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EAN : 9782416000621
282 pages
Eyrolles (13/05/2021)
4.01/5   34 notes
Résumé :
France, été 2029. Une étrange maladie au nom imprononçable, appelée « Peste » par commodité, s’abat sur le pays. Mortifère et hautement contagieuse, elle intervient par vagues successives, bouleverse l’économie et les rapports sociaux, renverse la démocratie. Elle finit par se replier sur Paris, placé en confinement. De part et d’autre du cordon sanitaire, une mère et son grand fils observent des événements contrastés, elle dans son village que repeuplent les petits... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Juin 2029 - Thomas vient d'être titularisé comme guide officiel du musée du Louvre, ce qui n'arrange en rien ses relations avec Lucile, sa mère, qui vit dans un petit bourg près de Chalon-sur-Saône. Entre ces deux là, absence de communication et sentiment d'indifférence dominent.
Septembre 2029 - un virus inconnu touche la France. Par commodité, on l'appellera la "Peste". Confinement, interdictions de déplacement, Thomas se retrouve bloqué à Paris avec Ari, son ami d'enfance et Camille, la compagne d'Ari, comme seule compagnie...
Cet éloignement imposé provoque un rapprochement inattendu entre Lucile et Thomas...

L'environnement du roman ne manque pas de rappeler la crise COVID de 2020-2021, même si l'auteur affirme en avoir eu l'idée bien avant. L'auteur a su pousser à l'extrême la notion de confinement et le rôle des autorités pour le faire respecter.
Je dois avouer que ni l'histoire, ni les personnages principaux, Lucile et Thomas, ne m'ont convaincu : la première, l'intrigue, me semble un peu trop "cousue de fil blanc" ; seule la fin étonne un peu. S'il me semble avoir saisi les ressorts de la relation entre Thomas, Ari et Camille (souvenirs, amitié, admiration, jalousie...), j'avoue ne pas avoir bien compris ce qui fait basculer la relation mère-fils...
L'écriture est simple et facile à lire. le découpage des chapitres et l'alternance des narrations entre la mère et le fils donnent du rythme à la lecture. C'est donc un livre qui se lit bien, assez facilement.
Au final, j'ai le sentiment d'un roman inachevé, où l'intrigue aurait sans doute pu être enrichie, mais surtout où les ressorts de la relation entre Thomas et Lucile auraient pu être plus approfondis...

