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EAN : 9782234078925
288 pages
Stock (09/03/2016)
3.17/5   132 notes
Résumé :

« Un jour, je me suis remarié.
Le lendemain, mon père quittait son domicile. Entre les deux événements, personne dans la famille n’a fait le lien.
Et pourtant, mon frère est psychiatre.
J’avais ma petite idée mais j’ai préféré la garder pour moi.

Mon père, je le connaissais mieux que personne. Pour une raison toute simple : nous avions divorcé ensemble. Lui de ma mère, moi de ma première femme.Lui le lundi, moi le mercre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,17

sur 132 notes
Encore un écrivain qui se raconte.

Celui-là vient d'être quitté par sa deuxième femme et s'interroge sur qui est fautif. Puis comme il mêle son père à l'affaire – qui par deux fois a divorcé aussi – il se demande si c'est une malédiction ou une sorte de tare familiale, comme un gros nez ou des oreilles décollées (ça c'est moi qui le dit).

Une affaire presque réglée par son auteur qui, après moult détours, finit par comprendre que qui embrasse trop mal étreint. Entre temps, on se sera promené sur l'île de Bréhat, à Versailles et Paris, on aura écouté philosopher sur le mariage, sur la famille, sur le rapport aux femmes de deux séducteurs – le père et le fils, l'un beau, l'autre pas.

Pas désagréable certes, utile, ça c'est une autre histoire. Moi je vois dans ce roman un genre de mal français, affectant Erik Orsenna et nombre de ses confrères écrivains hexagonaux, qui est celui d'exercer l'art narcissique et vain, quand l'inspiration est en berne, d'écrire sur soi.
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Une lecture émouvante... L'amour, la complicité précieuse entre un père et un fils... et la passion absolue pour les deux, de "raconter des histoires"... dans tous les sens du terme, du positif au plus ambigu;dans la vie de tous les jours....et bien sûr , le noble et prestigieux rôle de l'Ecrivain...

Après avoir prêté à un proche les deux livres sur le Mali d'Erik Orsenna,"Madame Bâ" et "Mali ô Mali" (que j'ai lus tout récemment avec enthousiasme),ce proche m'a fait la gentille surprise de m'offrir son dernier "roman", à forte résonance autobiographique, "L'Origine de nos amours"...

Un livre tour à tour, léger ,drôle, émouvant, profond sur les liens très forts entre Erik et son père. Il est également question de l'écriture, de son parcours d'écrivain, des histoires de famille, de ses parents, des origines cubaines des ancêtres, du choix de son "nom de littérature" [lié à Julien Gracq], et au centre de cette mosaïque personnelle et littéraire, le grand sujet de discussion entre le père et le fils : l'origine de nos amours ?!, Pourquoi cette malchance réciproque des amours ratés, manqués, mis en échec;
que cela soit pour le père comme pour le fils, ce qui enclenche le récit familial du père sur les ancêtres pour expliquer comme une sorte de fatalité, de "malédiction familiale"...qui pèse sur eux, et leurs relations aux femmes ...
Hormis l'origine de nos amours, il y a les mots, la littérature, le plaisir quasi maladif de raconter des histoires, encore et encore...Erik Orsenna narre parallèlement ses rencontres amicales, littéraires et son affection et admiration pour Julien Gracq...

Un "roman personnel", attachant, pétri de gaieté, de facéties, mais aussi de nostalgie, d'émotions d'enfance, de jeunesse, d'attachement filial exceptionnel... Sans omettre l'art de raconter des histoires, mensonges, vérités mêlées, incontournables !!

"-Pour un romancier, le mensonge est une obligation, non ? Ce serait la vérité la faute professionnelle. "(p. 212)

Je reste fascinée par la multiplicité des univers, des atmosphères que l'écrivain parvient à transcrire, faire partager à ses lecteurs !!!

Un vrai joli livre qui emporte, bouleverse, chavire, fait sourire !!

