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EAN : 9782368452578
188 pages
IS Edition (01/06/2018)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Librarius est un homme marginal et fantasque, du genre à rêver sa vie plutôt que de la vivre.

Tombé amoureux de la belle Suzanne, qui ne rentre également dans aucun moule prévu par la société, il lui a promis qu'un jour, il l'emmènerait sur une île déserte afin d'échapper à ce monde qui ne leur convient pas.

Le projet est insensé, mais les rencontres que le hasard mettra sur le chemin de ce doux rêveur vont rendre ce dessein réalisable,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« (...) le temps est cruel, il avance sans que l'on s'en rende compte, et quand on s'apprête à partir, tout se rappelle à nous comme une pluie de factures impayées. »


Une Masse Critique choisie au petit bonheur la chance... Et chanceuse je suis, d'avoir découvert cette petite perle !
Moins attirée par la couverture que par le titre ou la quatrième, qui a parfaitement su titiller ma curiosité. Ajoutez à ça les mots de l'éditeur : « Réjouissant, poétique, absurde, jubilatoire... », il n'en fallait pas davantage pour me convaincre.


« Nous vivons dans un monde où il est interdit de penser autrement que comme on nous l'a enseigné ; non que ce soit puni par la loi, mais par les gens eux-mêmes, qui ‘‘n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux''. »


Décalé, jouissif, farfelu, burlesque, spontané... sont des adjectifs que l'on pourrait aisément accoler à ceux déjà cités, car en effet ils n'en manquent pas, tant cette oeuvre est abracadabrante et inénarrable.

Carrément loufoque... mais Dieu que c'est bon !

En prose et contre tout, l'auteur nous livre un cocktail euphorisant où se croisent envolées lyriques et phrases courtes teintées, à la fois, d'une tendre simplicité et d'une telle véracité, qu'elles forcent l'admiration. Le tout dans une ambiance impressionniste un rien barrée, un brin baroque...

Des chapitres hyper condensés, aux titres drôles et évocateurs - du genre : « L'absurdité mutante », « Plus beurrées que la margarine », ou encore « Comme un gymnaste schizophrène », j'en passe et des meilleurs... - , galvaniseront votre lecture au plus haut point. Préciser que le contenu est à l'avenant n'est pas franchement nécessaire.


« - (...) Regarde-moi : qui suis-je ? Personne ! Je ne ressemble à rien. À côté d'elle, je suis à peine plus beau à regarder qu'un gros pou ! (...) Elle est tellement belle dans ce petit corps rose avec ce coeur cabossé que je m'efforcerais de réparer sans jamais y parvenir ! Et puis, je sais bien que je ne parviendrais pas à me montrer à la hauteur, elle me paraît être un gratte-ciel et j'ai un vertige de tous les diables... »


Un conte moderne, atypique et rafraîchissant, qui touche droit au coeur.

Pour un résultat à peu près similaire ; une cure de vitamines serait plus dispendieuse et n'offrirait sans doute même pas le plaisir en prime, ici garanti. Plaisir oui, mais pas seulement : le lecteur qui prendra le temps de s'attacher aux personnages, bien qu'il aura moins de 200 pages pour y parvenir (ce qui n'empêche rien), passera par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sentimental.

C'est donc une excellente lecture, vivement recommandée =)

***

À propos de l'auteur :
Né en 1983 à Oyonnax, Samuel NOEL vit aujourd'hui à Bourg en Bresse.
Comme le chante (le chantait en l'occurrence) Aznavour, « le hasard est curieux, il provoque les choses... ».
Malgré des difficultés à parler la langue de la vraie vie, c'est grâce à la lecture qu'il a pensé à extérioriser un trop plein d'imagination à faire fuir un sain d'esprit, en s'essayant lui aussi à la rédaction de romans et autres nouvelles.
Son goût pour l'absurde n'est pas si éloigné d'un monde qui tourne souvent de travers, bien que tout le monde ait l'air de trouver ça normal.
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Cette fois, c'est une aventure très particulière qui nous est proposée, une aventure qui nous emmène sur des sentiers inattendus et qui est servie pas un style qui fait mouche. L'auteur nous propose un récit décalé entre émotions et scènes absurdes qui donnent le sourire aux lèvres et qui nous permet de rencontrer des personnages hauts en couleur. Ces héros n'ont pas forcément des vies faciles et ils souhaitent tous sortir de cette société aux codes qui ne leur correspondent pas.

