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EAN : 9782266247573
672 pages
Pocket (21/08/2014)
3.8/5   57 notes
Résumé :
Résumé:
Un vieil homme vient d'être assassiné dans une maison de retraite. Parmi les pensionnaires interrogés, Odette Dulac. Face au lieutenant de police, elle entame le récit de sa vie. En 1940, à tout juste 19 ans, l'histoire la fait basculer dans l'âge adulte : elle entre dans la Résistance, une expérience inoubliable et douloureuse. Son interrogatoire tourne à la confession : Odette peut enfin chasser ses fantômes... Une évocation vibrante des heures sombr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il ne fait pas toujours bon vivre, dans les maisons de repos (EPAHD), non pas à cause des quarts de biscuits qui vous sont donné pour votre goûter, mais pour une paire de ciseau plantée 8 fois dans le bide d'un résident.

Mais ce n'est pas par ce meurtre que le roman va commencer. D'ailleurs, le meurtre est accessoire, je trouve, il servira juste de déclencheur à Odette pour raconter son histoire, histoire qui commence avec son entrée dans la résistance, en tant que codeuse de messages.

Voilà un pavé que j'ai dévoré en deux jours et une matinée. le genre de roman que l'on a du mal à lâcher, une fois commencé.

La période de la Seconde Guerre Mondiale est propice à bien des romans, vu la richesse de ce qu'il s'est passé : des horreurs, la plupart du temps (hélas), des actes de bravoure, de résistance, de collaboration, de débrouille, d'inventivité, de passivité, de courage, d'égoïsme, de partage…

Odette est un personnage sympathique, auquel on s'attache tout de suite. Elle n'est pas toute blanche non plus, mademoiselle ayant une aventure avec un Boche, tout en jouant à la Résistante. Les premières pages m'ont happée et je suis ressortie d'une longue apnée lorsque l'auteur est repassé au récit contemporain.

Dans le film "La grande Vadrouille", lorsque Stanislas Lefort et Augustin Bouvet (De Funès & Bourvil), déguisés en allemands, se font arrêter, un pêcheur, interprété par Paul Préboist, se marre et dit à son compère : V'là qu'ils s'arrêtent entre eux maintenant, ça doit pas marcher ben fort !

Eh bien, dans ce roman, ce sont les Français qui arrêtent les Français ! À Paris, ville sous occupation Allemande, you risk on the two tableaux : avoir des emmerdes avec les Boches ou en avoir avec vos concitoyens, vos voisins… Et dans ce roman, you risk encore plus avec vos concitoyens qu'avec l'ennemi.

Comme pour une rafle célèbre, notre Odette ne verra jamais que des uniformes français et aucun vert-de-gris à la prison de Fresnes et lorsqu'un type avec l'accent du Nord la torturera pour la faire parler, il se trouvera même des excuses, le bougre de salopard !

Le récit fera la part belle à beaucoup de situations de l'époque, notamment des missions de Résistance, du marché noir (mais trop peu), des pénuries alimentaires, de la Libération de Paris, parlera des résistants de la 13ᵉ heure, de la collaboration horizontale, sans remettre en cause les femmes ou les juger, parlera des actes de vengeance sordides, comme les tontes des femmes et des gens qui ont eu trop peur que pour résister.

Pas de manichéisme, les salauds n'étaient pas que les envahisseurs, parfois, c'était aussi le coiffeur de votre rue, votre voisine, une collègue, un voisin… La guerre change les gens et ce roman le montre bien.

La résolution du meurtre de la maison de retraite est accessoire, on se doute très bien de l'identité du coupable, ce que l'on veut savoir, c'est qu'elle était l'identité du mort et ce qu'il a bien pu faire pour se prendre des coups de ciseau dans le buffet.

Entre nous, je râlais à chaque fois que l'on quittait le récit d'Odette pour revenir au présent. Ce n'est même pas une enquête, c'est juste une confession.

