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Giuseppe Bergman tome 8 sur 9

Christine Vernière (Traducteur)
EAN : 9782203339057
64 pages
Casterman (10/03/1998)
3.67/5   12 notes
Résumé :
Résumé

Giuseppe Bergman attend un ami. Il fait sombre par là. Une jeune et magnifique jeune fille s'approche de lui. "Tu viens au pays des jouets, toi aussi ?"...
Cette jeune fille est étrange.
Elle ne cesse de recréer infatiguablement des scènes qu'elle a vu dans son livres d'art... Que ça soit "La mort d'Ophélie", "Le déjeuner sur l'herbe"... Et à chaque fois elle se met dans des situations toutes aussi tordues les unes que les autres ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Milo Manara est considéré à juste titre comme l'un des plus grands gâchis de la BD. Artiste doté d'un talent sidérante il a le plus souvent fait le choix de la BD érotique très commerciale et très médiocre ou des délires Jodorowskiens pas toujours pertinents. "Malheureusement" un crayon est tenu par un cerveau avec ses passions et ses envies et parfois ça ne colle pas...

Pourtant la biblio de l'artiste italien contient aussi quelques perles, parmi lesquelles la série des Giuseppe Bergman, aventures loufoques (un peu sexy quand-même...) mais surtout très liées aux univers de ses amis Hugo Pratt et Fellini avec des visions étonnantes et très artistiques.

Image associéeL'avant dernier épisode de la série, "Revoir les étoiles" est assez unique tant sur le plan graphique que thématique. Il forme une sorte de Requiem à la mémoire de ses deux mentor et à l'art, comme l'indique la couverture reprenant la Vénus de Botticelli.



Mes vieux ne sont pas méchants, on joue simplement à quelque chose de beau.

Manara aime les femmes et trouve de nombreuses occasion de les dénuder. Mais si l'on ne peut nier la qualité du trait et l'esthétique du corps féminin très présente du reste chez un très grand nombre d'illustrateurs, l'album devient intéressant lorsqu'il parvient à allier justement l'esthétique et la thématique: l'histoire de l'art et les liens entre monde réel et mondes fantasmés.

L'intrigue, débordant de références qu'il peut être amusant de repérer, suit une ingénue un peu folle, sorte d'Alice perdue dans le monde des hommes, un monde fait des pires pulsions de la société italienne et européenne du XX° siècle, parcourant des représentations de tableaux classiques de la peinture et permettant à Manara de les revisiter. Cela pourrait être artificiel s'il n'y avait une cohérence de cette approche à double hélice, entre le monde de la beauté et de l'art de la fille et le monde réel de Giuseppe Bergman qui tente de la sauver d'elle-même et des dangers du monde.


L'humanité ne semble être que cruauté, corruption, irrémédiablement dominée par le mal, incapable de tendre vers le bien...

L'intrigue n'a pas grand sens, autre que de permettre des tableaux, des regards (beaucoup de regards comme ce face à face entre la jeunesse magnifique et ces vieillards dont on imagine mille pensées, dans une longue digression autour de la "Suzanne et les vieux" chez Veronese, Tintoret ou Doré). Il n'y a (presque) rien de vulgaire dans cet album dessiné en lavis superbes qui revisite un grand nombre d'oeuvres majeures, du Déjeuner sur l'herbe à l'ile des morts de Böcklin. Seule la séquence de la reine Pasiphaé ne relève que des fantasmes de Manara et tombe un peu dans le gratuit.

Prenant Giuseppe pour Lucignolo (personnage de Pinocchio) et se croyant au pays des jouets (toujours dans Pinocchio), la fille se retrouve confronté à la réalité policière et d'un mouvement fasciste "Amour et Argent" ainsi qu'à deux loubards qu'elle prends pour le chat et le renard du conte de Collodi. On est tout de même dans un album de Manara, qui profite du fait que les filles sont souvent nues dans la peinture classique pour se faire plaisir!

