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EAN : 9782226388759
192 pages
Albin Michel (17/02/2016)
3.97/5   46 notes
Résumé :
« Entendre, sentir, respirer par les notes le souffle divin. Tel est mon désir de toujours. »Comment une petite Coréenne, née dans une famille marquée par les séquelles de deux guerres, est-elle devenue une pianiste virtuose exceptionnelle qui se produit aujourd'hui dans le monde entier ?La vie d'H.J. Lim est pourtant loin d'être un conte de fées. À douze ans, elle réussit à convaincre ses parents de l'envoyer en France pour y poursuivre ses études de piano : une fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Écouter le silence, mettre des notes entre ce silence et se laisser emporter par le flot de la marée, celle qui chavire l'âme, celle qui dérive le coeur vers le lointain.

H-J. n'a pas sept ans lorsqu'elle débarque en France, de sa lointaine Corée natale. Les croyances lui ont révélée un immense destin hors de ses frontières, ses parents acceptèrent donc cette séparation, ce déchirement. Elle ne parle pas un mot de français, ne doit pas encore maitriser totalement le coréen, pourtant, déjà, elle est à l'aise sur un tabouret face à un piano. Peut-on parler de don ? Probablement. Une bénédiction bienveillante des Dieux et de ses ancêtres pour illuminer sa vie de silence, de Chopin et de Beethoven. de son innocence, et d'un esprit pas formaté par le carcan scolaire, elle deviendra virtuose, grande pianiste qui aura tout à prouver au-delà de sa fougue et de sa jeunesse.

Je la suis, solitaire par obligations, déterminée par racines. A Compiègne. A Rennes. A Paris pour le conservatoire. A Bruxelles. En Suisse. Elle est européenne, car les pianistes sont tous européens. Ravel, Liszt, Mozart, Rachmaninov. Ah Rachmaninov, et la passion romantique qui émerveille les yeux d'une jeune fille. Je l'écoute à travers ses mots.

Je la découvre donc, elle se dévoile. Ses galères, ses colères contre l'administration française par exemple, ses chagrins, une mère qui lui manque. Bien plus tard, elle comprendra que dans ce silence il y a aussi la présence de sa mère qui l'a accompagné tout au long de son chemin, entre prières et inclinations religieuses. Son souffle restait pencher sur ses jeunes épaules. Elle ne semble avoir jamais doutée, tant elle est habitée par cette passion, par ces partitions, par cette musique qui devait « faire jaillir du feu de l'esprit des hommes et les larmes des yeux des femmes ».

Ce roman trace l'histoire d'une petite fille, son destin en main, avance dans la vie, comme sur une partition. Avec folle fougue et rubato. Ce roman trace l'histoire du silence de nos vies, qui caresse les âmes de ses touches musicales. The Sound of Silence chantaient Simon ou Garfunkel, peu importe je les confonds toujours. le Son du Silence écrit la belle Lim. Elle est habitée par ce silence et par les sonorités de ces grands pianistes d'un autre temps, mais le temps en musique est éternel, et l'âme grandit de ces écoutes silencieuses, bercées par la brise de la vie et le vent de l'amour. D'âme à âme.

Merci.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Plus qu'une simple biographie , ce livre est un enseignement .
Le texte est vivant, d'une lecture fluide empreinte d'émotion , de profondeur. Il prend parfois des allures de roman d'aventure jalonné de considérations philosophiques preuve d'une étonnante maturité.

Il me semble avoir découvert une magnifique personne ,une artiste si imprégnée de son talent qu'il lui donne la force de surmonter les pires difficultés pour ne viser que l'excellence , l'épanouissement total .Car, c'est une artiste, si vraie ,si rare , celle dont la musique vous touche au fond de l'âme.

H.J.lim va raconter son parcours qui depuis son enfance est un chemin semé d'embûches. Elle semblait promise à un destin hors du commun : sa mère, pendant sa grossesse, a eu des visions, persuadée que son bébé aurait des dons lui promettant une vie exceptionnelle.
A l'occasion, on découvre les croyances et modes de vie de la Corée du sud, les modes d'éducation aussi .
Donc, sa mère qui a toujours cru à ces prémonitions , a agit en fonction pour permettre à sa fille de réaliser son destin et l'autorise à émigrer seule et mineure .
Arrivée en France, elle ne mettra que 6 mois pour non seulement parler mais penser en français.
Puis, travail acharné, larmes , déceptions, et des joies aussi, des succès bien sûr ...

Ce livre est un récit passionnant , lumineux ,riche de la transmission des êtres profonds et porteur d'humanité car cette jeune personne affirme entre autre que la musique pour elle est une communion des âmes qui part du coeur : " ...la musique est le langage le plus puissant qui existe après le silence ".

Je l'écoute en écrivant ce billet et je crois que je suis bouleversée . La découverte de cette artiste est une vraie révélation .
C'est bien sûr un livre que je recommande à tous, mélomanes ou non car c'est un formidable message d'humanité, d'optimisme , une petite lumière.

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Musique & Spiritualité, en harmonie.
Une complétude intime et puissante.

