Louis Nucera quitte Montmartre où il habite et revient à Nice où il est né. Il passe quelques jours chez la grand-mère de sa femme, à se souvenir, à l'écouter se souvenir, à marcher dans les rues.
Et voici que dès les premières lignes qui lui sont consacrées la grand-mère est inoubliable, voici que le passé de l'auteur s'élargit aux dimensions de toute une ville et de tout un peuple. Ville et peuple également méconnus. Petit peuple comme on disait autrefois.<... >Voir plus
Qu'il raconte son histoire, comme ici son enfance, ou l'histoire des autres comme dans « Mes ports d'attache », Louis Nucera reste pour moi l'écrivain de l'immigration italienne…et du vélo. Un e passion pour le vélo qui lui coûtera la vie, fauché sur la route par un chauffard…
Publié en 1979, « Avenue des Diables-bleus » raconte l'enfance de l'auteur, à Nice.
Mais au delà de cet aspect autobiographique se niche une touchante évocation de la relation mère-fils sur fond de nostalgie ; et de mélancolie face à la perte de ceux qu'on a aimés et qui nous ont aimés.
Et puis il y a la ville (mère) de Nice et sa célèbre Avenue des Diables-Bleus ; comme un personnage à part entière.
un livre de souvenirs très touchant, prenant, où l'on est baladé entre les souvenirs de l'auteur et ceux de la grand-mère de son épouse, dans un Nice d'autrefois et d'aujourd'hui.
bien des considérations m'ont touchée.
une réflexion sur le sentiment d'appartenance à un pays, qui ne s'oppose pas à celui d'un autre pays.
pour Joseph Kessel, ce livre dit "la gloire lumineuse des humbles", la grand-mère en est l'illustration parfaite.
Rien de précis ne me revient, mais cette pensée lancinante : comment repartir chaque jour vers ce monde d'ennui alors qu'on aspire à autre chose, comment accepter de faire les mêmes gestes, de se frotter à la même médiocrité, aux mêmes ambitions saugrenues, comment bâtir des projets qui sont là comme des récréations et qui, abandonnés par la force des choses, rendent les jours qui suivent encore plus moroses. La vérité apparaît, froide et cruelle : on ne s'en sortira pas. Je ne doutais pas encore de presque tout et déjà tout me semblait insurmontable.
Pourquoi avoir agité tout ce passé, près de cinquante ans pour pas grand-chose? Est-il bon de tripoter des reliques, la broderie des années, ride après ride? J'ai mis le temps de mon côté. Ca m'a fait plaisir de cajoler ces bouts d'histoires. J'aurais pu en raconter beaucoup d'autres.
En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.