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EAN : 978B0816ZFMYL
(07/11/2019)
4.18/5   17 notes
Résumé :
Paris, mai 1968.

La grogne sociale se transforme en véritable affrontement entre étudiants et forces de l’ordre. La grève générale s’installe dans le pays, faisant vaciller le pouvoir en place. Partout, des barricades brûlent, et avec elles, c’est toute la société qui se consume.

C’est dans ce climat explosif que Paul et Alice se rencontrent. Deux jeunes étudiants qui vont prendre conscience qu’il est possible de rêver une société nouve... >Voir plus
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Je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître…

Ce qui est intéressant avec ce livre, ce n'est pas tant la construction, en effet, Sylvain Pavlowski, respecte tous les codes du genre et l'intrigue est bien menée. L'enquête a ce classicisme qui apporte un bon dosage entre raison et pondération.

Des flics à l'ancienne à l'intersection de deux périodes, en plein mai 68, avec quelques réflexions assez intéressantes sur l'évolution du métier et du traitement des arrestations. Avec cette violence palpable qui a fait basculer, l'ère De Gaulle

L'auteur apporte un éclairage sur cette période, on voit toutes les recherches effectuées et qu'il intègre à son récit de manière très fluide. À aucun moment, on ne sent que l'Histoire est posée là, sans maîtrise. Aucune incompréhension. Bien au contraire, puisqu'il glisse, à travers les réflexions de ses personnages, certaines informations, comme cette opposition entre deux générations. Celle qui a vécu la guerre, et qui ne comprend pas ces jeunes en révolte et celle née après la guerre et qui continue à être bercée par ces victoires et ces conflits, dont elle ne comprend rien. Les gens ne souhaitent qu'une chose : vivre dans l'égalité et tourner la page.

La révolte de mai 68, contre le capitalisme et particulièrement contre De Gaulle, apporte cette touche de véracité à une intrigue rondement menée.

Non seulement l'auteur intègre son histoire dans l'Histoire, mais il le fait dans un style fluide, maîtrisé et très bien écrit. J'ai rarement vu cette qualité littéraire dans l'autoédition, d'autant plus dans le genre du polar. Comme quoi, on peut écrire du bon polar et le faire avec une belle plume !

Il y a cette atmosphère, cette ambiance qui donne de l'épaisseur, mais il y a aussi cette plume travaillée qui construit une intrigue, au coeur de mai 68, pour notre plus grand plaisir. Si en plus vous lisez ce livre pendant une gronde sociale, comme je l'ai fait, je vous assure que votre lecture n'en sera que meilleure.
Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Du sang sur le pavé
Sylvain Pavlowski
332 pages
Sorti le 10/11/2019

Sylvain m'envoie jeudi "Du sang sur le pavé" que je commence dans la foulée. Dimanche soir, j'ai terminé la lecture. Oui, vous avez bien vu, j'ai passé 4 soirées à lire 332 pages, non pas que je me suis ennuyer, mais j'ai pris mon temps pour savourer ce roman, j'ai lu et relu certain passages plusieurs fois.

Mai 1968

Dans les facs de la capitale, les étudiants sont en colère, ils veulent changer le monde, leur monde, vivre libre, prendre leurs désirs pour des réalités, vivre sans temps mort et jouir sans entrave....
C'est dans ce contexte que Paul et Alice se rencontrent et découvre qu'ils peuvent croire en une société meilleure, qu'ils peuvent faire changer les choses... Allez jusqu'au bout de leurs rêves et s'aimer.
Pendant ce temps, deux homicides ont lieu, et un seul suspect, un écrivain qui a eu le Prix Goncourt. le commissaire Durieux va enquêter sur ces meurtres pendant que les grèves sauvages se transforment en une grève générale dans toute la France.

