AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782845230064
124 pages
Editions du Laquet (16/03/2000)
4.17/5   3 notes
Résumé :

A Lisbonne, le fleuve n'est jamais bien loin. Le temps d'un été, une jeune française, d'origine portugaise, découvre la ville et ses tramways, se perd dans ses ruelles, dans les lointains faubourgs, à la recherche de sa cousine. Peu à peu une ville apparaît, un quartier, une colline, des odeurs. A distance, un garçon de café les observe. Est-il de la partie ? Que fait-il exactement ? Peut-être Lisbonne ne ... >Voir plus
Que lire après Lisbonne au coeurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre magnifique, merveilleusement écrit, très poétique qui nous fait marcher dans Lisbonne au côté du fantôme de Fernando Pessoa. Pour une personne qui comme moi suis amoureuse de cette ville, sans pourtant y être jamais allée (sauf une escale dans son aéroport), ce roman très court ne peut être qu'un coup de coeur. Une magnifique découverte que ce texte et cet auteur. Que du bonheur...
Commenter  J’apprécie          300
« Tu te rappelles ton arrivée à la gare de Lisbonne, les trains qui continuent vers les stations balnéaires de Setubal, Cascaïs, les paquets de rails enchevêtrés qui désormais t'évoquent les dallages noirs et blancs des trottoirs, le cerclage en damier des parvis. Lisbonne n'est que couleurs. le promeneur invisible que tu es devenue et que je m'efforce de mimer repère désormais le treillage noir et blanc de la ville hantée par les dégradés de gris qui persistent souvent au-delà du Tage, lorsque les bouillonnements des nuages se confondent avec les fumées des cheminées du Barreiro. »

Ainsi, le serveur d'un café de Lisbonne s'adresse-t-il à Héléna, fille de Portugais installés en Vendée venue un été au pays des origines qui entre un jour là où il travaille et qui lui dit Je suis perdue. Un été marquant. Un été où Lisbonne s'imprimera en elle à jamais. Un été où jour après jour, au hasard de ses promenades dans Lisbonne, elle écrit et note les détails de sa vie cet été-là dans un cahier qu'elle lui donne le jour où elle remet les pieds à Lisbonne, après des événements qui la lieront à jamais à Lisbonne et qui feront qu'elle la fuira en laissant derrière elle ce cahier qu'elle ne peut plus ouvrir sans souffrir.

Lui, le narrateur, le garçon de café, venu lui aussi à Lisbonne pour trouver ses racines, va tenter de nous redonner Héléna. de nous parler de cet été-là. de cette ville que tous deux aimaient plus que tout. de celle qu'il devine, qu'il sent plus qu'il ne la connaît ni ne la connaîtra jamais.

