AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782352940715
858 pages
Bragelonne (05/07/2007)
3.65/5   134 notes
Résumé :
Chaque nuit, Karen faisait d'épouvantables cauchemars.
Chaque matin, la tumeur qui déformait son cou était un peu plus grosse. Une tumeur inopérable qui laissait les médecins perplexes et qui bougeait imperceptiblement, comme s'il y avait eu quelque chose de vivant sous la peau. Quelque créature diabolique qui ne rêvait que d'effroyables massacres. Pour Misquamacus, le vieux sorcier indien, l'heure était enfin venue de se venger de l'homme blanc qui ava... >Voir plus
Que lire après Manitou, l'intégrale de la trilogieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 134 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
«Pour le moment, je ne pense rien du tout. Cette grosseur est apparue en deux ou trois jours, et c'est bien la première fois que je vois une tumeur se développer aussi rapidement. Ensuite, il y a cette impression de mouvement.»

Ce livre est le premier livre, de la saga Manitou. C'est un petit pavé de 222 pages. C'est par lui que sa carrière commence et tout de suite son livre devient connu et apprécié par le public. Quelques semaines plus tard, ils en font même un film avec ce livre. C'est un roman que j'affectionne particulièrement, il me touche droit au coeur pour des raisons personnelles. Je possède ce livre en deux formats : papier et numérique.
Dans le format numérique, on y glisse une entrevue intéressante de l'auteur. J'y apprends qu'il se réfère souvent sur les livres de ‘'Howard Philipp Lovecraft''. Il nomme un roman qui pique ma curiosité : «Le rodeur sur le seuil.» Curieuse je suis, je suis en train de le lire car Masterton détient une obsession sur les seuils dans ses livres. Je fais un clin d'oeil en même temps à mon ami ‘'AlbertHenri'' pour m'avoir mentionné cet auteur que je découvre à présent. Fan, je suis !

Cette saga détient cinq livres :
- Manitou (tome 1)
- La vengeance du Manitou (Tome 2)
- L‘ombre du Manitou (Tome 3)
- du sang pour Manitou (Tome 4)
- Peur Aveugle (Tome 5)



Intriguant, Intense, Alarmant

C'est son premier livre dont on peut s'attendre à ce qui peut avoir des imperfections mais je crois qu'on n'en a pas vraiment tenu compte vu qu'il y a eu un film à son sujet aussitôt le livre sorti.



L'histoire :
Tout commence par une petite tumeur chez une patiente. Elle se prénomme Karen et à cause de sa santé, elle fait constamment des cauchemars, et elle consulte un voyant appelé Harry. Elle pense qui peut l'aider à comprendre ses rêves. «L'Incroyable Harry. Prédit l'avenir. Interprète les présages. Analyse les rêves.» Il est touché par son histoire et il décide de lui venir en aide. Il s'aperçoit que les médecins ne savent pas quoi faire, la tumeur grossit de plus en plus. Ils se rendent compte que des événements surnaturels arrivent et d'un truc étrange chez la patiente. La tumeur semble inopérable comme s'il y avait quelque chose sous la peau. Harry va chercher Singing Rock pour l'aider à trouver des solutions. Est-ce qu'ils vont arriver à temps et sauver la patiente ?



Surnaturel, Humour, Légendes

Pour un premier livre, j'ai pris un immense plaisir à découvrir son univers. Il nous amène au coeur d'un hôpital et il nous transporte aussi chez Harry, le médium. L'histoire se place tout de suite, on n'attend pas pour connaître l'origine du problème. Lorsque des meurtres étranges se manifestent, on voit toujours apparaître le lieutenant Marino qui pose ses questions habituelles. On n'hésite pas à venir en aide à Karen.

Au cours de l'histoire, je reconnais les odeurs familières que j'aime chez Graham Masterton : le froid, la rencontre avec l'esprit. On se questionne sur le navire Hollandais qui revient souvent en rêve. (L'auteur est lui-même Hollandais.) On fait aussi connaissance avec la légende indienne, c'est une force selon moi chez l'auteur. Il souligne aussi l'importance des guérisseurs à l'époque. On aborde aussi le thème du monde des esprits, des morts, des démons autour de Misquanacus, le vieux sorcier indien.

