AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 72 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Au début des années 1990, David Lodge, ayant pris sa retraite anticipé comme professeur de littérature anglaise suite à des problèmes de santé, a accepté la proposition du journal Independant on Sunday de faire une chronique hebdomadaire sur "l'art de la fiction", suite à une série de chroniques consacrées à "l'art de la poésie".
L'idée était non pas de faire la critique de tel ou tel auteur de romans anglais ou américain, mais de présenter à un large public comment les auteurs classiques anglo-saxons abordaient tel ou tel thème dans une de leurs oeuvres.
Pour la version française, l'extrait de l'oeuvre en anglais est reproduit, avant sa traduction. David Lodge explique ensuite en quoi cet auteur a bien su rendre cet aspect dans son oeuvre.
Une master class en cinquante chapitres pour ceux qui veulent se lancer dans l'écriture d'un roman ou qui s'intéressent au processus de création littéraire, du "début" à "la fin".
Commenter  J’apprécie          250
L'écrivain et professeur de littérature anglaise a rassemblé et complété dans cet ouvrage une série d'articles qu'il avait écrits pour The Independent, à destination des critiques littéraires.

Autant le dire de prime abord : c'est du costaud ! L'auteur est exigeant et a un niveau de connaissances littéraires de haute volée, qu'il offre au plus grand nombre grâce à une volonté pédagogique évidente. Les extraits analysés dans le livre viennent des classiques de la littérature anglo-saxonne, et les considérations sont parfois complexes. C'est un livre qu'on ne lit pas d'une traite, mais par petites bouchées et avec une grande attention.

Contrairement à l'immense majorité des livres sur l'écriture, ce document se concentre avant tout sur la prose, même s'il fait des exceptions pour quelques sujets. Foin des méthodes lues et relues pour construire un scénario ou un personnage ! Ici, on analyse les phrases ou les paragraphes ; on se penche sur le style de l'écrivain ; on étudie l'évolution des textes littéraires.

Cet ouvrage est aussi très utile pour comprendre l'écriture de certains très grands auteurs anglo-saxons : chaque court chapitre débute par un extrait en anglais accompagné de sa traduction française, et l'auteur détaille une thématique précise sur quelques pages. C'est concentré, et c'est typiquement le genre de livre sur lequel on peut revenir selon les sujets qui nous intéressent.

À réserver à ceux qui aiment la littérature et recherchent des textes pour nourrir leurs jugements des romans.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
Commenter  J’apprécie          250
L'Art de la Fiction n'est pas un roman cette fois-ci, mais un essai sur...l'art de la fiction. Je l'ai lu très lentement car le processus d'écriture m'intéresse beaucoup, alors je prends des notes, je reviens en arrière, je cogite... de grand noms sont invoqués à l'appui de cette démonstration, telle que James Joyce ou Jane Austen. C'est un bonheur de lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce genre d'ouvrages, j'ai souvent peur que l'auteur cherche à faire l'étalage de ses connaissances plus qu'à les transmettre. Ce n'est pas le cas de Lodge, heureusement, que l'on sent animé par un véritable désir de communiquer au plus grand nombre possible sa passion pour la fiction dans le but non pas tant de former des « singes bavasseurs », des critiques littéraires mais bien d'allumer des feux chez des écrivains de fiction, des « joueurs ». En effet, avec son style éditorial, humoristique, concis, il aborde des oeuvres de la littérature comme dans l'intention de mettre au défi son lecteur. Comme s'il disait : « Tiens, je te décortiques ceci, je te fais le condensé de ce qui s'est fait jusqu'à présent, parce qu'il faut savoir avant de commencer, bref je te donnes tous les outils, maintenant à toi de jouer. »

D'accord, le fait qu'il n'a pas manqué de sauter sur l'occasion d'une oeuvre anthologique, « savante», pour faire la promotion des romans dont il est l'auteur – par exemple au chapitre « Les noms » il cite en exemple Nice Work, Jeux de maux et Jeu de société - m'a un peu fait tiquer mais bon, après tout, qui pourrait le lui reprocher ? Évidemment, l'art de la fiction, ce n'est pas que ça.