Et nous le suivons. Nous aimons Lisbonne avec lui. Avec elle. La Lisbonne du quotidien, la Lisbonne de l'errance, la Lisbonne des odeurs, la Lisbonne des poètes. La Lisbonne vue par les yeux de Guillaume le Blanc.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La nuit lisboète coule dans mon corps. Dormir est devenu une opération réservée aux dieux. Je récite à haute voix des vers de Pessoa. "Un éclat de rire de jeune fille retentit dans l'air du chemin. Elle a ri des paroles de quelqu'un que je ne vois pas. Il me souvient d'avoir entendu. Mais si l'on me parle maintenant d'un éclat de rire de la jeune fille du chemin, je dirai : non les montagnes, les terres au soleil, le soleil, la maison que voici et moi qui n'entends que le bruit silencieux du sang qui bat dans ma vie des deux côtés de ma tête." Je m'endors en pensant au gardeur de troupeaux, Fernando Pessoa.
Je suis venu à Lisbonne, je me l'avoue seulement maintenant, pour tous les écrivains que j'aime. J'ai accepté ce travail de serveur, moi qui aurais ri il y a quelques années si l'on m'avait dit qu'un jour je serais serveur, pour être près de Pessoa, d'Antunes, de tous les écrivains qui forment une pile à côté de mon lit et m'aident à traverser la nuit.
Commenter  J’apprécie          190
J'aime Lisbonne aux ruelles détrempées, dégringolant vers le Tage dans un charivari de voitures, de linges humides, de ferronnerie rouillée. J'aime Lisbonne, tachetée de couleurs ocres et rouges, aux poumons noircis par les gris insaisissables du ciel, de l'eau, des rues. J'aime Lisbonne, solitaire en ses palmiers brunis par le soleil, Lisbonne aux murs vérolés, Lisbonne des antennes paraboliques sur les balcons défoncés. J'aime le Musée d'Art Antique mais plus que tout j'aime les nuages au-dessus des façades, le petit peuple lisboète sous le chapiteau céleste, les joueurs d'échecs à deux pas du Cimetière des Plaisirs, les travailleurs austères et impeccables qui se croisent sans se connaître, le parc Edouard VII dont la serre aux essences exotiques de l'Estufia fria et quente finit par disparaître derrière des allées aux essences péruviennes, australiennes, chinoises, dans une jungle de poche où voyager rime avec rester immobile.
Commenter  J’apprécie          140
Dans ton journal, tu mentionnes le guide de Lisbonne écrit par Pessoa. Tu recopies une phrase : "Lisbonne, même de loin, s'élève comme une ravissante vision de rêve, et se découpe clairement contre le bleu vif du ciel que le soleil réchauffe de son or. Les dômes, les monuments, les vieux châteaux font saillie au-dessus du fouillis de maisons et semblent être les lointains hérauts de ce séjour délicieux, de cette région bénie." Ce n'est pas le Fernando que j'aime, le vieil oncle d'Antonio. Le vrai Pessoa se promène dans les rues de la Baixa dans un costume sombre, à l'écart des monuments et des châteaux, attentif à tous les écoulements. Invisible aux touristes tranquilles qui s'attardent devant les cartes postales de la ville, il arpente les rues de Lisbonne, promeneur inquiet, écrit chaque jour, assis à son petit bureau de bois, le livre de l'intranquillité.
Commenter  J’apprécie          90
Tu n'es pas de Lisboa, tu as simplement grandi dans son ombre, à deux mille kilomètres de là, dans le département de Vendée qui ne ressemble pas, même les yeux fermés, à la moindre parcelle de terre portugaise. Tu étais en classe de terminale quand tu découvris Fernando Pessoa. Tu t'ennuyais dans la cour de récréation, chaque jour la sonnerie retentissait, les cours ressemblaient aux cours, tu pensais à tes prochaines vacances à Lisbonne, au visage de Pessoa. Tu ne connaissais rien au Portugal mais tu pressentais que tu deviendrais Héléna Silva à force de voyages à Lisboa et de querelles internes qui disposaient de ton esprit comme de tes rires.
Commenter  J’apprécie          100
Tu te rappelles ton arrivée à la gare de Lisbonne, les trains qui continuent vers les stations balnéaires de Setubal, Cascaïs, les paquets de rails enchevêtrés qui désormais t’évoquent les dallages noirs et blancs des trottoirs, le cerclage en damier des parvis. Lisbonne n’est que couleurs. Le promeneur invisible que tu es devenue et que je m’efforce de mimer repère désormais le treillage noir et blanc de la ville hantée par les dégradés de gris qui persistent souvent au-delà du Tage, lorsque les bouillonnements des nuages se confondent avec les fumées des cheminées du Barreiro.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Guillaume Le Blanc (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Le Blanc
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Sandra Laugier Guillaume le Blanc Judith Revel Patrick Savidan
En collaboration avec les organisations à vocation sociale et solidaire : Amade, Fight Aids Monaco, Licra, Peace & Sport. Avec la participation des élèves et des professeurs de philosophie de l'Institution François d'Assise – Nicolas Barré et du Lycée Albert 1er de Monaco.
Comme la liberté, la fraternité a davantage un pouvoir incantatoire qu'un sens rigoureux - autre que celui de lien crée par l'appartenance à une même famille biologique. de plus, le terme s'impose et est élevé en drapeau moral, qui enferme dans ses plis et phagocyte celui, tout aussi digne, de sororité. A strictement parler, la fraternité échappe au champ opératoire de la politique et fuit toute juridiction: aucune «mesure» ne la crée, aucune loi ne la façonne, aucun décret ne l'oblige. Dans la Constitution française, le mot n'est cité que trois fois, une fois comme devise nationale (liberté, égalité, fraternité), une fois comme «idéal commun». Puisqu'elle n'exprime «aucune exigence précise» (John Rawls), les chartes constitutionnelles internationales l'ignorent. Elles préfèrent convoquer la solidarité. Pourquoi en effet conserver cette référence, certes délavée, estompée, aux liens de sang? Il est vrai que la solidarité a une étrange histoire. Le solidum désignait à l'origine une monnaie (on l'entend davantage dans l'italien soldo que dans le français sou, mais assez bien dans solde, ou soldat), mais en droit romain  «in solidum obligari» signifiait que divers débiteurs s'engageaient à payer les uns pour les autres et chacun pour tous la somme à rembourser. C'est la Révolution française qui extirpe la solidarité du champ juridique et économique, et l'applique à l'attitude de secours, de soutien mutuel entre citoyens et citoyennes. Désormais, elle ne désigne plus qu'un rapport de «fraternité» justement, mais ou être frères et soeurs n'a pas de sens, puisque la solidarité ne pousse pas à aider une personne parce qu'elle est membre de ma famille, mais suscite une entraide qui implique tous les membres d'une collectivité unis dans un sentiment de commune appartenance au groupe, à la communauté, à la société, à l'humanité toute entière. Ce qu'active la solidarité, c'est la priorité, sur le souci de soi, de la cohésion sociale, la «responsabilisation» de tous pour ce qui peut arriver à chacun et l'engagement à porter secours si ce qui arrive provoque une perte - de liberté, de justice, de ressources, de dignité, de respect. Dès lors, «Liberté, Egalité, Solidarité» serait une belle devise.
#philomonaco
+ Lire la suite
autres livres classés : lisbonneVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}