AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les chroniques de Germania tome 1 sur 4
EAN : 9782379660931
350 pages
Les éditions L'Alchimiste (13/04/2021)
4.23/5   32 notes
Résumé :
2112. Au sein de Germania, cœur du Reich Millénaire, les Purs vivent une vie de rêve et de luxe. La race aryenne domine un monde où toute opposition a disparu. Le rêve d’Adolf Hitler est devenu une réalité.
Mais alors que le peuple fête le cent soixantième anniversaire de la Victoire, un nouveau danger rôde. Sous les apparences parfaites de ce monde, entre corruption et perversion, une menace guette.
Est-ce lié à la vie exemplaire des jumeaux Von Keins... >Voir plus
Que lire après Les chroniques de Germania, tome 1 : Les ombres du passéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
4,23

sur 32 notes
5
12 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Le IIIe Reich nazi a gagné la guerre en 1952 et, cent soixante ans plus tard, en 2112, son hégémonie sur la planète est incontestée. L'élite aryenne vit une existence ultra-privilégiée, protégée par les lois raciales, à l'image des jumeaux Wilma et Sigmund von Keinser, dont le père occupe une place élevée dans la hiérarchie nazie. Mais des corps torturés sont retrouvés dans un accident de voiture. le commissaire Markus Leimbach, lui-même dissimulant un lourd secret, va enquêter sur ce crime barbare, sur des agissements terroristes qui commencent à apparaître contre le Reich, ainsi que sur une épidémie mortelle. ● Ce roman souffre de la comparaison avec ses prédécesseurs sur le même thème, surtout Fatherland de Robert Harris, un récit infiniment mieux maîtrisé et beaucoup plus glaçant. ● Peut-être le tort de l'auteur a-t-il été de situer son histoire dans un avenir si lointain – sans que la technologie diffère beaucoup de l'actuelle, ce qui est invraisemblable. Robert Harris situait son roman dans les années soixante. ● le roman de Patrick Pauget présente à mon avis de nombreuses insuffisances : la narration est très maladroite ; l'enchaînement des événements est complètement à revoir ; il y a trop de lignes narratives différentes qui ne s'harmonisent pas entre elles. ● C'est mal écrit, il y a de nombreuses incorrections syntaxiques, le style est pauvre. Les dialogues sont étiques. ● Une telle uchronie est fascinante, et, même si elle n'est pas très originale, Patrick Pauget n'a pas su en saisir tout le potentiel, loin de là. Pour ma part, je n'ai pas envie de continuer avec les autres tomes.
Commenter  J’apprécie          479
Un polar au pays des Nazis, il fallait oser. Tel est le pari de Patrick Pauget, et j'avoue qu'il l'a gagné, en tout cas pour moi.

Pour planter le décor, nous sommes en 2112, le Reich millénaire fête ses 160 ans de règne puisque les Nazis ont gagné la guerre en 1952. Ce n'est pas la première fois qu'un auteur signe une uchronie sur la seconde guerre mondiale, Philip Roth ou Philip K. Dick, pour ne citer qu'eux, s'y étaient déjà intéressés. Il faut dire aussi que le sujet s'y prête bien, et qu'il peut être traité de diverses manières. Là, l'écrivain a décidé d'y mêler une enquête policière, ce qui fait qu'on peut tout à fait lire ce roman pour la simple enquête, sans se soucier le moins du monde de l'univers dans laquelle elle évolue. Mais ne lire ce roman que pour le côté polar serait selon moi une erreur tant le monde créé par l'auteur est riche, complexe et intéressant (pour ceux qui aiment L Histoire, bien entendu).

Je ne souhaite pas en dévoiler davantage sur Germania, sur l'intrigue, mais simplement dire aux futurs lecteurs qu'une fois plongé dedans, on a envie d'en savoir plus, encore et encore, de découvrir ce qui a pu se passer avant, en un mot d'en savoir davantage sur ce « nouveau » monde. Je dois bien avouer que, de ce côté-là, ma curiosité n'a pas été rassasiée, et j'espère qu'elle le sera dans le ou les prochain(s) tome(s).
J'ajouterai un mot sur les personnages, car, pour moi, le succès d'une histoire se fait avant tout grâce aux personnages, à l'épaisseur que l'écrivain leur aura donnée: si j'ai beaucoup apprécié le "héros" de ce livre, notre commissaire, aimant ses aspérités, ses côtés à la fois sombre et lumineux, ainsi que la plupart des enquêteurs, j'ai été beaucoup moins emballée par les jumeaux aryens, Wilma et Sigmund, que j'ai trouvés pour le coup un peu trop manichéens, j'aurais apprécié un peu plus de subtilité pour ces personnages, même si, d'un côté, je comprends le choix de l'auteur.

