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George Smiley tome 8 sur 9

Isabelle Perrin (Traducteur)Mimi Perrin (Traducteur)
EAN : 9782221070314
334 pages
Robert Laffont (05/01/2008)
3.59/5   34 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Robert Laffont, Best-sellers - 04/1991)

Le Voyageur Secret, c'est Ned, le vétéran de la guerre froide, révélé aux lecteurs de John Le Carré dans La Maison Russie. Aux termes d'une vie de bons et loyaux services dans le Renseignement britannique, il dirige maintenant l'entrainement des nouvelles recrues et invite le légendaire George Smiley à leur donner une conférence.
Au bout de ce voyage dans la mém... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'adore les soirées de remises de diplôme. L'atmosphère y est jeune et joyeuse, on y fait d'agréables rencontres après avoir vérifié d'un oeil léger mais attentif l'entourage de son rejeton. On s'attarde devant le buffet assez généreux pour vous faire oublier quelques instants les lourdes dépenses que vous avez engagées avec une constance résignée pour permettre à la prunelle de vos yeux de décrocher le précieux sésame… enfin, c'est comme ça qu'on vous l'a vendu. C'est, d'expérience, beaucoup plus agréable que les pots de départ à la retraite.
Chez les espions du MI6, il y a aussi des étudiants qui travaillent très dur. On les envoie à la « nursery » de Sarratt où de féroces instructeurs leur apprennent le métier, de la simple filature jusqu'au mode d'emploi de leur pilule de cyanure en passant par tout ce qu'il faut savoir pour rester discret et en vie le plus longtemps possible. On comprend aisément qu'aucun diplôme ne soit délivré et qu'aucun parent ne soit invité à une soirée qui n'est pas censée exister. Mais la soirée existe. On reste entre soi et on invite un conférencier chargé, à base d'anecdotes truculentes ou instructives, de parrainer la nouvelle promotion. Et si, cette année, on réussissait à sortir de sa retraite de Cornouailles le légendaire Smiley ? Ca aurait de la gueule, se dit Ned l'ancien patron de la Maison Russie, lui aussi arrivé non loin du précipice de la retraite.
« Et aux pieds de Smiley, était installée ma dernière promotion d'étudiants, les jeunes filles en robe du soir tel un parterre de fleurs, les garçons, fringants et enthousiastes après leur épuisant entraînement physique de fin de stage dans l'Argyll »
« Puis la légende se mit à parler… Son aisance souveraine à cet exercice me frappa donc avant même la profondeur de ses remarques. Je vis dès les premières phrases les visages de mes étudiants s'éclairer d'une sereine admiration, et ce public d'ordinaire difficile lui accorder progressivement son attention, sa confiance et son appui. »
Ned a réussi son coup, ses étudiants sont ravis et Smiley s'épanouit à évoquer les talents gâchés, la qualité typiquement anglaise de dissimulation, la difficulté pour un enquêteur à prendre un menteur en défaut et celle encore plus considérable à reconnaître la vérité. Il aborde le moment où l'officier traitant qu'ils vont devenir cesse de collecter les informations fournies par ses agents pour risquer lui-même sa vie ; il leur fait partager la frustration du vieil agent qui connaît toutes les ficelles mais ne peut que regarder les jeunes opérer car sa couverture est grillée et il leur conseille de rester humains : « si jamais la tentation d'agir avec humanité vous assaille, j'espère que vous n'y verrez pas une faiblesse. Donnez-lui sa chance. »
Et pendant que la légende parle, Ned laisse ses pensées vagabonder. Ce que dit Smiley fait écho à sa carrière : agents, collègues, adversaires et situations défilent. Ned est le Voyageur Secret, il voyage dans sa mémoire, revisitant ses amours, ses espoirs, ses succès et ses échecs. de ses débuts où il échappe à une gaffe monumentale à l'interrogatoire-confession de Cyril, l'espion qui voulait simplement parler à quelqu'un, en passant par Ben l'étourdi et Stefanie l'éconduite, le capitaine Brandt et Bella la jeune lettonne. Il revit sa discussion avec le tueur qu'on avait envoyé au professeur Teodor sans doute parce qu'il fournissait tant de précieux renseignements, et celle avec le colonel Jerzy au cours de laquelle il crut sa dernière heure venue. Il croit entendre à nouveau la confession de Hansen le jésuite défroqué chez les Khmers rouges et repense enfin à Smiley et à tout le bien qu'on peut faire avec une simple paire de boutons de manchette.
Beau et fort.
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Ce n'est pas son meilleur roman mais il est quand même bon, côté espionnage je n'ai rien à redire, on a toujours cette tension palpable, des coups d'oeil à droite à gauche puis le document passe de main en main et chacun continue sa route. Il maîtrise parfaitement les codes du genre, en même temps pour un ancien du métier, il vaut mieux pour lui. Mais n'est pas écrivain qui veut ! Ce tome souffre de quelques longueurs, rien de bien méchant mais il lui manque ce côté coup de poing qu'il y a dans le tailleur de Panama par exemple. J'ai trouvé ce roman plus en longueur donc mais les personnages rattrapent ce défaut, Ned est juste parfait ! Ce vétéran de la guerre froide qui dirige maintenant les nouvelles recrues pour le renseignement britannique, arrive à bien cerner les conflits géopolitiques de son présent.
John le Carré c'est toujours plus que de l'espionnage et de bons personnages, on est transporté dans la réalité et c'est ce que j'aime le plus chez lui. Il arrive à capter les subtilités de son époque pour nous les retransmettre dans ses romans et celui-là n'échappe pas à la règle. C'est tout un pan d'Histoire qui nous est conté là. Ned va se poser des questions mais c'est aussi au lecteur d'être actif et d'avoir des questionnements et ça m'a toujours plu chez cet auteur.
