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EAN : 9782378340247
288 pages
Stéphane Marsan (15/05/2019)
3.75/5   42 notes
Résumé :
« Elle sourit intérieurement en mettant la dernière main aux préparatifs du buffet. Un cadavre avait été découvert à Duneen. Ça n'aurait pas pu mieux tomber. Certes, elle avait été déçue en apprenant qu'il ne s'agissait pas d'un charnier, mais, en un sens, c'était presque mieux. Un mystère unique. Les gens viendraient de toute la paroisse. » Le sergent Collins, semi-obèse en passe de rater complètement sa vie, a été envoyé à Duneen, petite bourgade du fin fond de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Rien qu'une vie ?
Je l'aurais mis au pluriel, moi, parce que ce sont bien des vies dont il est question dans ce polar  de Graham Norton, dont j'ai aimé l'ambiance.
Cette petite communauté de Duneen (Comté de Cork,  Irlande).
Une petite ville sans histoire ou presque.
Tout le monde s'y connaît.
Oh, bien sûr il y a bien eu une petite bagarre entre filles il y a quelques... 25 ans, dont certains habitants se souviennent encore, mais pas de quoi fouetter un chat.
Il ne s'y passe tellement rien que le seul souci du policier local, c'est de se goinfrer.
Il est imposant le sergent Collins.
Mais ça ne l'empêche pas d'avoir un certain charme, il ne laisse pas certaines femmes indifférentes... ce qui peut étonner le lecteur d'ailleurs.
Bref, je ne vais pas vous faire les petits potins de Duneen, passons aux choses sérieuses.
Voilà qu'on découvre des ossements sur un chantier.
La vie de la petite cité va s'en trouver chamboulée et notre sergent va enfin pouvoir exercer ses talents d'enquêteur.
Et voici que l'auteur nous invite à découvrir les secrets et mensonges d'une poignée de protagonistes, nous laissant, au côté de ce bon flic, démêler ce qui semble une bien triste affaire.
De confidences en confidences, c'est le passé de chacun qui ressurgit, jusqu'aux révélations finales.
Un excellent roman que j'ai lu avec plaisir, même si j'avais résolu une partie de l'énigme un peu tôt à mon goût et si l'explication finale ne m'a pas bouleversé.





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Il y a quelques mois, j'ai lu et beaucoup aimé « Réservoir 13 » de Jon McGregor qui racontait le quotidien des habitants d'un petit village anglais, après qu'une adolescente ait disparu sans qu'on sache ce qui lui était arrivé. On suivait simplement les habitants dans leur vie faite de petites choses : aller faire les courses, surveiller la venue du facteur, préparer le repas, aller à l'école, se rendre au travail, boire un verre avec des amis, vérifier les portes avant d'aller se coucher...mais la disparition de la jeune fille planait au dessus de chacun et assombrissait le ciel de tous.

Ici, on retrouve la même ambiance, si ce n'est que le déclencheur est la découverte d'un squelette sur un chantier et que le roman se déroule en Irlande.
Il ne s'agit pourtant pas d'un roman policier, mais d'un roman à l'atmosphère lourde, car on sent que certains des habitants savent des choses, ils sont tous comme des morceaux de puzzle isolés qui n'attendent qu'à être rassemblés pour que le dessin apparaisse et que la vérité éclate.
J'ai été happée par l'écriture magnifique de ce roman, par sa poésie et ses touches d'humour.
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Traduit par Sarah Champion

Encore un auteur irlandais que je n'avais jamais lu. Mais bon, c'est son premier roman, paru au printemps dernier en France aux éditions Stéphane Marsan (en 2016 pour la Grande Bretagne).  Graham Norton est comédien et animateur TV. Parcours atypique donc.

Des ossements sont trouvés par des ouvriers sur le chantier de construction d'une nouvelle résidence dans le petit village de Duneen. Il ne se passe jamais rien là-bas, à part les commérages. Donc stupeurs, tremblements mais curiosité exacerbée. On prévient le représentant des forces de l'ordre locale, le sergent Patrick James Collins. Surnommé "PJ". Il prévient les pointures de Cork et voit débouler dans son village le commissaire Linus Dunne. A priori, ils ne sont pas faits pour s'entendre. du moins c'est tout de suite ce que pense PJ : "Ce type était un connard fini. Tout en lui respirait l'arrogance : ses cheveux gominés, son nez aquilin, long et fin, son costume et sa chemise fraîchement repassée. Qui portait des chaussettes assorties à sa cravate ?" Il faut dire que PJ a de quoi être complexé : il n'aime pas son surpoids, son obsession pour la bouffe que lui mijote Mme Meany. Pourtant il va devoir faire avec.

