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EAN : 9791034906499
240 pages
Liana Lévi (01/09/2022)
3.38/5   17 notes
Résumé :
Composé comme un puzzle dont chaque pièce, pourtant singulière, s'emboîte étroitement à l'ensemble, ce roman dessine un tableau, absurde mais probable, de ce que pourrait être le monde dans un futur pas si lointain.

Le récit progresse dans le temps pour aboutir à l'époque où les humains pourront se déplacer sans bouger de chez eux, voire se téléporter dans l'espace. Les prouesses scienti ques et technologiques auront pourtant forgé parallèlement une h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Tout commence par l'arrivée d'une machine volumineuse, qui ressemble à un grand frigo. Trois ampoules rouge, orange et verte témoignent de son état de marche. le dispositif fonctionne, comme en atteste la satisfaction, mêlée malgré tout d'une appréhension palpable, du couple qui a accepté de faire l'essai. le résultat est là, ça marche. le résultat est dérisoire mais on connaît la capacité de progression technologique du « génie » humain.

Ce premier chapitre, dont je ne dévoile pas tous les faits, sera suivi de l'histoire du développement exponentiel de cette prouesse technique, avec ses conséquences individuelles, sociales et politiques, de ses aléas, et de l'obstination vaine de quelques réfractaires.

On pourrait interpréter cette fable du futur proche et y voir une critique habile des réseaux sociaux, et des moyens de communication actuels, mais tout progrès technique s'y projette également.

Voilà typiquement ce que j'aime dans la science fiction. Et qui me rappelle mes coups de coeur d'adolescente. C'est une façon extrêmement efficace de scruter nos comportements humains, en faisant un pas de côté qui permet une mise en lumière productive. On remet habilement l'église au centre du village.

J'ai adoré ce roman, que le bandeau citant Iain Levison qualifie de « Drôle et terrifiant ». Terrifiant, peut-être mais drôle, que nenni !

Merci à Babelio et aux éditions Liana Lévi.

240 pages Liana Lévi 1er septembre 2022
Masse critique Babelio
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le futur et la télétransportation, le progrès idéalisé et son impact dans notre vie quotidienne, tout cela à déjà été raconté, comme dans le dernier Michel Bussi par exemple.

Mais quid des pionniers ? Quid des tous premiers cobayes humains ?

« Machin- Machine » ou La machine et l'Homme dans son plus trivial quotidien.

Le premier télétransporteur domestique était-il tellement encombrant dans une cuisine ?

Franck le premier humain télétransporté, décomposé atome par atome dans une pièce, puis rassemblé au même instant dans la chambre d'à coté sera-t-il le même Franck pour Kathy son épouse ?Lors d'un déménagement télétransporté, un tableau de maître recomposé reste-t-il un tableau de maître ou bien devient-il une vulgaire copie à l'arrivée ?

Et si un bidouilleur de génie plongeait dans les entrailles d'un télétransporteur pour essayer de réparer une anomalie, qui serait responsable du chaos engendré ?

Étonnante et drôle réflexion romanesque et philosophique sur le grand fantasme futuriste qu'est la télétransportation.

J.O Morgan décortique notre futur scientifique. Ludique et très méticuleux, le romancier s'amuse et amuse le lecteur en mettant à plat tous les problèmes les plus ordinaires dans l'extraordinaire.

Évidemment, comme dans tout bon roman d'anticipation humaniste, il sait aussi nous inquiéter et nous questionner.

Une belle et surprenante manière de renouveler le genre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Reçu par le biais de la masse critique, ce roman de J.O Morgan se présente sous forme de onze nouvelles qui présentent l'évolution d'une nouvelle technologie : la téléportation, dans un futur indéfini mais que l'on devine assez proche.
A chaque partie, on comprend que le temps a passé et que cette révolution technique se perfectionne, passant du simple petit objet téléporté, au déménagement de meubles imposants, à des déplacements de l'Homme (avec des résultats à découvrir à la lecture).
Puis, la téléportation devient la transtation, le réseau.
Le "réseau des transports" se développe jusqu'au point que plus aucun autre moyen de déplacement n'existe.