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Quatrième de couverture de l'édition Robert Laffont 1991 dans le Livre de Poche :
Au centre d'instruction de Sarrat, où l'on forme les jeunes recrues des services secrets britanniques, Ned, un vétéran, invite un conférencier de marque : George Smiley, un vieux de la vieille lui aussi, bien connu des lecteurs de John le Carré.
Et les souvenirs défilent, formant autant de brefs romans parsemés d'interrogations et de doutes. Épisodes violents ou feutrés, ironiques ou cruels : la mémoire des espions ouvre sur une bien étrange comédie souterraine. Des secrets nous seront dévoilés. Nous verrons se dessiner les nouvelles règles et les nouveaux enjeux de l'après-guerre froide. Et nous perdrons bien des illusions...
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Un livre dans le plus pur style John le Carre: Une plongée dans l'espionnage et ses méandres,un suspense prenant et un style superbe pour le retour de Ned le heros de la maison russie devenu instructeur qui invite Georges Smiley à donner une conferene aux jeunes recrues.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Les marques d'incompétence flagrante étaient jugées révélatrices de haute trahison , et les preuves troublantes de trahison assimilées à des signes d'incompétence.
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_ Messieurs, vous avez hérité une planète dangereuse, aimait à nous répéter Jack Arthur Lumley, notre légendaire chef instructeur. Et si vous voulez mon avis, vous avez fichtrement de la chance !
Oh oui, nous voulions son avis ! Jack Arthur était un brave, qui pendant trois ans avait sillonné au nez et à la barbe des nazis l'Europe occupée. Il avait fait sauter des ponts à lui tout seul. Pris et repris un nombre incalculable de fois, il avait tué des hommes à mains nues, y perdant quelques doigts au passage. La guerre froide avait remplacé la chaude, sans pour autant que Jack fasse la différence. A cinquante-cinq ans, il pouvait encore faire mouche à vingt pas sur un mannequin cible avec un Browning neuf millimètres, crocheter une porte à l'aide d'un trombone, piéger une chasse d'eau en trente secondes ou vous immobiliser au tapis après une projection imparable. Il nous avait fait sauter en parachute depuis des bombardiers Sterling, débarquer en canot pneumatique sur les plages de Cornouailles et rouler sous la table les soirs de fête au mess. Si Jack Arthur déclarait notre planète dangereuse, nous le croyions sur parole.
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Puis la légende se mit à parler, et je m'aperçus que, n'ayant jamais entendu Smiley s'exprimer en public auparavant, je l'en avais présumé aussi incapable que d'imposer aux gens son avis, ou d'appeler un Joe par son vrai nom. Son aisance souveraine à cet exercice me frappa donc avant même la profondeur de ses remarques. Je vis dès les premières phrases les visages de mes étudiants s'éclairer d'une sereine admiration, et ce public d'ordinaire difficile lui accorder progressivement son attention, sa confiance et son appui. Mais oui, bien sûr ! me félicitai-je pour ma tardive perspicacité: la seconde nature de George reprenait le dessus. Nous avions devant nous l'acteur qui sommeillait en lui depuis toujours, le joueur de flûte de Hamelin, l'homme qu'Anne Smiley avait aimé, que Bill Haydon avait trahi, et nous tous loyalement suivi, au grand étonnement du monde extérieur.
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On relança Smiley au sujet des interrogatoires, serpent de mer de notre causerie ce soir-là, notamment parce que son public voulait lui soutirer le récit d'autres affaires. Les enfants sont sans pitié.
_ Oh, bien sûr qu'il faut un certain talent pour prendre un menteur en défaut, concéda Smiley du bout des lèvres avant de boire une gorgée. Mais le vrai talent, c'est de reconnaître la vérité, ce qui est beaucoup plus difficile. Personne ne se comporte normalement pendant un interrogatoire. Les imbéciles ont l'air intelligemment, et réciproquement. Les coupables paraissent innocents comme l'enfant qui vient de naître, et les innocents ont l'air coupable en diable. Parfois, mais très rarement, les gens sont naturels et disent la vérité telle qu'ils la connaissent, et c'est évidemment ceux-là, les pauvres, qui se font avoir à chaque fois. Dans ce fichu métier, personne n'est moins convaincant que l'homme irréprochable qui n'a rien à cacher.
_ Sauf peut-être la femme irréprochable ! suggérai-je à mi-voix.
George m'avait fait penser à Bella et à l'énigmatique capitaine Brandt.
C'était un grand gaillard...
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"_ L'espionnage est éternel. Même si les gouvernements pouvaient s'en passer, ils s'en garderaient bien. Ils adorent ça. A supposer qu'un jour nous n'ayons plus un seul ennemi au monde, les gouvernements nous en inventeraient, ne vous inquiétez donc pas. Et puis il n'y a pas que nos ennemis à espionner. L'histoire nous enseigne que nos alliés d'aujourd'hui sont nos adversaires de demain. La conjoncture dicte des priorités, la prévoyance non. Tant que des bandits deviendront chefs d'Etat, nous espionnerons. Tant qu'il restera des oppresseurs, des menteurs et des fous sur terre, nous espionnerons. Tant qu'il y aura des rivalités entre les nations, que les politiciens mentiront, que les tyrans se feront conquérants, que les consommateurs auront besoin de produits de consommation, que les apatrides chercheront une terre d'asile, les affamés leur pitance et les riches le superflu, la profession que vous avez choisie ne sera pas menacée de disparition, je peux vous l'assurer."
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