Quelle fabuleuse lecture, comme je vous l'ai déjà dit, j'ai pris mon temps pour le découvrir. Il faut dire que je n'avais que 6 ans en 1968 et aucun souvenir de ces révoltes. Pour moi, ce n'ai pas un roman policier sur fond de mai 1968, mais plutôt une enquête policière qui est le fil conducteur pour nous rappeler tout ce qui s'est passé pendant ces mois de grève.EEnfin, c'est mon ressenti, d'autres ne verront que l'enquête sur fond de grève.
Grâce à une écriture fluide et des recherches approfondies et surtout des descriptions hurlantes de réalisme. Sylvain, nous plonge directement au coeur de cette révolte.. On est avec les étudiants sur les barricades, on crie avec eux des slogans, on se fait malmener par les CRS. On sent l'épuisement des forces de l'ordre..... On ressent aussi l'odeur des gaz lacrymogènes, qui nous brûle les yeux, ainsi que l'odeur des gauloises qui enfument les bureaux, les bars... Quel plaisir de revoir, les 404 qui déambulent dans Paris, le Rock, les blousons noirs...

C'est un formidable roman que l'on lit, que l'on vit, que l'on sent et ressent au plus profond de nous.
Je vous Conseille fortement de le lire.
Une très belle découverte.

4ème de couverture

Paris, mai 1968.

La grogne sociale se transforme en véritable affrontement entre étudiants et forces de l'ordre. La grève générale s'installe dans le pays, faisant vaciller le pouvoir en place. Partout, des barricades brûlent, et avec elles, c'est toute la société qui se consume.

C'est dans ce climat explosif que Paul et Alice se rencontrent. Deux jeunes étudiants qui vont prendre conscience qu'il est possible de rêver une société nouvelle et découvrir l'amour.

Pour le commissaire Durieux, de la Crim', le contexte n'est pas simple, alors qu'on lui confie une sordide affaire d'homicide dans un hôtel de luxe. Mais pourquoi irait-on assassiner un metteur en scène dans sa chambre et lui transpercer le coeur après l'avoir égorgé ?

Sur fond de révolution et dans un Paris des années soixante, « du sang sur le pavé » est une histoire qui sent bon le formica, le petit salé, les 404, le métro et ses poinçonneurs. Un roman qui est tout autant une enquête de police qu'une grille de lecture des évènements de mai 68.

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Pris par les tourments de la vie…

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans un polar à l'ancienne, addictif et terriblement bien documenté ! Merci Sylvain pour ta confiance, ce fut un véritable ravissement que de lire ton livre ;*

Nous voilà aux côtés de Durrieu qui a besoin de comprendre ! Durrieu c'est ce bon vieux flic de la crim'. Nous sommes en mai 1968 et la vie estudiantine se soulève. Un crime a eu lieu dans un hôtel plutôt bon chic bon genre, sur la personne d'un metteur en scène ! Un seul suspect à ce jour, Romain Delcourt, un prix Goncourt !

Mais bon sang ! Que se passe-t-il ? Anne et Paul sont embarqués dans cette joyeuse fougue de la jeunesse qui ne veut plus vivre comme leurs aînés, mais bel et bien changer la société et aller de l'avant. Paul se trouve être le neveu de Durrieu. Tous deux vont se retrouver pris dans les vagues d'étudiants dans la rue. Pourquoi, comment, qui ? Que se passe-t-il réellement dans leurs rangs ?

Romain Delcourt, acculé va devoir se mettre à table. Un lourd secret à soulager, mais qui a tué ce metteur en scène ?

Woaw, Woaw, woaw ! Je me suis laissé hypnotiser par ce livre ! Sylvain Pavlowski a une écriture addictive ! Il arrive à nous plonger en plein coeur de l'année 1968 et à nous faire vivre toutes les émotions de ces étudiants. Et bien plus ! En dehors des étudiants, les aînées poursuivent leur vie, leurs joies et leurs déboires. Il nous explique par un astucieux jeu de rôles, les différents tenants et aboutissants. Il maîtrise sur le bout des doigts l'environnement social et sociétal de ces années-là.
Même l'enquête de Durrieu à ce goût de tradition que l'on aime retrouver. L'histoire est dynamique, emprunte de réalisme et de « polar à l'ancienne ».
On retrouve cette ambiance du 36 des années soixante, soixante-dix. Cette fameuse époque qui fait rêver tous les flics de notre époque.