Dans chaque vignette, nous pénétrons dans l'intimité d'un foyer, de vies de particuliers confrontés à cette machine.
Cette dernière étant le seul élément commun à ces onze histoires.
Les personnages, qu'ils soient dans le doute, la méfiance, voire dans la peur de cette technologie ou dans une confiance absolue de son apport révolutionnaire pour l'humanité, se voient de toute façon imposer ce nouveau et unique moyen de transport.

L'auteur questionne sur notre addiction aux nouvelles technologies, même si, paradoxalement, nous remettons en doute leur utilité ou leur mode de fonctionnement. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux portables, internet et réseaux sociaux, sans lesquels on vivait il n'y a pas si longtemps et qui nous paraissent indispensables aujourd'hui.

"Et maintenant nous sommes enfermés dans ce système. Nous continuerons de l'utiliser quoi que quiconque puisse en dire. Et donc, qu'est-ce que cela dit à notre sujet ? Il ne s'agit pas de se demander ce que la machine nous fait ou ne nous fait pas lorsque nous y passons, mais bien plutôt: qu'est-ce que l'existence même de la machine a déjà fait de nous? Qui sommes-nous devenus? Elle nous domine. Elle gouverne notre façon de vivre."

Une technologie qui pourrait être utilisée dans l'intérêt de l'humanité, mais qui ne répond qu'au besoin de profits financiers, jusqu'à aboutir parfois à des situations absurdes qui nient jusqu'à l'existence de l'individu.

"À une certaine époque on n'en avait pas besoin, mais maintenant c'est là, et comme c'est là on en a vraiment besoin, et les gens ne voudront pas voir ça disparaître. Ils ne défendront jamais cette idée. Tout s'effondrerait. Tout l'édifice de la société s'écroulerait."

A chaque nouvelle, l'auteur nous plonge efficacement dans une nouvelle idée très originale.
Une impression malaisante, dérangeante se dégage de cette oeuvre quasi philosophique. Impression évidemment souhaitée par l'auteur, pour probablement menée à une réflexion sur les conséquences de la course à la modernité sur l'humanité et l'environnement.
Cela en vaut-il la peine eu égard aux effets sur le quotidien des humains ? La vie en sera-t-elle facilitée ? L'écologie sera-t-elle à nouveau reléguée au second plan ?

Je voudrais souligner le fait que les éditions Liana Levi publie des auteurs particulièrement intéressants. Après Seth Greenland et Iain Levinson, j'ai été ravie de découvrir ce nouvel auteur prometteur.
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Véritable découverte que cet auteur J.O.Morgan.

Machin-Machine est un roman qui pourrait faire penser à un recueil de nouvelles en raison de sa construction.
L'histoire semble se dérouler dans les années 1980-90 mais avec une technologie bien plus futuriste : la machine à télétransporter. le roman est découpé en 11 chapitres où on suit l'évolution de cette invention. Les personnages diffèrent à chaque chapitre. On pense un peu à la série « Black Mirror » par rapport à cette construction en épisodes différents autour d'un même thème et en raison de la tonalité dans laquelle les événements se produisent.

On ne fait pas dans le thriller ici. On ne s'ennuie pas pour autant. Il n'est pas non plus question d'une science-fiction qui écrase par ses personnages multiples, ses univers multi-connectés et son astronomie haute en couleur, on est sur de la science-fiction terrienne où on se pose des questions de société, de philosophie et d'humanité. Des questions terre-à-terre ? Non : des questions qui prennent leurs racines sur la terre mais nous élèvent : Réflexion sur la beauté et la valeur des choses matérielles, sur les langages, sur la technologie, ses dangers, ses addictions, sa compatibilité avec l'Art et l'humain. Peut-on tout traduire en nombre : les objets, les personnes ? Comment une nouvelle technologie s'insinue sournoisement dans nos vies jusqu'à devenir indispensable et nous transformer en esclaves ? Comment une société multinationale peut imposer ses vues avec l'aide des gouvernements et finalement avec l'approbation de la société ?...

