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4,3

sur 931 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
D.M. assume le fait qu'il soit sorti de sa zone de confort et transforme cet essai avec succès. J'ai commencé ce roman sans lire la 4e et fus agréablement surpris au bout de quelques pages d'être immergé dans un Post-A. La narration est un peu lente mais construite de manière magistrale. Les personnages sont attachants et le thème sociétal intéressant. Mitigé néanmoins quant à la conclusion.
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"La catastrophe planétaire menace à tout moment : arrêtons-nous un instant et réfléchissons sérieusement à ce que nous sommes en train de faire."
Deon Meyer, écrivain de thrillers policiers, révèle dans une interview qu'il est très préoccupé par l'avenir de la planète et que l'écriture de cette dystopie était pour lui essentielle.
« Je pense que les humains forment une espèce qui survivrait probablement à une catastrophe globale… parce qu'ils ont déjà démontré qu'ils pouvaient survivre au pire. Mais j'ai voulu voir comment ils s'y prendraient s'il fallait repartir à zéro. Est-ce qu'il est possible de régler les problèmes d'inégalités sociales qui nous ont menés où nous en sommes ? de cesser de détruire l'environnement en menaçant la survie même de la vie sur la planète ? »

Dans un roman qui nous plonge dans l'utopie d'une communauté idéaliste avant de nous faire basculer dans des scènes d'actions inspirées de Mad Max, il nest pas difficile de rester scotché par une narration parfaitement rythmée.
L'auteur a choisi de faire table rase du passé, non pas en détruisant une partie de la planète, mais en effaçant simplement 95 % de la population humaine par une pandémie. Certes les conséquences de cette perte de main d'oeuvre sont massives et les infrastructures sont à l'arrêt. de petits groupes, plus ou moins animés de bonnes intentions, sillonnent le pays en quête de nourriture.
On découvre alors nos deux héros : un père et son fils de 13 ans.

Le père est un érudit et un pacifiste : il rêve de rassembler une communauté multi-ethnique avec des hommes et des femmes de bonne volonté. A de multiples reprises, le roman se met en mode roman d'apprentissage puisque le jeune Nico va découvrir les faiblesses de son père, comme son refus de la violence difficile à concilier avec le mode survie.
A certains moments, les rôles vont basculer et Nico aura le sentiment de devoir protéger son père. Une histoire de passage à l'âge adulte pour l'adolescent qui choisira d'être un combattant, exceptionnel faut-il le préciser. D'autant qu'il choisira Domingo, un redoutable guerrier, comme père d'adoption.

Parallèlement, les voix de tous les personnages principaux et de bon nombre des personnages secondaires apparaissent dans les enregistrements du "projet d'histoire d'Amanzi". Elles permettent d'aborder essentiellement les menaces qui pèsent sur la communauté et anticipent ou accompagnent les scènes d'action.
Il est vrai qu'on ne pourra échapper aux stéréotypes du genre : les tentatives autoritaristes de prise du pouvoir , les expéditions dangereuses pour le ravitaillement, les méchants qui tuent par plaisir, les batailles héroïques, mais Deon Meyer utilise un contre-pouvoir qui va modifier la teneur du propos. Ce contre-pouvoir déborde de sentiments positifs comme la solidarité, le partage, l'esprit d'initiative, l'ingéniosité, la loyauté et l'amitié.
Car ce qui l'intéresse réellement, et il l'a déclaré, c'est d'accompagner cette force de résilience, cette capacité à innover et ce désir de projection qui anime cette communauté qu'il a créée. Pour cette raison, les étapes de la reconstruction sont décrites précisément, que ce soit du point de vue matériel ou du point de vue. philosophique.
Il n'hésite d'ailleurs pas à se référer à Spinoza, et s'appuie sur les réflexions de Yuval Noah Harari, auteur du best-seller Sapiens, une brève histoire de l'humanité. Les discussions sur la démocratie s'intègre parfaitement dans cette démarche qui se révèle plutôt positive.