Je ferai également une remarque sur la plume de l'auteur. Je dois bien avouer que même si j'apprécie les jolies plumes, je recherche avant tout une histoire quand j'ouvre un roman, et encore davantage quand il s'agit d'un polar ou thriller. Dans ces cas-là, une écriture efficace me suffit amplement. Alors non seulement le rythme est ici diablement maîtrisé mais, en prime, le roman est très bien écrit, ce qui, avouons-le, est quand même très appréciable.

Enfin, souvent, les dernières pages des romans que je lis ne me laissent que (trop) rarement un souvenir impérissable. Ici, au contraire, j'ai refermé le livre en me disant que, vraiment, j'avais beaucoup aimé, jusqu'à la toute fin, et, surtout, que j'avais envie de me procurer le deuxième tome. Cela tombe bien, il est déjà sorti.

J'ajouterai juste une dernière chose, qui n'a rien à voir avec le roman, mais qui concerne directement l'éditeur. Ce dernier a pris le parti de ne pas imprimer des centaines et des centaines d'épreuves des livres qu'il publie, préférant imprimer à la commande (ou presque). Vous avez donc très peu de chances, voire aucune, de trouver ce roman par hasard, en déambulant dans votre librairie préférée, sauf si vous fréquentez les bouquineries qui, ô miracle, revendraient un exemplaire déjà vendu auparavant. D'un côté, je trouve cela dommage, j'adore fureter dans les librairies, il m'arrive d'ailleurs souvent de choisir un livre au hasard, happée par le résumé ou, plus futilement, par une couverture que je trouve particulièrement à mon goût. Mais, d'un autre côté, je comprends aussi le point de vue de l'éditeur, pour le côté éthique notamment, et il l'explique d'ailleurs très bien sur son site. C'est donc une autre démarche, inhabituelle pour moi, à adopter, et je crois que je vais prochainement commander le deuxième tome chez ma libraire.

Pour ceux qui auront lu ce billet jusqu'au bout, je ne peux que vous recommander la lecture de ce roman, et aussi d'aller faire un tour sur le site de l'éditeur, vous y trouverez certainement un livre à votre goût.

Un grand merci à Babelio pour l'opération masse critique ainsi qu'aux éditions de l'Alchimiste pour l'envoi du roman.

Lu (et apprécié) en novembre 2021
Commenter  J’apprécie          130
Encore une fois, je dérape avec plaisir hors de ma zone de confort, bien que le dérapage soit contrôlé puisque j'ai acquis ce livre lors d'un salon cet automne. Après avoir découvert et apprécié la dystopie, je m'attaque à l'uchronie, c'est-à-dire un récit de faits imaginaires ayant pour point de départ des faits historiques. Avec mon intérêt pour l'histoire et pour certaines périodes comme la Seconde Guerre mondiale, je ne pouvais rester indifférente à cette série, "Les chroniques de Germania". Sur quatre tomes, Patrick Pauget décrit un mode qui aurait pu exister. le premier, "Les ombres du passé", pose les personnages et l'environnement.

Cent soixante ans après la bombe atomique qui a détruit Londres, confirmant la victoire du Reich sur ses opposants, toutes les cultures vaincues se sont fondues en seule et même valeur, la patrie aryenne, Germania. La dictature a établi une gradation dans la pureté de la race, déterminant la position de l'individu dans cette société très organisée, des Purs aux Hors-Caste, parasites exclus, malheureusement pas totalement exterminés malgré la Solution Finale, en passant par les Hybrides et les Demi-Sangs.

Je reconnais que le début m'a souvent été insupportable parce que très dérangeant. le Nazisme glorieux et triomphal est plus que glaçant. Il m'a été difficile de lire les noms de Hitler, d'Himmler et de Mengele associés aux mots bienfaiteurs, visionnaires ou même héros ! C'était sans compter sur la virtuosité de l'auteur à fasciner son lectorat. Après un temps d'adaptation, ma curiosité, de plus en plus titillée pendant une soixantaine de pages, j'ai basculé sans retenue du côté obscur de ce qui aurait pu devenir notre futur.