Merci à Babelio et aux éditions Eyrolles de m'avoir fait découvrir ce roman.
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Franchement, lire un livre qui parle d'une pandémie en ce moment : quelle idée !
Bien m'en a pris finalement et je remercie les éditions Eyrolles et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cette auteur (bretonne d'origine, donc géniale, non je n'ai pas d'a-priori), car ce livre parle fort peu de la maladie qui ressemble à une grosse grippe et qui débarque en 2029.
Non, bien plus intéressant que cela, le roman parle des rapports humains, car la France va être divisée en deux zones : "infectées" (l'Ile de France et les grandes métropoles du territoire) et "non infectées". Si lors de la première vague, le système est encore souple, tout se durcit lors de la seconde avec des lignes de démarcation militaires, des drones et des individus qui juste parce qu'ils toussent un peu, disparaissent du jour au lendemain.
Au milieu de cette pandémie, il y a une mère Lucile et son fils, Thomas, guide conférencier au Louvre, parlant japonais. Lucile a eu Thomas d'un premier amour pour un bel enseignant, alors qu'elle avait 18 ans. Elle avait cru que le fait d'être enceinte le retiendrait : mauvais calcul ... Lucile s'est retrouvé seule avec un enfant, hors mariage dans une petite ville de province. Elle a ensuite rencontré son époux, Sébastien, garagiste, qui a adopté Thomas. Lucile assure toute la partie administrative de l'entreprise familiale et tient la maison. Elle a eu deux enfants avec son époux : Rémi, fan de voiture et Amandine.
Les relations entre Lucile et Thomas sont tendues : Thomas a l'impression de n'avoir jamais existé pour sa mère et Lucile, Lucile se rend compte soudainement lorsque la pandémie arrive qu'elle a un grand fils et qu'il lui manque car dans la petite ville où elle réside, son fils semble ne pas avoir existé. On lui parle toujours de Rémi et Amandine, mais pas de Thomas. Thomas a toujours été différent : il n'aimait pas le garage, les voitures, il s'était lié et reste lié à Ari, son ami d'enfance qui l'a suivi à Paris. Ari dont les origines asiatiques et une grand-mère adorable, lui avait ouvert les yeux sur ce continent, cet ailleurs, loin de l'étroitesse de Bourg-lès-châlon.
La pandémie va servir de révélateur des liens existant entre tous les personnages : Thomas, Ari et sa compagne, Camille, soignants en première ligne, Lucile qui va envoyer valser son silence, ses peurs du qu'en-dira-t-on pour soutenir son fils et qui va découvrir que Sébastien et ses deux autres enfants, ont des ressources insoupçonnées. Grâce à leurs échanges téléphoniques, Thomas va grandir, comprendre mieux sa mère, lui faire découvrir la beauté de l'art, Lucile elle, va s'ouvrir au monde, un monde parfois dangereux, trouver un courage qu'elle ne pensait pas avoir.
L'univers décrit par l'auteur est bien plus inquiétant que celui que nous vivons car la pandémie permet d'ériger une loi sanitaire extrêmement stricte qui a plus à voir avec le régime nazi et les populations juives, homosexuelles, gitanes, handicapées qu'avec une protection bienveillante de la population. On bascule vite dans un monde Orwelien dans ce roman : il faut être vigilant pour que cela n'arrive pas. Politique : Politikos, désigne ce qui est relatif à l'organisation ou autogestion d'une cité ou d'un État et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée. Les dérapages sont d'autant plus faciles quand ils ont lieu dans un contexte d'urgence.
Petite précision : le roman a été écrit avant la pandémie actuelle, mais on y trouve de drôles de résonances : c'est troublant ! L'écrivain est un augure : il guette les signes du temps et les interprète. Tirer des leçons (et pas du genre de celles du nouvel an, vite abandonnées) de ce que nous vivons, nous permettra, je l'espère, d'éviter que cela ne se reproduise.
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L'auteure nous met bien en garde en nous disant qu'elle a écrit son roman avant la pandémie de Covid19 que nous vivons. Elle a fait preuve d'un esprit visionnaire, qui l'eut cru...

Le sujet était donc on ne peut plus d'actuailité et il était assez glaçant par moment de nous dire que nous avons vécu à peu près les mêmes choses. Certaines mesures dans le roman étaient poussées à leur paroxysme, mais néanmoins cela avait un petit goût de vécu.

J'ai beaucoup aimé les personnages, leur fragilité et leurs failles, leur amour qu'ils ne savent pas montrer ou qu'ils expriment maladroitement. Thomas, ce jeune homme un peu délaissé par sa famille quand il était plus jeune, son attachement à Ari et à sa grand-mère, sa générosité. Sa mère également, sa prise de conscience concernant la vision qu'on les autres d'elle mais aussi la façon dont on la traite, et surtout son rapprochement de son fils aîné, son manque, son besoin de lui exprimer bien des choses tues.
Les relations des personnages sont touchantes er j'aurais aimé les voir développées plus lentement même si je me doute que pour les besoins du roman cela ne pouvait pas se faire sur des centaines de pages. Je me doute également que ce genre de situations extrêmes font prendre conscience beaucoup plus rapidement de notre amour des autres, de notre manque, comme un déclic.

J'ai été très touchée par le tout premier paragraphe du roman concernant les distances, l'auteure a réussi à mettre des mots sur les raisons de ses distances qui apparaissent parfois.

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Dans ce roman, Hélène le Bris aborde avec une prose fine et délicate les drames révélés ou engendrés par une peste qui frappe la France.

Un foyer somme toute banal où l'on s'éloigne les uns des autres, où l'on garde des secrets, où l'on ne peut plus communiquer. Lorsque la peste paraît, elle drague avec elle son lot de morts, de souffrances pré-existantes, de séparations, de visions effrayantes des autorités.
Pourtant, comme le dit le proverbe : "À toute chose, malheur est bon". L'histoire nous prouve que le drame peut être un germe qui saura faire croître l'unité, la réconciliation.