La plume est agréable, les actions sont décrites avec luxe de détails, ce qui aurait pu ralentir la lecture. Eh bien non, les phrases se lisent toutes seules, l'action se déroulant devant mes yeux, comme au cinéma, et c'est le coeur un peu gros que j'ai refermé ce roman, terminé. Cela faisait des années qu'il prenait les poussières dans mes étagères (2017)…

Un livre rempli d'émotions en tout genre, qui m'a emporté tel un tourbillon, me déposant à Paris, durant l'Occupation et la Libération, durant ces jours où les lois n'existaient plus, où tout le monde réglait ses comptes, à tort ou à raison, se vengeait des années de privation, se donnait bonne conscience, se dédouanait d'avoir eu peur et d'être resté immobile, jugeant alors les autres et se défoulant sur les femmes.

Un excellent roman, très bien documenté.

Une question restera pour toujours dans ma tête : mais qu'est-ce que j'aurais fait, moi ? Je ne pense pas avoir le courage d'Odette. Pourtant, au départ, cette jeune fille n'en avait guère, elle avait peur, n'osait pas et ensuite, c'est le premier pas qui coûte…

PS : C'était Blackat qui m'avait donné envie de le lire. Comme elle n'est plus de ce monde, je ne pourrai même pas la remercier pour cette belle lecture. Ni lui dire que je l'ai enfin lu !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Voilà. Encore un coup de coeur qui inspire mille ressentis, mille mots! Il est ô combien difficile parfois de transmettre son avis quand on a adoré!
Mon point de vue est forcément réducteur, il ne faut point trop en dire et je garde l'impression, ainsi, de ne pas rendre suffisamment hommage à la qualité de ma lecture!
Alors je vais tout de même essayer de dire l'essentiel, de ne pas (trop) digresser, de juste vous donner envie!

La couv' et la 4ème de couv' sont parfaitement limpides: confession d'une vieille dame française au crépuscule de sa vie sur sa jeunesse parisienne pendant l'occupation nazie.

Ne cherchez pas le suspens sur l'identité de l'assassin de l'homme de la maison de retraite, on s'en doute forcément dès le départ! En fait, on se questionne davantage sur l'identité de la victime ou plutôt sur la place qu'elle occupe dans la vie d'Odette et la manière dont elle s'inscrit dans le passé de celle-ci.

À mon sens, l'enquête sur le meurtre est inutile, superflu et maladroite. Elle casse le rythme des confidences d'Odette, même si, de temps à autre, elle nous permet de reprendre notre souffle.
Parce que le comportement du commissaire Bellanger n'est pas conforme à ce qu'on attend d'un enquêteur, il sort très vite du cadre de sa profession pour prêter attention à Odette, en souvenir de sa propre grand-mère. Sa démarche apparaît personnelle, dans une complicité spontanée et bienveillante.
Et parce que cette pseudo-enquête semble horriblement fade en comparaison du récit délivré par cette vieille dame, bien évidemment.
Mais hors contexte historique, ces parenthèses donnent l'occasion de réfléchir sur ce que vivent nos anciens dans des maisons de retraite, ces mouroirs, même confortables ou de luxe, et sur ce qu'ils ressentent sur cette fin de vie annoncée, leur solitude et leurs angoisses face à la mort. Cela donne lieu à des passages tristes et émouvants mais ô combien réels sur ces personnes qui ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes mais qui demeurent bien souvent des mystères pour leurs proches bien plus jeunes. C'est également une manière de raviver le devoir de mémoire qui est le nôtre.

Mais revenons au coeur de l'action! Paris. Années 40. L'allemand guttural et sec a étouffé l'accent parisien! Quand d'autres boivent du champagne, d'autres crèvent la faim.

Ouverture magistrale et glaçante d'une jeune fille enfermée dans un placard de vestiaire, dans la terreur de l'interrogatoire qui se fait attendre. Au coeur de la Gestapo? de la police française? le ton est donné!

Mon grand ami Friedrich Nietzsche a dit: "Ce qui ne me fait pas mourir me rend plus fort". Il est allemand, je ne l'ai point fait exprès!
Il est vrai que certaines épreuves nous façonnent en nous insufflant une force morale jusque là insoupçonnée et un esprit combatif pour l'avenir... une fois qu'on se relève de sa chute.
Comme il est vrai aussi que certaines agressions nous détruisent profondément, durablement, irrémédiablement, sans aucun espoir de guérison. Les plaies restent à vif et gangrènent tout bonheur. Un instant T conditionne le reste de notre vie, et pas pour le meilleur.
Odette va vivre les deux cas de figure.