J'ai immédiatement adoré les personnages qui, tous à leur façon, sortent des moules préconstruits et qui essaient tant bien que mal de rester eux-mêmes dans ce monde aux codes envahissants et qui n'aime pas les "marginaux" ou ceux qui pensent autrement. Cela change de rencontrer ce genre de personnages et j'ai aimé la réflexion que cela lance sur notre société conformiste qui détruit les richesses individuelles. J'ai été particulièrement touchée par ce côté du roman.

Après, je dois admettre qu'il m'a fallu du temps pour entrer pleinement dans l'histoire. Non pas parce qu'elle n'est pas intéressante, bien au contraire, mais parce que son schéma narratif m'a vraiment surprise et un peu déboussolée au départ. Il m'a fallu un peu de temps pour m'y habituer et le faire mien, afin de profiter pleinement de ce récit. Une fois cette étape passée, j'ai suivi assidument les aventures qui arrivent à notre joyeuse équipe.

Le projet fou et insensé de l'île déserte est le fil rouge de cette histoire. Au fil des chapitres, nous nous demandons jusqu'où nos héros pourront le mener et s'ils y arriveront ou pas. Cela rythme notre lecture et nous met face à des situations risquées ou cocasses qu'il devront surmonter pour avancer et réunir tout le nécessaire pour leur virée. Autant dire que jusqu'à la dernière ligne, vous ne serez pas au bout de vos surprises! Attendez-vous à des situations déjantées et inattendues qui vous feront passer par toutes les émotions!

En bref, j'ai eu un peu de mal à entrer pleinement dans l'histoire au départ, mais ensuite je me suis régalée avec cette joyeuse équipe et leur projet qui peut sembler complètement fou, mais qui n'a jamais rêvé de tout plaquer?
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Lecture pleine de vie, d'improbables et d'humour, il y a dans cette lecture quelque chose de jubilatoire et d'assez dément même avec son lot de drame, si vous avez lu Kafka sur le rivage, et surtout que vous l'avez aimé, vous devriez fortement apprécié celui – ci !

Librarius et Suzanne, une rencontre inopinée, improbable, une relation amicale forte et antagoniste. Librarius vit dans la solitude, déteste les gens et rêve d'un ailleurs possible, Suzanne vit une vie plus cadrée, se bat chaque jour pour maintenir la routine quotidienne mais cache une profondeur colère, il est passe partout, elle est belle et rayonnante, il est amoureux, mais elle ? de rencontres en discussions, Librarius évoque rêveusement avec Suzanne une île perdue, une île de tous les possibles, une île où ils seraient heureux, seuls, sans ces autres et cette société qui ne les épanouissent pas. Puis, voilà qu'un gamin mourant et sa très jolie soeur entrent dans le rêve qui pourrait bien devenir réalité.

« Un jour vient où l'on prend conscience de la connerie qu'est la vie, de la connerie qui anime les gens qui nous entourent, les gens normaux qui suivent comme un vulgaire troupeau de moutons les idiots qui jouent les bergers. »

On suit essentiellement le point de vue de Librarius, être humain qui vit complètement dans sa bulle, pourrait-on parfois dans sa folie ? le personnage est un solitaire asocial affirmé et entièrement assumé, il a ce quelque chose d'amusant de dire tout haut ce que l'on pense tout bas, il écorche les stéréotypes, griffe les convenances et le bien pensée et passe outre toute « normalité » imposée par la société. Il a ce regard un peu voilé mais surtout désinhibé sur les rêves, l'idéal, les envies, ces choses dites souvent inaccessibles qui pour lui ne le sont pas tant que ça si l'on assume un minimum ce que l'on est et ce que l'on ressent, le personnage est un reflet vivant d'une liberté que beaucoup d'êtres humains adultes ont perdus, et que l'on retrouve souvent chez l'enfant, dans son innocence. Librarius, c'est un peu ça, un personnage farfelu, enfantin, rêveur et libre.

