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EAN : 9782867468445
667 pages
Liana Lévi (27/10/2016)
3.78/5   171 notes
Résumé :
Dans un immeuble cossu de Vienne, en 1888, la famille Alt occupe tous les étages. Leur titre de noblesse? Le piano sur lequel a joué Mozart, construit par Christoph Alt, le fondateur. Des ateliers sortent encore des pièces exceptionnelles. Une réputation qui leur impose de s'astreindre aux règles de la haute société viennoise. L'arrivée dans la famille de la trop belle Henriette Stein ? d'origine juive qui plus est ? sème le trouble. La jeune femme plonge dans le to... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 171 notes
« On eût aisément pris le numéro 10 de la Seilerstätte pour le palais de ville d'un aristocrate. le blason de pierre qui surmontait l'entrée ne faisait que renforcer cette impression. IL n'était pas constitué d'une couronne, d'un drapeau ou d'un gantelet à l'instar des demeures princières ou comtales du voisinage mais d'un de ces angelots nus qu'on nommait à Vienne les putti joufflus. »


« Mélodie de Vienne » fut un véritable plaisir de lecture. L'écriture est très agréable, fluide, et ne tombe jamais dans la facilité des sagas du style série télé de l'été. Je cherchais un livre sans prise de tête et c'est sur les conseils d'un jeune libraire que je me suis mise à cette lecture, toujours dans l'idée de continuer ma découverte de ces auteurs de la Mitteleuropa qui me procure toujours autant de satisfaction.

D'origine juive, Ernst Lothar a dû fuir son pays, l'Autriche, au moment de l'Anschluss pour se réfugier aux Etats-Unis. IL y est revenu ensuite, après la seconde guerre mondiale, comme conseiller auprès du gouvernement américain afin de participer à la dénazification culturelle de l'Autriche. Cette période donnera naissance à son second roman « Retour à Vienne ».

La construction de ce roman s'élabore avec rigueur autour de l'Histoire de la monarchie Autriche-Hongrie et de sa disparition jusqu'à l'arrivée des nazis. La grande histoire s'impose comme pilier central de la narration. L'auteur, par le biais de l'histoire d'une grande demeure bourgeoise et de ses habitants, la famille Alt, entrecroise le destin de la dynastie autrichienne avec cette saga familiale sur une grande partie du récit, puis succinctement 14/18 et ensuite l'inéluctable descente vers le précipice qu'est l'Anschluss. L'auteur sait maintenir son lecteur en haleine ! On s'immerge dans le mythe de cette Vienne habsbourgeoise avec plaisir d'autant plus si l'on est passionné par l'Histoire !

L'origine de cette belle demeure se confond avec la création, par son fondateur, d'une entreprise de fabrication de pianos. Illustre entreprise qui au fil des décennies, de père en fils, aura reçu les félicitations des plus grands musiciens tel l'immortel Mozart. Tout au long de ce récit, nous faisons connaissance avec les membres de cette famille dont chaque branche réside à chacun des étages de cette demeure. Ernst Lothar entrecroise avec virtuosité la comédie humaine de chacun des personnages avec la grande Histoire.

« Henriette Stein, cantatrice d'origine juive, grande héroïne de ce roman, se mariera avec Franz Alt par dépit. L'auteur imagine une relation amoureuse avec son Altesse royale, le prince Rodolphe qui, devant l'impossibilité de vivre au grand jour cet amour, serait quelque peu un des facteurs de son suicide* (suicide : depuis certains historiens avancent l'hypothèse qu'il aurait été suicidé). Aucun de ses personnages n'est « inodore et sans saveur ». Ils ont tous des personnalités consistantes et divergentes dans cette demeure qui ressemble à son Empereur, François-Joseph, austère, comme figée dans les conventions jusqu'à l'effondrement de la dynastie en 1916. Et les divergences s'accentueront devant l'ampleur du cataclysme historique qui s'annonce.