Les ossements font remonter à la surface une vieille histoire : celle de la disparition de Tommy Burke, un jeune homme volatilisé du jour au lendemain. Certains disent qu'il a pris le train pour Cork suite à une histoire de coeur brisé. Les restes ont été trouvés sur la ferme qui appartenait à sa famille, avant qu'il ne la reprenne au décès de ses parents.
Cette histoire, c'est pas de pot pour les frères Flynn qui avaient l'intention de construire le lotissement sur le terrain de l'ancienne ferme. Dans les années 90, ils avaient repris la petite société de construction de leur père et le boom économique du Tigre Celtique leur avait permis de se faire un petit magot. Mais le krach boursier est passé par là : à présent, leur seule fortune se résume à leur voiture et leur maison. Tout le monde les boude. Ce chantier devait être leur grand retour.

Et puis, il y a les soeurs Ross qui vivent toutes les trois dans leur domaine. Une scène mémorable a opposé par le passé Evelyne à Bird Riordan, une vraie bataille de chiffonnière qui se crêpent le chignon pour le même homme : Tommy Burke. Il faut dire que pour Bird, Tommy était l'occasion de sa vie...

Et puis, il y a Mme Meany, si discrète.

Graham Norton brosse un tableau mordant, drôle et tendre d'une petite communauté en émoi. Sa plume mordante ne rate pas une occasion de nous faire rire (en tout cas, moi il m'a fait rire). L'intrigue tient la route et les rebondissements font de ce livre un bon "page turner". L'auteur n'hésite pas à creuser le passé de ses personnages, qui nous surprennent.  Il y a deux bonnes femmes pas sympathiques dans cette histoire : Evelyn, la garce qui se prend un râteau et sa soeur complétement fêlée. Je me suis davantage attachée à Mme Meany (la femme de l'ombre va vous surprendre !) et à Bird. J'ai adoré PJ, avec ses réflexions à l'emporte pièce mais plus perspicace qu'il n'y paraît. Même Linus devient intéressant. Ah, puis il y a une idylle entre PJ et un témoin de l'enquête (je ne vous dis pas laquelle) le met dans un situation délicate. Surtout quand cette femme est mariée. Double galère.

"Tel un caméléon obèse en uniforme de policier, son visage tout entier prit la même teinte que l'empreinte rouge du baiser qui se détachait sur sa joue."

La fin laisse présager la suite des aventures des deux compères. J'espère. C'est peut-être une une lubie de ma part !

On passe un bon moment avec ce roman sans prétentions, mais au charme fou .
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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J'étais curieuse de découvrir ce roman, le premier écrit par Graham Norton, l'animateur irlandais vedette de la BBC – paru aux éditions Stéphane Marsan en mai dernier.

Rien qu'une vie est la chronique d'un village irlandais, avec en toile de fond une enquête policière. Un cadavre est découvert sur la commune de Duneen, dans une haie, pendant des travaux de construction. Tout le village s'en trouve bouleversé et PJ Collins, le policier local – au surpoids materné par Mrs Meany sa gouvernante -, doit faire équipe avec l'exaspérant enquêteur de Dublin Linus Dunne.

« Elle sourit intérieurement en mettant la dernière main aux préparatifs du buffet. Un cadavre avait été découvert à Duneen. Ça n'aurait pas pu mieux tomber. Certes, elle avait été déçue en apprenant qu'il ne s'agissait pas d'un charnier, mais, en un sens, c'était presque mieux. Un mystère unique. Les gens viendraient de toute la paroisse. »

Graham Norton brosse une galerie de personnages vraiment réussie : les trois filles Ross d'Ard Carraig, la grande maison, Mme O'Driscoll et sa boutique qui fait café, épicerie, tabac et bureau de poste, les Burke, dont le patriarche Big Tom a pris une seule bonne décision dans sa vie, celle de mourir, Brid Riordan, pas très heureuse en ménage et qui boit un peu trop… Avec ce cadavre, des secrets enfouis vont se trouver exhumés des brumes du passé.

L'histoire est classique mais Rien qu'une vie possède une beauté simple et un charme uniques. Des personnages ébréchés par la vie se révèlent, sous la plume habile de Graham Norton, touchants et profondément vivants. C'est un roman attachant au ton vif et drôle, qui n'en fait jamais trop. Je l'ai trouvé particulièrement agréable à lire. Un très bon roman irlandais !