L'écriture est à la fois délicate, poétique, accessible et efficace. On retrouve une subtilité à la Herbert Georges Wells ou à la Barjavel, peut-être un peu De Maupassant aussi. J'ose le dire, par ce roman, J.O.Morgan me semble appartenir à cette famille d'auteurs. Il a un véritable talent pour suggérer avec progressivité la survenue d'une catastrophe par des petites maladresses des gestes quotidiens. Chaque mot est pesé, on se projette dans la scène avec facilité et avec un véritable plaisir de lecture. Certains passages sont bien plus profonds que ce qu'on peut percevoir au premier abord, comme s'il y avait différents niveaux de lecture.

L'auteur a une fâcheuse tendance à couper la parole à ses personnages. Cela ne perturbe pas tellement la lecture mais peut surprendre. Elle suggère en ligne de fond, l'effacement progressif de l'humanité par la technologie.

Si je dois trouver un défaut à cet ouvrage, il serait peut-être dans l'inversion de quelques chapitres mais surtout, le titre et la couverture qui ne servent pas suffisamment le livre.

Pour moi, J.O. Morgan est un auteur brillant à suivre !
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Et si… et si…. Onze chapitres, onze parties d'une même histoire reliée par « la machine ». Mais qu'est-ce qu'elle fait d'extraordinaire ? Elle permet, au départ, de transporter dans l'espace et le temps, des objets d'une cabine A à une cabine B. Puis en améliorant ses fonctionnalités d'envoyer des humains d'un lieu à l'autre. Pratique pour aller voir ses enfants à l'autre bout du monde, voyager sans aucun risque et revenir de la même façon …. Il y a, bien sûr, quelques contraintes mais on les oublie vite tant la vie quotidienne est facilitée. Plus de voitures sur les routes, les produits frais arrivent très vite, etc… Il faut que tout soit bien réglé pour que d'un point à l'autre, ce qu'on translate, reste rigoureusement identique.
Et si, un jour, on trouvait un moyen, lorsqu'on manoeuvre pour une personne qui est malade, de la reconstituer sans les cellules affaiblies, juste en triant ? Pas mal non ?
Vous vous rendez compte, rien de cassé dans les déménagements ! Mais ce tableau de maître, payé un prix fou car c'est un original, une fois réduit à rien puis refait, a-t-il toujours autant de valeur ou n'est-il devenu qu'une pâle copie ?
Et les humains, sont-ils vraiment les mêmes ?
Dans ces différentes anecdotes toutes reliées par la machine mais pas avec les mêmes personnages, on prend en pleine figure, une dérive possible du progrès. Tout ce qui est raconté l'est sans chronologie mais plus on avance, plus la machine est présente, plus elle est affinée, plus elle s'impose dans la vie de tous les jours. Et plus notre sourire se crispe en se disant « et si et si…. ? »
« C'est logique que les choses aillent de travers de temps en temps.
-Ouais, si les choses ne vont jamais de travers, on ne sait jamais jusqu'où on peut aller.
-Et on serait allé nulle part si on n'avait pas essayé.
-Ouais, et on a été bien prudent, aussi.
-Je sais, et c'est pas si grave en fait.
-Non – je crois qu'il s'en remettra.
L'auteur est connu pour ses recueils de poésie et avec ce roman, il s'est lancé dans une nouvelle aventure et il l'a plutôt bien réussi. Ce qu'il nous présente, c'est un peu comme des arrêts sur images, des tranches de vie. le premier texte commence d'une façon tout à fait banale, dans un petit pavillon de banlieue, rien d'extraordinaire à première vue. Un couple qui reçoit « la machine ». Monsieur est très fier car il travaille pour l'entreprise qui les fabrique. Il a été choisi ! Son épouse est plus sur la réserve….
On les quitte et on va voir d'autres individus et toujours cette machine qui sert de fil conducteur, qui devient plus précise, se rend indispensable….
Oui, le thème n'est pas nouveau mais la forme et le style, purement jubilatoires, le sont pour moi. Il y a dans l'écriture, une espèce de liberté poétique qui rend le propos délicat alors qu'il est grave. Un peu de dérision, de questionnement sur la fatalité (je pense à un des passages où un vieil homme réfractaire finit par dire oui comme s'il n'avait pas vraiment le choix…. Et que c'était mieux ainsi…), sur le progrès…est-il si indispensable que ça ? Et comment savoir si c'est mieux autrement ?
« Pourquoi on voudrait faire un truc pareil ?
-Oh ? chais pas. Je dis juste que ça pourrait se faire, voilà.
Je me suis régalée avec cette lecture, c'est distrayant, bien écrit et in on reste à distance, ça ne fait pas (encore) trop peu pour notre avenir…..