"Pourquoi ce père avait-il tellement besoin d'histoires ? Tellement besoin de les entendre ? Tellement besoin de les raconter ?
D'ordinaire, les hommes sont plutôt taiseux. Ils croient, les imbéciles, qu'ils n'ont pas de temps à perdre avec les "il était une fois". Et que dire, c'est s'épancher, et que les mots personnels sont comme les larmes: juste bonnes pour les femmes.
Pourquoi chez lui, cette passion du récit ?
L'héritage familial avait sa part. Lorsqu'on descend, comme vous savez, de tellement d'ancêtres latino-américains, on porte dans ses gènes le chromosome du narratif". (p. 238)
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Érik Orsenna, membre De l'Académie Française depuis 1998, nous offre là un livre très personnel. Un dialogue pudique entre lui et son père.
L'histoire commence par des divorces. Érik Orsenna et son père divorcent la même semaine de l'été 1975, les deux hommes se réfugient en Bretagne sur l'île de Bréhat. Ils se rapprochent alors et commencent un dialogue très intime sur les femmes, sur l'amour mais surtout sur leur incapacité à garder celles qu'ils aiment. Coïncidence, malédiction ou héritage génétique ? Pour comprendre leurs échecs, Érik et son père vont se pencher sur l'histoire familiale, de Cuba à l'île de Bréhat.
« L'origine de nos amours » est avant tout un hommage à son père, aujourd'hui disparu, "Un écrivain, c'est celui qui prête sa voix à ceux qui ne l'ont pas ou plus. Les plus abandonnés sont les morts, ils ont besoin de nous ».
Ce roman n'est pas « le » chef-d'oeuvre de l'auteur. C'est un joli roman, simple où Érik Orsenna navigue entre réalité et fiction, «enjoliver la vie, s'est s'enjoliver soi-même ». On attend le prochain avec un livre consacré à sa mère.
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Une histoire fluide et douce, comme Erik Orsenna sait les raconter, qui nous emmène dans l'intimité de deux hommes, le père et le fils, qui cherchent à répondre à une question : pourquoi leurs amours sont-elles toujours vouées à l'échec.
L'auteur fait ici un bel hommage à son père en revenant sur ses racines peuplées notamment d'ancêtres qui vécurent à Cuba.
Au-delà de l'hommage à son père, Orsenna nous livre ici sa conception de l'amour et du couple sans vraiment répondre à la question originelle.
Un moment agréable.
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Imaginez vous à la terrasse d'un restaurant, observant un couple détonnant : Erik Orsenna et son papa, sosie de Clark Gable...
Ne soyez pas hypocrite, vous tendez l'oreille pour savoir ce qui les emporte dans ces discussions enflammées, tendres et drôles. Oui vous les voyez s'agiter car aucun des deux ne veut céder...

Vous avez saisi, ils s'engagent dans l'affaire de leur vie :l'origine de leurs amours, car sur eux et eux seuls dans famille, pèse un fardeau : le gène des amours impossibles.

Erik Orsenna est un conteur c'est indéniable et dans ce livre il se livre avec tout l'amour qu'il a pour son papa.

De l'opportunité d'un divorce quasi simultané, va naître une complicité qui prend son temps, qui se joue du quotidien et de la vérité pour s'approcher, s'apprivoiser entre père et fils.
Leur caractère mutuel va donner en offrande de beaux moments de tendresse, de drôlerie et de faconde que seuls ceux qui sont toujours capables de s'émerveiller, de rire comme des enfants peuvent vivre.

C'est surement le livre le plus personnel de l'auteur et indubitablement le plus doux.

Si comme l'auteur le dit un écrivain est une catastrophe pour sa famille, car il se nourrit de tout sans vergogne, c'est aussi cette faculté de redonner la vie.

