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EAN : 9782072791826
208 pages
Gallimard (17/05/2018)
3.04/5   56 notes
Résumé :
Erik Ketezer est vétérinaire en Normandie, mais il a passé sa jeunesse à Courvilliers, un ancien fief communiste de la périphérie parisienne. De retour dans sa cité natale pour enquêter sur le décès du frère d’une de ses amies, il découvre l’état de déliquescence de la ville. L’économie est dominée par le trafic de drogue, qui s’organise au sein même de l’équipe municipale : on a découvert des centaines de kilos de cannabis dans le centre technique de la mairie, dir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Cher Didier, cela faisait bien 4 ans que j'attendais un nouveau roman signé de votre main : un de ces romans noirs comme vous savez si bien les faire et dont je suis friant.
Alors la sortie d'Artana Artana ! m'a forcément mis l'eau à la bouche.
Comme souvent chez vous, la banlieue tient un rôle centrale.
Une banlieue bien loin de celle de votre jeunesse et dont on sent au fil des pages combien vous souffrez de ce qu'elle est devenue.
J'ai beaucoup apprécié la première partie de ce livre,
Comme toujours partant d'une intrigue solide: suite au meurtre d'un de ses amis, Erick désireux de connaitre la vérité se lance dans l'enquête. Au travers de ce personnage, vous dénoncez encore et encore les thèmes qui vous sont chers, la dérive des banlieues, le clientélisme....

Érick m'a beaucoup touché dans cette quête de la vérité.

Par contre, je n'ai pas compris la fin. Alors que l'histoire était prometteuse, tout se solutionne en moins de dix pages, avec une fin sans relief, j'oserais dire indigne de vous.

Que dire de plus, ce n'est pas un mauvais livre, loin s'en faut.
Ma chronique reflète davantage l'état d'esprit d'un admirateur, un peu déçu mais qui n'en reste pas moins un de vos plus fidèle lecteur.
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Un vétérinaire normand est appelé par la famille de son ex-femme pour les aider suite à l'assassinat de son frère (en Thaïlande). Pour mieux comprendre ce qui s'est passé, il retourne dans son ancienne ville, Courvilliers (qui est en fait une ville communiste de la banlieue parisienne). Là il renoue avec ses anciens contacts et se rend compte que la Mairie est noyautée par des lobbyistes de toutes sortes, et gangrenée par les pots-de-vin et par les trafics en tous genres dans la ville.