(… Et j'espère une suite ! L'un des personnages – je ne vous dis pas lequel pour ne pas déflorer certaines parties de l'intrigue – a un fort potentiel. Si Graham Norton écrit un autre roman, je le lirai !)
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Le village de Duneen en Irlande ressemble un peu à Wisteria Lane mais sans les Desperate housewives. C'est une bourgade où le temps n'a eu aucune emprise mais qui fourmille de secrets, où l'on croise: Susan, les frères Flynn promoteurs immobilier, Brid Riordan si mal-aimée qui boit en douce. Et les soeurs Ross qui habitent toujours la maison familiale malgré le drame qui l'y rattache: Abigail la pragmatique, Florence l'institutrice effacée, et la benjamine Evelyn si fragile, fée de leur logis. La découverte d'un cadavre dans les fondations d'un chantier, fait resurgir le secret, et les mystères de ce village. Tommy Burk est sur toutes les lèvres, plus qu'un murmure, est-ce le cadavre qui a été déterré? Lui l'amoureux d'Evelyn mais aussi de sa fiancée Brid au physique ingrat… Lui qui s'est évaporé sans laisser d'adresse il y a dix-sept- ans….Il plane une atmosphère mystérieuse et sibylline sur ce village qui procure un plaisir hypnotique à lire les 284 pages de ce roman. Les villages sont la place publique des rumeurs, où tout le monde épie l'autre. le sergent Collins, PJ qui mène l'enquête est hyper touchant tout en délicatesse, sous la plume galvanisante de Graham Norton: Semi-obèse, sa sensibilité exponentielle en écho à son manque d'amour, à 52 ans réfugié derrière ses kilos, il vit seul dans ce village, un exilé de sa vie. Il se sent comme un éléphant dans une vaissellerie, jamais à sa place et moi il m'a follement touché et rappelé quelqu'un. Sa gouvernante Madame Meany le materne et lui prépare des repas copieux. Dans un va-et-vient entre les protagonistes, leurs souvenirs mélancoliques où chaque chapitre s'arrête au moment crucial où la lumière s'allume et qu'on se rapproche doucement du dénouement. L'auteur réussit avec talent à nous aimanter. Fresque d'une grande mansuétude avec des pigments de tendresse, et d'amertume Graham Norton peint le portrait d'une galerie de personnages attachants délavée à l'eau dillué du temps qui passe et des regrets qui le réveillent. On a qu'une seule vie.... Rien qu'une vie en librairie aujourd'hui, que j'ai eu le privilège de lire en avant première . Merci infiniment aux éditions Stéphane Marsan. Un beau coup de coeur !!!
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tous les habitants de Duneen s’accordaient à dire que si le sergent Collins parvenait à arrêter un criminel, ce ne serait sûrement pas en lui courant après. Les gens l’appréciaient assez pour ne pas l’insulter, mais le village était inquiet à l’idée que sa sécurité dépende d’un homme que remonter l’allée de l’église pour aller communier suffisait à mettre en nage.
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Elle sourit intérieurement en mettant la dernière main aux préparatifs du buffet. Un cadavre avait été découvert à Duneen. Ça n’aurait pas pu mieux tomber. Certes, elle avait été déçue en apprenant qu’il ne s’agissait pas d’un charnier, mais, en un sens, c’était presque mieux. Un mystère unique. Les gens viendraient de toute la paroisse.
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— Je suis désolé, madame Meany, je dois vraiment retourner sur le chantier. Ils vont envoyer des policiers pour sécuriser les lieux.
La gouvernante fit encore le geste de resserrer son invisible gilet.
— À la ferme des Burke ? C’est là que vous avez trouvé le corps ?
— Oui, acquiesça PJ en remettant sa veste.
— De qui s’agit-il ?
— On n’a trouvé que des ossements, il est encore trop tôt pour le dire.
La vieille dame s’appuya sur la table et goba l’air tel un poisson rouge aux cheveux grisonnants. Sa voix n’était plus qu’un murmure.
— Par tous les saints… Serait-ce Tommy Burke ?
Le sergent recula d’un pas.
— L’ancien propriétaire de la ferme ? Il n’est pas mort.
— Ah non ?
Elle écarquilla les yeux, comme si elle tentait d’envoyer un message télépathique à PJ.
— Il s’est juste enfui, non ? Une histoire sentimentale qui a mal tourné, il me semble ?
— C’est ce que tout le monde pensait, mais personne dans le village n’a plus jamais entendu parler de lui ou ne l’a revu. Ça doit faire dix-sept… non, plus
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Evelyn était « connue » dans le village et les communes avoisinantes. Pas vraiment célèbre, mais tout le monde savait qui elle était ou ne manquait pas de l’apprendre rapidement. C’était l’une des filles Ross, d’Ard Carraig. Elles étaient trois : Abigail, Florence et Evelyn, la cadette. Toutes célibataires, elles vivaient ensemble dans la grande maison familiale en pierre, à moins de deux kilomètres du village.

Leurs parents avaient autrefois été les plus riches habitants du coin, à la tête d’une ferme prospère et de quelques obscurs placements. Robert Ross avait fourni le terrain, tandis que sa femme Rosemary, fille unique d’un banquier de Cork, détenait les actions. Tout le monde s’était demandé comme la petite citadine s’en sortirait à la ferme, mais, contre toute attente, elle s’y était épanouie. Bientôt, presque tous les comités et conseils de la région avaient pu se vanter de compter Rosemary Ross parmi leurs membres.
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Devant le magasin des O’Driscoll, qui faisait également office de bureau de poste et de café, la voiture de police, alourdie par son occupant, semblait stationner depuis quelque temps déjà. Sur le siège conducteur, le ventre écrasé contre le volant, le sergent Patrick James Collins attendait. C’est sa mère qui avait choisi ses prénoms, en hommage à son grand-père maternel Patrick, décédé tout juste six semaines avant sa naissance, et à James Garner, l’acteur de The Rockford Files dont elle était une grande admiratrice. De son père, le sergent n’avait hérité que le nom. Ces choix attentifs semblaient aujourd’hui bien dérisoires, car tout le monde l’appelait tout simplement PJ.
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