On constate au fil des pages une écriture fluide, une atmosphère inquiétante, il sait mettre un doute dans l'esprit du lecteur. On suit bien le déroulement de l'histoire, l'action n'arrête pas et chaque personnage est là pour aider.
C'est une lecture intéressante, avec un humour agréable, la lecture se lit bien. Je n'ai pas tout retenu des thèmes mais j'ai gardé en mémoire ceux qui m'intéressaient. Je remarque aussi quelques passages qui me font rappeler à «démences» et il fait aussi référence au film «Portergueist».



Pour terminer, c'est un livre qui marque le début de sa carrière. Je ne peux pas dire que c'est son meilleur, mais il se lit facilement. Tu découvres vraiment son monde. Il y a des scènes qui captivent ton attention et tu veux toujours savoir ce qui va arriver. C'est quand même un ‘'essentiel'' pour quiconque qui veut connaître le début de cet auteur talentueux.
Je suis trop curieuse, je suis allée voir si il n'avait pas un extrait du film. Je vous mets un extrait que j'ai trouvé du film ‘'Manitou''. Juste à regarder les images, c'est un peu ce que j'ai imaginé. C'est un auteur que j'affectionne particulièrement, et il ne cessera jamais de m'étonner. Je lui voue une admiration et un amour sans cesse renouvelé à chaque livre.

https://www.youtube.com/watch?v=ksfj2CrpmjE

Et puis, est-ce que ça ressemble un peu à un film d'horreur des années 1978 ? Pour un premier livre, même si tout n'est pas parfait, c'est quand même bien. Il écrit tellement de livres qu'un lecteur a le choix de choisir et comme chaque auteur il a ses incontournables.

Siabelle
Commenter  J’apprécie          194
Noël 2014, sous le sapin se trouve un paquet spécial qui m'est destiné. Ô joie ultime ! le livre tant désiré du Maître de l'horreur : l'intégrale de la trilogie Manitou. Durant le repas, mon regard se pose régulièrement sur l'artefact. Une seule envie : le dévorer.
Commençons déjà par remercier les éditions Bragelonne pour cette édition ainsi que les quelques Masterton qui figure à leur catalogue. Milady, qui fait partie de leur filiale, se doit d'être également félicité. Mais pour ce dernier, il n'y a juste que le premier Manitou qui est édité de cette série.
Manitou est une série complète de 5 romans et une nouvelle : Manitou, La vengeance du Manitou, L'ombre du Manitou, du sang pour Manitou, Peur aveugle, la nouvelle le retour du Manitou et un texte écrit par l'auteur sur les origine du Manitou : l'enfant de la nuit (Parut dans « Les escales du cauchemar).
Alors qu'est-ce que Manitou ? Non, ce n'est pas un bulldozer. La légende raconte que le Maître de l'horreur, alors inconnu, l'ait écrit en une semaine. C'est également le seul livre de sa bibliographie qui ait connu un portage au cinéma. D'ailleurs, c'est sous ce nom de film que le premier Manitou fut nommé au début (« Le faiseur d'épouvante » – titre ridicule).
La petite particularité de ce livre, elle reprend les deux fins de Manitou. Lors de sa parution en poche aux États-Unis, l'éditeur a demandé à Graham Masterton de la rendre plus hollywoodienne. Comme les anciennes version de Manitou on été traduite à partie de la version américaine, c'est la première fois que la fin originelle fut traduite dans notre langue. Merci encore à Bragelonne, un beau cadeau. Et que dire, cette fin est bien différente, mais surtout étonnante.

J'ai beaucoup aimé le premier chapitre de Manitou qui fut écrit à la troisième personne. Une entrée sobre, mais efficace qui place le lecteur dans de bonne condition pour la suite. Une force que l'on retrouve dans d'autres romans, mais en plus violent. Malheureusement, l'auteur abandonne cette narration pour la première personne, ce qui gâche le reste du récit. Preuve une fois de plus que ce type de narration est un procédé de novice. Par la suite, à quelques exceptions faites, Graham Masterton abandonnera cette narration et merci. Il ne faut pas oublier que Manitou est avant tout son premier livre édité – j'ai des doutes quant à sa chronologie, il me semble que « le Djinn » semble plus daté. Plus j'avançais dans ce récit, et plus je lui trouvais des ressemblances avec « La maison de chair ».
Ici, nous trouvons tous les éléments propre à l'auteur (hormis le sexe) : l'humour, les divinités anciennes, l'horreur. Inutile de préciser que j'ai beaucoup apprécié le passage avec le démon des forêts (l lézard-des-arbres). Comme je l'ai évoqué un peu plus haut, le roman aurait pu gagner en profondeur avec la narration à la troisième personne, mais le « je » annihile toute action – pour preuve, ladite scène qui devient moins puissante qu'elle n'aurait dû l'être. Par contre, j'ai préféré la fin originelle à la fin officielle – beaucoup trop hollywoodienne. Maintenant, place à sa suite « La vengeance du Manitou ».