Patrick Pauget, passionné d'Histoire et passionnant à écouter développer ses idées, ses envies et son goût à transmettre par l'écriture, dresse un portrait du monde, tel qu'il aurait pu être, laissant son imagination travailler sur des bases réelles. Il n'est pas le premier écrivain à se frotter à l'exercice, car le contexte est un terrain riche en digressions possibles. Toutefois, j'ai beaucoup aimé son style nerveux. Cette évasion dans un futur hypothétique prend rapidement l'allure d'un thriller, actionnant les ressorts d'un roman d'espionnage et d'anti-terrorisme, face à des attaques de plus en plus présentes, ayant pour but de déstabiliser le pouvoir en place. Cependant, il serait dommage de ne voir que l'aspect polar du livre, le monde créé par l'écrivain est bien plus complexe et magnétique.

le décor étant planté, le commissaire Markus Leimbach en est le chef d'orchestre. Sa force de caractère, ses failles, sa personnalité toute entière mettent en lumière un homme empathique, avare de mots, dans une société déshumanisée. A contrario, les jumeaux Purs, Sigmund et Wilma, quasiment au-dessus des lois, protégés par l'impunité que leur confère la position sociale de leur père, sont un peu trop caricaturaux, à mon goût. J'aurais aimé qu'ils soient un peu plus nuancés pour apporter plus de crédibilité à leurs personnages. Pourtant, ne dit-on pas que la réalité dépasse la fiction ? Il suffit d'observer la jeunesse de la jet-set pour s'en convaincre. Certains reportages montrent des jeunes totalement déconnectés du monde, restant dans l'entre-soi et dans la sécurité factice que donne l'argent.

Une réflexion sur "le questionnement contraire à la loi du Reich" n'a pas été sans résonner en moi comme "le crime par la pensée" de George Orwell dans son oeuvre magistrale "1984". Malgré toutes les fioritures de bienveillance trompeuse, une dictature reste une dictature avec les "élus", les exclus, la soumission, l'obéissance aveugle et la répression !

Je suis ravie d'avoir exploré un nouveau style de littérature, accompagnée par une belle plume. le deuxième tome étant en ma possession, il me tarde de le découvrir, le premier ayant apporté son lot de surprises et bon nombre de questions sans réponse. Je devrais y revenir assez vite en espérant y retrouver le même rythme époustouflant et découvrir d'autres révélations laissant une lueur d'espoir. Je n'aurais certainement pas la patience d'attendre une prochaine rencontre avec Patrick Pauget, aussi sympathique soit-il, pour acquérir les deux derniers tomes de la série Germania !
Commenter  J’apprécie          10
Et si les nazis avaient gagné la guerre ? Dans son polar uchronique, Patrick Pauget nous propulse 160 ans après la victoire d'Hitler. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Cela a déjà été fait avec Fatherland ou le maitre du haut château. Et c'était fascinant et glaçant, non ? J'ai l'impression que le ‘filon' qu'Hitler a créé en plongeant l'humanité toute entière dans une guerre totale ne peut pas se tarir. Qu'on ne cessera jamais de lire, hébétés, ces récits réels ou fictifs autour de son règne maléfique. Loin de moi l'idée de dire que l'auteur Patrick Pauget a flairé un filon, et a écrit un livre ‘commercial' sans grand intérêt juste histoire de surfer sur la vague et vendre. Non, son polar est une grande réussite. La 4e de couverture alléchante ne m'avait pas trompé. Une fois entamé, j'ai eu du mal à le lâcher. J'ai apprécié sa richesse sur le fond avec cette réflexion sur l'Histoire mais aussi le divertissement qu'un bon polar apporte. C'est très bien écrit, bien rythmé avec une écriture efficace. Ma crainte en le démarrant ? Tome 1… le truc pénible si la mayonnaise ne prend pas. Ne pas aimer et ne pas avoir une fin aboutie. Heureusement pour moi, ce tome 1 m'a convaincue et je compte bien me procurer la suite. Merci à Babelio et L'Alchimiste pour cette masse critique.
Commenter  J’apprécie          81
J'avoue être assez friande de ce genre de science-fiction réaliste, se passant dans le futur mais avec une forte ressemblance avec notre propre monde. Ici on parle d'uchronie, en effet, l'auteur a construit un univers imaginaire en extrapolant ce qu'une fin alternative à la Seconde Guerre mondiale aurait pu engendrer et quelle société se serait alors installée.

