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EAN : 9782709666985
200 pages
J.-C. Lattès (19/08/2020)
3.58/5   32 notes
Résumé :
Éric Libiot aime Clint Eastwood depuis toujours. Son cinéma, ses grognements, son regard, ses coups de gueule. Mais il l’agace également à cause de ses prises de position, de sa passion pour le .44 Magnum, de son respect pour le drapeau étoilé.
Comment Clint peut-il jouer Dirty Harry et réaliser Sur la route de Madison ? Comment peut-il interpréter les machos et célébrer Charlie Parker dans Bird ? C’est ce mystère qu’Éric Libiot, grand cinéphile, tente de per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ne cherchez pas dans ce Clint et moi, une énième biographie de la star américaine, là n'est pas le but de l'auteur.
Non, Libiot vous invite simplement à partager quelques moments avec un homme qu'il admire.
Il parle de ses rencontres avec l'acteur-réalisateur, qu'elle soit ratée, comme la première ou chaleureuses comme certaines qui suivront.
Il ne se vante pas, quel intérêt d'ailleurs.
Ce qui m'a plu dans ce livre c'est que l'auteur ne parle pas que d'Eastwood, même s'il évoque évidemment son parcours, sa filmographie et sa personnalité et ses instants partagés, il parle aussi de lui.
Chaque film lui rappelant un souvenir particulier, un moment de sa vie, qu'elle soit privée ou professionnelle.
Mais cette lecture a une saveur particulière pour moi parce que je me suis trouvé plein de points communs avec l'écrivain.
L'âge, mais ça c'est banal.
Le B de nos régions de naissance, la Bretagne pour lui, la Bourgogne pour moi.
Une passion pour le cinéma, nourrie par le Ciné-club du vendredi soir que je regardais, comme lui, en solitaire, pas encore adolescent. Monsieur Cinéma émission culte ou le savoir des candidats me fascinait, et qui me valut, à Noël, le tout premier jeu de société consacré au 7ème art.
Première, évidemment LE magazine que j'ai acheté depuis le premier numéro pendant plus de trente ans, puis Studio Ciné live deux parutions auxquelles il a contribué quelque temps.
Ah, comme je l'ai envié en lisant ce Clint et moi, d'avoir osé franchir le pas, de partir à la capitale et s'offrir la chance de découvrir ce monde de l'intérieur, d'y rencontrer ceux qui me faisaient rêver, moi qui n'ai pas eu ce courage.
Pendant ces quelques deux cents pages, je me suis glissé dans sa peau, je me suis imaginé interviewant le réalisateur d'Impitoyable ou Gran Torino entre autres. Bien sûr, Éric Libiot narre aussi des moments plus personnels, tout en pudeur et là, je me suis fait discret.
J'ai vraiment pris du plaisir à le lire parce que c'est une écriture simple, naturelle, sans fioritures, il n'en rajoute pas, il y met de l'humour aussi, parce que, quelle que soit notre vie, on n'est pas obligé d'être tout le temps sérieux surtout en ces temps de grande morosité.
Et je vais vous dire un truc, quand vous tombez sur une phrase qui vous parle du Poète et d' Harry Bosch, qu'il avoue apprécier, comment pensez-vous que réagit le fan inconditionnel, de Michael Connelly, que je suis ?
À lire, parce qu'on n'est pas dans le people, dans le voyeurisme, ni l'idolâtrie exacerbée, juste pour le plaisir...
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On aime bien le critique de cinéma Eric Libiot, qu'on a pu apprécier aussi bien dans la revue spécialisée Première ou plus récemment dans L Express où il était le responsable du service culturel.

On avait noté la plume plutôt bien trempée, adepte de l'humour et de la formule choc, tranchant avec la discrétion de l'homme qu'on a pu voir sur une ou deux émissions de TV.

On savait qu'il aimait particulièrement le cinéma américain , mais pas forcément qu'il voulait un culte à l'immense Clint Eastwood. ce qu'on découvre dans « Clint et moi », le tendre et émouvant récit littéraire , sorte de déclaration d'amour cinéphilique de 200 pages sorti pour cette rentrée littéraire.

L'écriture de cette déclaration d'admiration est l'occasion pour le journaliste de revoir chaque film de Clint et de faire le point sur la filmographie.

On y ressent alors au fil des pages son immense fascination et son affection pour l'acteur et réalisateur , l'artiste presque autant que l'homme et même si on n'est pas obligés de la partager à 100 ( on a un peu de mal avec les derniers films du grand clint et ses prises de position politique) on ne peut que louer le sens du portrait et de la dévotion de M Libiot.