« Nous vivons dans un monde où il est interdit de penser autrement
que comme on nous l'a enseigné »

Menée par un tel chef d'orchestre, l'auteur embarque son lectorat dans une symphonie burlesque, poétique, fantastique, improbable, où la rythmique est assez soutenue avec des éléments qui se suivent et ne se ressemblent pas, des moments qui montent crescendo avant de revenir à une douceur, une accalmie avant une nouvelle tempête. En démarrant la lecture, il n'est pas exclu d'être un peu perturbé, septique peut-être, complètement perdu, et de se dire « Wow, mais où va/veut nous amener l'auteur ?! », mais très vite on est embarqué et finalement on intègre pleinement ces absurdités qui deviennent importantes pour maintenir toute l'aura qui sort de cet ouvrage et vous englobe. L'auteur ose beaucoup de choses et crie de nombreuses vérités, certes c'est complètement fou, mais c'est aussi très intelligent. Loin d'une lecture utopique, il y a une part sombre, une certaine violence parfois même une crudité qui viennent se greffer à cette lecture fantasque et onirique.

« Elle est tellement belle dans ce petit corps rose avec ce coeur cabossé que je m'efforcerais de réparer sans jamais y parvenir ! »

La plume de l'auteur est aussi très belle, très joueuse, et certainement empreinte d'un message de positivité ; vivre sa vie comme on l'entend, penser à se construire, se plaire avant de plaire aux autres, ne pas sombrer dans un moule insipide et extrait de toute personnalité propre, etc. tout en instillant des paramètres immuables qui viennent entacher tout cela pour plus de réalisme : l'amour, la mort, les confrontations… Animé de chapitres courts aux titres évocateurs et perchés, on est juste alpagué dans les vives émotions de ce conte onirique, promesse d'une lecture décalée et désinvolte.

« Ses travers ne la rendaient que plus humaine. »

La galerie de protagonistes y est aussi pour beaucoup dans la qualité du récit, au côté de Librarius, il y a d'abord Suzanne, la femme magnifique dont il est fou amoureux, qui sous ses airs de saintes et de perfection cachent une colère et une violence très surprenantes, Tête de noeud, un gamin mourant mais plein de vie et Jolies Lèvres, une jeune femme sensuelle et maternelle, des peintures de personnages parfois empreintes de force et de gravité mais toujours traitée avec une certaine relativité. Des personnalités bien distinctes toutes un peu marquées que la vie semblent ne pas gâtées ou acceptées, tous embarqués vers un projet insensé, illusoire, mais peut-être pas tant que cela lorsque l'union fait la force.

« – Te foule pas, Tête de Noeud, prier sans avoir la foi, c'est comme essayer de se saouler au panaché ; ça donne juste envie de pisser. »

En bref, une lecture mouvementée, décalée, intense et émouvante mais aussi pleine de vérité sur la nature humaine, la société et ses faux-semblants, tout ce qui éteint à petit feu l'étincelle de vie délurée en nous. Jouissif !

Je remercie Babelio et son partenaire IsEdition pour cet envoi.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Service presse via SimPlement.pro.

Samuel Noel est un auteur amoureux de l'absurde et qui a trouvé dans l'écriture son exutoire.

« Les planches pourries » représentent bien son style : décalé, poétique et parfois un peu sombre. Tout commence avec Librarius, secrètement amoureux de Suzanne. Cette dernière se considère plus comme son amie et utilise ses poings dans des combats clandestins pour se défouler. le jeune homme, fantasque, artiste et incompris, se retrouve au hasard chez Tête de Noeud, atteint d'une maladie incurable, et sa soeur Jolies Lèvres, devenue vite responsable de l'adolescent. Chacun semble ne pas se sentir à sa place dans cette société et rêve d'aventure. Pour atteindre leur but, ce groupe hétéroclite va user de kidnapping, vol et violence.