"si j'aime à ce point la musique, c'est en ce qu'elle est une pratique spirituelle à part entière, libérant, hors de toute censure, notre coeur et notre esprit, et par là une possibilité d'ascension sans pareille".

Avec ce court récit "Le son du silence" H.J. Lim nous confie son chemin de pianiste surdouée.
Enfant prodige elle quitte sa Corée du Sud natale pour l'Europe et développer son potentiel et l'apprentissage musical d'excellence qu'elle ambitionne, avec courage, persévérance et talent.

Une indépendance d'esprit sublimée par la voie de la musique et de la spiritualité qui rend grâce à la liberté.
Liberté intérieure au-delà de tout carcan, portée par la philosophie bouddhiste et le puissant amour maternel qui lui insufflent le souffle, énergie prolifique.

"Ce qui compte, c'est le désir que j'ai de la musique, singulier, personnel, intuitif.
Ce qui compte, c'est le silence intérieur. le piano est seulement le passeur".

Remercier le miracle de la vie grâce à la musique, puiser jusqu'au plus profond de soi en travaillant avec acharnement et passion, H.J. Lim s'y consacre.

"Je veux honorer le maestro, je veux dépasser mes limites". Être joyeusement moi-même ".

J'ai aimé ressentir sa perception des oeuvres, des compositeurs, c'est un récit enrichissant qui parle à la sensibilité.
"tempo dell'anima" le temps de l'âme et du sentiment" qui transcende et élève, plutôt que "tempo della mano" musique soumise au temps, maîtrisée ". J'ai aimé sa conception dans sa préférence.

Le silence grâce auquel le son se déploie, puis de nouveau le silence, en suspension du temps. Cosmique.

" La musique est la nature, et plus encore : son écho ".

Son exaltation pour la musique, H.J.Lim la communique avec amour et admiration.
Elle décrit avec beauté sa totale osmose avec le piano, du bout de ses doigts et avec tout son coeur, toute son âme.
Elle recherche cette symbiose entre l'interprète et le compositeur pour atteindre le "Soi véritable", le "Un" de la conscience universelle.
*
Une lecture lumineuse et fascinante. Introspective.
*
"La musique vaut toutes les philosophies du monde" (Beethoven)
Et je songe au titre du livre de Daniel Barenboim que j'admire : "La musique éveille le temps".
*
"La musique décore le silence" (Mahler).
*
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Du bon et du moins bon dans cette biographie de H.J. Lim, pianiste coréenne surdouée (et il faut l'être pour écrire sa propre histoire à trente ans).

Du bon quand elle nous évoque son approche de la musique : la passion, puis la rigueur du classicisme des enseignements européens et la force qu'il faut avoir pour s'en affranchir ; la richesse puisée dans les lectures des écrits et biographies des grands compositeurs, compléments indispensables de leurs notes ; l'importance des rencontres et de la religion quand on veut s'élever dans la musique et atteindre le son du silence.

Du moins bon sur la partie autobiographique du parcours, bien moins passionnante que le reste, avec parfois le sentiments d'une recherche dérangeante de compassion chez le lecteur qui ici, pour moi, n'en déclenche pas.

Vivement un livre plus complet et plus mûr sur l'âme de sa musique et je m'y replongerai avec délice.
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« Publier un livre nécessite la vie de nombreux arbres. Il faut que votre livre vaille la peine de leur sacrifice. Sinon, à quoi bon? » Voilà comment le Vénérable Seongdam Sunim accueillit le projet d'écriture de ce livre lorsque Hieon Jeong Lim lui en fit part. Et … il en vaut la peine. « Le son du silence » se lit d'un bout à l'autre avec curiosité et vif intérêt. le parcours de cette enfant surdouée est surprenant à plus d'un titre; à la fois musical et spirituel (Bouddhisme) il est fascinant : quel chemin depuis Anyang, petite ville située à quelque trente kilomètres de Séoul, à la salle immense du Royal Albert Hall à Londres. On pourrait le résumer ainsi : du piano à la musique. Mise dès trois ans au piano, synonyme pour elle du visage de la liberté dont elle est déjà éperdument éprise, elle demande à l'âge de douze ans l'autorisation de quitter la Corée pour la France et ainsi pouvoir se perfectionner. Ce qui est tout d'abord remarquable, c'est que H.J. Lim est d'une ténacité à toute épreuve. Son apprentissage sera pourtant très rude assorti de belles mais aussi de moins belles rencontres. Par sa volonté et son courage qui la portent à étudier inlassablement, elle parviendra à ses fins. Après Compiègne et Rouen, enfin le Conservatoire national de Paris. Après un bref séjour en Belgique à la Chapelle musicale Reine Elisabeth, elle s'est installée à Neuchâtel en Suisse.
Ayant réalisé son rêve, devenue une virtuose et une interprète appréciée partout, elle témoigne aujourd'hui de sa victoire qui n'est pas seulement celle d'avoir trouvé la liberté dans l'expression musicale à travers le piano, mais aussi celle d'avoir trouvé la liberté intérieure. Ce récit nous livre un exemple d'abnégation à son art, voire à l'art tout court et nous dévoile une personnalité attachante.