L'ouvrage prend la forme d'un essai divisé en courts chapitres thématiques traitant d'un aspect de ce domaine passionnant qu'il appelle aussi bien la rhétorique que, comme son titre l'indique, l'art de la fiction. Chaque chapitre ouvre sur généralement un, parfois deux ou trois extraits tiré de romans choisis parmi ceux qui font partie du patrimoine littéraire de l'humanité. La plupart sont en Anglais. Les traducteurs de Lodge ont fait le choix judicieux de les présenter tels qu'ils sont dans leur langue originale et de rajouter à la suite une traduction en Français. Chaque extrait est utilisé à titre d'exemple pour illustrer tel ou tel aspect de la fiction. Par exemple, dans le chapitre consacré à « l'imagination de l'avenir », Lodge analyse – rien de surprenant - un extrait tiré de 1984 de George Orwell.

Attention, ne nous laissons pas berner par la préface ! Même si l'auteur annonce avoir conçu son livre sans ordre chronologique, de façon à ce qu'il puisse être consulté « à la carte », au hasard, il a intitulé son premier chapitre « le début » et le dernier « la fin », ce qui nous astreint à une lecture linéaire. L'essai réunit une série d'articles qui ont été publiés dans un journal Anglais, l'Independant on Sunday dans les années 90 mais, en réalité, le lecteur désinvolte aura l'impression de manquer le fil conducteur de l'ouvrage s'il ne le parcourt pas d'un bout à l'autre, encouragé par le « work in progress » en trame de fond. En effet, l'auteur réussit à introduire des notions techniques et pointues de littérature qui vont revenir à travers ses articles qui couvrent des sujets plus vastes et généraux. Exemple, il explique ce que c'est que la métaphore dans le chapitre dédié au symbolisme, ce que c'est que le style indirect libre dans le chapitre consacré au monologue intérieur, si bien que ça vaut le coup, en fait surtout pour le lecteur moins initié, de suivre l'ordre chronologique. Remarquons que malgré tout ce côté pédagogique, les articles sont hyper concis et le survol nous laisse sur un véritable sentiment de satisfaction.

Lodge a déjà enseigné la littérature anglaise à l'Université. « Déformé » par ce métier, c'est donc essentiellement dans le corpus de cette tradition en particulier qu'il va piger pour ses exemples. Néanmoins, cela ne nous donne pas l'impression d'une limite, puisqu'il emprunte aussi ailleurs, dans la réserve de la littérature mondiale contemporaine notamment, pour citer un passage tiré du « livre du rire et de l'oubli » de Milan Kundera dans son chapitre consacré au réalisme magique. Il ne faut pas sous-estimer un « spécialiste » pour qui cette étiquette trop étriquée ne colle manifestement pas, qui connaît aussi bien son Proust, son Zola, que Virginia Woolf, Richardson, George Eliot et William Thackeray, pour n'en nommer que quelques-uns.