Au-delà du contexte, on vit complètement le cheminement de l'enquête, sous tension, on plonge avec le personnage de Romain Delcourt dans sa descente aux enfers. On cherche à comprendre les tenants et les aboutissants, on apprend de chaque personnage, ce qu'ils ont à nous livrer avec beaucoup de pugnacité et d'entourloupes malicieuses. Durrieu est un personnage de grande sagesse. Je me suis beaucoup attaché à lui.

L'écriture est rythmée, dynamique et pleine de pep's. On découvre l'Histoire à travers l'histoire. On replonge dans un cadre qui mêle l'envers du décor de la littérature, de la vie étudiante, de la société en elle-même, de la vie de flic, mais également de l'amour. Je me suis vraiment délecté de ce livre fort ! Sylvain Pavlowski maîtrise toutes les ficelles et le déroulé est mené au cordeau ! Bravo !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous recommande « du sang sur le pavé » de Sylvain Pavlowski ! Il nous entraîne dans un polar sous tension ! Avec un parfum d'époque emporté dans une écriture dynamique et pleine de rebondissements ! Alors oui, l'Histoire autour de l'histoire est un très gros plus, il faut l'avouer. Vous n'êtes pas convaincu ? Plongez ;p
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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Résumé : en mai 1968, alors que la révolte étudiante s'étend à la société et enflamme le pays, le commissaire Durieux enquête sur deux meurtres qui vont le conduire à soupçonner un écrivain, lauréat du Goncourt et désormais victime du syndrome de la page blanche. Mais ce coupable tout désigné pourrait-il être victime d'une manipulation abracadabrantesque comme il le prétend ?

Sylvain Pavlowski nous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître 🎶 Paris en ce temps-là, descellait ses pavés 🎶…

Un polar rondement mené ! 😃

Une plume aérienne qui nous transporte à Paris en plein coeur des événements de mai 1968 avec le personnage de Paul, étudiant en médecine et neveu du commissaire Durieux. Avec lui, on se retrouve au milieu des étudiants sur les barricades, dans leurs assemblées ou bien encore dans les paniers à salade. A travers cette partie de l'histoire, c'est toute l'atmosphère d'une époque que l'auteur transmet. Les descriptions précises ont réveillé mon imaginaire et fait naître tout un tas d'images d'Epinal dans mon esprit, mais j'y ai aussi vu une résonance particulière avec la grogne sociale de plus en plus présente actuellement.

L'autre partie de l'histoire, quasi indépendante de la première, est celle dédiée à l'enquête. La encore, quelques détails sur l'époque : les 404, l'inexistence du périph' 😮… et une atmosphère très légèrement différente. L'enquête du commissaire Durieux, homme intelligent et attachant que la vie n'a pas épargné, nous entraîne dans les milieux artistique et bourgeois de l'époque. Une intrigue « à l'ancienne » où chacun a quelque chose à se reprocher et qui a parfois pu me faire penser à Agatha Christie, même si je n'arrive pas à définir précisément pourquoi 🤔.

