De l'avis général,
Jean d'Ormesson n'est jamais aussi bon que lorsqu'il parle de lui-même.
Voilà un petit recueil de conversations avec
Emmanuel Berl qui semble prouver que
Jean d'Ormesson sait aussi faire parler les personnes qui ont des choses à dire.
Emmanuel Berl, que je découvre ici, fait bien partie de ces gens dont la vie inspire le respect et qui ont bien des choses à dire : Juif laïque, combattant dans les tranchées de 14/18, il rédigera les premières prises de parole du Maréchal Pétain ; contemporain de Maurras, en politique, il fréquentera tout le gotha de la littérature.
Proust qui lui enverra ses pantoufles à la figure ;
Cocteau, son voisin de palier ; Breton et
Aragon, qui ne réussirent pas à le capturer dans le surréalisme ; Péguy,
Gide, Claudel, Valéry… autant de fréquentations non sans intérêt.
Il faut la malice d'un
Jean d'Ormesson pour amener un pareil homme à la confidence ; la malice et l'érudition. On ne prétend pas amener un homme comme
Emmanuel Berl dans ses retranchements, lui qui fréquenta
Drieu La Rochelle, Pétain,
Malraux et d'autres sans renier sa religion. Un homme complexe qui ne s'embarrassa pas d'idéologies ni de religion pour mener sa vie comme il la voyait…
Un homme étonnant cet
Emmanuel Berl qui fréquenta les écrivains le plus important du début du XX ème siècle et qui épousa, e 1937 Mireille du « Petit conservatoire de la chanson ». Complexe, définitivement complexe…