Jusqu'à quel point l'auteur a réussi son pari, si ce dernier était de susciter chez des lecteurs le goût de l'écriture ? Il suffit d'en juger par l'appréciation que j'en fais sur mon compte babelio !
Commenter  J’apprécie          52
Cet essai littéraire "encyclopédique" (et pouvant être lu comme un ouvrage de consultation) se compose de 50 courts articles chacun traitant d'un thème d'écriture romanesque, de l'incipit (Ch I, "Le début") à l'excipit (Ch L, "La fin"). Ils sont tous introduits par une (rarement plusieurs) citation(s) tirée(s) de classiques ainsi que d'oeuvres moins connues de la littérature britannique et américaine uniquement, dans le texte et ensuite en traduction française (le texte anglais est souvent très utile pour la compréhension de l'analyse qui s'ensuit). L'ouvrage rassemble des articles parus à l'origine avec une fréquence hebdomadaire dans le "Independent on Sunday", et cela impose la longueur hélas très réduite de l'analyse (ainsi que de la citation, bien sûr).
Cette contrainte de taille (aux deux sens de la locution) constitue ma principale petite source de frustration dans la lecture. La seconde (en découlant) a trait à ma formidable ignorance de la littérature anglo-saxonne, à cause de laquelle parfois je ne me rends pas compte de la valeur emblématique de la citation choisie par rapport au thème traité (j'aurais même parfois eu en tête d'autres exemples tirés d'autres littératures, plus idoines à mon sens). Je suppose néanmoins que la valeur emblématique peut résider davantage dans l'oeuvre tout entière, voire même dans l'auteur, que dans la courte citation évoquée: encore faudrait-il les connaître en profondeur pour vérifier...
La verve et l'humour du Lodge romancier ne me semblent pas autant perceptibles chez Lodge critique littéraire que l'affirme la quatrième de couverture. Toutefois, surprime inattendue, on arrive parfois à deviner, par-delà sa maîtrise académique incontestable, des éléments de ses propres goûts littéraires, ou tout au moins des filons d'écriture (ou de recherche) d'autrui qu'il valorise suffisamment pour se les approprier dans ses romans (cités à plusieurs reprises, eux aussi).
Commenter  J’apprécie          50
Édifiant ! Chaque apprenti-auteur ou amateur de littérature devrait lire ce livre, qui nous en apprend énormément sur la littérature et les procédés stylistiques. Évidemment, si vous êtes en parcours LLCE, la lecture de ce livre est un passage obligé. Néanmoins, je vous conseille de le lire si vous destinez à n'importe quel parcours littéraire. de plus, c'est agréable, et bien expliqué.
Lien : http://well-read-kid.skyrock..
Commenter  J’apprécie          50
Un très bon ouvrage pour démonter les laboratoires des écrivains et aborder de manière très intelligente les différentes facettes de création d'un livre.
Commenter  J’apprécie          30
Très bon texte d'initiation technique (voire plus) à la littérature anglo-américaine et au-delà.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/06/21/je-me-souviens-de-lart-de-la-fiction-david-lodge/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          30
A force de lire David Lodge, on en aurait presque oublié qu'il fut également prof de littérature dans une université américaine.
A la fin des années 80, un quotidien lui demanda de signer quelques articles sur l'art d'écrire des oeuvres de fiction.
Ce recueil condense ces articles en les remaniant à peine (on aura le plaisir de découvrir des textes moins amputés que lors de leur parution dans le journal). Il propose plusieurs angles de lecture.
Tout d'abord, le principal : découvrir les astuces et les moyens dont usent les grands de la littérature (Lodge a privilégié les auteurs anglo-saxons, on ne lui en voudra pas). C'est un véritable cours d'écriture à l'adresse de celles et ceux qui voudraient s'épancher sur des pages blanches.
Ensuite, l'éditeur a eu la bonne idée de conserver les textes présentés, servant de support à une analyse précise, en langue originale (je rassure les imperméables à l'anglais : la traduction suit). Superbe piqûre de rappel à celles et ceux qui veulent approfondir leur connaissance de l'anglais, et du meilleur de surcroit. Il peut aussi ravir les apprentis traducteurs en comparant l'original et la version. Enfin il met le doigt sur le difficile travail de savoir conserver la musicalité d'un texte sans en altérer le sens.
Enfin, c'est un vivier impressionnant pour qui cherche des livres à lire ou à découvrir. Certes, les auteurs sont archi connus, mais comme une vie entière ne suffira pas à lire ne serait-ce que les chefs d'oeuvre, il toujours bon d'aller faire un tour chez Virginia Wolf, Jane Austen, Henry James, Thomas Hardy, Paul Auster, Hemingway, James Joyce, Henry Fielding, Kipling, Nabokov.
50 chapitres très courts, évoquant le style et la manière, comme 50 cours de littérature appliquée.
Dernier petit jeu : sur ces 50 textes empruntés à la meilleure littérature anglaise, combien en avez-vous lu?
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (226) Voir plus



Quiz Voir plus

David Lodge

Avec David Lodge il vaut mieux avoir

La vie en berne
La vie en sourdine
La vie en lambeaux
La vie aux trousses

10 questions
39 lecteurs ont répondu
Thème : David LodgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}