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ben, j'ai un peu l'impression que tout au long de l'Histoire, il a toujours fallu que quelqu'un soit le premier à faire ceci, ou le premier à découvrir cela, ou le premier à mettre le pied dans tel endroit difficile à atteindre et puis à réussir à rentrer au bercail. Et ils prennent tous ces risques incroyables ? Juste pour que ce soit eux à pouvoir être les premiers ? Souvent, pourtant, des gens meurent en cours de route. Parce qu'ils en font trop pour atteindre leur but, ou au contraire ils n'en font pas assez, ou bien ils n'ont pas le matos qui convient. Alors chaque fois que j'entends ce genre d'histoire, quoi, je me demande toujours, bon, pourquoi ils n'ont pas juste attendu un peu plus longtemps ? Sérieux, pourquoi pas d'abord tout régler, vérifier qu'il n'y a vraiment pas trop de danger, être sur d'avoir du matériel qui ne lâchera au mauvais moment ? Tu vois, pourquoi pas se faciliter les choses ? Parce qu'on dirait qu'ils sont toujours tellement pressés, que du coup ils font toujours des erreurs, des choses auxquelles ils pensent pas jusqu'à ce quelles arrivent.
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Alors je suppose qu'on va devoir construire plus de machines sur la Lune de telle sorte à pouvoir renvoyer plus de minéraux pour construire plus de machines ici sur terre, et donc envoyer plus de gens sur la lune ?
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«Car Dieu aimait tellement le monde qu'il nous a laissés le démolir en son nom. Cette histoire de tour de Babel nous a au moins donné à tous un but singulier. Quelque chose pour faire passer le temps. Quelque chose à quoi aspirer. »
Sauf que quelque chose était allé de travers dans les nombres. Les calculs de quelqu'un n'avaient pas été à la hauteur. Et tout s'était effondré.
Mais toutes ces nouvelles langues brillantes, tous ces peuples différents les uns des autres : l'intention était de nous aider, en aucun cas de nous entraver. Il ne s'agissait pas seulement que nous disposions de différentes langues, de langages variés. Il s'agissait que nous disposions de modes de pensée réellement divers. Et, si nous pouvions seulement apprendre ces langues étrangères, nous pourrions aussi apprendre ces autres modes de pensée, et par conséquent nous aider et nous comprendre mieux les uns les autres. Et puis peut-être, en fin de compte, nous remettre à bâtir cette énorme tour. »
Et pourtant, il pressentait que pour qu'une tour atteigne de telles hauteurs, elle devrait reposer sur un socle aux dimensions proprement colossales. La tâche était simplement trop énorme pour être envisagée. Elle était impossible.
« Le genre humain lui-même paraîtrait impossible si tu devais poser la question aux toutes premières étoiles, ou aux laves en refroidissement, ou au premier océan rempli de composés organiques. Pourtant nous sommes là.»
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« Et c'est à eux que vous en voulez ? En définitive ? A votre mère et à votre père ? »
(...)
« Mes parents ? En définitive ? Hmm . Je ne crois pas . Si je tirais sur ce fil - là , où cela nous mènerait - il ? À ma naissance ? À leurs naissances à eux ? Aux premiers temps de l'humanité ? À la vie même ? Non . Je ne peux pas me permettre d'avoir ce genre de pensée . Je n'en veux même pas aux fabricants . Je ne crois pas faire de reproches à quiconque . Pas même à moi . Pourquoi le ferais - je ? L'idée même de reproche me paraît , hmm , c'est un mauvais mot en quelque sorte . »
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« Baisser le prix des choses ne les aide pas . Cela ne sert qu'à entériner leur pauvreté . Cela exacerbe la facilité avec laquelle ils gaspillent ce qu'ils ne chérissent pas . Sans même parler de l'impact de toute cette riche nourriture sur leurs intestins grossiers . »
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