Ce n'est pas un économiste comme les autres. Celui-là est vraiment au-dessus de tout soupçon : il ne croit pas à l'économie. Il croit davantage à la littérature qu'à l'économie. Il ne mâche pas ses mots, il appelle un imbécile un imbécile, un charlatan un charlatan (un économiste un charlatan), un idiot un idiot (un prix Nobel d'économie un idiot). Ces mots ne lui sont pas dictés par l'envie, le dépit ou le ressentiment, ils viennent du fond du cœur, un cœur épris de vérité et révolté par l'injustice. C'est précisément parce qu'ils viennent d'un homme foncièrement bon, honnête, que ces qualificatifs ont autant de portée.
Parmi les nombreuses facettes de Bernard, je crois que l'une de celles qui lui était essentielle était son amour pour la nature. En ce sens, Bernard était un écologiste convaincu. Ecologiste au sens premier du terme, au sens noble, loin de tout dogme. Un écologiste, amoureux de la vie, soucieux de la préservation de la nature et de ses rites, qu'il savait observer, car il savait combien elle nous est précieuse et nécessaire.
Pour Bernard, l'écologie n'était pas un concept électoral (...) Il ne s'agissait pas davantage d'une lubie bobo, mais d'une véritable sagesse de vie, une manière d'humanisme.
De ces sagesses ancestrales qui font que l'homme est homme, et qu'il peut vivre parmi les siens, avec les siens, et pour ceux qui le suivront.
Bien qu'iconoclaste, Bernard aimait le rythme immuable des saisons, le chant des oiseaux, et le spectacle de la nature.
Ce goût, qui sans doute l'avait toujours habité, s'était affermi avec le temps, devant l'effarement de la marche du monde, qu'il trouvait souvent trop rapide, trop heurtée, et insuffisamment solidaire.
Il faut lire et relire Bernard Maris pour comprendre la profondeur des idées qu'il cachait, par humilité ou par timidité, sous une écriture souvent gouailleuse et toujours humoristique. Bernard Maris fut un grand pédagogue, mais il ne fut pas que cela. Il fut un grand économiste et sa voix, toujours chaleureuse, parfois goguenarde, nous manquera.
Avec Bernard Maris, et grâce à lui, l'économie, c'était beaucoup plus que l'économie. Refusant le cloisonnement des disciplines et l'enfermement dans le jargon spécialisé, cet amateur de chemins de traverse avait l'art de rendre claires les théories que les experts s'attachent à embrouiller pour impressionner les téléspectateurs éberlués. L'écouter et le lire, c'était toujours être démystifié.
Dans son allocution du lundi 17 avril, Emmanuel Macron reconnaissait une crise des services publics, qui ne donneraient plus, selon lui, satisfaction aux Français. Notre modèle historique du service public est-il menacé ? Comment le transformer tout en préservant le lien avec les territoires ?
Pour analyser la situation, Guillaume Erner reçoit :
Christian Authier, journaliste et romancier.
Julie Gervais, maîtresse de conférence en science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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