Cher Sauveur,
vous m'accompagnez depuis sept ans déjà. Je suis heureuse de vous retrouver pour cette septième saison – et à chaque fois, l'on croit, l'on craint, que ce sera la dernière. Depuis la saison 6, la pandémie est passée par là, la pandémie et ses conséquences pour toute la population, qui a plus ou moins bien vécu ce qui s'est passé – d'aucuns découvrant un bonheur certain à ne plus avoir à sortir de chez eux, à ne plus subir de pressions sociales. Des cas à part, mais ils existent.
Vous vous retrouvez à la tête d'une famille recomposée, Léo étant venue agrandir votre famille, et comme pour toute recomposition, chacun doit trouver sa place, tout en continuant à grandir, à murir, à entrer dans l'âge adulte pour les aînés. Jovo est toujours là, figure tutélaire veillant sur votre famille, gardant Léo, parfois, entreprenant de lui apprendre à dire plus de deux mots, elle la petite princesse qui a tout le monde à ses pieds.
Vous avez de nouveaux patients. Des parents, des enfants, qui se retrouvent dépassés par des secrets de famille, qui deviennent à leur tour, parfois, les parents de leurs parents, même si ceux-ci ne sont pas si âgés que cela. La pandémie, que l'on a tendance à oublier de nos jours, a parfois retardé la prise en charge de certaines pathologies, quand elle n'a pas poussé certains jeunes, scotchés à leurs écrans, à se trouver des pathologies, voire à s'inventer de nouvelles vies.
Vous de nouvelles missions aussi, quand vous vous retrouvez à co-animer un groupe sur les violences faites aux femmes en prison. le constat est assez déprimant, parce que le nombre de récidives est alarmant, parce que certains hommes que vous rencontrez se posent en victime, quand d'autres ne continuent pas, sourdement, à distiller leur haine de ceux qui ne sont pas, ne pensent pas comme eux. L'altérité dérange.
Vous retrouvez cependant aussi vos anciens patients, ceux qui ont beaucoup compté pour vous et pour nous. Je pense à Blandine et Margaux. Je pense à Eliott, qui n'est plus votre patient, mais qui a toujours une place pour vous, lui qui a maintenant accompli son rêve le plus cher et ne sait plus où il en est. Avec lui, il sera question de l'importance des réseaux sociaux, de la difficulté, à nouveau, d'exprimer simplement une opinion qui ne soit pas la même que celle des autres. L'on est tous différents, on l'oublie. J'ai l'impression qu'il y a désormais de « bons » transgenres, comme il y avait de « bons » homosexuels – ceux que l'on ne voit pas trop, ceux qui vivent une histoire proche des normes hétérosexuelles. Et tant pis si ces quelques mots déchaînent des foudres, je ne suis pas extrêmement suivie sur les réseaux !
Sauveur, je vous dis à bientôt
Sharon.
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Et voilà, j'ai lu le tome 7. Plus qu'à attendre le suivant...
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai ouvert ce livre.
J'aime cette famille et je me suis attachée à chacun de ses membres, même si je ne comprends pas toujours leurs réactions. L'arrivée de la petite Léopoldine apporte beaucoup de fraicheur et donne un nouveau souffle.
Coté vie professionnelle, des nouveaux patients aussi en plus de quelques irréductibles.
Bref, cela a été un très bon moment de lecture. C'est toujours un plaisir de passer quelques pages en compagnie de Sauveur et des siens. Mais quel dommage que ce livre soit étiqueté "Jeunesse". Il devrait plutot porter l'étiquette "De 7 à 77 ans", et plus si affinités !
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Sauveur, psychologue clinicien, porte si bien son nom… Au 12 rue des Murlins, il accueille chaque jour des petits et grands patients ! Cette septième saison est, de plus, marquée par le covid, et ça ne va pas améliorer le moral et la santé mentale de chacun… Oui, parce qu'on suit aussi la famille de Sauveur : Lazare, le fils de son premier mariage, Louise, sa femme, ainsi qu'Alice et Paul, ses deux enfants, et maintenant, il y a la petite Léopoldine. Mais n'oublions pas Jovo, Gabin ou encore Grégoire…
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Cette série jeunesse est vraiment pétillante, drôle, mais aussi touchante par les points sensibles qu'elle touche ! Et… c'est toujours trop vite terminé !!
