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EAN : 9782081421790
432 pages
Flammarion (09/10/2019)
3.73/5   24 notes
Résumé :
9 août 1944, Quimperlé, Finistère sud. Sous les yeux de sa femme et de son petit-fils, Adolphe Fontaine est arrêté à son domicile par les maquisards qui viennent de libérer la ville. Il est fusillé quelques heures plus tard. Cette exécution sommaire est le point de départ de l'enquête menée par Grégoire Kauffmann, qui remonte la piste de son grand-père, Pierre Brunerie, l'un des meneurs de la Résistance. A-t-il commandité le meurtre du 9 août ? En suivant les traces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Les Fantômes de la Seconde Guerre Mondiale ont la vie dure. L'ouvrage de Grégoire Kauffman, Hôtel de Bretagne en apporte une nouvelle confirmation.
A partir des archives familiales de ses grands-parents, Grégoire kauffman va retracer 2 histoires : celle de sa famille au travers son grand père, Pierre Brunerie, héros de la résistance bretonne, puis celle d'une ville : Quimperlé.
Via ces archives, c'est une sorte de condensé de l'Occupation qui est ici mise à jour : Face à l'Histoire qui se met en marche, les frontières entre Collabos et Résistants sont bien minces.
On y fait des rencontres hautes en couleur : l'industriel « résistant de la onzième heure » en cheville avec les allemands qui malgré tout bascule dans le camp de la Résistance, le tortionnaire, les hommes d'affaires douteux ou encore de jeunes bretonnes dont le seul crime sera d'aimer un allemand….
Bien plus grave à mon sens, c'est toute la violence qui s'annonce au fil des pages. Comme beaucoup d'endroits en France j'imagine, une épuration sauvage s'est répandue à Quimperlé et sa région. Entre exactions et règlements de compte, la violence se déchaine, toute une famille est exécutée.
Un autre Adolphe Fontaine, comptable à l'organisation Todt est arrêté sous les yeux de sa famille et fusillé sans aucune forme de procès.

Quel à été le rôle de Pierre Brunerie, Grand Père de l'auteur, durant cette triste période ? C'est toute la problématique de cet ouvrage.
L'auteur mène une enquête minutieuse à la recherche de la vérité : son Grand Père, n'a-t-il pas couvert de son autorité une partie de ces crimes ?
La reconstruction de notre pays, la recherche de réussite et de reconnaissance, n'ont-ils pas fait oublier à cet enfant du Front Populaire tous les idéaux de sa jeunesse. Toute la question est là.



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Voici une tranche autobiographique familiale écrite par Grégoire Kauffmann, historien de son état.
A partir des archives très personnelles de ses grands-parents maternels, des entrevues avec certains acteurs de l'histoire, des recherches dans les archives etc...G. Kauffmann raconte avec toute son analyse d'historien, l'Occupation vécue par son grand-père, Pierre Brunerie, et sa grand-mère Imelda à Quimperlé. Pierre entre très tôt dans la Résistance pendant qu'Imelda, elle-même mêlée à ce mouvement, le voit, l'attend, lui écrit depuis l'Hôtel de Bretagne, propriété de sa famille, et occupé par les Allemands.
G. Kauffmann dresse le portrait socio-psychologique de toute une galerie de personnages : résistants, collabos, filles faciles, résistants de la dernière heure, collabos bien falots ou enragés etc...Le tout parfaitement contextualisé dans l'époque et minutieusement intégré dans la géographie locale : Quimperlé et ses environs.
G.Kauffmann ne dresse un portrait d'un grand-père super héros de la Résistance même si le parcours est exemplaire. Non il nous donne avoir toutes les ambiguïtés, les lâchetés, les renoncements, l'attentisme, l'héroïsme et la vie de cette époque extraordinaire (dans le sens rupture hors du commun sur 4/5 ans pour un pays). G.Kauffmann ne ferme pas les yeux sur certaines prises de position et décisions discutables voire controversées de son grand-père. Dans le même temps, il ne bat pas sa coulpe non plus.
Le livre se lit comme une chronique. peut-être que le fourmillement de détails dans les 1ers chapitres sur la famille et plus particulièrement sur le couple Imelda et Pierre peuvent par moments souler. Mais au fur et à mesure qu'on avance dans cette tranche de vie, on comprend l'importance de fourmillement et surtout on les remet très bien dans la construction du couple pris dans la grande Histoire.

Je ne mettrai pas 5 étoiles car en revanche je n'ai pas beaucoup aimé Imelda la grand-mère. Alors que l'ambiguïté et certaines prises de position de Pierre auraient dû plus m'interpeler, en fait c'est le caractère de la grand-mère et certains détails sur elle qui m'ont fait un peu tilter.
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Pendant plusieurs jours je m'étais demandé: "intéressant, mais indigeste" ou bien "indigeste mais malgré tout, intéressant"
Et finalement j'ai abandonné un peu avant la fin.

Le fils Kauffmann, historien, a fait une recherche pour tirer au clair certains actes de son grand père maternel (ex militaire et architecte , Pierre Brunerie) , chef de la Résistance pour la ville de Quimperlé.
Là comme ailleurs, lorsque "l'omelette s'est retournée" comme on dit en espagnol, que la défaite des allemands était actée, il y a eu des actes de vengeance (surtout contre les femmes) pas toujours très glorieux...

