« Tu te rappelles ton arrivée à la gare de Lisbonne, les trains qui continuent vers les stations balnéaires de Setubal, Cascaïs, les paquets de rails enchevêtrés qui désormais t'évoquent les dallages noirs et blancs des trottoirs, le cerclage en damier des parvis. Lisbonne n'est que couleurs. le promeneur invisible que tu es devenue et que je m'efforce de mimer repère désormais le treillage noir et blanc de la ville hantée par les dégradés de gris qui persistent souvent au-delà du Tage, lorsque les bouillonnements des nuages se confondent avec les fumées des cheminées du Barreiro. »
Ainsi, le serveur d'un café de Lisbonne s'adresse-t-il à Héléna, fille de Portugais installés en Vendée venue un été au pays des origines qui entre un jour là où il travaille et qui lui dit Je suis perdue. Un été marquant. Un été où Lisbonne s'imprimera en elle à jamais. Un été où jour après jour, au hasard de ses promenades dans Lisbonne, elle écrit et note les détails de sa vie cet été-là dans un cahier qu'elle lui donne le jour où elle remet les pieds à Lisbonne, après des événements qui la lieront à jamais à Lisbonne et qui feront qu'elle la fuira en laissant derrière elle ce cahier qu'elle ne peut plus ouvrir sans souffrir.
Lui, le narrateur, le garçon de café, venu lui aussi à Lisbonne pour trouver ses racines, va tenter de nous redonner Héléna. de nous parler de cet été-là. de cette ville que tous deux aimaient plus que tout. de celle qu'il devine, qu'il sent plus qu'il ne la connaît ni ne la connaîtra jamais.
Et nous le suivons. Nous aimons Lisbonne avec lui. Avec elle. La Lisbonne du quotidien, la Lisbonne de l'errance, la Lisbonne des odeurs, la Lisbonne des poètes. La Lisbonne vue par les yeux de Guillaume le Blanc.
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