Je commence donc « La vengeance du Manitou ». Exit l'écriture à la première personne – pour ma plus grande joie – pour celle de la troisième personne. J'ai regardé plusieurs fois le titre, voir même la couverture, pour me confirmer que c'est bien un Masterton que je lisais. Ben oui, j'ai eu des doutes quand même. Faut dire que l'histoire se met lentement en marche, très lentement. Au début, j'ai trouvé cela sympathique, des gamins qui font tous le même cauchemar. Mais, c'est marrant cinq minutes. Parce que le tempo semble être placé sur lenteur. En lisant un peu plus la suite et surtout une scène comme le Maître sait les écrire, je vois où l'auteur voulait nous emmener.
Il y a de bonnes choses. Pour commencer, nous avons des personnages variés et attachants. S'en suit des légendes bien détaillées sur les indiens. J'ai beaucoup aimé cela. Ce roman se place d'avantage sur l'histoire des mythes que sur les personnages comme ce fut le cas lors du précédent. Autre bonne chose, le retour des deux héros du premier Manitou. Quel plaisir de les retrouver.
Par contre, le récit prend une autre ampleur que sur la fin. Un peu dommage parce que je suis resté sur ma faim. le dénouement final semble un peu décevant, mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé – d'avantage que le premier volet.
Me reste plus que l'ombre du Manitou, ce qui sera ma prochaine étape.

Je reste dubitatif sur ce dernier tome. L'auteur reprend ses vieilles habitudes avec cette mauvaise narration à la première personne, comme si on lui avait soufflé que le premier Manitou était mieux que le second. Je reste allergique à ce procédé. Autant je pense que c'est bien pour un récit soit proche du personnage, autant il n'est pas approprié pour l'action. Et c'est l'une des forces de l'auteur. Nous avons tous en mémoire des scènes cultes savoureusement horrifiques (« Démences », « Sang impure », « Apparition »,… et j'en passe, il a une bibliographie impressionnante le bougre).
De nombreuses années sont passés depuis la dernière confrontation avec Misquamacus. Ainsi, nous retrouvons Erskine. J'ai trouvé intéressant de voir l'évolution de ce personnage.
Quand Graham Masterton fait la morale, il ne fait pas semblant. Nous sommes dans le tribunal indiens où l'on juge les visages pâles. L'auteur nous narre les atrocités durant la conquête de l'ouest. Graham Masterton développe sa connaissance sur ces tribus et c'est très intéressant.
Mais il n'en reste pas là et développe également une atmosphère oppressante. Ce roman est un parfait récit d'épouvante tant il se dégage par son univers : celui des morts.
Il faut rappeler que ce livre fut écrit en 1992 alors que l'auteur était dans sa décennie, celle de son apogée littéraire (peut-être plus longue, mais je n'ai pas lu tous ses livres notamment ceux des années '90) : le démon des morts et Tengu (1983), le portrait du mal (1985), le miroir de Satan (1987), Rituel de chair (1988), Démences (1989), La nuit des Salamandres et Apparition (1990), L'ombre du Manitou (1991), le maître des mensonges (1992) ← pour ne citer qu'eux.
Pour en revenir au livre, il est très bon, on retrouve les éléments de l'auteur avec une grosse pincé d'humour (certains passages sont hilarants). Pour le roman, je le trouve juste un poil long, mais qu'il est bon, au final, ce Masterton.

Le présent ouvrage propose également une nouvelle intitulé « Le retour du Manitou ». Alors que le début était prometteur, j'ai trouvé la suite moins intéressante. Faut dire que de retrouver une énième confrontation entre Erskine et Misquamacus devient un peu lourd.