Par rapport au fait que ce soit le septième tome, et que le précédent remonte un peu, on pourrait avoir oublié quelques patients sur la route. Mais on n'est pas du tout perdu grâce au rappel que les autrices font au début du livre et aux quelques piqûres de rappel glissées entre les lignes.
Passer quelques heures auprès de Sauveur, dans son cabinet ou avec sa famille, c'est ouvrir la porte à la diversité et la complexité, la sensibilité même, de chaque être humain. Et au-delà du fait que ce soit un livre jeunesse, ce livre est un beau récit qui peut se lire par tous, et permet de réfléchir sur bien des sujets !
Enfin, contrairement à l'impression que j'avais eu dans les tomes précédents, on a en plus une impression d'« accomplissement ». Je vais essayer de m'expliquer : même si, évidemment, le rôle du psy est d'écouter et non pas de trouver des solutions miracles, j'avais l'impression que les différentes histoires n'avançaient pas. Pourtant, dans ce tome 7, j'ai eu cette impression que les différentes thérapies ont vraiment progressé, et la vie perso de Sauveur aussi d'ailleurs.
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Bref, je ne peux que conseiller ce tome et cette série géniale 😊
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C’est un tome vivant, foisonnant de personnages, riche en émotions, à l’image des six premiers livres. Pour les amateurs et amatrices de cette série, ce tome est dans la lignée des précédents.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Je n'allais pas mieux à 13 ans que maintenant. Mais mes rêves étaient devant.
Depuis six saisons, nous suivons la vie du 12, rue des Murlins. Cette maison avec jardin, située à Orléans, comporte deux territoires qui devraient rester distincts.
Côté jardin, Sauveur Saint-Yves, solide gaillard de 1,90 mètre, la quarantaine, originaire de la Martinique, veuf et père de Lazare, a recomposé une famille avec Louise Rocheteau, journaliste à la République du Centre, qui a elle-même deux enfants, Alice et Paul.
À la fin de la saison 6, Louise, qui a reçu la demande en mariage de son compagnon, est enceinte de trois mois. Lazare est devenu végétarien tandis que Paul expérimente la cigarette et la vodka. Ils sont dans la même classe de cinquième.
Sous le toit des Saint-Yves vivent aussi trois “squatteurs” : Gabin, un jeune homme amoureux d'Alice, récemment engagé dans la marine, qui veut aussi intégrer le corps des nageurs d'élite de combat au grand désappointement de la jeune fille ; Jovo, un ex-légionnaire, ex-braqueur et ex-taulard qui s'est parfois fait passer pour un remplaçant de Sauveur et a reçu deux de ses patients en consultation ; Grégoire, un orphelin de 4 ans, laissé en dépôt par sa mamie malade qui ne peut plus se charger de lui.
Pour n'oublier vraiment personne, signalons enfin la présence de Miou, le chat diabétique, de deux hamsters et de deux cochons d'Inde.
Côté rue, Sauveur, psychologue clinicien, reçoit ses patient·e·s, semaine après semaine. Pour les besoins de notre saison 7, nous retiendrons :
Les sœurs Carré, Margaux et Blandine. L'aînée, aussi belle qu'intelligente, a surmonté son passé de scarificatrice suicidaire, et après une brève romance avec un sympathique Samuel, s'est finalement mise en couple avec le nettement moins sympathique Sharif. Sa cadette, Blandine, est une adolescente anxieuse, agitée et drolatique qui adore son psy, mais ne se prive pas de le faire tourner en bourrique.
Elliot a entamé une transition vers le genre masculin pendant ses années collège, ce qui a suscité craintes et préventions de la part de son psy. Elliot a rencontré son double créateur en la personne de Kimi, un jeune homme homosexuel. Elliot écrit, Kimi dessine. Ils ont publié à compte d'auteur un roman graphique autobiographique intitulé La fille qui était un garçon.
Frédérique Jovanovic, vendeuse en bijouterie et jeune femme perpétuellement à la recherche du bonheur, a finalement pensé qu'être enceinte serait la solution. Elle a un projet de coparentalité par insémination artificielle avec un donneur qu'elle connaît à peine. Il s'agit de Mathieu Koslowski, Koslo dans l'intimité, professeur de français.
