je ne connaissais qu'un des personnages évoqués (certains se diront "quelle inculture" mais bon, c'est comme ça, je ne vais pas vous mentir non plus). Et puis, je me suis laissée entraîner par l'écriture d'Ariane Chemin qui sait donner un caractère très intimiste à ces histoires. J'ai particulièrement apprécié le chapitre consacré à Maurice Krigel-Valrimont que j'ai trouvé très émouvant.
J'ai donc globalement apprécié cette lecture. Toutefois, heureusement que l'auteur s'est arrêté à 6 chapitres car en faire plus aurait assurément été de trop.
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Six portraits d'hommes, six enterrements auxquels l'auteur journaliste assiste de 1997 à 2006, six destins très différents.
Gérard Brach scénariste, Maurice Kriegel-Valrimont, résistant, Alain Robbe-Grillet, écrivain, George Marchais, secrétaire du PCF, Robert Feliciaggi, homme politique et homme d'affaires corse assassiné et enfin Rafael Kuderski, un Polonais SDF mort de froid dont on ne découvre l'identité qu'un mois après sa mort.
Inégal
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