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EAN : 9782355770661
328 pages
La rumeur libre Editions (13/03/2014)
3.78/5   16 notes
Résumé :
La presse locale s'est contentée de signaler qu'une femme était tombée du haut des rochers. On n'a retrouvé d'elle qu'une main déjà rongée par la mer. Un an s'est écoulé depuis ce drame énigmatique lorsqu le narrateur entreprend de l'élucider. Intimement liée à sa vie, cette tragédie l'amène à évoquer les jours qui l'ont précédée, puis à s'interroger sur l'histoire de la demeure de son enfance, dont il doit se séparer après la mort de son père.
Ainsi les hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà une histoire de maison pas banale. Une histoire que j'avais lue il y a 20 ans et qui m'avait vraiment plu, mais malheureusement, la relecture n'a pas été du même acabit.
Ouh là, que je suis déçue ! Quel style alambiqué, quel arrachage de cheveux, quel embrouillamini dans les relations et les cogitations ! Quel narrateur indécis et mou !

Je viens aux faits : une bande d'amis, qui ne se sont plus revus depuis 20 ans, se retrouve dans la maison de vacances d'enfance du narrateur. Cette « Casa del Monte », sur l'île de Bréhat, retrace dans ses propres murs l'histoire de la famille d'ascendance italienne, par la décoration, les couleurs, et surtout par l'arbre généalogique trônant dans le salon, fresque murale monumentale et fascinante pour tout qui la regarde. Accrochés près de cet arbre, trois tableaux, énigmatiques : un homme et deux femmes.
Curieusement, l'histoire de l'homme et des deux femmes se mêle inextricablement avec le présent, et la bande d'amis en subit directement l'attraction morbide.
« L'histoire de cette maison nous dicte la toile qu'à notre insu nous tissons, comme notre propre piège. Ce ne sont pas les murs, ni même le plan de cette demeure, qui sont responsables de ces catastrophes, mais plutôt l'arbre généalogique dont les rameaux s'entrecroisent jusqu'à former une véritable cage mentale ».

Des drames, il y en a ! Des correspondances entre faits et entre personnages, il y en a ! le narrateur nous les offre sur un plateau, nous les décortique, nous les explique jusqu'à plus soif. C'est un jeu, assurément, mais moi, j'aime un peu de distance, j'aime les non-dits, le flou qui permet aux rêves de s'épanouir.

Oui, c'est un jeu, le « jeu du roman », roman à multiples facettes dont les personnages tirent les ficelles. Cela m'avait semblé brillant intellectuellement, cela me semble maintenant peu vraisemblable.
Donc, je lui retire 2 étoiles sur les 5 que je lui avais octroyées, malgré son prix Renaudot.

Que voulez-vous, vingt ans ont passé. J'adore encore jouer, pourtant.
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Les maisons de famille recèlent parfois des drames, des secrets.
Georges a envie de retourner une dernière fois à Casa del Monte, que son frère et lui sont obligés de vendre. Double pèlerinage puisqu'il part avec des amis perdus de vue depuis des années et avec lesquels il avait séjourné là-bas. Ils ont vieilli, ils ont été meurtris par la vie. Au long d'une semaine, des amours vont se reformer, des amitiés se défaire.
Et puis il va vouloir se pencher sur le lourd secret qui semble peser sur sa famille. Des liens avec le passé vont alors se tisser…

De proche en proche, les histoires s'entremêlent, se répondent : celle de la maison habitée des portraits des ancêtres de Georges et de tous les mystères que recèle un arbre généalogique et celle de ses amis de vingt ans aux chemins différents. Aux dialogues et confidences se mêlent les souvenirs de chacun, comme le récit de l'un d'entre eux ou encore celui qu'une autre personne invente, au cours d'un « jeu du roman » aux règles arbitraires et dont l'argument semble directement inspiré par l'esprit du lieu. Or, derrière les émotions resurgies du passé se cache parfois une sombre vérité…