Cantus.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a personne pour me soutenir et cette absence est un espace où je respire, observant avec quelle tension les parents s'adressent à leur enfant prodige.
C'est seulement douze ans plus tard que j'ai appris de quel soutien, invisible et silencieux, je fus accompagnée. Ma mère, pendant cent jours, à mes côtés, a pratiqué les cent huit inclinations qui, dans le bouddhisme coréen, représentent un acte de vénération et d'humilité remarquable. Sur un large coussin elle s'est posée chaque matin debout, les mains jointes, et pendant plus de trois mois a accompli cette profonde révérence envers le monde qu'incarnent ces cent huit inclinations à l'égard du vivant, de ce qu'il y a de plus précieux en l'homme, sa part divine et son trésor. Elle ne m'en a rien dit et je n'ai rien vu. A mes côtés, à mon insu, dans le petit appartement de la rue Saint-Nicolas, elle m'a soutenue, portée, accompagnée. Il n'y avait personne avec moi physiquement le jour du concours d'entrée au Conservatoire de Paris, mais il y avait bien plus. Il y avait l'amour de ma mère qui, invisible et silencieux, me hissait de ses bras attentifs et patients pour m'aider à m'ouvrir à l'Esprit.
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Quelques deux cent ans avant Chopin, dont il est dit qu'il a inventé le rubato – soit la liberté dans le temps -, Monteverdi évoque déjà deux types de tempo : le tempo della mano, qui est un temps strictement mesuré et sans faille, et le tempo dell'anima, le temps de l'âme et du sentiment, où se glisse justement la faille, ce qui fait trembler et frémir l'humain, ce qui le rend vivant.
Dans le tempo della mano, la musique est prise en otage, soumise au temps, maîtrisée. Or c'est cette maîtrise qu'il faut pousser au point de s'en libérer pour avoir le courage de s'y abandonner, d'oser glisser dans la faille et faire jaillir l’imprévisible du souffle divin que recèle le tempo dell'anima. C’est ce temps-là que je cherche et nul autre.
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La musique est née dans le son du vent, elle prend sa source dans le bruit des rivières, dans le mouvement des poissons – elle était là déjà sous le pont d'Anyang, dans la langueur des algues qui bouleversaient mes yeux d'enfant. La musique est la nature, et plus encore : son écho. Elle donne à entendre cette perfection du flux irrégulier de tout ce qui est vivant. Vagues qui viennent mourir avec une cadence répétée sur le sable, mais toujours uniques, toujours singulières ; chant de l'oiseau interrompu et qui repart ; pluies torrentielles et bruines de printemps ; mousson du souffle intérieur, rubato de l'âme, cœur qui bat, qui s'accélère, qui a peur, qui se retient, rougeur des joues dans l'émotion, mains moites, corps vivant !
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Ainsi, aller à l'église internationale protestante de Bruxelles, c'est un peu rendre visite à mon enfance. Et si je ne suis pas en résonance avec l'interprétation que les hommes ont de la Bible, j'aime les Écritures où se dévoile progressivement à moi la puissance du Verbe. D'une certaine manière, je sais depuis toujours que le Christ n'est ni chrétien, ni protestant, que Siddhârta n'était pas bouddhiste, pas plus que le prophète Mohammed n'était musulman. C'est comme pour la musique. Il ne s'agit pas d'enfermer mais d'ouvrir. Sortir des dogmes et des principes étriqués pour aller rencontrer le grand large, là où les notes transmettent amour et compassion, tout comme Jésus ou Siddhârta l'enseignaient avec des mots simples susceptibles de toucher les plus humbles. Si j'aime à ce point la musique, c'est en ce qu'elle est une pratique spirituelle à part entière, libérant, hors de toute censure, notre coeur et notre esprit, et par là une possibilité d'ascension sans pareille.
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Lors d'un concert, chaque note, chaque mesure, chaque phrasé est pour moi une question de vie ou de mort. Pour risquer la mise à nu de moi-même où déployer la vérité entière de mon être. Il est vain de chercher à se distinguer par son interprétation . Ce qui compte, c'est d'être entiérement vrai vis-à-vis de l'œuvre et de soi-même . Entièrement soi, sans aucune crainte. Interprèter à travers cette singularitè unique que nous sommes la musique, le souffle du souffle. Prendre le risque d'aller d'une note à l'autre aussi rapidement que Beethoven les a écrites pour incarner son message divin. Aussi radicalement. Prendre le risque d'être vivant. D'être libre. Et ainsi fidèle à ceux qui, avant nous, l'ont été : libres.
"Je regrette de n'a pas avoir eu le courage de vivre ma vie au lieu de celle que d'autres attendaient de moi." L'infirmière Bonnie Ware, qui a longtemps travaillé dans un service de soins palliatifs, raconte que c'est là le regret le plus commun des êtres avant de mourir.
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Vidéo de Hyun-Jung Lim
A l'occasion de sa venue dimanche 16 Septembre au CRR du Grand Besançon, rencontre avec l'auteure et pianiste internationale HJ Lim. ©Ville de Besançon : Marie Arnold - Nicomiot
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