J'ai retrouvé un même constat de cette Vienne fin et début de siècle que j'avais relevé dans « Mémoires d'un européen » de Stefan Zweig. La défaite, l'inflation, la crise sociale, l'antisémitisme, tout ce qui représentait la stabilité, s'effondre et c'est avec beaucoup d'émotions que j'ai refermé ce livre. Ernst Lothar est autrichien du plus profond de son âme. de cette lecture se dégage une douleur, la souffrance de voir ce que va devenir ce pays tant aimé. Il affirme sa foi inébranlable dans son pays, il cherchera à lui redonner de l'éclat après la période terrible. Il écrit dans sa postface en 1962 « L'âme de l'Autriche aurait été façonnée : Joseph II où la religion de la tolérance, Mozart où l'élévation de l'âme, La forêt viennoise où les bienfaits de la beauté ».

J'ai eu tellement de plaisir à lire cette fiction que je vais de ce pas m'offrir "Retour à Vienne"!

NDL : il y a un bandeau sur la couverture du livre qui m'a surprise. "Le Downton Abbey" de Vienne. Je ne vois pas la relation!


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Ce roman, Mélodie de Vienne, écrit par un certain Ernst Lothar que je ne connaissais pas avant qu'une amie ne me pose ce livre dans les mains, traite de la saga d'une famille autrichienne de 1888 à 1938.
Je voudrais vous parler du personnage principal et je suis un peu gêné car si je vous dis que celui-ci est une maison, vous n'allez pas me prendre au sérieux. Alors, tant pis, allons-y sur place pour faire l'état des lieux et nous en rendre compte. L'adresse se situe dans le centre de Vienne, au 10 de la Seilerstätte, précisément. Donc, nous sommes en 1888 et cette maison a été érigée quatre-vingt-dix sept ans auparavant par un certain Christopher Alt, fondateur d'une entreprise fabriquant des pianos, avec notamment un client plutôt renommé, excusez du peu, un certain Wolfgang Amadeus Mozart.
En 1888, la maison existe toujours, plutôt bien tenue. Austère cependant, à moins que l'austérité ne vienne de ses occupants. Elle héberge la famille Alt au sens large. Une vieille tante au rez-de-chaussée, Sophie Alt, la seule enfant encore vivante du bâtisseur. Un peu partout dans les différents étages, nous voyons ici et là, un frère, des cousins, des cousines, des oncles, etc… Un des petits-fils de son fondateur, Franz Alt songe au mariage. La famille s'apprête à grandir. Donc, quoi de plus naturel que d'ajouter un quatrième étage à une maison un peu serrée entre les autres maisons du quartier.
Car Franz Alt convole en mariage avec Henriette Stein, dite Hettie. Ce n'est pas du goût de tout le monde. Quand on parle de tout le monde, il s'agit bien entendu de la famille Alt. En particulier, le frère de Franz, un certain Otto Eberhard, premier procureur d'une loyauté sans faille à son métier. Pourquoi n'aime-t-on pas cette charmante Hettie, pétillante femme qui aime la joie, apportant un peu de fraîcheur à cette maison sombre, ancienne, figée dans son IXème siècle, voire presque le siècle précédent ...?
Construire un quatrième étage sur un tel édifice est presque une révolution de palais. C'est une pensée audacieuse. Les résidents de cette maison sont de bons viennois, bien comme il faut, c'est-à-dire ennemis farouches du changement. Or donc, ajouter un quatrième étage à une demeure ancienne, faire entrer à l'intérieur de ces murs tout ce qui incarne la différence, n'est-ce pas quand même un peu bousculer les choses si bien en place depuis quatre-vingt-dix sept ans ?
De cette bourgeoisie un peu figée dans ces codes étroits, nous plongeons aussi de plein pied dans l'empire finissant des Habsbourg, dynastie vacillante aux destins multiples tragiques. Il y eut tout d'abord Ferdinand Maximilien Joseph, empereur du Mexique, condamné à mort et exécuté en 1867. Puis, Rodolphe François Charles Joseph, héritier du trône, qui se suicide en 1889. Comme par hasard, le jour du mariage d'Henriette avec Franz. Mais est-ce un vraiment un hasard… ? Puis, Élisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière, assassinée en 1898 à Genève. Mais oui, rappelez-vous : plus connu sous le pseudonyme de Sissi. Ah oui… Enfin, pour clore cette série macabre, l'une des morts les plus célèbres qui finira par donner le dernier coup de semonce à cet empire usé et entraîner le monde dans une des plus sanglantes guerres, sera l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand…
