📕 « Dans les années 1950, un guide de l'art de satisfaire et garder un mari suggérait de l'accueillir à la porte le soir avec son apéritif préféré sur un plateau, exclusivement vêtue d'un petit tablier semi transparent et de hauts talons. Si une pause tentait le coup aujourd'hui, en remplaçant l'accessoire par son tablier de barbecue moderne, l'effet serait sans doute très différent - à moins d'en faire une blague très privée. »
(P.62)
📕 Dans ce recueil de courts textes, je découvre la plume d'
Alison Lurie. En évoquant ses expériences personnelles et professionnelles, celles de ses amis ou de son entourage, elle tente de saisir la place de la femme dans la société, ses contradictions, ses limites, dépeignant ainsi un autoportrait plein d'humour et de tendresse, de sarcasme et de pudeur.
📕 J'ai ainsi découvert les premiers pas difficiles de l'auteure dans l'immense aventure qu'est l'écriture, ses tourments entre ses envies de laisser libre cours à son imaginaire et ses obligations de mère et d'épouse, les refus essuyés, les incompréhensions de son entourage, ses abandons, à deux reprises, et puis sa persévérance, le retour de l'inspiration et le destin qui lui permit enfin d'être publiée sur le tard, livrant ainsi une belle leçon de courage et de témérité.
📕 Elle fait également le portrait de la femme à travers des objets ou des vêtements aussi banals que le tricot, le tablier ou encore une coupe de cheveux, des vêtements que l'on choisit. Elle parle de la société qui englue la femme dans ce qu'elle doit représenter et être aux yeux des hommes, aux yeux de ceux qui dirigent la mode, la bienpensance, l'éducation. Jusqu'à l'affranchissement final et libérateur, une image qui ne convient plus mais une révélation : on n'est soi que lorsque l'on s'affranchit du regard d'autrui.