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EAN : 978B08JVCWS3P
Préludes (13/01/2021)
4.05/5   52 notes
Résumé :

São Paulo, 2016. Tiago, un jeune journaliste indépendant, fait la connaissance de son voisin, Fabiano, qui habite le quartier depuis plusieurs décennies, avec un perroquet pour seul compagnon. Au fil de leurs rencontres, le vieil homme raconte son passé à Tiago, l’épopée d’une existence soumise aux aléas de l’Histoire. Le départ de son Nordeste natal pour participer à la construction de Brasília avec ses parents, son travail d’ouvrier dans les usines Volksw... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une narration alternée, Charline Malaval nous entraîne au coeur de l'histoire du Brésil, dans la tourmente d'heures sombres qui ont laissé tant de traces sur des générations.

2016, Tiago est pigiste et vit une relation torride avec Juliana. Leur attention est soudainement attirée par des cris de détresse provenant de l'appartement leur voisin, Fabiano, un vieil homme solitaire, qui s'y connaît en mécanique de VW , ce que Tiago a découvert à l'occasion d'un caprice de plus de sa vieille Fusca, l'équivalent brésilien de la Coccinelle.

Au fil des confidences se construit l'histoire de Fabiano, que Tiago entrevoit comme un support idéal pour le roman qu'il veut écrire. Mais le vieil homme les entrainera bien au delà d'un simple testament…

La lecture est d'emblée dynamique, très rythmée par l'alternance de chapitres brefs qui alternent entre 2016 et les années 60.

Si le début est un peu chaotique en raison des nombreuses notes en bas de page, destinée à traduire les expressions brésiliennes nombreuses, on se prend au fil de l'histoire pour en sortir profondément touché, l'auteur nous ayant ménagé quelques surprises.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Tiago est journaliste, et pense devenir écrivain donc cherche un bon sujet. Un jour, alors qu'il se rend au travail sa vieille Fusca, l'équivalent brésilien de la coccinelle, la voiture ne veut plus démarrer et c'est un homme âgé, son voisin, Fabiano qui réussit à la remettre en marche. C'est ainsi qu'ils font un peu connaissance, car ils se contentaient de se croiser.

Un soir où un peu éméché Tiago ramène sa nouvelle conquête Juliana (le plus beau cul du monde dit-il avec beaucoup d'élégance) ils entendent des hurlements : « Laisse-moi partir, laiiiiiiiiiiiiisse moi partir…), ils foncent chez Fabiano et … C'est Chico, le perroquet, qui hurle et menace son propriétaire…

Peu à peu, Fabiano va leur raconter sa terrible histoire, en dépit des bâillements de Juliana, Tiago sent qu'il tient enfin un scoop.

On repart ainsi en 1956, sur les traces de Fabiano, dont l'enfance a été difficile entre un père alcoolique, une mère battue, qui un jour fait ses valises. Josefa a elle-aussi quitté cet endroit sous la protection de Lucio, accompagné de sa guitare magique.

Ils avaient quitté le Nordeste car la sécheresse avait anéanti les récoltes, pour aller construire la ville idéale du régime : Brasilia, dans un coin perdu du Brésil, née de la folie des grandeurs du président de l'époque et des esquisses de Niemeyer. Un paradis sur terre, mais qui sera probablement pour les riches, personne n'ayant les moyens de se payer un appartement. Fabiano fait la connaissance de Josefa qui va devenir l'amour de sa vie, ils sont à peine ados quand ils se rencontrent.

Il y a des pervers qui tournent autour d'elle, notamment deux hommes qui travaillent avec le père de Fabiano, compagnons de beuverie qui le poussent à la violence. Pour les fuir, ils vont quitter le chantier grâce à une opportunité : lors de la visite du Président, Fabiano ose prendre la parole, et ce dernier lui propose une embauche à l'usine Volkswagen de Sao Paulo. Il réussit à emmener Josefa avec lui pour l'éloigner des pervers et commencer une nouvelle vie.

Comme l'embauche vient du président, Fabiano va être très mal accueilli par le contremaître qui va lui pourrir la vie, mais grâce à Zé son binôme pour faire les pièces, il va s'accrocher. Il est amoureux de Josefa, mais celle-ci se méfie des hommes et veut être indépendante. Pour tenter de la conquérir, il va apprendre à jouer de la guitare et à chanter.

Un jour, Pedro le fils du chef de la publicité de VW aperçoit Josefa et réussit à convaincre son père qu'elle doit être l'égérie de la marque, de la Fusca surtout.

