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EAN : 9782070120116
238 pages
Gallimard (07/02/2008)
3.94/5   18 notes
Résumé :

Un festival en quatre longues nouvelles. Fleur-du-Ciel commence à Vienne et finit à Pékin : trois officiers se disputent Ida Maria von Karisch, qui a vécu légèrement mais finit comme une sainte, lazariste, torturée à mort par les Boxers. La Présidente nous transporte dans une famille américaine. Le Bazar de la Charité est une histoire d'adultère qui se déroule comme un vaudeville, en marge d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quatre nouvelles signées Paul Morand, plume incisive et franchement talentueuse en un exercice réputé difficile ; publiées dans diverses revues avant d'être regroupées par lui en recueil sous cette bannière "Fin de siècle" (1957). Qu'il fasse appel aux méandres de l'Histoire et place le cadre du premier récit dans la capitale décadente de la dynastie des derniers Habsbourg puis à Pékin au temps de la guerre des Boxers, qu'il transporte le décor chez un vieux tocard "fin de race" ("Feu Monsieur le Duc") ou alors outre atlantique en compagnie d'une parvenue qui cherche la sienne ("La Présidente"), le plaisir de lecture est immense. L'imagination furieuse, le style qui fait mouche, la composition impeccable des morceaux où se diffusent le goût du clin d'oeil littéraire, du pastiche, celui de l'Histoire et des voyages, un art de mettre en scène d'irrésistibles personnages et surtout celui de conter, rendent cette lecture jouissive et totalement divertissante pour au moins deux d'entre eux.

"Fleur-du-Ciel", construit en deux parties très distinctes se faisant écho évoque sans doute le mieux l'atmosphère crépusculaire fin de règne auquel le titre couronnant l'ensemble renvoie. C'est une "fin de partie" navrante à laquelle se livrent trois jeunes et beaux officiers européens. Insouciants et désinvoltes dans une Vienne hivernale et glacée. Entre exercices équestres et collations chez "Sacher", Wolfram l'autrichien, Egon l'allemand et Jean le français se lancent bride abattue dans un défi de conquête amoureux à peine plus absurde que l'épisode guerrier historique dans l'Empire du Milieu où ils se retrouvent plus tard et où se joue l'épilogue... Un beau texte digne de figurer sous l'étiquette "années viennoises et siècle finissant" parmi d'autres que la littérature européenne a pu immortaliser.

Grandeur et décadence assurée avec "La Présidente". Autre registre où pointe la plus parfaite causticité. A Newport, en un temps où les fortunes se mesurent à coups d'oeuvres de bienfaisances celle, colossale, de Madge Ferrymore lui permet de régner sans partage sur son mari qui la fuit, ses deux enfants qui la craignent et sur le reste de l'Amérique qui est à ses pieds ! Ne manque à sa prétentieuse munificence que l'assurance d'un pedigree aristocratique. La dame dépêche à Londres un ami de son fils, irlandais fraîchement sorti de Harvard et féru d'épigraphie pour en rechercher les traces tangibles et en établir la royale authenticité - autant dire un plouc, même pas admis à sa table, mais qui est amoureux de sa fille et se prend à ce jeu de piste généalogique à travers les plus anciennes archives ...

Les catastrophes fins de siècles hantent souvent les esprits et les mémoires. C'est l'incendie du Bazar de la Charité, à Paris en 1887, qui offre ici et parfaitement documenté sa toile de fond et ses accents de tragédie au récit d'une troisième nouvelle éponyme. Surprenante et originale malgré son trio de personnages convenus très belle époque : vieux mari, jeune femme frivole, amant intéressé, pour un adultère attendu mais avec une intensité du récit et une chute qui le sont beaucoup moins... Avec "Feu Monsieur le Duc" la cocasserie est à son comble : Hercule d'Orgon vieux célibataire endurci, avare et misanthrope, après avoir mis cinquante ans à se fâcher avec presque tout le genre humain et principalement sa famille (ses neveux, les enfants de son quartier et ceux qui passent sous ses fenêtres échappent à sa haine et sont l'objet de ses bontés dispendieuses) décide in fine d'emmerder ses héritiers jusqu'à la gauche et par-delà sa tombe. Et il y réussit le vieil infâme !
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