Trois questions sont restées en suspens :
Gabin doit suivre un stage très sélectif pour intégrer le corps des nageurs de combat. Sera-t-il accepté dans cette unité d'élite qui mettra sa vie en danger de façon continue ?
Koslo a été expédié à l'hôpital par son jeune amant jaloux. Sortira-t-il du coma pour voir un jour son enfant que porte Frédérique, enceinte tout comme Louise de trois mois ?
Kimi, l'ami d'Elliot, s'est fait agresser dans la rue par trois homophobes. Jovo, au cours d'une pseudo-consultation, a eu la folle idée de lui prêter son revolver d'ordonnance chargé de trois balles. Kimi sera-t-il tenté de se faire justice lui-même ?
Quand la saison 6 s'achève, nous sommes en décembre 2018. Il ne vous aura pas échappé qu'il nous est arrivé depuis “un truc de ouf”, comme dirait Blandine. Il paraissait difficile, voire impossible, de reprendre la plume sans tenir compte du Covid et de ses répercussions sur nos vies. Sauveur serait trop loin de nous, alors qu'il a été jusqu'ici notre compagnon de route.
Nous sommes donc au mois de novembre 2021, et bien des choses se sont passées au 12, rue des Murlins, côté cour et côté jardin… pg 9 à 12
-J'avais 25 ans et je travaillais déjà en milieu carcéral. Je suis tombée amoureuse d'un collègue, un beau mec de dix ans plus âgé que moi qui m'a fait croire qu'il avait été victime de sa femme. Une « perverse narcissique ».
- Mm, mm.
- Mais c'était lui, le pervers narcissique. Au début, il me baratinait : « J'ai jamais connu quelqu'un comme toi. Je regrette que tu n'aies pas été ma première histoire d'amour. Je comprends enfin la vie grâce à toi... » Puis c'est devenu : « Ne me déçois pas. Tu as changé. Pourquoi tu me fais ça ? Où vas-tu ce soir ? C'est qui, cette meuf avec qui tu parlais ?»
Alma fit un geste de la main qui signifiait « etc. », désignant ainsi l'enchaînement qui va des reproches aux insultes, puis des insultes aux coups.
- Pour un homme violent, l'altérité, ça n'existe pas. Il faut que sa femme soit d'accord avec lui tout le temps, sur tous les sujets. Autrement, c'est une conne. Et il ne supporte pas qu'elle ait un métier, une indépendance économique. Chaque petite liberté que je m'accordais, une sortie shopping, un cinéma avec une copine, ça devenait un sujet de dispute. Il me barrait la porte de sortie, et si j'essayais de passer quand même, il me frappait.
- Je suis désolé, marmonna Sauveur.
- Faut pas, faut pas. Tu n'y es pour rien. Moi, j'ai fait trois ans de thérapie pour comprendre pourquoi ça m'était arrivé, à moi. La réponse, c'est que ça peut arriver à n'importe qui.
- Et pour les ours polaires, on va faire quoi ? demanda Grégoire, attendant de Lazare une autre astuce.
Lazare avouant sa perplexité dans un haussement de sourcils, Grégoire se permit d’insister.
- La maîtresse a dit que les ours blancs n’ont plus de neige et ils mangent dans les poubelles et Moïra, elle pleurait parce que les petits ours, ils sont tout maigres et ils meurent. Moi, je voudrais qu’on tue les hommes plutôt. Comme ça, on n’abîmerait plus rien de la planète, et la banquise repousserait.
- Mais il n’y aurait plus personne pour s’en apercevoir, lui fit observer Sauveur.
- Si. Les ours.
Pourtant, au moment de franchir la porte, elle adressa à Sauveur un sourire chaleureux, le sourire qu’elle avait pour tout le monde au village et qui disait : « Bienvenue dans mon cœur, mais prière de le laisser dans l’état où vous l’avez trouvé ».
"Sauveur & fils", saison 1, Marie-Aude Murail, l'école des loisirs
Quand on s'appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d'affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s'évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…
Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien.
Mais à toujours s'occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ?
Entretien mené aux éditions Petit à Petit.
Vidéo : Paris Normandie
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