J'ai lu beaucoup de romans de Daeninckx, des très bons et des moyens. Celui-ci est très décevant et décousu. C'est visiblement un roman à clé sur des pratiques politiques dans certaines villes de banlieue. J'ai trouvé le tout assez caricatural et l'intrigue bien mince. Mais je reste fidèle à Daeninckx qui nous a donné les très bons « Meurtres pour mémoire » et « La mort n'oublie personne », et des « Poulpe » jubilatoires !
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Je m'attendais à trouver un polar. En réalité, l'intrigue n'est qu'un fond, un clair obscur qui met en évidence des aspects troublants de la société en milieu périurbain. Les détails sont souvent outrés comme taillés au couteau dans la peinture. Il y a beaucoup de désillusions et d'amertume dissimulées derrière un étonnement de façade chez le personnage principal et, dans tout ce gris, jaillit parfois un point lumineux, comme un sourire d'enfant trop rare. Didier Daeninckx souffre clairement de voir sombrer cette banlieue qu'il aime tant, il ne fait pas que régler des comptes avec ceux qui à ses yeux ont trahis l'espoir mis en eux. Il y dénonce pêle-mêle les pires maux dont souffre ces lieux : trafics en tout genre, pression, clientélisme, radicalisation, viol, pédophilie, misère pensée comme une institution, impuissance.... Pour tenter de prendre du recul, il situe son narrateur habitant loin de cette ville qu'il a connue et se trouve contraint d'y revenir quelques jours après des années d'absence. Ne cherchez pas Courvilliers sur la carte, c'est une ville imaginaire. Je ne dirai rien de plus sur l'intrigue. Natif du coin que j'ai quitté il y a 50 ans, je n'y suis plus retourné depuis 20 ans, les lieux de ma petite enfance avaient déjà disparu, les vergers transformés en cité ou en cimetière (les Joncherolles par exemple) impersonnelles et impénétrable, les francs moisins bétonnés... C'est sans doute plus facile pour moi de comprendre le point de vue de l'auteur. Il n'empêche, c'est à lire d'urgence, c'est un témoignage capital. Tout ça finira par ne plus exister, soit par explosion soit par satellisation.
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Le livre part comme un polar : un vétérinaire mène l'enquête sur la mort d'un ami assassiné en Thaïlande. L'enquête le mène très vite dans sa ville de banlieue parisienne, Courvilliers. Voilà qui ressemble curieusement à Aubervilliers, tant en ce qui concerne la consonance du nom que la description qui en est faite. Le livre change alors de nature et prend la forme d'un roman à clefs pour initiés (ce qui est très énervant pour les non-initiés!) cédant le pas à une enquête politique et sociologique. Sont passés au crible des moeurs politiques municipales bien particulières, dont la corruption, le clientélisme puis les conditions de vie bien connues de nos banlieues, l'incivilité, la pauvreté, les trafics divers, l'effondrement des services publics, etc...
Le côté polar du livre est bien léger et peu prenant. L'aspect documentaire n'apporte rien de nouveau. C'est un peu un livre pour rien.
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Une fiction qui ressemble étrangement à la réalité. L'auteur prend le prétexte d'une enquête policière pour régler son compte à la façon dont certaines banlieues de Seine Saint Denis sont dirigées de manière mafieuse pour drainer les voix électorales en s'accordant avec les caïds des quartiers et en profitant des trafics pour acheter la paix sociale. J'ai lu cet été des enquêtes de grands magazines sur ces questions et je pense que cette analyse est juste malheureusement et que l'on peut être pessimiste sur l'avenir des territoires communément appelés "perdus de la république". J'ignorais le cri des guetteurs qui a donné son titre à l'ouvrage: c'est bien un cri d'alerte pour nous lecteurs et l'on peut respecter l'engagement courageux de D. Daeninckx qui fait oeuvre utile en dévoilant un réel trop souvent masqué.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Á Courvilliers, ils ont créé le ghetto, de manière délibérée... Du logement social à tire-larigot pour maîtriser la sociologie électorale, un abandon du parc privé qui s'est transformé pour partie en terrain de jeux des marchands de sommeil. Pour assurer son pouvoir, le Commandeur a appliqué la règle d'or de tous les politiciens aguerris : s'entourer de médiocres. Avant, ce n'étaient pas des flèches, mais leur dévouement à la cause commune, à la promesse sociale, compensait leur sectarisme. Ils étaient de bonne foi, même dans l'erreur. Les nouveaux ont les défauts des anciens sans avoir hérité d'aucune de leurs qualités.
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Remontant la rue autrefois la plus animée du quartier et aujourd'hui jalonnée de coiffeurs, d'agences immobilières, de kebabs, d'épiceries exotiques, d'agences de transfert de fonds, de cabines téléphoniques bricolées, je mets plusieurs minutes à prendre conscience de ce qui a changé le plus profondément encore que le décor : le délabrement des corps. Sans même m'en rendre compte, je détourne la tête à plusieurs reprises en croisant des hommes, des femmes qui portent les stigmates de l'exclusion, dents abimés, cheveux sales, vêtements élimés.
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Pour être franc, ce qui m'a le plus étonné, ce n'est pas son arrestation mais son ascension sociale fulgurante. Ils l'ont bombardé à la tête du principal service municipal, avec plus de trois cents personnes sous ses ordres, et cela sans qu'il puisse produire le moindre diplôme, sans concours, sans mise en concurrence! Son seul CV, c'est son casier judiciaire... C'est passé comme une lettre à la poste. Personne n'a moufté! Pour moi, il symbolise vraiment ce qu'est devenue cette ville. Le royaume du piston, du passe-droit, du clientélisme, de l'abaissement moral.
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Je vais vous parler de la manière dont il faut transmettre les valeurs d’Allah à votre progéniture, comment lui laisser une empreinte positive. Un seul mot résume tout : la pudeur. Ce n’est pas quelque chose qui s’explique, c’est inné. Chez moi, ça venait par le regard. Mon père n’avait qu’à froncer les sourcils pour que je comprenne. Pas besoin de mots : si tu ne saisis pas le signe, ça va être ta fête. Voilà ce que ça voulait dire ! Aujourd’hui, vos enfants entrent chez le boulanger, chez l’épicier sans un salut, rien. Nous, c’était automatique, Salam malekoum… Si tu ne fais pas ça, tu es qui ? Tu es le fils de qui ? Tu es le fils de la génération Pampers, de la génération Apple, de la génération petit suisse Gervais, voilà ce que tu es ! Rien ! Voilà l’éducation qu’on reçoit dans l’école scolaire de par ici, alors qu’il faudrait sans relâche inculquer la valeur de la pudeur. La pudeur, dans les écoles d’ici, on la désactive.
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Sans même m'en rendre compte, je détourne la tête à plusieurs reprises en croisant des hommes, des femmes qui portent les stigmates de l'exclusion, dents abîmées, cheveux sales, vêtements élimés. Je retiens mon souffle au passage d'une pocharde, une Antillaise massive à dreadlocks, dont le sillage est chargé de relents d'urine, d'excréments. Près du carrefour, des femmes se disant syriennes, les bras encombrés de poupons endormis, tentent d'attirer l'attention des automobilistes blasés en psalmodiant un arabe de cuisine. Une vieille femme allongée sur le trottoir, les jambes osseuses et bleuies, pousse des râles à l'approche des passants, provoquant plus de répulsion que de pitié.
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Vidéo de Didier Daeninckx
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