Alors oui, lire ce bouquin m'intéressait, car je connais plutôt bien les lieux, je vis à 13 kilomètres, ma mère fut lycéenne à Quimperlé juste à la fin de la guerre, et puis cet aspect de la seconde guerre mondiale n'est pas si souvent évoqué en fait.

Alors bravo pour tout le boulot, bravo pour chercher au-delà de l'histoire officielle.
Mais ça part dans tous les sens, on ne sait plus qui est qui, les notes sont en fin de bouquin et pas en bas de page, mais il n'y a pas le lexique utile qui permettrait de retrouver ses repères , il faut faire des tas d'aller-retour, l'auteur raconte sa quête et ses impressions à mesure qu'il avançait dans ses recherches,
Moi si je suis obligée de passer plus de temps à retrouver de qui on me parle que d'avancer dans ma lecture, je finis par me lasser car ça devient une corvée...
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La guerre, l'occupation allemande, la Résistance, la Libération.
Lors de trop rares échanges, j'ai entendu mes parents, bretons du Centre Bretagne, raconter cette période.
Période troublée où les passions exacerbées les plus nobles comme les plus viles s'exprimaient loin de l'image gaullienne d'une France unie dans la lutte armée.
Hôtel de Bretagne est l'histoire « d'une famille française dans la guerre et l'épuration ».
Elle débute par l'exécution sommaire d'Adolphe Fontaine par des maquisards.
Mais on perçoit très vite que les motivations de ce meurtre relèvent plus d'inimitiés personnelles que de supposées collusions avec l'occupant.
Experts dans l'art du double-jeux, ces soldats de l'ombre, incontestablement résistants, sont aussi affairistes si l'occasion se présente et usent des pouvoirs qu'ils se sont arrogés pour réquisitionner sous la menace des armes les populations apeurées.
Dénoncées par les victimes, ces exactions ne seront que très rarement ou faiblement sanctionnées par la Justice tant l'esprit de corps au sein des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), le poids des notabilités locales sont prégnants.
Grégoire Kauffmann dépeint sous une forme presque romanesque mais avec la rigueur de l'historien ces évènements tragiques. Il cite ses sources et n'hésite pas à questionner le rôle de certains dirigeants FFI du Finistère sud dont l'un d'entre eux n'est autre que son grand-père.
Ce remarquable ouvrage a éclairé d'un jour nouveau mon regard sur la Résistance.
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Enquête d'un petit-fils sur son grand-père et sur l'histoire de Quimperle durant la seconde guerre mondiale. Il est historien et il y a cette histoire de collaborateur exécuté à la libération qui est parfois évoqué dans son entourage. Il va enquêter auprès de sa famille et compulser des archives dont celles de la famille. Il va interviewer de nombreux témoins encore en vie et essayer d'en retrouver d'autres pas toujours avec succès. Il y a de nombreux noms ce qui embrouille parfois le récit, mais permet de comprendre (un peu) ce qui s'est passé à Quimperle et tout ce qui a été en jeu à la libération. On s'aperçoit aussi que personne n'est vraiment tout blanc ou tout noir. La couleur grise est de mise.
Grégoire Kauffmann a essayé d'être le plus objectif possible par rapport à ce grand-père dont il a réussi à dérouler la vie depuis sa naissance à sa mort… Il ne cache rien. Il n'excuse rien.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La campagne de Mai-Juin 1940 fut le théatre d'une extrême brutalité, trop souvent éludée par la mémoire collective. On connaît l'odieuse formule de Céline : " neuf mois de belote, six semaines de course à pied", injure au sacrifice des 95 000 français tombés au champ d'honneur après des combats souvent héroiques. A temps égal, l'hécatombe surpasse les plus terribles batailles de 1914-1918.
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Quimperlé est à l’arrêt. On ne sait plus qui la tient en main. Vendredi, une fusillade a éclaté place Nationale. Des pillards avaient voulu mettre à sac l’hôtel du Lion d’Or, abandonné deux heures plus tôt par les Feldgendarmes. Mais il restait des Allemands en ville. Ils ont surgi par la rue de la Paix et tiré dans le tas. Bilan : six morts, autant de blessés.
Puis, dans la nuit du 6 au 7, il y a eu le martyre de la jeune Monique Cadic, quinze ans. Arrachée de son lit, traînée par les cheveux, violée au coin d’un champ et achevée d’une balle dans la gorge. Par un Russe blanc, prétend la rumeur, un soudard de l’armée Vlassov. Les Russes blancs, eux aussi, ont
levé le camp. Le bruit court qu’ils rôdent dans le bois de Kerbertrand, à l’ouest de la ville. Comment savoir ?
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On cogne à la porte. Louise Fontaine déverrouille. L’homme surgit dans son vestibule. Il est menaçant. Louise crie, pleure, imitée par son petit-fils, six ans. Leur chienne Tachette lance des aboiements aigus, hérissée, prête à mordre.
Adolphe repose son blaireau sur le lavabo, essuie son visage, cherche ses lunettes. Rivière le surprend dans la salle d’eau. Il brandit un petit colt. Que Fontaine le suive. Immédiatement.
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Vidéo de Grégoire Kauffmann
Gregoire Kauffmann vous présente son ouvrage "L'enlèvement" aux éditions Flammarion.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2902867/gregoire-kauffmann-l-enlevement
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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