Clint a quasiment toujours fait partie de la vie du critique de cinéma, et de " UN monde parfait" qu'il considère comme son préféré, à Sur la route de Madison », , « Bird », « Impitoyable », American Sniper, Eric fait une analyse détaillée et clairvoyante du cinéma de Clint Eastwood

Surtout il prend bien soin de battre en brèche l'image de cinéaste ultra patriote , ultra républicain fou d'armes à feu et incarnant une virilité à l'ancienne un peu dépassée et qu'il a eu tendance à véhiuler avec ses premiers roles notamment dans l'inspecteur Harry

Pour Libiot, , Clint est bien plus que l'image qu'il donne, loin du nationaliste borné , et surtout il constitue à ses yeux une des rares légende d Hollywood encore vivante, une sorte d'icone reconnaissable entre mille.

" Nous nous serrons la main et Clint me demande 5 minutes pour téléphoner. Cent ans ne seraient pas trop longs, faites comme chez vous, de toute manière vous y êtes.Je l'entends bientôt raccrocher avant qu'il ne m'appelle. Que mon prénom est doux lancé par cette voix reconnaissable entre mille, qui s'étire dans un souffle éraillé à la fois émouvante et gentiment injonctive.... Hé, ho, on se calme et on se reprend, merci. J'entre dans la pièce, il m'indique le canapé, se lève de son fauteuil et descend les persiennes. le bureau est plongé dans une semi-obscurité. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup : c'est exactement dans cette lumière, ou pénombre, que Clint filme les plans qu'il affectionne. Là, oui, il y a de quoi rêver."

Libiot a rencontré Clint Eastwood plusieurs fois, la première pour Minuit dans le jardin du bien et du mal, la dernière pour American Sniper et pour qui ont déjà réalisé des interviews de grands noms du cinéma, la decsription touche par sa justesse et son a propos et ne font que dresser un portrait tout en nuances du réalisateur d'iMPITOYABLE.

Clint Eastwood au Tribeca Film Festival, à New York, en avril 2013.

Mais bien plus encore qu'une simple et belle ode au grand Clint, "Clint et moi" est aussi et surtout un portrait en creux de Libiot lui même, de ce jeune brestois un peu timide un peu banal comme il aime à se décrire, qui va être atteint par une maladie incurable, la cinéphilile qui va lui changer la vie à jamais .

Et la fin du livre où il dévoile la ressemblance entre son père récemment décédé et le grand Clint parachève le bien fondé de ce récit et donne une vraie émotion à ce livre qui donne envie de foncer au cinéma, masqué ou non masqué pour voir les films de Clint et tous les autres aussi !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cher Eric,

La première fois, il est arrivé, la tête vissée sous un chapeau qui avait dû déjà voir défiler mille vies, le cigare mâchouillé qui surgit de la poche, le visage qui se redresse et là, les yeux, l'oeil qui brille et le regard comme un éclat qui transperce l'écran. Cette façon incomparable de scruter son environnement, insondable et déjà ce charisme qui t'atteint directement. Ensuite, avec un colt, un Magnum, ou un appareil photo, c'est lui, le solitaire, Clint au-delà des limites, en dépit des conventions, déterminé et mutique. Chaque mot prononcé parait choisi, efficace, le sens de la réplique, celle qui marque, celle qui va à l'essentiel.

J'ai lu ton livre, tu le connais bien, c'est ton pendant, lui c'est un peu toi et toi c'est un peu lui. Il ne le sait pas forcément pourtant les indicateurs sont là, ces quelques points communs, des similitudes indéniables, si tu l'affirmes je ne peux en douter. L'évidence, c'est que c'est toi qui peux le mieux nous le raconter, tu en sais tellement, tu comprends qui il est, tu perçois au-delà des apparences.

Heureusement, tu ne te prends jamais au sérieux, tu sais rester modeste et quand tu parles de lui, c'est toi que l'on voit à travers, le portrait de Clint pour présenter le tien. Tu restes léger, et toujours intéressant. Et ce voyage dans le monde cinématographique de Clint, est tendre, amusant mais surtout passionnant, des détails qui enrichissent l'image, des anecdotes comme un film, des rencontres parce que, oui, rappelons-le tu connais Clint. Et ce que l'on peut dire c'est que toi aussi tu as le sens du spectacle, le bon celui dont on retient les répliques. Celui qui fait passer un très bon moment de lecture !!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Désolé, exception n'est pas coutume, je n'aime pas du tout le propos de ce livre. Selon Libiot il y aurait deux Clint Eastwood, le bon et le méchant, le bon qui se donne pour héros un black et le méchant inspecteur Harry, réactionnaire qui fait régner l'ordre, ou encore le charmeur de la Route de Madison..

