Ayant lu il y a 25 and le livre "accident à la Meije", et ayant parcouru ces arêtes l'année dernière encore, ce livre m'a passionné. Mais poir ceux qui ne connaissent pas la configuration de cette montagne, le récit peut être dur à suivre.
Je recommande aux montagnards !
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Plus on s'approche du moment fatidique où il va falloir affronter les dangers de la haute montagne, plus les refuges se mettent à ressembler à des salles d'attente d'hôpitaux psychiatriques. On y croise à peu près tous les types d'anxieux. Il y a les fanfarons qui dissimulent leur inquiétudes derriere des plaisanteries qui sonnent faux et des rires forcés ; les faux calmes qui tentent de se tranquilliser en posant incidemment des questions dont ils espèrent des réponses apaisantes ; les vrais bileux qui, eux, ne parviennent pas à dissimuler leurs angoisses. Ils passent leur tempos à relire leur topo, scruter le ciel et vérifier leur matériel. Tout ce petit monde s'épie et essaie de se rassurer en tenant d'identifier la cordée qui semble la plus faible, celle qui n'ira pas au bout, comme si la montagne avait besoin d'une victime expiatoire pour que les autres puissent violer son sommet. (p. 43)
Je me demande si Bernaschini n’a pas eu raison de passer à autre chose après sa première à la Meije. J’aimais dans l’alpinisme de ma jeunesse le romantisme d’un Gaston Rébuffat, l’humilité d’un Lionnel Terray, la dignité d’un Walter Bonatti. Leurs exploits avaient une âme. J’avoue avoir du mal à me reconnaître aujourd’hui dans la révolte d’un Gary Hemming, la hargne d’un Reinhold Messner et l’inconscience d’un Jean-Marc Boivin. (p. 146-147)
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COMMENT SAVOIR ?
« Il n’y a pas de plus grande malédiction que de vouloir être autre chose
que ce à quoi la vie nous destine. »
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- Le départ de la Pierre Allain, me dit-il sur un ton révérencieux, comme un guide parisien qui passerait devant le Louvre.
- Pour un Chamoniard, vous connaissez bien le secteur.
- N’importe quel alpiniste digne de ce nom se doit de connaître cette voie, réplique-t-il, un brin vexé. (p. 69)
Grimper sur la Meije, c’est comme pénétrer dans le tombeau d’un pharaon, les âmes de Gaspard, Boileau de Castelnau, Duhamel, Coolidge et Zsigmondy se mettent à rôder autour de vous. (p. 135)
En librairie le 30 septembre 2023 !
Chute de Diên Biên Phu, 7 mai 1954, les armes se taisent. Trois soldats se retrouvent dans la colonne des prisonniers : Constant Jalaire, jeune lieutenant idéaliste sorti de Saint-Cyr ; Marcel Larget, fils de paysans du Limousin ; Heinrich Schmidt, légionnaire allemand, ancien officier de la Wehrmacht.
Durant cette marche vers la captivité, qui prend des allures de confessionnal, ils livrent leurs peurs, leurs égarements, leurs remords, leurs démons intérieurs… L'un a mené une embuscade ratée et meurtrière, l'autre a déserté au moment d'un assaut ennemi, le troisième a des souvenirs terribles de la campagne de Russie. Parviendront-ils à conclure un armistice avec leur conscience ? À retrouver leur dignité d'homme ?
Avec ce livre choral d'un réalisme époustouflant, l'auteur fouille l'âme des soldats. Un roman âpre aux personnages saisissants, dont on comprend à la toute fin en quoi leurs destins sont liés.
Général de division, Nicolas le Nen est l'auteur de plusieurs ouvrages de géopolitique et de stratégie.
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