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EAN : 9782743653637
96 pages
Payot et Rivages (31/05/2021)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Disparue en décembre 2020, Alison Lurie laisse sur la littérature américaine la marque d'un regard acéré et d'un humour vachard pourtant jamais dénués de tendresse pour des personnages aux prises avec leurs contradictions autant que celles de leur époque. Les textes inédits qui composent ce recueil, où se mêlent souvenirs personnels et méditations amusées sur la place des femmes dans la société, dessinent un autoportrait à la fois généreux et pudique. Qu'elle racont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
📕 « Dans les années 1950, un guide de l'art de satisfaire et garder un mari suggérait de l'accueillir à la porte le soir avec son apéritif préféré sur un plateau, exclusivement vêtue d'un petit tablier semi transparent et de hauts talons. Si une pause tentait le coup aujourd'hui, en remplaçant l'accessoire par son tablier de barbecue moderne, l'effet serait sans doute très différent - à moins d'en faire une blague très privée. »
(P.62)

📕 Dans ce recueil de courts textes, je découvre la plume d'Alison Lurie. En évoquant ses expériences personnelles et professionnelles, celles de ses amis ou de son entourage, elle tente de saisir la place de la femme dans la société, ses contradictions, ses limites, dépeignant ainsi un autoportrait plein d'humour et de tendresse, de sarcasme et de pudeur.

📕 J'ai ainsi découvert les premiers pas difficiles de l'auteure dans l'immense aventure qu'est l'écriture, ses tourments entre ses envies de laisser libre cours à son imaginaire et ses obligations de mère et d'épouse, les refus essuyés, les incompréhensions de son entourage, ses abandons, à deux reprises, et puis sa persévérance, le retour de l'inspiration et le destin qui lui permit enfin d'être publiée sur le tard, livrant ainsi une belle leçon de courage et de témérité.

📕 Elle fait également le portrait de la femme à travers des objets ou des vêtements aussi banals que le tricot, le tablier ou encore une coupe de cheveux, des vêtements que l'on choisit. Elle parle de la société qui englue la femme dans ce qu'elle doit représenter et être aux yeux des hommes, aux yeux de ceux qui dirigent la mode, la bienpensance, l'éducation. Jusqu'à l'affranchissement final et libérateur, une image qui ne convient plus mais une révélation : on n'est soi que lorsque l'on s'affranchit du regard d'autrui.
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Dans ce recueil hors commerce - offert pour deux titres Rivages poche achetés -, Alison Lurie livre dans les différents textes son témoignage et ses analyses sur des sujets divers et variés, mais toujours liés à la place des femmes dans la société.

Elle revient d'abord sur son parcours d'autrice et ses difficiles débuts. Ou comment concilier dans les années 50 son rôle de bonne mère de famille et ses ambitions littéraires. Jusqu'à cette phrase clé, alors qu'elle vivait mal un énième refus de manuscrit : "Personne ne t'a demandé d'écrire un roman !"

Viennent ensuite ses souvenirs d'étude à Radcliffe, l'annexe d'Harvard destiné aux "filles". Car c'est bien ainsi qu'elle sentait qu'on les considérait, elle et ses camarades. Quand de leur côté, les étudiants d'Harvard étaient déjà des "hommes".
Savoureux témoignage des combines et de la débrouille pour avancer malgré les entraves.

Vient ensuite un texte sur les noms de famille. Réflexion sur comment choisir lequel donner à ses enfants, et comment soi-même se faire appeler, en tant que femme.

Les cinq derniers textes tournent autour de la "mode". On s'étonne à s'intéresser sous sa plume à la typologie des tabliers - et ses conséquences sociales - ou bien encore au symbolisme littéraire du tricot !
Quelques tacles bien sentis, notamment dans le dernier texte, viennent écorner l'entreprise de la mode et ses magazines effaçant les femmes considérées trop âgées.

Rien de révolutionnaire dans ses pages, mais un très agréable petit voyage dans le siècle dernier, en compagnie d'une belle plume à la pointe sachant se montrer acérée.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
À l'évidence, ce qu'on nous avait appris était vrai : une femme devait choisir entre une famille et une carrière ; elle ne pouvait avoir les deux, contrairement à un homme. En me mariant, j'avais perdu mes pouvoirs. J'avais publié deux enfants mais mes deux romans étaient mort-nés. (22-23)
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