Les pérégrinations l'amènent à Cinecita où se tourne un film sur l'Enfer de Dante, ce qui permet une très dure vision du véritable enfer, celui de la ville, de la Cité, du monde, bien plus détestable que le monde imaginaire des arts. La fin est la plus poétique: décidée à ne vivre que dans l'imaginaire, la fille se rend sur l'ile des morts où elle rencontre Picasso, Groucho Marx, Hugo Pratt ou Luccino Visconti... Une sorte de petit prince tente de la ramener à la vie grâce à des graffiti colorés, de Disney à Corto. Et l'album se termine magnifiquement par une case blanche invitant le lecteur à terminer l'histoire, bien ou mal, à lui de choisir... Revoir les étoiles est une très belle ode à l'imaginaire et à la beauté par un grand artiste qui devrait produire plus souvent des oeuvres personnelles.

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Guiseppe Bergman est l'alter égo graphique de Milo Manara. Il l'emmène dans des aventures surprenantes à travers le monde où d'incroyables rencontres se font. Ici, il va rencontrer une magnifique jeune fille sur qui il va devoir veiller.

La magnifique et sublime jeune femme au corps de rêve à faire fantasmer des milliers d'hommes, a une particularité. Dès qu'elle regarde une peinture de son livre qu'elle tient toujours à la main, elle se plonge dans la toile et vie l'aventure de l'héroïne représentée. Ces femmes qu'elles soient saintes ou vierges apparaissent dénudées. Alors avec innocence, les vêtements tombent et s'égarent selon le contexte. Bien entendu, la nudité dans l'espace public, choque, dérange et amène des pervers forcément. le pauvre Guiseppe n'arrête pas de sauver cette femme égarée dont il tombe sous le charme.

Une belle histoire avec toujours une très grande maîtrise du noir et blanc pour nous plonger dans un univers erotico-réaliste-fantastique. La structure assez basique fonctionne toujours aussi bien. D'une part, il a toujours un élément improbable, ici une femme qui a le besoin de s'identifier à des représentations féminines souvent nues. Elle en oublie même sa propre identité. Puis un homme, Guiseppe Bergman, assez séduisant et sérieux, qui essaie de remettre de l'ordre mais possède un petit côté fragile, fleur bleue. Et enfin, une rencontre surprenante qui tient le lecture en haleine de la première à la dernière page. J'ai adoré le fait que Manara laisse une case blanche à la fin de la bd à compléter par le lecteur pour sauver la séduisante femmes.

Une jolie lecture qui je suis persuadée plaira à beaucoup d'hommes juste pour le plaisir des yeux. le talent de Manara est de présenter de la nudité sans grossièreté et vulgarité. La femme est belle, séduisante et séductrice, je prend cela pour un magnifique hommage à la féminité. Une nouvelle rencontre avec un dessinateur qui m'a donné envie d'en faire d'autres.
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Une aventure loufoque signée Manara, où une jeune femme magnifique un peu atteinte se meut uniquement poussée par le désir de reproduire des scènes de grands classiques de la peinture...
Si l'on rigole de cette innocente qui cavale pourtant souvent entièrement nue, le monde dans lequel elle évolue est sombre et dangereux.
L'idée du personnage féminin persuadée d'être telle ou telle figure d'un tableau peut sembler brillante de prime abord, mais l'on a vite l'impression que Manara nous conte cette histoire uniquement pour pouvoir balader son héroïne et ses délicieuses formes de part et d'autre des planches...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Peut-être veut-elle offrir à ces vieux regards le spectacle triomphant de son corps jeune...Inonder d'un dernier rayon de lumière leur mélancolique résignation. Le corps nu de la jeune fille est une explosion d'optimisme, une preuve irréfutable que la vie est indomptable, un printemps qui ressurgit après chaque hiver...
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Les vieux sont mis de côté. Ils sont inutiles. Ils gênent tout le monde. Personne ne se soucie de leur déchirante nostalgie pour la jeunesse perdue, ni de leur exclusion des flux bouillonnants de la vie. Ils sont condamnés à rester entre eux, à voir dans les yeux de l'autre le reflet de leur infinie tristesse.
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