Voilà nous connaissons tous les protagonistes, car leurs destins vont s'entremêler, alors que le coup d'état se profile, libérant les instincts sadiques et collabos des uns, et la résistance des autres. Maintenant que le décor (la trame de l'histoire plutôt) est planté, je vous laisse découvrir la suite. Et, l'auteure nous réserve des surprises…

J'ai choisi ce roman car, si j'aime beaucoup la musique, la culture du Brésil je connais assez mal son histoire, à part les dictatures et l'hécatombe qu'a déclenché le coup d'état de 1964. A l'ère Bolsonaro, c'était le moment ou jamais de m'y plonger pour tenter de comprendre pourquoi, un peuple qui a autant souffert, avec un nombre de morts effarant, où la torture était très inventive avec notamment le Pau-de-arara « le perchoir du perroquet » où les prisonniers étaient suspendus par les genoux et les poignets à une barre horizontale, la tête en bas, avec un psychiatre, le Doutor Sumiu et sa gueule d'ange, qui a l'art de mettre les gens en confiance lors des entretiens pour mieux les briser, et qui semble être une réincarnation de Mengele. L'hôpital psychiatrique de Barbacena est resté tristement célèbre.

L'auteure dénonce au passage la complicité de Volkswagen avec la dictature, sa chasse aux syndicats, ses délateurs zélés et leurs archives auxquelles il n'est pas évident d'accéder :

L'entreprise est déjà depuis trop longtemps dans le collimateur, avec ses dirigeants nazis, bien connus pour leur très grand sens de l'organisation et de l'ordre…

Tout au long du roman, ce style de roman gigogne que j'aime beaucoup où on alterne le présent et le passé pour rendre ce dernier plus supportable, la musique est omniprésente, la musique traditionnelle, la samba, puis la bossa nova, cette musique qui fait toujours autant vibrer, et me met des papillons dans le ventre (eh oui !). En annexe, l'auteure nous propose une liste de chansons : « du Brésil de Fabiano et Josefa au Brésil de Tiago et Juliana » avec quelques pépites.

Charline Malaval a truffé son roman d'expressions portugaises que j'ai retrouvées avec plaisir, étant lusophone, lusophile, donc ce livre avait tout pour me plaire d'où le coup de coeur…

Maintenant, il ne me reste plus qu'à lire les auteurs brésiliens de l'époque et ceux qui ont évoqué la dictature …

J'ai beaucoup apprécié l'écriture et les talents de conteuse de Charline Malaval que j'ai découverts avec « le marin de Casablanca ». J'ai mis beaucoup de temps à rédiger ma chronique car j'avais samba et bossa nova dans la tête et pas du tout envie de refermer le livre…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce nouveau livre de Charline Malaval dont j'apprécie beaucoup la plume.

#LeChantduperroquet #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le chant du perroquet Charline Malaval Editions Préludes.

2016. Sao Paulo.Tiago est journaliste et rêve d'écrire son premier roman mais pour cela il lui faut trouver une histoire qui tienne la route. Lorsqu'il fait la connaissance de Fabiano son voisin de palier et que celui-ci commence à se confier, Tiago sait qu'il l'a trouvée et il écoute fasciné l'histoire de ce vieil homme ancien ouvrier de l'usine Wolswagen de SaoPaulo, comment il a quitté le Nordeste pour Brasilia puis comment sa route l'a conduit à Sao Paulo. A travers son histoire c'est l'histoire récente du Brésil qui défile sous ses yeux, le coup d'état en 1964, la dictature et ses exactions sont au coeur du récit.
Fabiano parle de son enfance, de sa jeunesse et de son amour pour la belle Josefa, cette femme qui a disparu à la fin des années 60.
Je connaissais très peu de choses sur cette période, ce roman m'a donc apporté beaucoup . J'ai découvert et beaucoup apprécié le marin de Casablanca,le précédent roman de Charline Malaval c'est donc sans hésitation que j'ai eu envie de lire le chant du perroquet. J'avoue avoir été très surprise par sa teneur et par la violence de certaines pages, comme si tortures et exactions pouvaient être d'une autre nature! Un roman qui m'a semblé bien lent dans sa première partie pour enfin prendre son envol dans le dernier tiers. Un roman où musique, chant et danse sont omniprésents Brésil oblige.
Merci aux éditions Préludes pour ce partage riche en enseignements
#LeChantduperroquet #NetGalleyFrance
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Tiago, jeune journaliste brésilien, découvre grâce au récit de son voisin Fabiano, les heures à la fois glorieuses (construction de la capitale Brasília au milieu de nulle part) et sombres (dictature et escadrons de la mort) de l'histoire récente de son pays.
L'auteure entretient l'intérêt du lecteur en alternant le récit de la vie de Fabiano, récit dont on comprendra plus tard la source, et les pages à l'époque actuelle, mêlant la vie de Tiago et de la troublante Juliana aux histoires racontées par ce voisin, un peu étrange.
Je me suis aperçue que je connaissais peu l'histoire de ce pays, occultée dans mon esprit par celles plus abondamment commentées et romancées d'autres pays de l'Amérique latine (Argentine ou Chili par exemple). J'ai appris beaucoup de choses dans ce roman, mais l'aspect historique n'est pas le seul qui m'a plu. J'ai aimé comment l'auteure à travers cette histoire introduit peu à peu des éléments troublants et nous entraîne dans l'enquête menée par Tiago. Les personnages du roman à une exception notable sont attachants, et découvrir leur histoire m'a touchée. Et la musique, le chant et la danse omniprésents contribuent à créer une atmosphère dépaysante.
Merci aux éditions Préludes pour ce voyage #LeChantduperroquet #NetGalleyFrance
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Je me rends compte que j'ai oublié de vous présenter le chant du perroquet de Charline Malaval, découvert grâce aux éditions Préludes, via net galley.
São Paulo, 2016.
Tiago, un jeune journaliste indépendant, fait la connaissance de son voisin, Fabiano, qui habite le quartier depuis plusieurs décennies, avec un perroquet pour seul compagnon.
Au fil de leurs rencontres, le vieil homme raconte son passé à Tiago, l'épopée d'une existence soumise aux aléas de l'Histoire.
Avec l'idée d'en faire le sujet de son premier roman, Tiago recueille, fasciné, ce palpitant récit et, son instinct de journaliste reprenant le dessus, il décide d'effectuer des recherches par lui-même.
Mais bientôt les pistes se brouillent et le doute s'insinue dans son esprit...
Le chant du perroquet est un fascinant roman qui m'a permis de voyager sans bouger de mon canapé.
Quel plaisir de découvrir le Brésil et son histoire avec des personnages hauts en couleur. Je connais peu ce pays, j'ai découvert la vie de Fabiano, cet ouvrier qui a participé à la construction de Brasília avec ses parents. Il a travaillé dans les usines Volkswagen de São Paulo. A la fin des années 1960, sous la dictature, la femme de sa vie a disparu. Il est très intéressant de découvrir la vie de cette homme.
Par moment, j'ai été surprise par la violence de certains passages, je ne m'y attendait pas.
Malgré tout, j'ai apprécié ma lecture grâce à des personnages attachants et aussi grâce à une écriture qui m'a totalement transportée au Brésil. J'avais parfois l'impression d'y être.
C'est le second roman que je lis de cette autrice, et je la relirais avec plaisir.
Pas de coup de coeur mais un joli quatre étoiles.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’est par un grand éclat de rire sinistre que sonna le glas de la démocratie pour Josefa. Tous les matins, le senhor Aleixo écoutait la radio, passait des coups de fil, et Josefa l’entendait régulièrement commenter les actualités depuis son bureau, derrière la double porte en acajou.