La conclusion du roman, que je n' ai pas vu arriver, me laisse cependant avec des interrogations plutôt perturbantes, ce qui vaudra 4 étoiles plutôt que 5.
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Alors, qu'est-ce qu'on a ?
Du post-apo, avec :
- une bonne épidémie, bien méchante. 95% d'humains en moins, éradiqués de la surface de la planète en 2 coups de cuillère à pot. Là, au moins c'est radical.
- un père Willem Storm et son fils Nico. Willem repart de zéro et tente de fonder une société démocratique viable avec les moyens du bord.
- une communauté avec ses divergences, ses frictions, ses attentes, ses faiblesses et ses forces
- des gens peu recommandables (et oui, le monde est plein de malfaisants)
- de l'action (y a quand même 700 pages)
A partir de là, on a une histoire que va nous raconter Nico, bien des années après les faits relatés.
C'est un bouquin et qui se lit facilement et rapidement (un tourneur de page en bon français, même si parfois, il peut y avoir quelques longueurs.
Point noir : la fin. Ce livre ne mérite pas cette fin bâclée. On dirait un mauvais film américain.
Je recommande tout de même ce roman, ne serait-ce que pour l'idée de base et parce qu'on passe quand même un bon moment avec cette lecture prenante.
ps :C'est mon 1er Deon Meyer donc je ne peux pas comparer avec le reste de son oeuvre.
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Ce n'est pas que le polar soit un genre mineur mais de Deon Meyer comme d'autres auteurs, le lecteur attend (aussi) qu'il montre son savoir faire dans un autre genre. C'est fait pour l'écrivain sud-africain avec L'année du lion, récit post apocalyptique très ambitieux. Rien à voir avec La route de Cormac McCarthy si ce n'est le début : un père et un fils seuls face aux dangers du monde : chiens hargneux ou rescapés violents d'une Fièvre qui a terrassé 90% des humains. Mais très vite apparaissent les enjeux : construire une société nouvelle en agrégeant les capacités des survivants qui acceptent de participer à cette aventure. Deon Meyer mélange une narration classique avec les témoignages de certains de ces pionniers d'un nouveau monde qui non seulement racontent leur propre épopée mais donnent également un autre regard. le romancier est évidemment toujours aussi efficace dans les scènes d'action, comme dans un western de la plus belle eau, mais son propos s'élargit à la question de l'autorité et de la vie en commun jusqu'à même interroger la nature humaine, sa capacité ou non à devenir un animal social. Sans oublier cette relation père/fils et le sujet de la transmission. Les toutes dernières pages de L'année du lion offrent une explication à la pandémie qui a dévasté le monde ainsi qu'un rebondissement qui touche de près le narrateur, adolescent aux moments des faits. Ce n'était pas vraiment nécessaire : sans ces éclaircissements superfétatoires, le livre aurait été presque parfait : intense, dense et captivant de bout en bout.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Quelque part en Afrique tropicale, un homme dort sous un manguier. Ses défenses immunitaires sont affaiblies car il est séropositif et n'est pas soigné. Il a .déjà un coronavirus dans le sang. [....]

Dans le manguier se trouve une chauve-souris avec n autre type de coronavirus. La chauve-souris est malade. Elle a la diarrhée et crotte sur le visage du dormeur....



l'Année du Lion est parue en Afrikaans (Koors) et en Anglais (Fever) en 2016.

Prémonitoire? 

L'auteur Deon Meyer s'est soigneusement documenté pour écrire cette dystopie. La bibliographie occupe 5 pages avec les liens pour la documentation sur Internet.

En général, je n'aime pas beaucoup les dystopies mais en ce temps d'épidémie, la réalité rejoint ces fictions et j'ai plus envie de les lire qu'avant. Cette lecture vient à la suite de celle de la Peste Écarlate  de Jack London (1912). Dans les deux ouvrages,  l'humanité est pratiquement rayée de la carte et les survivants errent en bandes violentes. La technologie et le savoir sont pratiquement perdus dans la Peste Écarlate, et les humains retournent à la Préhistoire, tandis que dans l'Année du Lion il reste assez d'ingénieurs, techniciens, lettrés pour faire tourner les machines abandonnées : avions, camions, tracteurs, ouvrages hydroélectriques et même communications radio....

