Je crains que le serpent ne se morde la queue : dans ce texte,
Richard Millet s'adresse, entre autres, à ceux qui ne le lisent pas et qui ont fait partie de la meute hurlante, réclamant sa tête lors de ce qu'on appelle "l'affaire Millet".
Il revient sur les faits, tente d'expliquer comment on peut arriver à une telle haine envers quelqu'un sans même l'avoir lu, en fantasmant ce qu'il aurait pu écrire, en caricaturant, en ne s'attachant qu'à une infime partie de l'oeuvre.
Il revient sur le fait qu'on l'ait accusé de faire l'apologie du tueur Anders Breivik, de ne pas faire de cas de ses victimes. Pourtant, le titre n'était qu'une antiphrase qui était là pour illustrer la mort de la littérature et qui s'inscrivait dans un projet général de réflexion sur ce thème. Langue fantôme,
le sentiment de la langue, L'enfer du Roman, etc.
Il aurait fallu miser sur l'intelligence des lecteurs, ce qui est déjà tout un programme, mais en plus, on ne lit pas, on commente à partir des on-dit.
Il y a comme un consensus dans le faux monde des lettres :
Richard Millet est persona non grata. Il est catalogué : extrême-droite, fasciste, raciste, parce qu'il ose réfléchir sur des problèmes de notre siècle : la déchristianisation de l'Europe, l'immigration extra-européenne massive et le multiculturalisme.
Une "vieille femme" (entendons
Annie Ernaux) est parvenue à avoir sa peau en faisant signer une pétition contre lui afin qu'il soit renvoyé du comité de lecture Gallimard.
Ce qu'il écrit est terrifiant parce qu'on se met à
la place de l'écrivain qu'une fausse rumeur, que la mauvaise foi à grande échelle, teintée de bien-pensance, a réussi à mettre à la marge.
Richard Millet continue d'écrire, de publier, car c'est sa seule arme. Il ne peut que tenter de nommer encore et encore les choses face au mensonge qui n'en finit pas.
Il est plus que fréquent, d'ailleurs, de croiser des gens qui font la moue ou disent: "Tu lis un réac, toi?" alors qu'ils n'ont même pas ouvert un livre de lui, et surtout pas celui qui est l'objet du crime. Ces réactions sont vraiment symptomatiques de notre époque qui baigne dans le prêt-à-penser et le ventre mou de la démocratie, où l'on aime "parler de" sans avoir vu ni lu, en s'appuyant sur la doxa.
A retenir : un livre sorti récemment et qui s'intitule : L'Affaire
Richard Millet.
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