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Bernard Delvaille (Éditeur scientifique)Léon-Paul Fargue (Préfacier, etc.)Valery Larbaud (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070418381
164 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Météore poétique s'il en est, Henry Jean-Marie Levet, né en 1874, mort à trente-deux ans de tuberculose, a laissé une œuvre brève et comme composée par distraction, en dillettante, une œuvre qui semble en correspondance exacte avec son allure de jeune dandy jouant à l'esthète britannique, alors même qu'il exerçait de très officielles fonctions dans la diplomatie française.
Sa gloire posthume tient à la douzaine de poèmes constituant les Cartes postales qui st... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Henry J.-M. Levet, c'est le parfait mélange de Toulet et de Larbaud. Il est l'un de ces poètes rares, dont l'oeuvre, mince comme les Chimères de Nerval, possède, comme elles, sa propre langue et sa propre mythologie, d'une beauté tout aussi foudroyante et inexplicable.

Cette oeuvre culmine avec les dix poèmes des "Cartes postales". Mêlant acrobaties grammaticales et mots étrangers, elles restituent une atmosphère de consulats, de colonies lointaines, de paquebots, où, avec une nonchalance mélancolique, un monde de phtisiques et de comtesses, de fonctionnaires et de cantatrices, sombre lentement.

On trouvera également dans ce recueil des pièces d'un goût symboliste ou décadent non moins personnel, car toujours profondément ironique. L'hermétisme des six poèmes du "Pavillon", par exemple, ressemble à une parodie de Mallarmé - mais avec un don et un plaisir authentiques dans le maniement du mot rare et de la césure irrégulière, qui finissent par corrompre complètement la forme du sonnet.

(L'intérêt de ce recueil est encore accru par le fait qu'il s'agit d'une édition de Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud, tous deux fascinés par ce poète diplomate disparu à 32 ans. Le livre est enrichi d'un entretien entre Fargue et Larbaud, plaisant et instructif, à propos du Paris littéraire des années 1900. Tous deux ont reconstitué la vie et l'oeuvre de Levet, rassemblant de nombreux documents, dont des vers de mirliton, de journaux et de cabaret, qui découvrent une nouvelle facette d'un poète au charme intact.)
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Henri Jean-Marie,
comme Jean Laville de Mirmont,
poète des ailleurs pour nous 'qui avons de longs voyages inassouvis en nous',
mais qui nous contentons de recevoir des cartes postales du monde entier,

'Homewards

À M. P. Bons d'Anty

Au Waterloo Hotel, j'ai achevé mon tiffin,
Et mon bill payé, je me dirige vers le wharf.
Voici l'Indus (des Messageries Maritimes)
Et la tristesse imbécile du « homewards ».

— Quelques officiers français qui reviennent de L'Indo-Chine
Passer en Europe un congé de six mois,
Commentent l'embarquement de jeunes misses, assez divines,
Avec lesquelles je ne flirterai certes pas !

Sur le pont mes futurs compagnons de voyage
Me dévisagent...
Puis on passe une sommaire visite de santé —

(Cette année la peste a fait ici bien des ravages !)
— Enfin voici la cloche du départ, qui sonne
Que je ramène, pieusement ouatée,

La fleur de ma mélancholie anglo-saxonne...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Un très bon poète mort trop jeune, il ne nous laisse presque rien ! J'ai acquis ce livre sans trop connaître l'auteur, et je vivrai sous l'éternel regret de ne jamais pouvoir le faire. Les poèmes qui m'ont le plus parlé sont ceux qui, tels la République Argentine sont à la fois relativement classiques dans la forme, mais avec un vocabulaire très innovant, et portent sur le voyage.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
RÉPUBLIQUE ARGENTINE — LA PLATA

À Ruben Dario

Ni les attraits des plus aimables Argentines,
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N’ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à la Plata !

On raconte tout bas l’histoire du pauvre homme :
Sa vie fut traversée d’un fatal amour,
Et il prit la funeste manie de l’opium ;
Il occupait alors le poste à Singapoore...

— Il aime à galoper par nos plaines amères,
Il jalouse la vie sauvage du gaucho,
Puis il retourne vers son palais consulaire,
Et sa tristesse le drape comme un poncho...

Il ne s’aperçoit pas, je n’en suis que trop sûre,
Que Lolita Valdez le regarde en souriant,
Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure
Ravagée par les fièvres d’Extrême-Orient...
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Video de Henry Jean-Marie Levet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry Jean-Marie Levet
Frédéric Vitoux rend hommage à un oublié de l?Histoire, le poète Henry Jean-Marie Levet. Après l'avoir découvert à l?âge de 16 ans, l'écrivain lui consacre aujourd?hui un livre intitulé : « L'Express de Bénarès », publié aux éditions Fayard.
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