Ce livre est un dialogue entre une psychanalyste et un bibliste. Au départ, il a été motivé par une divergence sur une assertion de D. Marguerat au sujet du Jugement Dernier: « Dieu se prononcera sur la vérité de chacun: pour son bonheur ou pour sa honte ». Sur ce thème, un échange sérieux et subtil se développe entre les deux auteurs, qui cherchent la plus juste formulation de leur pensée.
Les personnes indifférentes aux questions théologiques et philosophiques considèreront qu'il s'agit là d'une vaine casuistique. Au contraire, ceux qui s'intéressent à l'interprétation de la Bible découvriront que ces textes (souvent lus paresseusement) peuvent acquérir une profondeur tout à fait insoupçonnée. Par d'autres ouvrages, M. Balmary s'est fait connaitre pour ses questionnements "pointus". Ici, elle pousse
Daniel Marguerat dans ses retranchements.
Le Moyen-Age a lourdement insisté sur le châtiment horrible qui attend les méchants en enfer. Aujourd'hui, au contraire, on a envie de croire que "nous irons tous au paradis". Cette géométrie variable pose la question du Jugement Dernier. Celui-ci est bel et bien mentionné dans la Bible – mais sans les raffinements (sadiques) des peintres médiévaux – et sa présence dans le corpus théologique semble justifiée par le besoin irrépressible de justice chez l'homme: s'ils ne sont pas punis ici-bas, les méchants doivent l'être finalement par Dieu lui-même. Certains auteurs (non catholiques) se sont complètement affranchis de cette "épée de Damoclès", notamment
Martin Luther.
Quant à moi, je n'entrerai pas ici dans le détail de cette "disputatio", qui demandera aux lecteurs de la concentration. Entre beaucoup d'autres, l'interprétation proposée de la "parabole des talents" (dans l'Evangile de Matthieu) me semble d'une grande subtilité... A vous de juger de l'intérêt du livre dans son ensemble.