Il n'est pas besoin de déballer un cours magistral, quelques mots clés suffisent à recentrer nos connaissances de la Seconde Guerre Mondiale.

Le roman est parfaitement documenté, une bibliographie très fournie apparaît d'ailleurs en annexe.
Cette histoire est magnifique, tant par le rappel historique des faits mais aussi par la volonté de ne pas passer sous silence les heures honteuses de notre pays, avec la collaboration et la période d'épuration qui succède immédiatement à la libération de Paris et qui fera par la suite, malheureusement, des émules dans tout le pays.

Pour nous, lecteurs du XXIème siècle, confortablement installés dans nos fauteuils, il est aisé de porter un jugement distancié sur ces événements. D'affirmer catégoriquement quel aurait été notre comportement à la place de. Mais en fait, aucun de nous le sait. Parce qu'à des événements extraordinaires dans un contexte particulier, toute réaction est possible.

Il n'y a jamais eu les bons d'un côté et tous les méchants de l'autre! Comme l'amour ne connaît pas les frontières et la barrière de la nationalité, le mal se cache aussi souvent en son sein. Les exactions meurtrières et sadiques n'étaient pas seulement l'apanage des ennemis et ces périodes de chaos étaient bien trop souvent des souffles de survie des "bonnes" personnes à échapper au mal, de quelque côté qu'il vienne.

Je suis picarde et ma famille, comme certainement toutes les familles françaises (ou pas) ayant traversé ce conflit, est un reflet de ce roman: entre les témoignages totalement opposés de mes grands-parents, enfants des années 30, une grand-mère ayant connu l'exode et les privations, un grand-père quelque peu "arrangeant", un grand oncle ayant épousé une allemande dans les années 50, un autre grand oncle, soldat, laissé pour mort sur le champ de bataille et qui a survécu grâce à un médecin du front... allemand. Les témoignages autour de moi, plus ou moins spontanés, ont toujours été une source de curiosité. Parce qu'il y a la grande Histoire, avec ses "faits" et ses dates mais ce sont surtout tous ces destins individuels qui sont fascinants. Ils sont notre héritage. C'est vous, c'est moi, embarqués dans le chaos des guerres décidés par d'autres et qui pourtant ont essayé coûte que coûte de mener leur barque.

Si ce roman-témoignage pourrait être de n'importe quel habitant de Paris, l'auteur a choisi une femme.
Une jeune femme.
En temps de guerre, la femme reste, l'homme s'engage ou fuit ailleurs. Mais la femme reste. Pour les enfants, les anciens, les malades.
Elle est souvent seule face à l'occupant, elle doit faire face avec toute sa force et sa fragilité de femme, pour assurer le quotidien, le manque et préserver l'avenir. Une libération est la libération de Paris, soit, mais c'est aussi et surtout la libération d'Odette. Libération d'un carcan familial conventionnel tout d'abord et, plus tard, bien plus tard, la libération du poids de son âme.

Ce roman est un concentré d'émotions: c'est la chair de poule au chant de la Marseillaise, c'est la peur glacée sous la torture des agents du contre-espionnage, c'est le dégoût sous les coups de butoir vicieux d'un compatriote, c'est la colère devant l'épuration aveugle, défouloir de la masse libérée de ses années d'oppression. C'est l'inconscience du courage de la Résistance, avec la mort qui guette à chaque coin de rue, c'est l'obsession de la faim qui vous tord les entrailles ou le froid qui glace les corps.

Le style de l'auteur est agréable, fluide et riche. Riche d'un vocabulaire de l'émotion couplé de la précision du déroulé des événements. L'auteur a su gérer de main de maître (et c'est un premier roman, je le souligne) le parcours d'un individu dans toute son humanité au milieu du chaos. Il retranscrit avec finesse l'impact psychologique de la guerre, de l'occupation de son pays, de l'obligation de cohabiter avec l'étranger, mais aussi de la trahison de son gouvernement, de la chape de silence, de terreur, de suspicion et de délation qui musellent tout un chacun.