Donc, vous voyez, l'histoire de cette maison et de ses occupants croise la Grande Histoire de Vienne, de l'Autriche, du monde presque. C'est une maison contradictoire, ambigüe, tortueuse, qui ressemble à l'Autriche. Dans cette maison qui tente de tenir debout en dépit des soubresauts de l'Histoire, la grandeur et la décadence de l'Autriche, nous voyons peu à peu ce personnage d'Henriette grandir, s'affirmer. C'est un personnage magnifique, qui a sans doute épousé son mari par méprise, bousculée sans cesse, mais qui résiste. Elle voit bien que cette maison ne peut pas apporter le bien-être à ses occupants, elle qui vient de la lumière, respire l'insouciance, veut vivre, cette femme qui a toujours cherché à trouver sa place dans cette maison trop grande pour elle.
L'auteur nous fait entrer derrière les façades baroques des maisons viennoises pour comprendre cela de l'intérieur. C'est une maison où ses occupants, les membres d'une seule famille, ne se sont pas aimés en définitive. Peu à peu, la maison se vide au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la guerre, de l'horreur, de la barbarie à visage humain. Cela devient une maison de fantômes. Comment quitter cette maison pour tenter d'échapper aux souvenirs, cette maison qui a désappris à cette femme libre, à savoir agir.
Henriette est une femme délicatement insolente, face à l'ordre, au pouvoir, face à la police secrète d'Etat, face aux préjugés, face à la rue, face à la barbarie qui monte peu à peu, comme une gangrène et qui installera le national-socialisme aux commandes, unifiant le IIIème Reich. Mais comment résister à la bête immonde… ?
Il y a d'autres beaux personnages. Selma Rosner, comédienne de son métier, révoltée comme elle, qui croisera la vie du fils d'Henriette et de Franz, ils s'aimeront d'un amour fou.
Il y a aussi la cousine Chris, mystique, devenue sœur Agathe, qui vient de temps en temps au gré de l'histoire fermer les yeux de ceux qui s'en vont.
Parfois Henriette se demande, « de quels malheurs ne suis-je coupable » ? Il ne suffit pas de rajouter un quatrième étage à une maison pour ne plus se sentir à l'étroit, dans une maison figée dans son conformisme à l'odeur de naphtaline. Mais la peur des conventions, n'est-ce pas pourtant cela qui a guidé Hettie vers son destin...?
Ce livre est noir, forcément, mais d'une beauté qui ne m'a pas laissé indifférent, tant dans les phrases que dans les personnages. Pourtant l'espoir demeure là en filigrane. Il est notamment écrit « ne pas douter que l'impasse actuelle doit un jour prendre fin et qu'il y eût un avenir après ».
A la fin du livre, l'auteur prend la parole. Nous sommes en 1944. La seconde guerre mondiale s'achève douloureusement. Les Alliés viennent de proclamer une Autriche nouvelle et libre. Je voudrais savoir ce qu'est devenue cette maison. Euh ! Non finalement, pas forcément cette maison… Mais plutôt celles et ceux qui y ont vécu, qui ont peut-être survécu à cette barbarie… Les fantômes du 10 de la Seilerstätte...
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Mélodie de Vienne, le titre du roman pourrait s'associer à une valse à quatre temps comme le chantait Brel.
Ce roman est avant tout et essentiellement l'histoire de l'empire Austro-Hongrois jusqu'à sa réduction en 1918 à la petite Autriche.
Ernst Lothar est passionnément autrichien, après avoir fui l'Autriche en 1938 pour échapper aux nazis, il y reviendra après guerre.
Ce roman pour qui aime L Histoire est fascinant. On découvre toutes les fissures de cet empire figé en la personne de l'empereur lui-même qui refusera d'entendre et de comprendre que :
" L'Autriche est une communauté obligée, une cohabitation d'éléments disparates"
Peu à peu, cet empire sera voué à exploser.
Mélodie de Vienne s'incarne à travers une famille bourgeoise, facteur de pianos résidant dans un immeuble cossu de la Vienne impériale.
La petite histoire s'insinue dans la grande avec l'épisode où Hitler est recalé à l'examen des Beaux arts jusqu'à son entrée hélas triomphale à Vienne en 1938.
Cet homme dont l'auteur dira " Même quand c'est un clown qui met le feu au monde, le monde brûle"