La fondation de la  communauté idéale d'Amanzi était l'utopie humaniste de Willem Storm, le père du narrateur. Les hommes de bonne volonté s'associeraient pour former une communauté accueillante et démocratique. Après l'afflux de survivants de toutes parts une société diverse se recompose, avec le pasteur qui veut mettre Amanzi sous la garde de Dieu, Domingo qui ne croit qu'à la force et se construit une véritable armée. Agriculteurs et artisans, militaires et techniciens, la communauté se calque sur des modèles connus. 

Amanzi  n'est pas la seule entité peuplée, il y a aussi les colporteurs et les hordes de motards pilleurs ou pillards diversement motorisés. Une grosse partie du livre raconte en détail les opérations militaires contre ces bandes. C'est la part du livre qui m'a déplu. Violence et complaisance vis à vis de la violence, beaucoup de fusillades, d'entraînements militaires de soumission au chef. Seul bémol pour moi.

Le reste est passionnant et afin de ne pas spoiler je suis forcée de laisser de côté le débat des idées.   Willem  se réfère à Spinoza,et le pasteur à Dieu, et Domingo  méprise la démocratie. Manichéiste parfois, mais pas trop. Ecologie aussi et réchauffement climatique.

C'est aussi un roman d'apprentissage, Nico le narrateur a 13 ans au début du roman et 18 vers la fin. 

C'est aussi un voyage dans les paysages grandioses de l'Afrique du Sud, on rencontre des lions, des springboks, des chacals...

J'ai dévoré ce livre jusqu'au dénouement final (et inattendu). 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Je savais que Deon Meyer était plutôt spécialisé dans le polar (je me demande même si je n'en ai pas lu un sans être capable de m'en souvenir . . . ). Cet écrivain sud-africain nous propose avec l'année du lion un bon récit post apocalyptique. Sans tomber dans le pessimisme.
Cela commence en mars de l'année du chien, avec un père et un fils qui vont devoir faire face aux dangers issus des miettes du monde perdu : chiens donc, redevenus sauvages après la disparition de leurs maîtres humains puis humains violents rescapés d'une fièvre qui a terrassé une grande partie de l'humanité, ne laissant en vie que 5% de la population, puis encore moins puisque plus d'infrastructures viables . . .
La relation filiale est l'un des thèmes centraux du livre, avec cette obsession pédagogique du père à transmettre à son fils quelque chose de vraiment utile dans la connaissance des êtres humains qualifiés « d'animaux sociaux ».
L'autre aspect qui rend cet ensemble intéressant vient de l'accent mis par l'auteur sur la nécessaire transition à opérer pour passer d'une microsociété en survie (type de celles qui essaient de se construire dans des séries comme « the walking dead ») à celle d'un nouveau départ civilisationnel. C'est la colonie d'Amanzi (« eau » en zoulou) qui est fondée dans ce but par Willem Storm. L'eau, élément si important. . .
En ce sens, ce roman est presque positif, car c'est un défi enthousiasmant que mettre à profit les capacités et les talents des survivants, les associer au nouveau départ rêvé. Mais il n'est cependant pas positiviste car il reconnaît que le progrès ne vient pas naturellement de la science, que ce nouveau départ doit s'accompagner d'une réflexion sur notre statut un peu à part dans le grand ordre des choses sur Terre. Et là, ce n'est pas gagné si l'on considère les péripéties de cette mini société en formation. L'humain est décidément trop humain...
Enfin, c'est pour pourvoir à cette nécessité qu'il y a le projet (encore de la transmission) d'histoire d'Amanzi. Construire du neuf en s'appuyant sur la mémoire. La narration mêle ainsi les témoignages de certains de ces protagonistes qui racontent leur propre épopée au fondateur de la colonie qui fabrique ainsi un recueil qui éclaire le déroulement de l'intrigue d'un angle à chaque fois différent.
Les scènes d'actions sont très efficaces, presque visuelles et l'ensemble se lit très facilement, voici quelqu'un qui sait tenir son lecteur en haleine. Livre dense et captivant de bout en presque bout. Je ne commente pas la fin, je critique trop souvent les réalisateurs français ne sachant pas finir un film . . .
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Ce roman me laisse assez dubitative. D'un côté, en fan inconditionnelle des histoires traitant de la survie de l'humanité après une catastrophe naturelle, le thème avait tout pour me plaire.
Car voilà que l'humanité est réduite à la portion congrue et au beau milieu de ce quasi néant, survivent un père et son fils. Et le père, géologue humaniste, décide de regrouper et fonder une communauté pour réenclencher la civilisation. Voilà le point de départ.
Pour une fois, la fin du monde ne se déroule pas aux Etats Unis, mais en Afrique du Sud. Et ça fait vraiment du bien, de voir le monde survivre ailleurs et découvrir les spécificités culturelles et géographiques de ce pays qu'il est moins courant de voir mis en scène dans les romans.
L'écriture est agréable, avec une alternance du récit par le fils et le recueil de témoignages des autres membres de la communauté. Et cette communauté est composée de personnalités bien trempées, des personnages attachants, dont la diversité rend la vie ensemble aussi riche que mouvementée. J'aime à penser que l'auteur a bien cerné comment les gens réagissaient à la nouvelle forme de survie de l'humanité, dans son rapport à la mort, à la nature, à l'amour et à l'autre.
Ce qui m'a moins plu, c'est que la survie est essentiellement traitée côté guerre, défense armée contre les méchants autres survivants.
En contre partie, la survie, la culture, la remise en route de l'électricité paraissent si simple que l'on se dit que dans d'autres bouquins où les survivants ont plus galéré, ils n'étaient franchement pas doués.
La fin est une belle pirouette, exécutée un peu rapidement à mon gout, mais c'est original.