Au final, un livre qui a beaucoup de charme et avec lequel je me suis régalée 😊.
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J'ai trouvé un accord presque parfait, un bon équilibre entre écriture, intrigues, tableaux descriptifs et personnages.
La construction à tiroirs du roman m'a rappelé En apnée ( du même auteur ), lu récemment et ce à plusieurs niveaux :
- le cadre, un événement qui tient un des rôles principaux. L'auteur a une fois encore effectué un travail énorme et rigoureux de recherches pour nous faire vivre jour après jour, les événements de mai 68.
- On retrouve comme dans En apnée, un personnage, qui si il n'apporte pas une énorme plus-value à l'intrigue, puisque il s'agit un peu d'une histoire parallèle, est plaisant à suivre pour ses introspections réfléchies.
- Une enquête, ( nous sommes bien en présence d'un polar ), qui d'intrigues en fausses pistes, de réponses diluées au fil des pages aux remises à zéro des compteurs, vous impliquera insidieusement dans l'équipe des enquêteurs. Et là, merci à l'auteur, les flics en charge de l'enquête sont juste d'une banalité séduisante. Parce que j'avoue que les poulets borderline, torturés, les twists abracadabrants ont fini par m'écarter du polar ( et de certains thrillers ). Sylvain m'a donc probablement réconciliée avec ce genre grâce à cette construction, cette intelligence dans l'écriture, et dans la manière de mener l'intrigue. Nul besoin d'empathie ou de je me mets à la place de, pour apprécier les personnages ici.
Les chapitres, tantôt à la première personne du singulier ( au passé ), du point de vue d'un suspect, tantôt du point de vue d'un narrateur à la 3ème personne, permettent une grande clarté dans cette construction aux multiples tiroirs qui une fois tous ouverts, auraient pu me perdre.
J'y ai même trouvé de belles envolées dans certaines descriptions mais qui malheureusement sont retombées comme un soufflet à cause d'élocutions un peu trop faciles et surtout employées trop couramment par certains auteurs paresseux ou médiocres ( ou les deux ), ce qui est loin, très loin d'être le cas de cet auteur.
Je suis donc certaine que les amateurs du genre se régaleront de du sang sur le pavé.
Équilibre je disais, oui, comme un bon pinard, une structure harmonieuse comme une jolie femme.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La commune étudiante érigeait le présent en un absolu que rien ne pouvait remettre en cause. Le temps était suspendu. Elle nourrissait l'illusion d'un commencement qui ferait table rase du passé. Leur espoir de créer une société qui réconcilierait justice et liberté, travail et bonheur, l'Homme avec lui-même ; telle était l'utopie de 68. Un rêve que certains imaginaient possible.
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Il ouvrit alors les placards de la bibliothèque un à un. Rien à signaler dans le premier. Divers papiers. Rien de bien différent de ce que l’on aurait pu trouver chez lui si quelqu’un venait y faire un inventaire. Puis, dans le suivant, il découvrit des pochettes et des dossiers, visiblement entassés à la va-vite, comme si on avait cherché quelque chose dans l’urgence et reposé le tout sans essayer de le ranger. Cela criait d’autant plus que le reste de l’appartement était soigneusement ordonné. Tout avait sa place. On sentait que Michel Touraine était quelqu’un de méticuleux, qui n’aurait sans doute pas apprécié de voir ses papiers ainsi mélangés. « Curieux ! » se dit Durieux en refermant la porte.
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Après le départ de l’IJ, le policier s’assit dans le fauteuil et étudia la pièce, s’imprégnant du silence. Avec le calme, l’appartement s’enfonçait dans une moiteur apaisante et les choses reprenaient leur place. On avait toujours besoin de s’approprier les lieux avant même de savoir ce que l’on cherchait. Y avait-il des détails importants à noter ? Des éléments qui allaient permettre de mieux connaître la victime ? À part quelques photos au mur, de rares objets de décoration et deux tableaux modernes, rien ne semblait troubler l’ordre presque chirurgical de l’endroit. Durieux se rapprocha pour regarder de plus près les titres des ouvrages qui peuplaient les étagères.
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Le commissaire Francis Durieux fit une pause. La montée des escaliers du 36 lui demandait chaque jour un effort supplémentaire et, ce matin-là, l’exercice lui coûtait plus que d’ordinaire. Il avait les jambes coupées et le cœur qui battait à tout rompre. Ces maudites marches semblaient se multiplier dans le seul dessein de lui adresser un message qu’il refusait toujours d’entendre. La main sur la rampe, il expira un coup sec, rajusta son chapeau mou, inspira profondément et entreprit de partir à l’assaut du cinquième et dernier étage.
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Durieux pénétra dans son bureau, accrocha son imper et son chapeau au portemanteau, déposa son sac patiné par les années, puis, les mains dans les poches de la veste de son complet gris, se planta devant les fenêtres pour regarder couler la Seine. Combien de fois avait-il fait ces gestes ? La vaste pièce sentait le cuir et l’encaustique ; une palette d’odeurs qu’il aurait reconnues entre mille. Il bourra sa pipe, se demandant si le suspect allait parler, quand on frappa à sa porte.
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