Marchands et banquiers du Moyen Âge

C'est aussi dans la mode et le costume que la riche bourgeoisie
- nouvelle clientèle de choix - provoque un élan incomparable.
Si splendides que soient les hommes qui n'ont rien à envier aux nobles
et aux dignitaires de l’Église,
ce sont surtout les femmes qui créent une demande considérable.
Très tôt, leur luxe éclate et les met en butte aux moqueries des poètes,
aux invectives des moralistes et des prédicateurs.

Le contraste entre la simplicité des mœurs du Vieux Temps et le luxe effréné du présent devient un des leitmotive des écrivains florentins.
C'est Dante qui fait dire à son bisaïeul parlant d'un couple bourgeois de jadis :

"J'ai vu Bellincion Berti aller avec une ceinture de cuir et d'os, et sa femme revenir du miroir sans avoir la figure peinte.
Sardanapale n'était pas loin !"

C'est Francesco Saccheti écrivant :

"On n'en finirait pas de discourir sur les femmes, en commençant par l'invraisemblable attirail de leurs pieds, et en allant jusqu'à la tête ;
elles passent leurs journées sur les toits (pour se faire bronzer au soleil) : elles se frisent, se lissent, se lavent, à tel point qu'elles meurent souvent de catarrhe."

En Italie d'ailleurs, Dieu recevait, lors de la constitution d'une société commerciale, une part dans l'entreprise.
Associé, Dieu avait un compte ouvert, recevait sa part des bénéfices
portés sur les livres au nom de "Messer le Bon Dieu", "Messer Domeneddio" ;
et, en cas de faillite, il était payé en priorité lors de la liquidation.

On peut voir dans les livres des Bardi qu'en 1310 Dieu reçoit 864 livres 14 sous.
Dieu, c'est-à-dire les pauvres qui le représentaient sur terre.