Alors, faut-il le lire ? Oui. ça reste un roman original. Je vous recommande même d'aller sur le site de l'auteur qui a mis des photos des lieux, de l'avion, du camion que l'on croise dans le roman.
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Par les temps qui courent ce livre n'est peut-être pas à mettre entre toutes les mains de peur qu'il n'alimente la théorie du complot !
Une étrange résonance avec cette année 2020 fait mouche tout au long de la lecture.
Des communautés survivantes d'un Covid qui a décimé une grande partie de la population terrienne.
Un monde chaotique ou les animaux reprennent possession de leur instinct et où l'homme devient une proie, une nature qui se passe bien de leur présence et la face sombre de certain groupe plus dangereux encore que les animaux.
On pense d'abord à La Route de Mc Carthy mais on fini par s'en éloigner car c'est la reconstruction d'une communauté égalitaire qui se dessine.
Le combat d'un homme pour installer une vraie démocratie et d'un autre pour retourner à Dieu, tout autour rôde des voleurs, pilleurs ...
Il y a aussi une dimension philosophique sur la place de l'homme dans la nature, sur l'éducation, les choix de vie ... et le dénouement est tout à fait inattendu.
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Deon Meyer se renouvelle complètement et nous propose ici un roman post-apocalyptique tout à fait passionnant. L'histoire se déroule en Afrique du Sud alors que 95% de l'humanité ait disparu à la suite de la Fièvre due à un redoutable coronavirus. le récit est centré autour des souvenirs de Nico Storm qui raconte les évènements ayant précédé la mort de son père une trentaine d'années auparavant.

Comme toute bonne dystopie, ce roman peut s'assimiler à un conte philosophique et, de fait, il fournit suffisamment d'éléments pour se poser des questions sur nos choix de société, en termes écologiques et politiques.

Après avoir survécu à la Fièvre, Nico et son père Willem tentent de survivre dans un monde hostile, le début du roman fait penser à La route mais en moins dur. Willem les installe à Vanderkloof et fait savoir qu'il souhaite y créer une communauté pacifique ouverte aux survivants de bonne volonté.

Dans les 3 ans du récit, les années du Chien, du Chacal et du Lion, différentes vagues de migration viennent enrichir cette communauté avec de personnalités fortes qui vont apporter leurs talents à la communauté et structurer le roman.
Ce petit monde s'organise, se hiérarchise, développe une agriculture et remet en état les installations électriques. Mais ce succès attire aussi les convoitises et la colonie va devoir se défendre contre des gangs de pillards et mener la guerre contre Numéro Un, avec le soupçon de la présence de traîtres….

