(critique publiée sur mon blog dont vous trouverez le lien plus bas, histoire de voir le même texte illustré et mis en page !)
"Je m'en souviens comme si c'était hier, d'un hier qui ne serait pas séparé d'aujourd'hui par la nuit. Accoudée au balcon, elle fumait en passant une main dans ses cheveux. La première fois que je l'ai vue, je ne l'ai pas vue, je l'ai aimée de dos. Je savais que lorsqu'elle se retournerait, ce serait pire. Blonde avec des traits de brune. Ses yeux brillaient d'une lumière mystérieuse et familière qui semblait venir du fond de l'enfance. Son visage n'avait pourtant rien d'enfantin, il signalait l'enfance sans la retenir. Elle me regardait, elle regardait ailleurs. Elle portait un vague danger, avec cet air d'en savoir trop et pas assez." Voilà comment le héros de
Jean-Marc Parisis -François- rencontre Gail…
Avant, pendant, après c'est l'histoire de cet homme du show-biz, la cinquantaine bien vécue, parolier de stars. En mal d'inspirations. A qui il manque des mots. Parfois. Lors d'une de ces soirées où l'on s'emmerde il rencontre Gail. de dos. Puis la suit dans l'escalier jusqu'au taxi qui l'emmènera loin de lui. Qui était cette inconnue ? Forcément il va la retrouver quelques semaines plus tard sinon y aurait pas eu d'histoire, vous vous doutez bien… Et là commence une passion entre cette (trop ?) jeune femme et François.
Je savais que ça finirait mal mais j'ignorais les modalités de la séparation, de la perte. La fin de notre histoire me paraissait toujours mystérieuse, différée. Qui lâcherait l'autre ?
François découvre la passion. S'interroge sur la vie et l'avis de ces femmes de moins de 30 ans. Flirte avec l'amour. Non. Tombe. Oui, en plein dedans. S'y prélasse. S'y détend. S'en sortira-t-il ? On ne l'a jamais quitté lui… L'histoire qu'ils vivent (ensemble ?) est de celles qui marquent. A vie. Comme chaque fois que je vous parle d'un livre, je n'en dis pas plus sinon…
Dans un interview sur un site littéraire,
Jean-Marc Parisis parle de sa façon de travailler : Certaines phrases jaillissent comme des évidences, elles sont, sinon parfaites, du moins définitives. Dès le premier jet, je sais que je vais les garder. Elles ont un air de vérité, intouchable. D'autres, et ce sont les plus nombreuses, réclament une nuance, un réglage, parfois même dix réglages… J'écris donc de toutes les manières possibles, à l'instinct, à chaud, à froid, en prenant des notes et en reformulant. Ecrire, pour moi, ça signifie surtout réécrire, faire des gammes, ajouter des voix et des instruments, mixer, régler les basses et les aigus, exactement comme un musicien en studio. C'est du travail, mais le travail, c'est la moindre des choses quand on compose des livres. Et c'est surtout, dans mon cas, un plaisir, une liberté. Les poses d'artiste maudit et de créateur qui se prend la tête, c'est absurde et indécent.
C'est vrai que l'écriture de ce roman est un délice. Des phrases courtes et percutantes. Une absence de dialogue où tout est dit dans la narration. J'y ai retrouvé mes coups de coeur comme pour Djian ou Joncour. Je suis tombée amoureuse la nuit où j'ai lu ce livre… Amoureuse de l'histoire. Des mots choisis. Des personnages. Pas encore de l'auteur mais je vais de ce pas chez mon libraire me commander ses autres oeuvres comme
Les aimants, La mélancolie des fasts-foods ou encore Renvoi d'ascenseur et
Physique. Voilà je vais m'offrir la collection complète ! Amoureuse parce que c'est ce genre d'histoire qui donne envie. Tripante et flippante. Violente et douce. Paradoxale. C'est exactement ça…
L'ami qui m'a prêté et conseillé ce livre m'a dit qu'il aurait rêvé de l'écrire. Zut moi aussi. Nous en avions rêvé alors, Parisis l'a fait !
Avant, pendant, après, de toute façon ça fait penser à l'amour. Avant on découvre. Pendant on vibre. Après…
Lien :
http://www.au4ruedepouffe.fr..