J'ai bcp aimé ce roman que je rattacherai aux autres auteurs de la Mitteleuropa dont fait partie Lotar, comme ses amis Stefan Zweig avec : le monde d'hier et Josef Roth avec la marche de Radestsky.
Chacun à sa manière nous parle de ce monde d'avant.
Je vous invite si le sujet vous intéresse à lire aussi : le fantôme de TRIESTE d'Enzo Bettiza que j'ai lu l'été dernier et vous aurez une vision complète.
Dommage qu'il y ait ce bandeau racoleur sur ce livre avec la référence à Donwton Abbey qui n'a rien à voir avec ce roman.
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Vienne 1944, Ernst Lothar ne pouvait mieux exprimer sa nostalgie d'une Autriche tolérante et multiculturelle qu'en choisissant le milieux bourgeois de la fabrique de pianos Alt.

Aux côtés de la trop belle Henriette, on y vit le suicide de l'héritier Rodolphe, la défaite de 1918 et la déchirante abdication de l'Empereur, l'assassinat du Chancelier Dollfuss, la naissance du socialisme, du fascisme et de l'antisémitisme.

Quoique certains passages volent un peu haut pour moi, je me suis attaché aux personnages, la grandeur d'âme de Franz, le mari trompé, et d'Henriette à la fin de sa vie.
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Paru pour la première fois en 1944 ce roman relate avec précision la vie de la famille Alt et la vie à Vienne de 1888 jusqu'à l'Anschluss en 1938.
L'auteur est viennois, metteur en scène et juif. Il sait donc de quoi il parle.
La famille Alt occupe, depuis sa construction, la maison sise au n° 10 de la Seiterstätte à Vienne. Chaque membre y a son appartement.Ce sont des fabricants de pianos réputés, utilisés par les plus grands interprètes comme Mozart, Beethoven et Brahms. Compte-tenu de leur statut, ils s'astreignent à peu près tous à respecter les règles strictes qui régissent leur milieu.
A travers leurs vies parsemées de drames, se dessine le destin de l'Autriche également ponctué de drames qui mèneront à la guerre 14-18 puis au nazisme. Une chose m'a frappée : la comparaison forte de la croix gammée à une toile d'araignée.
Parfois un peu ardu ( pour moi ), ce livre, extrêmement bien écrit, bien documenté ( et pour cause ), très intéressant, me semble incontournable pour comprendre ce qu'il est advenu de l'Autriche, pour comprendre l'état d'esprit des Viennois pendant ces périodes troublées.
J'ai beaucoup appris, ce que j'aime, et j'ai passé un agréable moment de lecture.
« Les meilleurs romans sont ceux dans lesquels l'impardonnable brutalité de l'Histoire se reflète dans les destins individuels »
Literarische Welt
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
L'Autriche est une communauté obligée, ça ne t'avait jamais frappé? Une cohabitation d'éléments disparates! Les Tchèques détestent les Allemands, les Polonais les Tchèques, les Italiens les Allemands, les Slovènes les Slovaques, les Ruthènes les Slovènes, les Serbes les Italiens, les Roumains les Ruthènes. Et les Hongrois tout ce qui n'est pas eux - extra Hungariam non est vita et si est vita, non est ita! Ce que tu as concocté dans ce devoir de baccalauréat dont tu es si fier est complètement absurde ! Qu'est-ce que ça veut dire finalement "l'Autrichien"? Ca n'existe pas! C'est une appellation inventée par les Habsbourg pour justifier leur pouvoir ! Quand l'Autrichien parle allemand comme toi et moi, il se considère comme l'Autrichien par excellence et s'imagine que le Tchèque, l'Italien et le Polonais ressentent la même chose et vénèrent comme lui la ville impériale, le Prater des polichinelles, la valse, les guinguettes, le célèbre "cœur des Viennois" et les tra-la-la-i-ou des tyroliennes! Idiot, le Polonais de Przemysl, l'Italien de Trente et le Tchèque de Budweiss passent, eux, leur vie à se demander comment ils vont bien pouvoir sortir de cette fichue prison où leur propre langue n'a pas le statut de langue officielle mais d'infâme petit-nègre et où on leur prouve du matin au soir qu'ils sont des individus de troisième catégorie, tout en exigeant, néanmoins, ben voyons, qu'ils fassent trois ans de service militaire pour les Viennois de la première catégorie et paient des impôts leurs vie durant!

