A nos chevaux !

Comme toujours chez Dominique Manotii, argent , affaire et politique ne sont jamais très éloignés.
On est ici bien loin des idéaux de Mai 68 que défendaient une bande d'amis. Installés depuis sur Paris, chacun d'entre eux a réussit dans son domaine, oubliant ainsi les combats de leur jeunesse.
Entre histoire de drogue, de luttes d'influence et de sordides histoires de sexe, l'auteur nous dresse un portait sans concession d'une certaine "elite" où tous les coups sont permis.
C'est un roman qui se lit d'une traite et comme à chaque fois avec Dominique Manotti, on perd un peu plus de nos illusions sur le monde qui nous entoure.

Nous sommes à Paris en 1989. Dominique Manotti nous entraine dans le monde des courses de chevaux et du trafic de drogues. Et c'est l'occasion de croiser la route de 4 amis du lycée : Agathe Renouard et son protégé Nicolas Berger dirigent la communication d'un grand groupe d'assurances, Christian Deluc est devenu conseiller à l'Élysée, Amélie élève des pur-sang. de militants, ils sont devenus accro au pouvoir et jouent avec le feu. le commissaire Daquin, Lavorel et Romero mènent l'enquête avec le soutien d'un « homme cheval » de la brigade de la Courneuve. Car ils ne connaissent rien dans ce domaine. le rythme est soutenu, les personnages bien campés et je suis toujours avec intérêt et plaisir le commissaire Daquin. Alors à bientôt pour de nouvelles aventures avec lui.

Manotti Dominique, - "A nos chevaux" – Rivages, 1997 (ISBN 978-2743602260)

Le titre de ce roman policier fait référence au slogan idiot qui court dans les milieux équestres – "à nos chevaux, à nos femmes, et à ceux qui les montent", ah, ah, ah, c'est censé être drôle.
L'auteur est une universitaire de gôôôche, enseignante à l'université Paris-8 qui fut – il y a si longtemps – un bastion gauchiste. Elle s'évertue à imaginer le monde de la police en lisant les gazettes et en projetant les lieux communs à la mode dans ce cénacle (cette fois, le commissaire est un homo, mais attention, un bon du côté de la vraie vérité, qui s'auto-dénonce immédiatement lorsqu'il couche avec l'un des assassinés), et tente de rendre compte ici de la spéculation immobilière ainsi que du milieu hippique. Explications laborieuses, qui tournent à l'embrouillamini mal maîtrisé, c'est plutôt raté.

Il faudrait vraiment que je me fasse une liste des auteurs à éviter, car je m'aperçois que je m'étais déjà fait avoir avec "Bien connu des services de police" : les auteurs qui se servent de la littérature – tout spécialement du roman policier – pour démontrer ou illustrer des thèses politiques simplistes, produisent invariablement une mauvaise littérature.
Bof.

On est dans un roman dans le plus pur style de Dominique Manotti. Un style reconnaissable entre mille : beaucoup de phrases courtes qui donne du rythme à la lecture. Et que dire de ses personnages, toujours sur le fil du rasoir. Jamais bien loin de sombrer. Des flics toujours un peu mauvais garçon, jamais très propre sur eux. Et une intrigue où l'on côtoie le monde des chevaux de course, de la politique, des grandes entreprises et de la drogue. Un cocktail explosif.

SOUS LES LAMBRIS, LA CHNOUF
Roman du genre néo-polar: critique sociale et surtout politique.
Le titre laisse présager une immersion dans les milieux hippiques, leurs rouages, leurs pratiques, leurs mystères. Dans les faits, c'est la collusion entre le monde des affaires et le monde politique, thème de prédilection de la romancière, qui forme la trame de l'intrigue. Celle-ci se ramifie en plusieurs enquêtes emberlificotées mêlant trafic de drogue, blanchiment d'argent, spéculation immobilière, proxénétisme. le rôle des agents du pouvoir est rendu caricatural par des insinuations perfides ; pour qui s'intéresse aux trafics d'influence, mieux vaut lire un ouvrage d'investigation de Jean Montaldo.
Le style sec, violent, heurté, rappelle un peu celui de Frédéric Fajardie (“Tueurs de flics”). le récit est émaillé de brutales incidentes et de surprenants passages de la troisième à la première personne. Il faut souvent s'y prendre à deux fois pour comprendre certaines phrases. N'est pas Jean-Patrick Manchette qui veut.