Alors c'est vrai que de temps en temps, l'auteur part dans une longue énumération de faits, dans son souci de témoigner d'un portrait global et précis de la libération de Paris et de retranscrire fidèlement le contexte historique.
C'est vrai aussi que parfois les tensions, les doutes et les pensées d'Odette sont légèrement redondants et traînent un peu en longueur. Mais quand on arrive à la fin du roman, le seul sentiment qui perdure est résumé dans un tonitruant "excellent!" ou plus trivialement un gros "Wahou"!

Odette était un oisillon dans la chaleur de son nid, a sorti le bout de bec, d'abord timidement puis avec davantage d'aplomb. Elle a pris son envol, Odette. Avec courage et loyauté. Et elle a été flinguée en plein vol par l'ennemi qu'on attendait pas...
Très belle histoire, émouvante, un magnifique portrait de femme amoureuse et engagée, dans un contexte historique parfaitement maîtrisé à découvrir absolument!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Me baladant dans les rayonnages d'une librairie (comme toujours), mon regard tombe sur ce livre. La couverture, de ce beau rouge, m'a attirée tout de suite. Au titre évocateur : Une Libération. Cela appelle à quelque chose de plus que celle de Paris en 1945 !
Je m'empare du roman, et je lis le résumé. Ooh un sujet que j'affectionne particulièrement ! La 2nde Guerre Mondiale, l'Occupation de Paris. Hop, je l'achète. Et une fois n'est pas coutume, je commence directement la lecture dans le RER !

Instantanément, je fais corps et âme avec le récit. L'histoire débute tout de suite. Sans prologue, sans préparation. Nous sommes directement confrontés à une réalité brutale : les violences physiques et psychiques subies durant les arrestations par les Allemands, dès 1940 ! Et ce sujet n'est pas tenu secret ... La description de chaque affections sera crue, mais tellement réaliste ! C'est cela qui nous emporte rapidement dans le récit. J'ai ressenti les mêmes douleurs !
L'autre chose qui m'a beaucoup plut et m'a déstabilisé par moment, c'est le changement de période : un chapitre sur deux se passe de nos jours, l'autre moitié se déroule en 1940, au coeur même de l'Occupation. C'est ce que Nicolas Rabel fait ici, dans son premier roman, et nous donne obligatoirement -surtout si l'histoire vous fait vivre- envie de continuer notre lecture. En entre-croisant les deux périodes, l'histoire se trame doucement, et ce, jusqu'au dernier mot.

Odette Dulac, narratrice du roman, a 19 ans lorsque mes yeux lisent la première ligne du roman. Cette jeune femme incarne la vraie France de l'époque. Elle se battra pour son pays jusqu'au bout. Malgré les sévices des Allemands. Elle entre dans la Résistance afin de faire valoir ses idées.
Son caractère me stupéfait encore maintenant. Oui ce livre m'a marqué ! (Surtout quand on connait la fin !!) Si j'avais été à sa place, j'aurai sans doute agit de la même façon. Mais je doute avoir son courage. Subir autant de choses qu'elle ... ?!
Ce roman est un joyau à posséder, et je me félicite de l'avoir :D !
J'ai vécu, grâce aux 658 pages, un moment historique comme j'aimerai en vivre encore et encore. La situation de l'époque libère en vous ce sentiment de colère face aux Allemands du Reich (que vous ne soupçonniez pas ...). Face aux Français aussi : mais ca vous le saurez en lisant le livre ;)

L'essence même de ce roman réside dans un secret gardé par Odette pendant pratiquement 70 ans. Elle a réussi a vivre avec toute sa vie. Jusqu'au jour où ces recherches l'ont menée à cette maison de retraite.