Pour finir, l'auteur explique les origines du Manitou dans l'enfant de la nuit. Une belle note finale à cette intégral. Par contre, je ne lirai pas de suite les deux suites, d'une part parce que je ne les ai pas encore, et ensuite parce que j'ai envie de faire une pause. Mais ils sont au programme.
Commenter  J’apprécie          124
Manitou :
Un premier volet qui tient toutes ses promesses !
Manitou est le premier roman de Masterton et à ce sujet, ça se voit, il y a quelques maladresses qu'on ne trouve pas dans ses autres romans, mais ces petits défauts donnent du charme. le même charme que l'on trouve dans chaque bon premier roman.
Avec Manitou, à l'époque, Masterton a dû passer pour un possible grand auteur d'horreur en devenir. Ce qui l'est aujourd'hui. Dans ce premier volet, il y a tout ce que j'aime et le Grand Ancien n'est pas sans rappeler le Grand Cthulhu, d'ailleurs même s'il ne l'écrit pas, Masterton ne cache pas ici l'hommage détonnant à Lovecraft.
Du bon, même si certains passages manquent de profondeurs, mais faut-il rappeler que Masterton avait écrit ce roman en une semaine ?
Une belle performance pour un roman de qualité !

La Vengeance du Manitou :
Encore une fois, il y a tout ce que j'aime dans ce roman, de l'occulte, de l'horreur et de l'action. Plus abouti que le premier tome, au niveau de l'écriture notamment, "La Vengeance de Manitou" est un régal.
Masterton n'y va pas quatre chemins et tranche toujours dans le vif du sujet.
Résultat : on ne s'ennuie pas une seule seconde.
Et lorsqu'on sait que le tome 3 est considéré en général comme le meilleur de cette trilogie, on en salive d'avance !
Pour les fans d'horreur, un classique à ne pas manquer !

L'Ombre du Manitou :
L'horreur à l'état pur, voilà ce que nous offre ce roman.
Les passages horrifiques sont saisissants et nous atteignent jusqu'au plus profond de nos tripes.
Oui, « L'Ombre du Manitou » nous retournent les sens aussi facilement que l'on retournerait un gant.
Oui, ce roman est un véritable roman d'horreur comme on les aime !
Au niveau de l'intrigue, Masterton prend beaucoup de liberté puisqu'il ressuscite des personnages qui avaient péri dans le premier volet.
Mais c'est ça la magie de l'écriture ! Et c'est là qu'on touche aussi un point important que beaucoup de lecteurs ont tendance à oublier : les romans en général ne sont que des oeuvres de fiction !
Pour ma part, je n'ai pas été perturbé par ce fait. Pour moi dans les romans comme dans la vie, tout est possible !
Pour continuer avec l'intrigue, cette dernière nous happe dès les premières pages. Certes, peut-être que l'excès de violence nous aide aussi à en prendre plein les mirettes !
Sinon comme pour « Manitou » et « La Vengeance de Manitou », on retrouve évidemment le personnage d'Erskine, toujours aussi loufoque, décalé, dans son monde, sympa mais un peu gauche au premier abord. Un véritable anti-héros donc à qui je ne confierai personnellement même pas mon chien à garder.
Même si en fin de compte, je me suis bien identifié au personnage puisque je m'y suis retrouvé sous certains aspects (n'ayez crainte, si vous me confiez votre chien, il sera bien gardé... ou peut-être l'inverse).
L'histoire tient très bien la route, on retrouve bien sûr le sujet brûlant des Indiens d'Amérique qui au fil des siècles ont vu leurs peuples peu à peu décimés par les conquérants venus d'Europe.
D'où encore une fois, Misquamacus qui s'obstine à vouloir se venger de l'homme blanc.
Ce troisième volet met encore plus l'accent sur les problèmes raciaux qu'ont connu au cours du 19ème siècle les États-Unis. Les afro-américains rejoignent les natifs américains pour une vengeance terrible nourrie par les souffrances endurées (nous sommes ici en présence d'un karma commun à un peuple) et le méchant Manitou en profite pour tenter de mettre fin une bonne fois pour toute à la civilisation de l'homme blanc.
Et faut-il aussi rappeler la référence à Lovecraft et au mythe du Grand Cthulhu ? On nage en plein dedans ici !
Si le livre nous contente par son nombre de pages, le dénouement final m'a paru assez rapide. Faut-il dire qu'on n'a pas trop le temps de dire « ouf » et qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde.
Et je n'ai pas été déçu par cette fin. Donc tout va bien.
Au niveau de l'écriture, la patte de Masterton est bien présente et totalement maîtrisé (on est loin des maladresses du premier volet). L'auteur oscille entre le point de vue d'Erskine (1ère personne du singulier) et utilise aussi la 3ème personne du singulier pour raconter les passages auxquels son personnage principal ne prend pas part.
Une liberté de narration totale donc, peu de contrainte et c'est pas plus mal pour le lecteur !
Cela donne aussi beaucoup de rythme.
Pour finir, « L'Ombre du Manitou » est pour moi le volet le plus abouti de la trilogie de base.
Une véritable référence pour le roman d'horreur !