Les personnages sont bien campés et les relations du narrateur avec son père, crises et doutes d'adolescent, sont bien rendus. Les relations humaines sont décrites dans leur complexité, les récits des différents « colons » enrichissent le roman et nous font participer aux débats qui agitent cette société qui se reconstitue : liberté religieuse, démocratie ou dictature, mensonge ou vérité…
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Il y avait de quoi avoir un peu peur avant d'aborder le dernier roman de Deon Meyer. D'abord parce que l'on a la sensation depuis quelques temps que l'auteur sud-africain tourne un peu en rond, répétant toujours un peu la même recette, sans retrouver le souffle et surtout la chair de ses premiers livres. Ensuite parce qu'une citation du Times en quatrième de couverture compare L'Année du Lion à La Route, de Cormac McCarthy. On a l'impression que les choses aujourd'hui sont relativement simples. Mettez deux ploucs dans un roman et vous êtes le nouveau Faulkner. Balancez les survivants d'une épidémie ou d'une apocalypse nucléaire dans un monde en perdition, ou mettez un cheval dans votre roman, et vous êtes le nouveau McCarthy.
Bref… Deon Meyer a donc totalement changé de sujet. Fini – au moins temporairement – les flics sud-africains, on passe avec L'Année du Lion au récit post-apocalyptique. le point de départ est des plus classiques : un homme, Willem Storm, et son fils, Nico, sont sur la route. Ils font partie des survivants à une épidémie qui a tué 90% de la population mondiale. Et quand on est dans le Karoo, cette région désertique d'Afrique du Sud, 90% d'humains en moins, ça fait qu'il ne reste plus grand monde. C'est Nico qui raconte les événements. Un Nico adulte, bien loin de l'adolescent de treize ans jeté sur les routes aux côtés de son père. Et l'on apprend vite que depuis lors Willem est mort. Il a été assassiné. Et il ne s'agit pas d'une mauvaise rencontre avec un gang de pillards survivants. Car Willem avait un projet. Il voulait créer une nouvelle communauté, Amanzi, faire l'expérience d'une sorte d'histoire de l'évolution humaine en vitesse accélérée : regroupée des nomades devenus des sortes de chasseurs-cueillir, recréer une société autosuffisante, développer ou plutôt redévelopper les technologies nécessaires à son progrès et tenter de faire repartir au moins un petit bout du monde du bon pied.
C'est cette expérience que raconte Nico Storm ; la manière dont la communauté s'agrège et se développe, les inévitables conflits internes, la nécessité de se défendre contre d'autres groupes beaucoup moins bien intentionnés, l'expérience d'une démocratie balbutiante… et tout cela jusqu'au drame annoncé et à son explication.
En écrivant L'Année du Lion, Deon Meyer se place donc dans une longue lignée d'écrivains tentant d'imaginer la manière dont un embryon rescapé d'humanité pourrait essayer de se reconstruire en tentant d'éviter les erreurs du passé. du Fléau de Stephen King au plus récent Station Eleven d'Emily St John Mandel, en passant donc par La Route et des dizaines d'autres ouvrages qui ont usé de ce point de départ, le lecteur commence à être assez habitué au sujet et se trouve donc assez difficilement surprenable. L'Année du Lion, en fin de compte, est d'ailleurs assez peu surprenant. Il est par contre extrêmement efficace et il est incontestable que l'on s'y laisse très vite entraîner. Si tous les stéréotypes du genre sont là – les tentations théocratiques ou autoritaristes de la communauté, les expéditions dangereuses, les adversaires bestiaux, les batailles héroïques – Deon Meyer les utilisent avec intelligence. La manière dont il structure par ailleurs son récit entre les souvenirs contés par Nico Storm et les extraits d'entretiens menés par son père auprès des membres de la communauté, permet par ailleurs de toujours laisser planer des zones d'ombres et de ménager un véritable suspense du début à la fin. Enfin – et ce n'est pas négligeable – les personnages du roman, sous une apparence de départ souvent monolithique, se révèlent peu à peu, au gré notamment des entretiens, bien plus complexes et incarnés. Tout cela lui permet de mettre en place une fresque épique dotée d'un souffle incontestable.
Alors bon, Deon Meyer n'est pas Cormac McCarthy ; il est Deon Meyer. Un Deon Meyer qui sait construire un récit, qui sait en faire un redoutable page turner, et surtout un Deon Meyer qui semble trouver là une deuxième jeunesse, un second souffle. C'est déjà très bien.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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