Me voici avec une lecture particulière, une masse critique Babelio, quelques choix divers, parmi, Coulisses du nom propre (
Louis-Ferdinand Céline) de
Jérôme Meizoz, un essai choisit comme une singularité naturelle croissante de mon appétit de connaissance, éveillant surtout ma curiosité toujours en alerte, de
Louis-Ferdinand Céline, j'ai lu l'essentiel, le sésame incontournable, passe partout de la littérature française,
Voyage au bout de la nuit, je n'oublie pas l'écriture vorace et orale, l'absurdité des événements et la méchanceté de la classe populaire, ces pauvres sans honte dans l'horreur !
J'ai dans ma bibliothèque ces
pamphlets controversés, toujours interdits de publication en France, qui attendent sagement ma lecture, cette part d'ombre qui ternit l'image de ce médecin-écrivain, ces propos antisémites, lui vaudront un procès en 1950, les éditions Gallimard tentant de les introduire dans la Pléiade mais en 2018, face à la difficulté et aux controverses, met son projet à l'arrêt sachant qu'en 2031, tous ces écrits tomberont dans le domaine public et au Canada sont édités sous le titre Écrits polémiques en 2012, cet essai tende de faire la radiologie entre
pamphlets et romans avec ce côté raciale qui pourrit le personnage vis-à-vis de l'auteur, à travers l'analyse de la pseudonymie dualiste Destouches/Céline , de son style face à la géologie de son environnement et sa nature propre, ces lectures aussi, cette analyse sera complexe par sa profondeur et mettre en abime l'époque assez antisémites et des enjeux politiques. A travers les âges, la haine de l'autre est toujours une nécessité, la stigmatisation d'un peuple, d'une religion, d'une population, d'un pays et autres différences, la haine s'expose facilement, c'est le paradigme de la faute de l'autre ou de la suprématie naturelle, ce rapport de force et de pouvoir, tous est prétexte à la haine des autres, souvenez-vous, les vaccinés et les non vaccinés en cette année 2022. L'oeuvre de Céline a cette ambivalence des romans aboutis et de ces
pamphlets étant des brouillons selon certain et pour les autres, une continuité idéologiques et esthétiques des romans aux
pamphlets, deux pensées s'affrontent, cet essai répondra-t-il à cette polémique ou laissera encore planer le doute !
Dans l'avant-propos,
Jérôme Meizoz du Pamphlet de 1937,
Bagatelles pour un massacre, couche une pensée qui me glace par sa bêtise et sa haine, cet antisémitisme qui pullule dans tous les tracts de l'époque, de la surenchère de connerie : « écriture française repose sur le substrat biologique aryen dont les juifs seraient privés. C'est pourquoi,
Proust n'écrit pas en français, mais dans une sorte de français « enjuivé » ». Son style comme le dit Céline est « franc grossier », j'avoue que
Proust à cette prose poétique comme une ode musicale qui enchante les esprits, à l'opposé par aussi les thèmes aussi, l'un des salons et ce monde bourgeois, l'autre la France profonde et sa langue dite argotique. Cet essai littéraire assez universitaire dans sa conception se laisse peu apprivoisé, la lecture est presque un recommencement,
Jérôme Meizoz se répète, semblant se perdre dans des analyses, celle de ces pseudonymes, laissant entrevoir la schizophrénie littéraire de l'auteur, ce personnage Céline et de l'homme Destouches Louis, l'un et l'autre s'entremêle parfaitement dans un Docteur Jekyll et M. Hyde, de ces correspondances par ces Romans, comme
Mort à crédit, une biographie autofictionnelle, où ce style qu'il a opté dès le début, vomir la bourgeoisie et parler au peuple dans une prose populiste, une écriture très orale, un style argotique aussi, une vision plutôt anti bourgeoise, pour narrer la France du bas, celle qu'il n'a jamais été, mais Céline cache
Louis Destouches, renie son côté paternel, demande à sa mére de lui promettre de ne pas lire Son roman
Mort à crédit, la décrivant comme une mére peu à son avantage comme cette enfance de souffrance qu'il exagère pour toucher un public différent mais cette langue différente ne touche pas certain comme
Maurice-Ruben HAYOUN, lui préférant
Balzac ou
Châteaubriand, pour ma part cette langue ouvrira la voix de certain de nos auteurs contemporains comme Virginie Destemptes et son Baise-moi, d'autres vont s'engouffrer dans la réduction de la langue à celle orale pour pondre des oeufs littéraire pour une sorte d'appauvrissement de la langue et de style, pour une ouverture vers une littérature populaire, où
Christine Angot laisse l'autofiction et une prose sèche, brutale, orale narrer l'inceste et une vie qu'elle offre comme une psychanalyse, à défaut de Céline et de son oeuvre, même sa thèse de 1924 sera republiée en 1936 sous le pseudonyme de Céline,
La Vie et l'Oeuvre de Philippe Ignace
Semmelweis, surfant sur la vague du succès pour venir donner le médecin comme otage des autres oeuvres de Céline, voulant les confondre, les réunir, les unir,
Jérôme Meizoz souligne la métamorphose du texte en 1936 par cette volonté de repositionnement idéologique , anticommuniste , puis légèrement antisémite, au-delà du récit scientifique, le génie Célinien littéraire entremêle le hongrois incompris et la prose orale de Céline, déstructurant le texte de la thèse à la cause Célinienne .
Jérôme Meizoz n'apporte aucune réponse, Céline, comme beaucoup d'auteurs ont leurs identités propres, celle prosaïque qu'a choisi
Louis Destouches est ce parti pris et sa forme antisémite est dans ses gènes, elles ouvrent surement l'identité du moment puis s'effritant avec la conjecture historique, comme celle actuelle avec cet islamiste et tous les propos nationalistes, comme le souligne
Richard Millet et son texte sur L'éloge littéraire d'Anvers Breivik, les temps changent et l'adversaire change, l'écrit reste et sa prose, chacun aura son avis, j'en ai aucun, je n'aime pas la haine des autres même littéraire, je n'aime la polémique aussi, pour ternir une oeuvre pour une phrase souvent mal interprétée, et ces revers de langues qu'on tente de salir selon l'opinion idéologue….
Un essai qui est assez peu intéressant pour ma part, juste pour m'ouvrir vers
Mort à crédit et le lire comme une mascarade autobiographique, noircit pour la valeur qu'il veut défendre, une forme de mensonge littéraire.