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EAN : 9782207179390
Denoël (03/01/2024)
3.23/5   13 notes
Résumé :
Comment résister à une vieille dame qui implore votre visite ? En bon fils, Christian se rend à Zurich, ville qu’il exècre, afin de rejoindre le luxueux domicile de son octogénaire de mère, particulièrement acariâtre et portée sur l’alcool.
Accueilli par une salve de reproches, il décide, à son propre étonnement, de l’embarquer pour un road trip à travers la Suisse. La dernière occasion pour ces deux cœurs accidentés de revenir sur une histoire familiale atyp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
qui en principe est une suite de « Faserland » (2019, Phébus, 160 p.).

En 1999, Christian Kracht se réuni avec quatre autres écrivains à l'Hotel Adlon à Berlin. Avec Joachim Bessing, Eckhart Nickel, Alexander von Schönburg et Benjamin von Stuckrad-Barre, ils projettent de jeter les bases d'une « pièce situationniste ». Cette réunion est retranscrite dans le livre « Tristesse Royale » (2001, Ullstein Taschenbuch Verlag; 201 p.) qui ne rencontre pas le franc succès éditorial escompté. Plus tard, Kracht qualifiera cet évènement de « grosse erreur ». le texte aura toutefois l'effet de renforcer l'existence d'une « popliteratur » fondée sur une équipe d'écrivains, dont Kracht serait en quelque sorte à la tête pensante. Tout le monde n'est pas André Breton, ni Guy Debord pour faire tendance, ni même CF Ramuz pour faire plus simplement hélvète.
Alors que le narrateur de « Faserland » parcourait l'Allemagne en train ICE, là c'est en voiture que cela se passe. Un homme d'âge moyen nommé Christian Kracht, se rend à contrecoeur à Zurich pour rejoindre sa mère malade et sénile. Arrivé à son luxueux domicile à Zurich, la vieille femme à moitié ivre l'accueille avec des reproches. Il décide cependant, après que Frau Kracht ait retiré une forte somme d'argent à la banque, d'embarquer sa mère pour un voyage à travers la Suisse. Et le lecteur repart dans une histoire à la fois comique et spectaculaire d'une famille avec ses démons. Existe t'il une culpabilité de la honte d'être riches. Mais ce sont les restes de l'origine de la fortune familiale, soit l'argent nazi. le roman dresse un portrait touchant d'une mère toxique et de son fils intoxiqué avec les relations mère-fils. La critique dit de ce livre. « La réalité, dans son cas, est définitivement la haine de la Suisse, de ce qu'il trouve être un pays débauché et abîmé par l'argent. La Suisse prend cher dans ce roman, un peu à la manière de ce que Thomas Bernhard infligeait à l'Autriche ».
On connaissait les « Ponk et Replonk », qui sont du Jura, puisque situés à La Chaux de Fonds. Ville dont Francis Blanche a mis en garde ses lecteurs « Ami qui visite la Suisse / Malheur à toi si tu confonds / Pour éviter La Chaux-de-Fonds / Il faut passer par Saint-Sulpice ». Ils ont même traduit leurs cartes postales en allemand. C'est une façon d'exporter l'humour. D'eux j'adore « le Percement de l'Arc de Triomphe » et l'album de la cavalerie de montagne suisse, avec des chevaux à pattes inégales de chaque côté. Un faible aussi pour l'album de « La Face Cachée du Léman » avec en particulier, une vue de son point le plus élevé. de plus, je ne manque pas de m'offrir leur calendrier, qui m'octroie chaque année un 13ème mois supplémentaire.
