Les Ombres de Thulé

J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec tous ces peuples qui sont représentés au Nord de l'Ecosse à commencer par les thuliens, puis les pictes et les romains et les hirudinées, les descendants de Carthage sans compter les autres peuples qui composent l'ancienne Grande-Bretagne. On s'y perd quand même un peu.

Le thème est celui de forces occultes venant d'un autre monde qui vont être réveillé par de la sorcellerie sur fond de lutte entre les romains et les peuples celtes dans une Ecosse déchirée et divisée par un mur de démarcation. Il s'agit d'unifier tout ce monde pour combattre ce grand mal. La mission incombera au valeureux roi des Pictes. Et puis, il y aura un lourd prix à payer.

Tout n'est pas à jeter, loin s'en faut. le développement de ce récit bien que parfois compliqué mènera à une scène finale assez attendue.

A noter un graphisme plutôt dynamique et une belle colorisation. J'ai apprécié notamment le détail des décors absolument fabuleux.

Bref, c'est une histoire fantastique qui se base sur des réalités historiques et cela donne quelque chose d'assez intéressant.

C'est le genre de truc, je crois que je ne suis plus capable.

Le dessin avait l'air assez attrayant, avec quelques images dans un rococo à la Philippe Druillet, mais on en est assez loin : dans le détail, le trait s'avère souvent raide et maladroit, les personnages sont lait, et c'est la surenchère à l'hémoglobine.

Fin du deuxième siècle en Ecosse, une sorcière carthaginoise qui veut se venger de Rome vient en Ecosse dans le but d'ouvrir un passage avec une autre monde pour faire entrer des monstres baveux à tentacules.

Pif, paf, poum, avec épée et formules magiques contre des morts qui ne meurent pas, beaux pectoraux et gros nibards, sang qui gicle, têtes qui volent et découpage de tentacules et nous voici lancés dans la recette du poulpe à l'écossaise :
Commencer par rincer le poulpe. Plusieurs rinçages seront utiles. On remarquera l'encre qui est utilisée comme colorant et auxiliaire de sauce. Correctement lavés, les poulpes peuvent maintenant être découpés. Séparer tête et tentacules. Vider la tête des organes internes et retourner comme un gant. Parer en enlevant les tissus nerveux interne qui se décolle avec facilité. La partie interne est nettoyée. Retourner à nouveau et "éplucher" comme une anguille. La membrane se décolle avec facilité. Répéter l'opération pour les tentacules.

Bon, je crois qu'il y a aussi des géants avec des oreilles pointues, je n'en suis pas certain, je suis parti avant la fin.
Il y a des amateurs de ce genre de littérature, je n'en fais vraisemblablement pas partie, par contre, les chipirons à l'encre ou la salade de poulpe, pourquoi pas.

A cette époque les romains tentaient de conquérir le nord de Britannia, terres des Gaels et des Pictes. Pour cela le général Horatius a la folie de suivre les conseils d'une sorcière carthaginoise qui veut créer une brèche dans un monde parallèle où vivent de terrifiantes créatures.

J'ai moyennement aimé cette lecture mais je pense que c'est plutôt lié à l'orientation dark fantasy du scénario. le clin d'oeil à Lovecraft est évident et ravira certainement les amateurs du genre. Moi j'avoue que les mondes parallèles, les monstres démoniaques et invincibles qui en sortent, des résolutions à coups de personnages magiques en veux tu en voilà... j'ai pas adhéré.
Apres je trouve que certains personnages sortent du lot. le roi Picte sage, courageux et bourré de testostérone n'est pas original, ni particulièrement intéressant. Mais dans son entourage il y a Fergan dont le passé trouble lui fait faire des choix qu'il regrettera, Calum si jeune et déjà si déterminé et surtout Brydia très discrète et qui prend de plus en plus de place.

Le dessin est assez inégal. Il a un bon dynamisme et les arrières plans sont soignés. Par contre sur les personnages dès qu'on est en plan rapproché, ça pèche. Anatomiquement ce n'est pas toujours gracieux, les expressions sont parfois déformées.

« Les Ombres de Thulé » est une « master class » de la bande dessinée de Dark Fantasy. Un concentré de ce qui me plait le plus dans l'oeuvre de Robert E. Howard, et dans la fantasy en général, tout augmentant la dose d'horreur Eldritchienne. Si l'interview de fin d'ouvrage est claire quant au fait que Patrick Mallet et Lionel Marty nous préparent d'autres projets et univers, il est aussi espéré qu'Axel Gonzalbo sera de l'aventure. Les trois comparses nous offrent un « one shot » épique, brutal, spectaculaire, sombre et désespéré, mais aussi grandiose. le rythme est effréné, l'écriture est d'une redoutable efficacité et les personnages dépassent intelligemment les archétypes auxquels ils rendent hommage. Lionel Marty livre tout ce que j'espérais de son dessin et même plus encore. Son dessin est tout aussi bestial que Cormac et tout aussi épique que les terrifiantes « Ombres de Thulé ». le tout est magnifiquement accompagné par les couleurs d'Axel Gonzalbo. Je tiens probablement à la fois ma bande dessinée et mon oeuvre fantasy de l'année. J'espère vraiment voir ces trois lascars continuer à nous abreuver d'histoires de Dark Fantasy épiques dans les années à venir. Bravo et merci.
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Quand Howard rencontre Lovecraft

Alliant les univers de Robert E. Howard et de Howard Phillips Lovecraft, la couverture des Ombres de Thulé donne d'emblée le ton de cet album qui prend racine dans les mythes de la légendaire Thulé et dans l'histoire de Rome pour tisser un récit épique et violent plein de fureur, de sang et de maléfices…

Mis en valeur par la colorisation soignée d'Axel Gonzalbo, le dessin puissant de Lionel Marty, dessinateur de L'amour est une haine comme les autres ou de Road Therapy est en parfaite osmose avec l'histoire de Patrick Mallet, scénariste de Fouché ou de Toutankhamon : L'odyssée d'Howard Carter. La pagination généreuse permet aux auteurs de développer leur univers et leurs personnages avec une montée en puissance parfaitement orchestrée pour un final apocalyptique particulièrement convaincant…

A l'issue de la lecture du premier opus, les amateurs de dark-fantasy n'auront qu'une seule envie : que le scénariste et le dessinateur se retrouvent pour un autre projet du même tonneau… Et vous savez quoi ? Ça va se faire !
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