Perso, je le prends comme il est avec toutes les facettes de sa personnalité, il n'y a pas bon d'un côté et mauvais de l'autre et un seul bon qui viendrait racheter tous les mauvais. Que ce cinéphile distingué préfère le côté équanime, lisse à une seule face comme le marchand de cacahuètes, qu'il reste donc dans ses bobines, ça ne m'intéresse pas !
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Éric et moi, c'est une histoire qui remonte à loin. Au milieu des années 90, lorsqu'à 16 ans j'ouvrais chaque mois mon magazine Studio en commençant par la fin, pressée de lire l'article qui rendait tous les autres trop fades. Celui d'Éric.
Ce qui vaut bien une lettre.
Séduite par ta tonalité décalée, ton impertinence assumée, ton tutoiement respectueux, je savourais chaque ligne de ce texte toujours trop court à mes yeux. Avec délectation. Je t'imaginais grand manitou du 7ème art à pouvoir recadrer Martin Scorsese sans qu'aucune conséquence ne vienne entacher ta carrière. Parvenir à déclamer son admiration en émettant des réserves argumentées et sans conséquence relevait pour moi d'un art qui touchait à la grâce.
Jusqu'à m'en donner envie, pour un temps, d'être journaliste. Quand même.
Le temps a passé, le vent a tourné, je n'ai jamais foulé le tapis d'une quelconque rédaction mais j'ai gardé tous mes magazines bien rangés dans des cartons. Nostalgie quand tu nous tiens.
Alors, lorsque j'ai vu ce roman écrit par toi, le journaliste de mes jeunes années, j'ai rangé ma PAL et ouvert prestement l'ouvrage. Mon amour pour le cinéma a primé.
Deux heures plus tard, c'était plié.
Clint et moi est le récit par bribes de ta fascination pour (ton) Clint, somme de plusieurs rencontres entre vous deux. En parlant de lui, c'est un peu de toi que tu dévoiles. Tu nous embarques dans un voyage au pays de l'acteur, qui sent bon la poussière du désert et demande à chausser des santiags. Ton regard pour lui est tendre ou caustique, tu mets en valeur son charisme qui crève la page comme l'écran.
Cette relation passionnelle à sens unique est majestueuse et, à travers ce livre inclassable, entre docu ciné, biographie ou autofiction, tu tentes de raconter l'homme et l'artiste, avec toute sa part de mystère qui te/nous fascine tant. Avec brio, comme toujours.
Merci. Après avoir lu ton livre, je veux faire le même métier que toi : ami de Clint (et revoir, encore une fois, sa filmographie complète).
« Clint, l'homme qu'on aimerait flinguer pour mille raisons et qu'on applaudit pour une seule: parce que c'est lui."
Coup de ❤️ !
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critiques presse (1)
Liberation
20 août 2020
Entre éloge de son idole et autoportrait, le journaliste Eric Libiot dépeint sa fascination pour le cinéaste américain et son œuvre, dont il pointe les apparentes contradictions.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La cinéphilie est un drôle de truc. Un pays sans frontières que chacun habite seul et qu'il est possible d'arranger à sa guise : y faire pousser des plantes ou des montagnes, y construire des villes, des ponts ou des maisons habitées selon les saisons et les envies, les goûts et les couleurs.
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.Je frappe à la porte, j'entre, une dame m'accueille et me demande de patienter, 'Clint ne va pas tarder'. Je m'assois, je patiente, je regarde. [...] Je m'apprête alors à compter les poils de la moquette quand la porte s'ouvre et Clint apparaît.
Et ça me fait toujours le même effet. Une admiration en mouvement. Nous nous serrons la main et Clint me demande 5 minutes pour téléphoner. Cent ans ne seraient pas trop longs, faites comme chez vous, de toute manière vous y êtes.
Je l'entends bientôt raccrocher avant qu'il ne m'appelle. Que mon prénom est doux lancé par cette voix reconnaissable entre mille, qui s'étire dans un souffle éraillé à la fois émouvante et gentiment injonctive.... Hé, ho, on se calme et on se reprend, merci. J'entre dans la pièce, il m'indique le canapé, se lève de son fauteuil et descend les persiennes. Le bureau est plongé dans une semi-obscurité. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup : c'est exactement dans cette lumière, ou pénombre, que Clint filme les plans qu'il affectionne. Là, oui, il y a de quoi rêver.
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" Il entre et il est grand. Peut-être immense. Je l'attends depuis quelques minutes dans la suite d'un grand hôtel parisien pour un entretien en tête-à-tête. Je l'attends aussi depuis des années. Clint et moi, c'est une longue histoire dont il n'a même pas conscience. »
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Retour au Fouquet’s où Clint termine son discours pour sa Palme d’or d’honneur. Qui tient évidemment en quelques mots. Je le sais sincère, comme tout le monde ici, quand il remercie la France du soutien qu’elle lui a toujours manifesté, également le Festival de Cannes, même si je le soupçonne de préférer une vraie Palme d’or à son artefact.
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J'aime beaucoup Serge Daney, mais je ne comprends pas toujours ce qu'il écrit, ni ce qu'il dit. Trop allusif parfois. J'ai souvent ce problème avec les intellos, qui oscillent entre le limpide et l'abscons. Je suis un pragmatique, comme Clint. Quand mon café est trop sucré, je râle. J'en fais pas une thèse.
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