– Victoire! s’écria-t-il au point de faire sursauter la secrétaire. L’histoire ne retiendra pas ce mollasson de Jango.

Le jour du coup d’Etat militaire qui renversa le président Joao Goulart, Josefa était en train de prendre en sténo une lettre qu’elle devrait ensuite dactylographier, mettre sous enveloppe et confier à un coursier pour qu’elle soit acheminée le plus rapidement possible au P-DG de Volkswagen do Brasil, qui était alors en déplacement à Rio de Janeiro. Tandis qu’elle écrivait sous la dictée du père de Pedro, ils avaient été interrompus par un coup de fil. Il répondit pendant qu’elle attendait debout au milieu de la pièce, son calepin dans une main et son stylo dans l’autre. Il lui avait finalement fait signe de sortir d’un geste de la main sans considération, l’air de dire « du balai ». Il ne s’était encore jamais permis cela.

Derrière la porte, le senhor Aleixo s’était mis à rire aux éclats. Il ponctuait ses réponses de nombreux cris de victoire, d’onomatopées toutes plus bruyantes les unes que les autres et d’insultes envers la « racaille marxiste » qu’il souhaitait voir « crever », « pendue haut et court ». Il sortit de son bureau de manière tonitruante. Il voulait qu’elle assiste à sa joie. Josefa refusait encore de comprendre même si, depuis des semaines, les réunions syndicales auxquelles elle assistait dans le plus grand secret étaient agitées.
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Chacun a droit à l’amour, mais chacun aime à sa façon. Alors que certains aiment tièdement et se contentent de sentiments étriqués, d’autres aiment corps et âme, constamment prêts à en mourir. Ceux qui savent aimer y sacrifient tout, leur cœur et leur âme.
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Est-ce que tu sais ce que c’est de voir sa vie s’effriter soudainement sans pouvoir y faire quoi que ce soit ? C’est exactement ce que j’ai ressenti ce jour là. Le lendemain était incertain, et j’étais impuissant. Je ne savais plus ce que la vie allait inventer pour me dépouiller.
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Et j'ai appris en un instant que l'on pouvait mourir d'amour et que c'est la seule torture qui nous rende véritablement humain.
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- Le passé est une blessure que rien ne guérit, lance-t-il, car chaque fois le souvenir en rouvre la plaie.
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Videos de Charline Malaval (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charline Malaval
Rencontre en ligne Un endroit où aller du 5/07/2021 avec Charline Malaval pour son roman "Le chant du Perroquet", paru aux Editions Préludes. Elle est interrogée par Julie Vandamme de la librairie Molière à Charleroi.
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