L' institut d'un village savoyard accueille des jeunes sous la houlette de Gourzon (psychiatre et directeur). Narcisse est l'éducateur d'une "maisonnée" de jeunes.
En fin de journée, un cri retentit de la forêt. Narcisse découvre qu'un des adolescents -communiste- est mort, assassiné.
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Quelle lecture !
Ce roman paru en 1952 surprend puisque l'on découvre que l'ennemi peut être un mineur communiste fracassé par d'autres jeunes gens.
L'auteur nous mène sur un chemin qui outre la haine, va drainer l'entre-soi, la dissimulation, le mensonge et l'immaturité pour en faire un agrégat explosif.
J'ai tellement aimé l'écriture de
Jean Meckert ! Outre des mots peu usités, l'auteur a un talent tel que bon nombre de ses phrases vous touchent, vous saisissent tant elles sont riches.
Il dote son personnage principal d'une grande froideur qui surprend tant elle est présente à tout moment : dans ses relations aux autres, face à la mort...
Au cours de l'histoire, Narcisse éprouve quelques sentiments puis manifeste une immaturité. J'ai alors cru que l'ambiance allait changer de registre mais l'auteur a gardé la cohérence de l'atmosphère des premières pages.
Jean Meckert se sert habilement des éléments de la nature qui se déchaîne et d'un manque de maîtrise et de réactions appropriées pour alimenter le désordre et conduire au final.
Cette lecture fut l'occasion de découvrir une histoire que j'ai aimée et un auteur dont les mots vous percutent.