Ce roman qui a obtenu le prix Renaudot Junior 1995 et le prix des lycéens (Belgique) en 1997 se veut être un roman à suspens ! Je reste sceptique. Cependant malgré quelques lenteurs dans l'action il nous enchante par ses subtils paysages de l'Ile de Bréhat.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Au cours du repas une douce euphorie s'empare de notre assemblée, à intervalles réguliers mon regard rencontre celui de Marie, assise en face de moi, chaque échange m'apparaît comme un point de tricot tissant entre nous une complicité nouvelle et bientôt plus rien ne compte pour moi que ce regard qui aspire le mien, très vite je comprends qu'il en va de même pour elle et si nous écoutons les conversations qui roulent bon train, si nos corps vont jusqu'à mimer l'attention voire l'intérêt pour les propos échangés, j'ai la certitude qu'il s'agit là d'un jeu destiné à masquer notre désir, à l'attiser peut-être, en attendant de le mettre à l'épreuve.
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Quel amour impossible, quel deuil brutal, quelle fatale désillusion a brisé cet être que j'aimais et que je ne connais plus? Car je l'avais aimée, oui, à ma façon, comme on aime à vingt ans, de cet amour qui se confond avec la joie de vivre et l'enthousiasme de la découverte. J'avais aimé son rire, son pas léger, son franc parler et ses fausses coquetteries, j'avais aimé l'éclat de ses yeux avides quand elle évoquait ses projets d'avenir, sa façon gourmande de se lécher les lèvres, en bateau, murmurant dans un sourire "hmm, c'est salé !" tout en s'essuyant d'un revers de main les embruns qui éclaboussaient son visage, j'avais aimé aussi qu'elle m'échappe, avec cette assurance qu'ont parfois les filles de cet âge, me taquinant d'un : "Mais non voyons, tu es trop jeune !" qui rassurait mon indécision. Pourquoi, ensuite, nous étions-nous perdus de vue? Ma lâcheté sans doute. Mon incorruptible lâcheté.
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Pour tout dire et sans me l’avouer encore, j’erre déjà dans cette sorte de flou mental qui ne me quittera plus, dont j’ai depuis tout tenté (mais en vain) pour m’extraire, et dont j’espère alors, à tort sans doute, que Madeleine pourra me tirer ; un flou mental qui pourrait se définir comme l’incapacité croissante et semble-t-il définitive, d’instaurer dans ma vie quelque équilibre que ce soit, de mettre de l’ordre non seulement dans ce qu’elle fut et par conséquent dans ce qu’elle pourrait être, mais aussi dans ce qui y a présidé
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Chacun porte sa mère en soi. Qu’elle soit morte ou qu’elle ait fui, elle pèse toujours, fût-ce de son absence.
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Il faut pour s’aventurer sans peur dans la nuit n’avoir jamais connu ces frayeurs nocturnes qui, donnant à chaque ombre figure vivante et inhumaine, vous rendent sensible chaque millimètre carré de peau et transforment le corps en une immense caisse de résonances où le cœur semble avoir chassé tous les autres organes pour battre plus à son aise et s’enivrer jusqu’à l’épuisement de son propre écho ; il faut, pour aimer l’obscurité et contempler paisiblement le ciel étoilé, n’avoir jamais pensé, enfant, que d’un arbre aux formes sinistres, d’un massif d’épineux ou simplement de la nuit pouvait surgir la mort en armes. Je continue pour ma part de penser que le souvenir de ces frayeurs tôt éprouvées reste gravé non pas dans quelque mémoire psychique impalpable mais bel et bien dans le corps, dans certaines cellules qui, à l’instar de celles qui tôt dans une enfance trop nourries forment le lit de cette graisse indésirable qu’on appelle cellulite, se développent une fois pour toutes à la faveur de ces terreurs prématurées si bien qu’elles reprennent, si j’ose dire, du poil de la bête dès que se présente la moindre occasion extérieure, autrement dit dès que l’on se trouve à nouveau cerné de ténèbres et de solitude.

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