Je vais ouvrir mon panier (celui de la mémoire) pour un examen de bonheur et garder précieusement le tendre sourire que j'ai en refermant ce livre.
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critiques presse (2)
LesEchos
04 avril 2016
Avec sa malice habituelle, Erik Orsenna tisse un récit qui cavale, pétarade, ébouriffe.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
11 mars 2016
Un récit rocambolesque et un éloge de la fiction.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Cela dit, je vérifiais, une fois de plus , le cauchemar de vivre dans une famille dotée d'un écrivain: ce genre de prédateur se nourrit de tout, et surtout de glauque, de l'inavouable, il recycle, à sa guise, il empire ou enjolive car c'est lui qui raconte. Il faudrait bien que je finisse un jour par accepter cette désagréable évidence: je n'avais jamais eu et jamais je n'aurai le monopole de l'amour de mon père. (p. 251)
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- Le gène des amours impossibles, il existe ?
(...)
-S'il vous plaît, Françoise, encore une minute. J'ai appris que pour déclencher une maladie, il faut le plus souvent que se combinent plusieurs gènes. Pour notre cas, ce serait le gène de la passion des voyages allié au gène de la curiosité allié au gène de la timidité surmonté par le gène du culot...
-Arrêtez, s'il vous plaît, arrêtez. Je croirais entendre votre père. Encore plus obstiné donc encore plus fou. (p. 248)
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Mon père est un héros.
Personne ne m’arrachera du cœur cette conviction. D’accord, il ne fut pas résistant. D’accord, il ne fit sauter aucun train. D’accord, il s’est engagé un peu tard, alors que le Second Conflit Mondial venait de finir. Mais il avait signé le formulaire avant Hiroshima, avant Nagasaki. Qui pouvait prévoir le double champignon atomique ?
Il a donc failli devenir un soldat de grande valeur. Première preuve de sa nature de héros.
Passons à sa seconde gloire.
Soyons francs : il n’a pas évité seul la conflagration qui faillit plus tard éclater entre les États-Unis et la Russie soviétique, entre le « Monde libre » comme on disait encore et les « lendemains qui chantent », comme on n’osait déjà plus dire. Mais un jeune homme qui, en 1949, décide de reprendre une petite usine d’aimants, cet homme-là est, à l’évidence, un militant de la paix, un apôtre du Rapprochement général, un ennemi convaincu de la Guerre à toutes les températures, chaude ou froide.
Les aimants produits par cette minuscule usine servaient à fabriquer des jouets. Je vais vous expliquer. Soit une figurine de skieur. Vous lui collez sous les chaussures un morceau de métal. Vous le placez sur une étendue blanche parsemée de portes de slalom. Sous la piste se trouve l’aimant. Il vous suffit de le bouger pour entraîner le skieur. De même avec des modèles réduits de voitures ou de motos.
Mon père aurait-il consacré toutes ses forces aux aimants s’ils n’avaient contribué à égayer la jeunesse tout en lui apprenant que le mouvement, c’est la vie ?
Militaire, pacifiste, pédagogue, je vous avais prévenu : mon père fut un héros. (p. 25)
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Julien Gracq avait raison: je pensais à cette étrange agitation de l'âme dont nous faisons si grand cas et ce que nous avons appelée -les sentiments-. Je pensais à nos sentiments à nous, humains. Pourquoi ne seraient-ils pas gouvernés par les mêmes mouvements que ceux de notre planète ? Pourquoi la géologie ne dicterait-elle pas sa loi à la psychologie ? Les femmes que j'avais aimées jusqu'à présent s'étaient éloignées peu à peu. Nous avions dérivé, comme les continents, comme l'Amérique s'éloigne de l'Afrique. (p. 188)
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Les portes ont des complicités particulières avec les écrivains. Elles savent quand nous voulons du calme. Elles résistent à l'intrusion , elles égarent les clefs, elles se bloquent. Et lorsqu'elles sont bien forcées de céder à la poussée de l'importun, elles grincent. Au moins pour avertir. (p.14)
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• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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