Le retour du Manitou :
L'intégrale de cette trilogie finit avec une courte nouvelle intéressante de surcroit mais loin d'être réellement exploitée. Masterton n'a peut-être pas voulu abuser de sa bonne vieille formule et il l'a sûrement écrit pour nous donner des nouvelles de son personnage fétiche Harry Erskine.
Et on prend beaucoup de plaisir une nouvelle fois à retrouver Harry, de le voir avec de toutes nouvelles responsabilités et plutôt assez épanoui.
Une nouvelle plaisante à prendre comme un petit bonus !
Lien : http://jldragon.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          60
"Manitou" fut le tout premier ouvrage du grand conteur Graham Masterton que j'ai lu.
Le Master tonne via les cris et ses mots, nous étonne avec ses maux qu'il assaisonne - Sang Enfer - des tonnes. Il manie tout et il y va jusqu'au bout et sans tabou avec ce petit bijou "Manitou".
Une trame innovante, l'auteur avait réalisé un redoutable cocktail entre légende indienne et terreur moderne, en utilisant un faiseur
d'épouvante - Misquamacus - venu des années 1650 afin d'accomplir une redoutable et impitoyable vengeance. L'épilogue est d'ailleurs d'une portée cosmique lors de l'affrontement du héros Harry Erskine avec ce qu'il qualifie lui-même de "Grand Ancien". Une oeuvre qui par son thème, puisant dans un folklore indien parfaitement crédible, possédant son dialecte, ses rituels et ses divinités anciennes qui ne peuvent qu'évoquer l'univers de Lovecraft, amoureux également de cultures et de rituels anciens. Ce roman est une réelle claque, simple (surtout dans la forme littéraire), limpide et Ô combien très efficace. le style d'écriture est plutôt rudimentaire mais captivante et parfaitement bien élaborer jusqu'à nous faire descendre dans une sombre horreur maitrisée avec brio. L'auteur est doué pour imposer des images marquantes, ainsi que des ambiances angoissantes. La prose est clair, propre, directe que le style est percutant, loin d'être rose. Les personnages sont fabuleux, charismatiques et criant de naturel et sans extrapolations. le dénouement final est rondement bien mené et qui se termine comme dans un bon vieux film d'horreur.
J'ai été comblé par cet oeuvre, servi dignement avec un brin d'intrigue Lovecraftien. "Manitou" est et restera un véritable classique de l'horreur Mastertonien. La surenchère de l'horreur à l'état pure. Hautement recommandé pour ceux et celles qui aiment l'horreur décalé. Une oeuvre incontournable.
Commenter  J’apprécie          40
C'est une très bonne histoire d'horreur qui possède ses scènes d'anthologies gore à ne pas mettre entre toutes les mains... Elle aurait pu être un peu plus ambitieuses néanmoins et souffre notamment d'une certaine unité de lieu et d'une certaine facilité dans le dénouement. Ce n'est pas si étonnant car c'est le roman est court et sans temps mort.
C'est également un hommage à Lovecraft et au mythe de Cthulhu (K'malah ici), et à sa nouvelle le Rodeur sur le seuil, comme indiqué par l'auteur dans sa postface.

L'édition que j'ai pu lire est assez originale car elle possède 2 fins. Masterton explique d'ailleurs lui même que c'est son éditeur qui lui a demandé de réécrire complètement les 2 derniers chapitres, sinon il ne publiait pas l'ouvrage !

Et curieusement ce n'est pas cette fin ré écrite que j'ai préféré, elle est un peu trop délirante, et surtout nullifie complètement une bonne idée de fond comme quoi . La fin originale est plus cohérente avec le reste de l'histoire.