Et à la rencontre libératrice avec un commissaire.
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De la libération de Paris tout le monde a en tête la liesse populaire, la foule qui accompagne De Gaulle dans sa descente des Champs Elysées, son fameux "Paris outragé, Paris martyrisé mais Paris libéré".
Pourtant, à quelques pas de la célèbre avenue, la manifestation du soulagement tant attendu occulte des scènes moins glorifiantes appartenant à ce que l'on connaîtra sous le nom d'épuration. Des scènes de condamnation sans jugement au cours desquelles, en particulier, "Les femmes ont été les victimes expiatoires de la virilité mise à mal par l'échec de 1940", selon les mots de l'auteur.
C'est autour de ce thème que Nicolas Rabel dresse une analyse de ce processus qui a trop souvent conduit à des châtiments aveugles et expéditifs. Il évoque une des pages les plus laides de cette période noire. Parce qu'elle n'a surtout pas fait éclater la vérité, bien au contraire.
J'ai aimé ce roman fort bien construit, qui décrit avec une grande précision, non seulement les situations et les lieux, mais encore mieux les états d'esprit des personnages plongés dans les affres de cette époque dramatique. Les scènes de torture glacent le sang. On endure la souffrance psychologique, et presque la souffrance physique, des victimes de ces atrocités, leur peur, leur doute quant à leur capacité de résistance à la douleur. C'est d'un réalisme angoissant.
Dès le début du roman deux histoires parallèles sont retracées par chapitres alternés. Elles finiront évidemment par se recouper dans un dénouement qui, même si on peut l'augurer assez tôt, conserve tout son suspens.
Résistant de la première heure, opportuniste de la dernière heure, collaborateur actif ou passif, qui n'a pas vécu pareil contexte aussi dramatique et durable doit bien se garder de juger. Même si a posteriori, on n'est spontanément pas porté à la sympathie envers ces derniers. Mais c'est a posteriori.
Qui peut préjuger de son comportement sous la torture ? de tels ouvrages ouvrent les yeux sur la complexité des situations ou se mêlent les sentiments, le sens du devoir, le courage, la peur, les intérêts, le dévouement, et tant d'autres traits qui caractérisent un personnage, l'arment ou l'affaiblissent face à la difficulté.
La libération de Paris vécue de l'intérieur est fort bien retranscrite dans cet ouvrage avec toutes les interrogations que le manque cruel d'information pouvait susciter à cette époque. le sort d'Odette Dulac nous remplit d'émotions, même dans ses errements critiquables. Une belle histoire, bien écrite, pour nous convaincre de nous garder de condamner dans l'ignorance.


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Un vieil homme vient d'être assassiné dans une maison de retraite. Parmi les pensionnaires interrogés, Odette Dulac. Face au lieutenant de police, elle raconte sa vie. Au début de la guerre elle a tout juste 19 ans, elle entre dans la résistance, une expérience inoubliable et traumatisante. Son interrogatoire tourne à la confession : Odette peut enfin se libérer des ses démons...

Une histoire très émouvante, j'ai beaucoup aimé. On veut savoir pourquoi et on découvre un horrible secret gardé depuis 70 ans...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'urine se répand le long de mes cuisses et imprègne lentement le tissu de ma jupe. Ce sont les nerfs qui se soulagent.
L'odeur se mêlent aussitôt à celle, aigre et tenace, de ma transpiration. C'est l'odeur de la peur. Une peur qui ne se contrôle pas. Mais qui vous donne du courage face à la mort. Pour l'affronter. La braver. La supplier de venir, même. Rapidement. Pour que tout s'arrête.
Mes épaules écrasées dans cet espace trop petit. Un placard métallique. Etroit. Pour ranger deux vestes et une paire de chaussures. Pas plus. Un casier transformé en cellule. Un vestiaire devenu cachot improvisé.

[Phrases sur lesquelles s'ouvre le livre]
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Est-ce que certains meurent dans ces cercueils verticaux? Sans doute. Il y fait un froid de morgue. Comme pour conserver les cadavres de ceux que l’on retrouverait après plusieurs jours de séquestration. Bizarrement ce n’est pas la mort en elle-même que l’on redoute, mais plus la manière dont elle viendra, le temps qu’il faudra pour qu’elle nous achève. Nous sommes à sa merci. À leur merci.
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La jeune femme est là, au milieu, avec des petites touffes encore mal coupées au sommet de la tête. Elle se retourne : une croix gammée a été peinte sur son front. Je ne sais pas ce qu'elle a fait exactement, mais elle a été châtiée à la va-vite par cette bande d'énergumènes avides de revanche.
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Les femmes ont été les victimes expiatoires d'une virilité mise à mal par l'échec de 1940
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