Soil, tome 8

Le tome précédent marquait un sérieux tournant dans cette saga qui débuta comme une enquête policière sur la disparition de la famille Suzushiro et du policer Ichinose, mais qui vire depuis vers le thriller fantastique horrifique. Suite à l'intervention de la préfecture, la petite ville de Soil Newtown est désormais complètement coupée du monde extérieur. Onada et les autres habitants de ce bled perdu sont dorénavant coincés à l'intérieur d'un gigantesque corps étranger, tandis pour les autres, la ville n'existe carrément plus.

Si le lieutenant Onoda se retrouve prise au piège au sein d'un huis-clos couvert de sel, le capitaine Yokoi est de son côté prisonnier de cette étrange préfecture. Atsushi Kaneko ("Bambi" aux éditions IMHO) va d'ailleurs s'amuser à nous balader d'une piste à l'autre, pour finalement aboutir à Osaka, en compagnie d'un vieux bonhomme qui étudie les fissures entre les différents mondes. C'est le moment pour le lecteur pour obtenir quelques explications concernant ces corps étrangers et sur les différentes apparitions et disparitions.

Atsushi Kaneko maîtrise clairement son sujet et s'amuse même à ajouter une nouvelle piste de réflexion à son intrigue: la ville serait ainsi construite sur une ancienne décharge industrielle... Et si les gaz...

Brillant !

Tome 5 à 11
J'attendais de lire la fin de l'histoire pour me faire un avis global car il est difficile d'isoler chaque tome tant l'auteur a construit une oeuvre sur l'ensemble.
Après des premiers tomes qui m'ont plutôt emballé, je dois dire que j'ai eu du mal avec la suite de la série car on quitte très rapidement l'aspect enquête qui me plaisait tant pour une approche plus fantastique et même horrifique par la suite.
L'ambiance est bien travaillée, les personnages bien construits et la narration est bonne, mais j'ai eu du mal à rester accrocher. Cela est sans doute la volonté de l'auteur de perdre le lecteur, un peu à la Twin Peaks, mais dans cette dernière j'étais plutôt désorienté, alors qu'ici j'étais presque désintéressé.
Je reconnais la patte graphique de Kaneko est très spéciale mais pas déplaisante, un trait épais mais avec beaucoup de bonnes idées de construction de page. Par contre, les pages en sont parfois trop surchargées pour être complètement lisible.