Bref Christian Kracht revient en Suisse en plein coeur du monde qu'il a quitté ou fui. C'est la terre de son enfance, Gstaad, Zurich, les glaciers, les banques. Lieu qu'il déteste, mai lieu auquel il appartient. On y croise le fantôme d'un grand-père nazi et plus ou moins sadomasochiste, les traces du gotha des années 1980 entre les chalets du Saarland, devenus depuis les fastes des nouveaux riches russes, avant que la Confédération ne les exile à Dubaï, mais conserve leurs avoirs à Zurich. Il y a en plus du grand-père, l'ombre d'un père allemand qui ne vaut guère mieux. Mais dont les cendres ont été dispersées sur le lac de Hambourg quelques années plus tôt, Ainsi que le grand personnage du livre, la mère, moitié sénile, mais riche, épave alcoolique qui aime à citer Talleyrand et se nourrit de vin blanc à trois francs et fromage en pate moisi. Tournée automobile à travers les paysages alpestres. « Ces sommets glacés, le ciel blanc, les glaciers, dix mille ans de glace. La montagne m'est insupportable ». Pas trop loin des lacs, avant de rêver et de fantasmer sur les grands lacs, où la vieille dame voudrait « voir une dernière fois les zèbres ».
C'est la fuite en avant « J'ai attrapé la maman, le déambulateur, la bouteille de vodka et les pilules, je suis monté dans le taxi et nous sommes partis pour une folle balade à travers la Suisse. Ils tirent leur arc gaiement, gaiement, grotesquement. Jetez l'argent des poubelles ».
Bref, l'existence d'une « popliteratur » fondée sur une équipe emmenée par Christian Kracht et reprenant des thèmes et de fragments littéraires ou non, ainsi que leur mise en oeuvre sous une nouvelle forme via une description superficielle caractérise cette nouvelle littérature allemande. Cependant le caractère subversif initial semble avoir été perdu en route pardes protagonistes issus d'une classe supérieure et de CSP++. le fait d'avoir euun père qui était le bras droit d'Axel Springer, le manat de l'édition n'est certainement pas étranger au succès d'estime vu par les critiques.

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J'y suis allé un peu par hasard, sans rien savoir de ce livre et je dois reconnaître avoir été agréablement surpris. C'est un bon roman, très intéressant. Un road trip familial en Suisse dans lequel nous allons croiser les fantômes du passé, notamment son grand-père, dans une face sombre de l'histoire. de discussion en discussion beaucoup de choses vont se dévoiler. Néanmoins, durant ce road trip, il riswue d'arriver quelques bricoles à nos personnages, (la mère est absolument géniale) ce qui ajoute une touche de suspense pas désagréable. Tout est ammené avec une belle dose d'humour, qui vous donnera un roman très divertissant.
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critiques presse (5)
LeSoir
28 février 2024
Christian Kracht a écrit, une fois de plus, un livre grinçant.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
26 février 2024
Christian Kracht tient ces propos un brin défaitistes dans son excellent nouveau roman, Eurotrash : "Il n’y avait ni musique ni cinéma ni littérature, il n’y avait absolument rien en Suisse, si ce n’est une avidité de luxe, une formidable envie de sushis, de baskets aux couleurs criardes" [...]
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
19 février 2024
Né dans le canton de Berne, l’écrivain a longtemps vécu, par choix, loin de son pays, forgeant ailleurs ses romans sarcastiques. Il y est revenu, et signe « Eurotrash », critique envers la Confédération mais témoignant d’un certain apaisement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
26 janvier 2024
Le récit vibre de colère sourde et d’autodestruction, dans un étrange cocktail qui mêlerait Thomas Bernhard et Bret Easton Ellis, avec de brusques moments d’émotion.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
RevueTransfuge
09 janvier 2024
Le retour du fils prodigue dans un lieu où aucune famille ne l’attend, si ce n’est une mère volontairement amnésique. Peut-être est-ce cette absence qui est le véritable sujet [...] qui révèle Kracht, en fils caché de Bernhard, et en écrivain d’une profondeur inattendue.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ne voulant pas perdre le contact avec elle ni céder à un état de résignation ou de désespoir, j'avais finalement décidé d'aller la voir tous les deux mois. Oui, j'avais décidé d'accepter tout bonnement la détresse dans laquelle ma mère végétait depuis des décennies, dans son appartement, entourée de bouteilles de vodka vides roulant sur le sol, de factures non décachetées envoyées par les divers fournisseurs de zibeline zurichois et des emballages en plastiques crépitants de ses boites de calmants.