Je dois aussi admettre que l'idée qu'il propose se révèle fabuleusement crédible. Il ne lésine pas sur les détails, tout a été parfaitement pensé et chaque élément se montre empli d'intelligence. On se retrouve alors à Germania, presque deux siècles après la fin du conflit duquel l'Allemagne serait sortie victorieuse. On imagine alors aisément les côtés tyranniques de la société qu'il propose mais... pas que. On est loin de sa réalité et les côtés dystopiques du récit m'ont véritablement bluffée. La société est bien forcément divisée en castes, les Purs, les Demis et les Hybrides. Inutile de vous préciser que cela engendre évidemment de nombreuses rivalités, et l'équilibre instable de cette dernière va de plus être mis à mal... Nos protagonistes vont devoir faire face à une... "épidémie" qui fait mystérieusement mourir les Purs... Voilà les bases sont posées et croyez-moi on va de rebondissement en retournement de situation, de révélation en surprise et on tourne alors les pages à une vitesse folle.

Porté par une plume fluide, totalement maîtrisée, aussi sensible qu'efficace, le récit nous en met plein la vue. J'ai été happée dans l'histoire du début à la fin, trouvant l'intrigue on ne peut plus rythmée et captivante que tenant la route à la perfection. Les personnages sont construits avec brio, les caractères se révèlent et ils tiennent tous une place importante quant au déroulement de l'intrigue. Les émotions ne sont pas en reste, certains se montrent totalement détestables mais d'autres arrivent à nous toucher en plein coeur. Un beau suspense (instauré par les secrets du passé) règne sur l'ensemble au fil des pages et promet d'ailleurs encore de belles heures de lecture pour les trois tomes suivants...

Conquise je suis, et déjà impatiente de retrouver ce monde dépaysant, tantôt glaçant, tantôt porteur d'espoir. Les valeurs mises en avant par l'auteur le sont d'une manière on ne peut plus juste et la finesse de ses mots lui permettent de rendre le tout complètement passionnant, limite émouvant. La documentation faite en amont de l'écriture a dû être colossale et force est de constater qu'il a su la mettre judicieusement au service de son écriture et de son imaginaire pour nous offrir une saga hors du commun, à l'originalité délectable et aux réflexions intenses. C'est un sans-faute à lire absolument pour les amoureux du genre. Bravo.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les Purs avaient un éclat bleu, leurs parents étaient des aryens attestés depuis au moins quatre générations. Ils pouvaient, à peu de choses près, aller dans n'importe quel lieu à Germania.
Les Demis-Sang, ou Demis, avaient un éclat jaune, dénotant un parent Non-Pur sur les quatre dernières générations, et n'avaient pas accès à des lieux réservés à une élite.
Les Hybrides, ou Hybs, avaient un éclat orange, preuve que plus d'un parent n'était pas un Pur sur les quatre dernières générations. Les Hybs étaient la plus limitée des trois castes.
Puis venaient les Externes, Ex ou Hors Caste, issus de nations ou de cultures absorbées par le Reich mais n'ayant pas de souche germanique validée. Ceux-là n'avaient pas de puce ID et n'étaient pas autorisées à séjourner dans la mégalopole de Germania, à moins d'être en possession d'un permis de séjour qui ne pouvait pas dépasser dix jours.
Commenter  J’apprécie          00
Comment ne pas regarder cette structure sociétale avec un peu de recul? Comment ne pas faire l'analogie avec la société indienne? Une société divisée en castes qui n'ont pas le droit de se mélanger. Chaque enfant venant au monde trié, affecté à un groupe en fonction de son lignage, de la pureté de son sang. Le parallèle était assez grossier pour être souligné. Mais la partie raisonnable de l'esprit de Markus le ramena vite à la réalité. Détenir les connaissances qu'il possédait, garder un esprit critique était contraire à la loi du Reich et contraire au serment de fidélité qu'il avait prononcé lors de sa prise de fonction.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : uchronieVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (76) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4905 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..