page 288
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Les yeux exercés de Madame Sacher observaient et supputaient. Sur le compte de l'Italien, elle fit à Jean quelques observations biens senties : un de ces parasites que Vienne attirait comme des mouches depuis la signature de la paix, ils débarquaient des quatre coins du monde pour pomper à la ville son reste de sang et vivaient royalement depuis que la monnaie autrichienne s'effondrait chaque jour davantage et qu'on obtenait pour une poignée de devises étrangères des sommes astronomiques de couronnes autrichiennes. Mais cet idiot de gouvernement prétendait que ces gens représentaient l'étranger et qu'il fallait se les concilier à tout prix pour obtenir des prêts et des vivres. Elle les vouait aux gémonies. "J'espère que vous vous sentirez bien chez nous", dit-elle aux nouveaux clients.

Page 406 - La "sachertorte" cela vous parle? La recette est tenue secrète et il vaut mieux aller la déguster chez Sacher à Vienne (chocolat et abricot)! Terrible!
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Ce n'est pas un hasard si la musique de l'âme vient d'Autriche. Ce n'est pas un hasard si Mozart est né à Salzbourg et Schubert à Vienne, c'est l'expression organique de ces villes qui ne sont pas pétrifiées mais sont restées des paysages autrichiens.
On peut vivre sans Mozart et Schubert? Non !
On a besoin du symbole qu'ils incarnent et qui toujours se réincarnera en d'autres génies _pour vivre et pour mourir.
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Depuis longtemps il soupçonnait la culture de ne pouvoir être sanctionnée par un examen, un bulletin scolaire ou des études, mais de devoir rester à l'état de quelque chose d'indicible qui n'effleurait même pas les gens dits "cultivés", il pensait qu'elle servait aussi surtout à reconnaître ce qui est obsolète dans la tradition et à accéder à de nouvelles avancées.
Et il faisait la pénible expérience que la plupart des gens "cultivés" érigeaient leur culture en barrière contre l'avenir.
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Mais en Autriche, la folie procède de la méthode. L'Autriche est une communauté obligée, ça ne t'avait jamais frappé ? Une cohabitation d'éléments disparates. Les Tchèques détestent les Allemands. Les Polonais les Tchèques. Les Italiens les Allemands. Les Slovaques les Tchèques. Les Slovènes les Slovaques. Les Ruthènes les Slovènes. Les Serbes les Italiens. Les Roumains les Ruthènes. Et les Hongrois tout ce qui n'est pas eux... Qu'est-ce que ca veut dire finalement "l'Autrichien" ? Ca n'existe pas. C'est une appellation inventée par les Habsbourg pour justifier leur pouvoir.
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