Or là, elle m'avait contacté elle-même et demandé de venir, alors que d'habitude elle attendait toujours que je fasse mon apparition, à ce rythme bimestriel, à Zurich. La plupart du temps, elle voulait que je lui raconte une histoire. Son appel téléphonique m'avait rendu, comme je l'ai dit, encore plus nerveux que ne le faisaient déjà ces visites, parce qu'elle avait une idée derrière la tête, elle avait soudain le dessus, cela venait d'elle en quelque sorte, alors que d'ordinaire elle gardait le silence et attendait.
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A vingt-cinq ans en effet, j'avais, me souvenais-je, décidé d'écrire un roman à la première personne, où je ferais croire à moi-même et au lecteur, que je venais d'une bonne maison, que j'avais souffert de négligence affective et que j'avais quelque chose d'un snob autiste. Peut-être aussi ce roman était-il censé être une affectueuse caricature, avec une part de romantisme allemand, comme dans les 'Scènes de la vie d'un propre à rien' d'Eichendorff, et un zeste d'humour français, comme dans le 'Candide' de Voltaire. Le narrateur, c'est-à-dire moi, aurait une prédilection pour les Eagles, j'avais repris ça de Bret Easton Ellis. Cela m'avait beaucoup, beaucoup impressionné à l'époque, parce que moi, c'est-à-dire le vrai moi, je trouvais les Eagles épouvantables, moi qui portais des jodhpurs, des cheveux teints au henné, un trait de khôl sous les yeux, de la poudre Airspun Soft de Coty sur la figure, qui fumais des Sobranie, et ce n'était pas seulement les Eagles que je trouvais épouvantables, mais aussi ceux qui les appréciaient.
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On n'aurait su dire ce qui était le plus affligeant, l'état de ma mère ou les croûtes pitoyables accrochées au mur à Zurich telle une farce encadrée.
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Video de Christian Kracht (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Kracht
Le narrateur, un homme d'âge moyen nommé Christian Kracht, se rend à contrecoeur à Zurich pour retrouver sa mère malade et sénile. Lorsqu'il arrive à son luxueux domicile, la vieille femme à moitié ivre l'accueille avec des reproches et Christian décide, à son propre étonnement, d'embarquer sa mère pour un road trip à travers la Suisse. Frau Kracht s'arrête pour retirer à la banque une grosse somme d'argent, principalement acquis grâce à l'industrie de l'armement dans laquelle la famille richissime a investi, afi n de dilapider sa fortune au cours du voyage.
Entre virée dans un hôtel d'extrême-droite, tentative de braquage, crainte d'overdose et appel du grand large, le duo mère-fils revient sur le passé trouble de la famille, en lien avec le nazisme, et sur leur incapacité profonde à communiquer.
" Eurotrash " est l'histoire tragi-comique et spectaculaire d'une famille et de ses démons. le roman s'attaque aux questions de la culpabilité et de la honte héritées, et dresse un portrait touchant et complexe d'une mère toxique. Avec un art consommé du divertissement, l'auteur fait converger les fils de sa propre oeuvre et nous emmène aux sources de la création littéraire.
L'auteur Christian Kracht est né le 29 décembre 1966 à Saanen, en Suisse. Écrivain de langue allemande, cinq de ses romans ont été traduits en français : " Fin de party " (Denoël, 2003), " Je serai alors au soleil et à l'ombre " (Jacqueline Chambon Éditeur, 2010), " Imperium " (Phébus, 2017), " Les Morts " (Phébus, 2018) et " Faserland " (Phébus, 2019). Il vit entre l'Europe et les États-Unis.
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