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EAN : 9782818058916
288 pages
P.O.L. (05/10/2023)
3.64/5   11 notes
Résumé :
- Alors, toujours aussi gros ?
- Et toi, toujours aussi con ?
C'est comme ça que j'ai compris qu'ils étaient copains. Le gros, derrière son comptoir, c'était le patron du bistrot-guinguette "Chez Victor" situé derrière la place des Fêtes au fond de l'impasse Compans. Le con était accoudé au zinc en attendant d'être servi. Plus tard, bien plus tard, je suis retourné voir le bistrot "Chez Victor", je ne l'ai pas retrouvé. Tout le quartier avait été dét... >Voir plus
Que lire après Il y a quand même dans la rue des gens qui passentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Êtes-vous certain d'avoir saisi l'image ? En avez-vous déchiffré le mystère ? Aux ignorant qui reprochaient à van Gogh d'avoir bâclé son tableau, de l'avoir « vite fait », le peintre suggéra à son frère : « tu pourras y répondre qu'eux ont trop vite vu ».
La photo d'un personnage n'est-elle pas, avant tout « l'expression d'une absence » ? Différente de la peinture, la photographie se nourrit de son personnage : « Les gens sont pour quelque chose dans les photographies qu'on prend d'eux, ce n'est tout de même pas de la gouache qu'on ramasse sur une palette pour l'étaler sur la toile. », disait Guy le Querrec.
Tout en s'adressant à son ami Pierre Dumayet, Robert Bober recolle les morceaux de son histoire personnelle. Sa vie défile tel un album de photos et il s'étonne, avec nous, de toutes ces occurrences, de ces rencontres inattendues, de ces évènements qui lui semblaient fortuits mais qui soudain, à la lumière du vécu, prennent un nouveau sens. C'est comme si les moments déterminants de son existence s'interpelaient, dialoguaient par le truchement de messagers choisis. Tout s'explique : « le hasard est grand, mais il faut toujours se demander, face à n'importe quelle situation, comment essayer de l'inviter ».
Robert Bober déambule dans ses souvenirs, lumineux ou douloureux. Une balade entre l'intime et l'universel, dont certains passages m'ont marquée : l'inhumanité du fonctionnaire (p41), la trace de l'incomplétude (p52), le talent de Bergman expliqué (p67), l'implacable indifférence du passant (p95) ou ce jeune peintre, Julien, égayant les murs d'une école ukrainienne (p101-121) avant l'invasion russe.
Un livre inclassable porté par la nostalgie de son auteur : « j'adore le passé, c'est tellement plus reposant que le présent et tellement plus sûr que l'avenir ».
Bilan : 🌹
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J'ai un peu perdu de vue Robert Bober depuis son premier roman , écrit à 60 ans dans les années 90: « Quoi de neuf sur la guerre ». J'en ai gardé le tableau d'un après guerre pudique marqué par les traumatismes toujours présents, évoqués avec la douceur des larmes silencieuses.
Il a écrit de nombreux romans depuis, avec le dernier « Il y a quand même dans la rue des gens qui passent », Il nous propose une déambulation au fil de ses pensées, dans un dialogue avec Pierre Dumayet qu'il fait partager aux lecteurs. Je me suis sentie bien immédiatement, dans les mots de l'auteur, un peu au coin du feu, dans une complicité chaleureuse, pour une promenade le nez au vent, sans vraiment le récit précis de quelque évènement , mais la logique aléatoire de la mémoire sensible, celle des lectures qui font écho aux souvenirs, dans un entrelacs d'images qui s'interpellent et se chevauchent:
« Aussi comme le précédent livre, ce livre va sans doute ne ressembler à rien qu'à son propre désordre ».
J'ai aimé ce faux désordre, Robert Bober y construit un long panoramique où prennent place les temps forts de sa vie, les traits d'union nombreux, qui créent du lien et parmi eux, le poids des livres, auxquels l'évocation de l'émission de Pierre Dumayet vient donner du sens: « Lire c'est vivre ». La force du récit de Robert Bober est telle, que j'ai repris la lecture de quelques livres qu'il cite tout particulièrement: « W ou le souvenir d'enfance » de Georges Perec, « Le dernier des justes » d'André Schwartz Bart, notamment. Il y en a beaucoup d'autres…
Ce livre n'est pas un roman, toutefois il fait entrer le lecteur dans un univers de pensée, il procède un peu comme les poupées gigognes, tout s'emboite à l'infini, tout est lié.
On sort de la lecture avec le sentiment d'avoir cheminé avec l'auteur, dans le partage d'une communauté d'idées et de valeurs.
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Quelle douceur toujours dans les mots de Robert Bober ! L'émotion n'est jamais loin surtout quand les passages touchent à l'enfance, aux vies meurtries, aux absents. J'aime les détours pris, les évocations littéraires, et qui donnent toujours envie d'être suivis. On connaît bien le lien, et on pense sans surprise, beaucoup, à Perec.
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Je ne sais plus comment j'ai rencontré Robert Bober, en littérature. Mais comme le dit l'auteur, les rencontre ne sont pas anodines et il faut savoir les apprécier. Après la découverte de "Par instants, la vie n'est pas sûre" qui m'avait enthousiasmé, je n'ai pas pu résister à cette suite de conversations avec Pierre Dumayet.
Le commencement de cet ouvrage m'a un peu plus surpris et déstabilisé, dans le début. J'ai mis un peu de temps avant de m'emparer du livre et de l'apprécier. Mais ensuite tout à pris forme et j'ai retrouvé le même plaisir dans ses échanges avec un être cher et absent. Tous ces souvenirs enrichis de nombreuses rencontres, de références littéraires et cinématographiques, nous plongent dans une nostalgie heureuse.
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critiques presse (2)
LeMonde
18 décembre 2023
Tout le mouvement du livre est, ainsi, celui du rapprochement : commencé dans le contexte de la « distanciation sociale » obligatoire, il s’achève sur une scène fictive étonnante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
21 novembre 2023
À mesure que le temps s’amenuise, Robert Bober se souvient, offrant une flânerie fascinante.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’est pourquoi aussi je reprends la plume et le crayon que
j’avais laissés à l’abandon. Même si je crains d’être comme cette
ruelle dont se souvenait Aragon et dont il disait qu’elle avait
oublié d’aller quelque part. Aussi, comme le précédent, ce livre
va sans doute ne ressembler à rien qu’à son propre désordre.
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J'appelle des visages, des souvenirs, et ce ne sont pas toujours ceux que j'appelle qui se présentent.
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"...On n'écrit pas pour soi, on n'écrit pas pour les autres, on écrit aux autres, bien que qu'on ne sache pas exactement à qui..."
Pierre Reverdy

Page 244
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Finalement, c'est ça aussi une bibliothèque : un endroit devant lequel on marque des temps d'arrêt.

Page 126
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Videos de Robert Bober (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Bober
Robert Bober lit (les trois dernières pages de) "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" - éditions P.O.L -
Robert Bober lit les trois dernières pages de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 10 janvier 2024
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