L'intrigue est menée comme un conte et on se laisse facilement porter par les actions fantasques de l'aventure. Les rebondissements sont teintés de sincérité et d'empathie. Les personnages sont terriblement attachants, à tel point qu'on ne pourra pas retenir une petite larme de temps en temps. J'ai particulièrement apprécié la folie de Librarius qui préfère allier rêve et réalité que continuer dans des illusions inutiles. Il se laisse porter par les événements, sans stress et avec un soupçon d'héroïsme. Chaque protagoniste a son importance et apporte ses compétences dans cette équipe. L'histoire mélange humour, drame et courage avec brio et légèreté. le dénouement m'a laissé sur ma faim, j'aurais souhaité rester à leurs côté, continuer de rire et pleurer avec eux. Alors refermer ce livre a provoqué un manque affectif de ces personnages fictifs devenus amis.

J'ai pleuré, ri, aimé et … dévoré ce roman avec une véritable tendresse. L'auteur a eu cette faculté de me transporter entre les lignes, m'a lâché au milieu du groupe et m'a soufflé « Vis ! Apprécie ! ». Et c'est ce que j'ai fait. Chaque geste, chaque rebondissement, chaque émotion m'a transpercée avec une empathie exacerbée. C'est véritablement un très beau roman qui nous fait voyager parmi des êtres exceptionnels.
Lien : https://abaciaetacu.wordpres..
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Ce livre est un très bel ouvrage qui cherche à casser les codes de notre cher société. Les personnages sont des gens comme vous et moi. Eux aussi non pas une vie facile, la galère, la souffrance, ils connaissent. Cela leur apporte une belle touche de réalisme et aide le lecteur à s'identifier d'avantage à eux, mais aussi avec une grande facilité. 

Ce livre est écrit avec une grande sincérité et il décrit très bien notre société actuelle. SI tu ne rentre pas dans ses cases, tu es vu comme un rebut de celle-ci... Malheureusement beaucoup de personnes sont vus ainsi. Je ne suis pas friande d'humour noir mais j'avoue que ce livre m'a tout de même charmé. Il dénonce tellement de vérité qu'on est obligé d'apprécier notre lecture. 

La plume de l'auteur est franche, fluide et très agréable. Grâce à celle ci on rentre facilement dans l'ouvrage, je dirai même qu'elle nous oblige à aller jusqu'au bout pour pouvoir lâcher ce livre. J'ai vraiment passé un agréable moment, je ne m'attendais pas vraiment à ce genre d'histoire.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Un jour vient où l’on prend conscience de la connerie qu’est la vie, de la connerie qui anime les gens qui nous entourent, les gens normaux qui suivent comme un vulgaire troupeau de moutons les idiots qui jouent les bergers. On ouvre les yeux et on demande : « Pourquoi les gens tendent-ils tous au même but ? ».
C’est idiot, non ? Ne devrait-on pas plutôt chercher à se ressembler à soi-même au lieu de vouloir ressembler aux autres ?
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- T’es croyant, Librarius ?
- Pas le moins du monde, et toi ?
- Moi non plus. Mais je veux bien essayer de prier si ça peut nous aider.
- Te foule pas, Tête de Nœud, prier sans avoir la foi, c’est comme essayer de se saouler au panaché ; ça donne juste envie de pisser.
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Il continuait de se laisser surprendre par ses coups de colères impromptus qui venait parfois briser une sérénité dont il n’avait pas encore conscience tant on ne peut réfléchir à ce qui se passe au moment où ça arrive et ce qui se passera dans la minute suivante. Peut-être était-ce aussi pour ça qu’il aimait Suzanne, parce qu’elle était et le calme, et la tempête. Ses travers ne la rendaient que plus humaine ; du coup, il se sentait encore plus con.
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- (...) Toujours à exagérer les faits, celui-là... Voilà ce qui arrive à force de lire des romans d’aventures où des bandes-dessinées de super-héros.

- Des comics.

- Non, non, pas des comiques, des super-héros. Les super-héros n’ont rien de comique... Enfin, excepté leurs costumes.
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Après tout, elle aurait très bien pu correspondre à la description qu’il avait faite de Suzanne : elle aussi, elle était très belle, très intéressante, très intelligente, comme le sont beaucoup de femmes d’ailleurs, à y regarder de plus près. Pas toutes, bien sûr, n’exagérons rien !
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