Hélène le Bris sait exprimer de ce terreau mortifère une espérance et sans nier les drames, ceux-ci versent dans la retenue, la pudeur et non dans la théâtralité.
Il eût été facile d'enclencher l'artillerie lourde pour traiter des malheurs inhérents à toute pandémie mais fort heureusement, ce ne fut pas le parti pris choisi.

Non seulement j'ai bien aimé l'histoire mais plus encore le traitement qui en a été fait.
Une très belle lecture.
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L'histoire se déroule durant une pandémie appelée peste. On est en 2029-2030, le livre a été écrit en 2019 et donc toute ressemblance avec la situation actuelle est fortuite. Cela paraît assez incroyable d'ailleurs et l'auteur s'en explique dans la postface.
La pandémie de 2030 fait passer celle de 2020 pour une aimable plaisanterie.
Sa description et les mesures prises pour la cantonner sont édifiantes.
Mais la pandémie n'est qu'un élément de contexte dans la vie de Thomas.
Il s'est éloigné de sa mère sur une incompréhension qui s'est épaissie avec le temps. Qu'a encore en commun un jeune historien d'art qui parle japonais avec les gérants d'un garage de province ?
La communication est difficile, presqu'impossible.
Et pourtant s'il suffirait d'essayer... Avec la pandémie la mère de Thomas va éprouver des sentiments nouveaux et se rapprocher de son fils.
Celui-ci s'était trouvé une autre famille autour de son ami d'enfance Ari.
La pandémie va mettre cette amitié à l'épreuve et se renforcer avec la rencontre de Camille par Ari.
Les personnages particulièrement attachants et leur vie qui se construit dans un nouveau monde entraînent le lecteur.
L'épilogue photographique donne une fin en suspension dans le temps...
Un instant de bonheur et un beau plaisir de lecture.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il venait de discerner, en quelques phrases à peine, un territoire insoupçonné où l'on trouvait naturel d'ouvrir un journal ou d'aller au spectacle. Un territoire inaccessible et peuplé d'étrangers - car formaient-ils encore une nation ? Ils jouissaient là-bas d'une liberté frivole qui évoquait ici un paradis perdu. Et pourtant, ce n'était pas assez, non : il leur fallait du piment. Alors ils dépouillaient une ville à l'agonie et la frappaient au cœur comme pour l'humilier. Ils s'emparaient de ses derniers trésors, quitte à les saccager, souillant cet héritage. Ah, ils n'avaient pas tardé, les pilleurs de cadavre ! Dans leur hàte à se servir, ils oubliaient qu'ici il restait des vivants.
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Et la liste était longue des misères à soigner : dépressions, carences alimentaires, automutilations, séquelles de suicides manqués. Le confinement et la promiscuité, alliés à l'inaction en avaient conduit plus d'un à chercher le secours dans l'alcool ou d'autres psychotropes. Ces abus avaient entraîné de nouvelles séries de maux : complications cardio-vasculaires, blessures domestiques, violences conjugales. Bien au-delà des statistiques, les victimes de la peste se comptaient par millions.
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Les théories optimistes qui prévoyaient une victoire rapide sur la peste avaient négligé un paramètre : la désobéissance, c'est-à-dire ce qui distingue une communauté humaine d'un troupeau de moutons.
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Alors furent épargnés tous ceux qui, par miracle, avaient traversé les premiers temps de la peste sans contracter le virus. Ils souffrirent de l'ennui et de l'isolement, connurent les privations et la peur de manquer. Mais ils vécurent.
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On recommençait à rouspéter dans les journaux, devant les comptoirs et sur les marchés : la France allait mieux.
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Video de Hélène Le Bris (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Le Bris
Entretien avec Hélène le Bris à l'occasion de la parution de son deuxième roman 'L'Etrange Pouvoir des calamités' aux éditions Eyrolles. Découvrez les 5 mots choisis par l'autrice pour évoquer ce livre.
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