En marge de l'histoire, j'y ai trouvé aussi un certain plaidoyer en faveur des natives americans (avec une mise en avant de leur culture et mythologie) mais reste lucide: SI l'un des personnages principaux 'mentionne qu'ils sont entrain de payer ce que les colons du XVIIième ont pu infliger aux indiens, un autre lui rappelle que s'il avait du tenir un fusil à cette époque face aux "sauvages" il s'en serait probablement servi.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Ce n'est pas facile à comprendre, je le reconnais dit Singing Rock. Mais une fois ''l'homme-medecine'' aura quitté le corps de Karen Tandy, nous aurons la faculté d'agir sur lui physiquement. Nous pourrait peut-être l'emprisonner, avec des sortilèges aussi bien qu'avec des barreaux. Alors nous pourrons véritablement le contraindre à restituer le manitou de Karen Tandy qui réintégrera son corps.
- Le contraindre ? demandai-je. Comment ?
- En invoquant le pouvoir de Gitche Manitou. Tous les manitous inférieurs sont soumis à l'influence supérieure du Grand Esprit.
- Mais ne pourrait-il pas faire la même chose... et vous tuer ?
Singing Rock suça son cigare d'un air réfléchi.
- Bien sûr. C'est le risque que je dois prendre.
Commenter  J’apprécie          92
Comme on lui demandait à quoi ressemblait le Démon, le très vieux Faiseur de Miracles Misquamacus se couvrit le visage, de telle sorte que seuls ses Yeux étaient encore visibles, puis il donna une Réponse très étrange et détaillée, en disant que parfois Il était petit et avait une consistance, à l'instar d'un Gros Crapeau, de la Taille de plusieurs Marmottes, mais que, parfois, Il était grand et nébuleux, et ne possédait aucune Forme, bien qu'il eût un visage duquel poussaient des Serpents.
H. P. Lovecraft
Commenter  J’apprécie          100
- Heu, je pense réellement que cela vous intéressera, docteur Hughes. Vous êtes un spécialiste des tumeurs, n'est-ce pas ? Eh bien, nous sommes ici en présence d'une tumeur auprès de laquelle toutes les autres tumeurs insignifiantes !
- Qu'a-t-elle de si terrible ?
- Elle est située à la nuque. Le patient est une jeune femme de vingt-trois ans, de race blanche. Elle ne se souvient pas avoir jamais eu de tumeurs, bénignes ni malignes.
- Et alors ?
- Elle bouge, dit le Dr. McEvoy. La tumeur bouge véritablement, comme s'il y avait quelque chose de visant sous la peau.
Commenter  J’apprécie          70
— Ce sont des conneries, hein ? Tout ce pathos comme quoi nous nous sentons coupables à cause de ce que nous avons fait aux Indiens. Si nous étions confrontés à la même situation aujourd’hui, nous referions exactement la même chose. […] Pourtant, nous ne l’avons pas traité avec compassion ou respect, pas plus que nos aïeux n’ont traité les Indiens avec compassion ou respect. Ils étaient féroces, ils étaient sauvages, ils étaient cruels et ils étaient puissants. Ils étaient en contact avec toutes les forces de la nature, et ils détenaient un immense pouvoir occulte. Ils étaient également civilisés, à leur manière, et ils avaient leur propre noblesse de cœur.

Mais je suis en mesure de dire cela uniquement parce que je n’ai pas à vivre avec eux. C’est très facile de se montrer charitable une fois que le problème a été réglé. Si je m’étais trouvé là-bas à cette époque, j’aurais tenu un fusil dans mes mains exactement comme les premiers colons, et j’aurais tiré sur des Indiens exactement comme tous les autres. De même que la plupart des gens aujourd’hui, qui disent : « Comme nous avons été horribles avec les Indiens, comme c’était barbare de notre part de les massacrer ! » Ce sont des conneries. Et plus tôt nous reconnaîtrons que ce sont des conneries, plus tôt nous pourrons cesser de nous vautrer dans une prétendue culpabilité, et accepter ce que nous sommes vraiment : des démons blancs.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Graham Masterton (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Graham Masterton
Rejoignez-nous sur Ulule : https://fr.ulule.com/dune
Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.
autres livres classés : horreurVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (371) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres de Graham Masterton

Peur ...

Aveugle
Sourde
Muette

7 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Graham MastertonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..