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Quatuor du Yorkshire tome 3 sur 4
EAN : 978B009RK2X6S
Profile Books Ltd (04/09/2008)
4.08/5   95 notes
Résumé :
Après l'été caniculaire de 1977, voici Leeds sous la pluie en 1980. A la radio, Yoko Ono dit : "Ce n'est pas la fin d'une époque. Les années quatre-vingt seront tout de même belles..." Sauf dans l'ouest du Yorkshire où les gens ont peur. Plusieurs années ont passé et les meurtres attribués à l'Éventreur continuent. Les femmes n'osent plus sortir le soir. La psychose grandit et la police demeure impuissante. Pis encore, le mal rôde au sein même des forces dites de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas si tous les livres de David Peace sont aussi sombre, mais cette série et particulièrement difficile.

Au début, je me suis sentis perdu, je ne reconnaissais pas les personnages principaux que j'avais eue dans les deux tomes précédents et je me suis demandé si j'avais bien compris ma lecture antérieur.
Mais arrivés vers les 150 pages du livres tout s'est éclaircie.
J'ai retrouvé Jack Whitehead le journaliste. Enfin retrouvé et un bien grand mot… dans un tels états… le pauvre !
De tout façon tous les personnages sont tellement en souffrance, sont si triste, perdu, à moitié fou qu'on se demande si l'éventreur du Yorkshire ne fait pas autant de victime psychologique que de meurtres…
Il faut dire qu'il y a tant de morts, de corruptions, de pressions, de coups bas…
Un roman qui vous attaque l'esprit et qui me donne envie d'en finir… je vous rassure la série… (pas la vie... je peux pas, j'ai trop de livres qui m'attendent :-))… je suis impatiente de savoir la fin !

Bonne lecture !
CHALLENGE PAVES 2024

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Qui va garder les gardiens? On avait hâte de voir ça dans l'univers pourri de David Peace, où le Dudley Smith d'Ellroy s'est démultiplié à l'échelle de toute la police du Yorkshire voire du pays. Peter Hunter, flic des flics, se voit donc confier la mission d'enquêter sur l'Éventreur et sur les cinq ans d'investigation du commissariat de Leeds. Il ne se doute pas qu'il va déterrer moult cadavres et magouilles que le lecteur connaît des tomes précédents, et c'est à la fois jouissif et frustrant. Jouissif parce que s'engage alors un bras de fer ultra tendu entre d'une part Hunter (et avec lui, le lecteur, qui est parfois déjà au courant, à d'autres occurrences, voit certains mystères passés ou doutes résolus) et d'autre part toute cette bande de salopards omnipotents et invincibles que nous connaissons depuis 1974 et qui ne semble jamais diminuer ni en nombre ni en force. On se dit qu'ils ont enfin un adversaire à leur taille, mais on sait que ce dernier joue gros!! Frustrant parce que, comme d'habitude, le dénouement trop abrupt nous laisse une belle part d'interrogations et de perplexité sur certains éléments. David Peace distille les révélations, qui en sont d'autant plus savoureuses, mais les trous n'en sont que plus béants et significatifs. Il a crée une telle atmosphère de paranoïa constante, où les flics de Millgarth nous ont perpétuellement habitués aux mises en scène, aux boucs émissaires et aux simulacres en tout genre, que le lecteur termine le roman pas vraiment sûr de certaines réponses qui lui sont apportées. Alors vous me direz "Mais Cookie, tu râles sur ce qui fait la force du polar, cette injustice constante, le protagoniste qui échoue à faire la lumière sur tout, etc." Ben non! Chez Ellroy, il sait tout, et le lecteur avec lui, avant de perdre les pédales ou de rejoindre la fosse! Mais la narration en stream-of-consciousness chère à Peace, qui suit la descente aux enfers psychologique du personnage, qui nous régale sur le plan littéraire, qui engendre encore une fois des retombées stylistiques sur le texte, toujours aussi magistralement traduites, avec toutes leurs répétitions, leurs jeux joyciens, leurs phrases hypnotiques... Ce flux de pensées est celui-là même qui finira par égarer sa lucidité et donc nous laissera dans le brouillard et l'ambiguité! Ça reste mon éternel reproche à cet auteur d'un talent certain, et qui incarne le roman noir aux ténèbres les plus grasses et épaisses.

En plus, Peter Hunter était passionnant, beaucoup plus équilibré à la base que Dunford, Fraser et Whitehead, avec une petite faille, mais qui incarnait ce super-flic ultra droit qui sur plusieurs centaines de pages, a réussi a infléchir Angus, Noble, Craven et toute leur bande de bastards!! Si j'applaudis les twists finaux le concernant, la rêverie dostoïevskienne dans laquelle bascule le texte vers la fin, comme dans 1977, nous laisse beaucoup trop dans le flou et sur notre faim. Et exactement comme 1977, le roman m'avait régalé sur 80%, avec un suspense de tous les diables, où on vit tout ce qui se passe à fond. Vous me direz que tout sera enfin éclairci dans 1983, mais je me mets à douter de l'auteur, qui sait si ses personnages ne vont pas une ultime fois céder au chant des sirènes ou à Thanatos alors que la lumière ne sera qu'à moitié allumée pour le lecteur?

Cependant, 1980 réserve de belles surprises et les quelques clés qu'il nous délivre sont vraiment chouettes. Au bout de trois tomes et de six ans de fiction, c'est vraiment devenu une saga épique avec toute une galerie et une pléthore de noms significatifs, où voir ou réentendre parler de tel ou tel personnage secondaire des deux tomes précédents, en particulier ceux de 1974 qui ne sont plus qu'un écho lointain, provoque son effet! Le retour du révérend Martin Laws, qui nous fait chier dans notre froc en même temps qu'il entrouvre certaines portes, ainsi que m'ont éclaté. Preuve qu'il s'agit là d'une saga de qualité, où le ressurgissement de la moindre figure est apprécié, où chaque bribe de réponse est dégustée et nous fait pousser de grands "YES!" à la lecture. Et si ma frustration est telle face à l'inconnu, et semble le maître mot de cette critique, c'est bien que Peace sait nous impliquer dans ce qu'il écrit, et ça reste l'essentiel. Je continue quand même à râler, et je m'inquiète pour mon potentiel vieux con à 27 ans. Avec le recul et le temps, je ne garderai certainement que tout le positif de ce tome, qui est quand même conséquent quoique j'en dise, comme ça m'arrive désormais avec les deux précédents. 4/5 hein, pas rien. L'atmosphère hivernale sans redite avec 1974, Peter Hunter, son équipe, les joutes verbales magistrales et effrayantes face aux big guns qui peuvent sortir à tout instant de n'importe quel coin d'ombre ou abattre n'importe quelle carte, n'importe quelle trappe, l'intrigue sentimentale et familiale, l'asile de Stanley Royd, l'ambiance nocturne, Martin Laws et tout ce qu'il dégage, des nouvelles de beaucoup de monde des autres volets et pas des moindres, les meurtres horribles, l'introduction pas innocente d'un certain Leonard Marsh, et tous ces échos au passé agonisant... Mentionnons aussi les interludes joyciens fous, sans ponctuation aucune, mêlant allègrement, dans un tourbillon frénétique, la voix de l'Éventreur (quand il s'agit bien de lui, ces passages livrant quelques indices) celles de ses victimes avant, pendant et après leur agression (avec de magnifiques tours d'écriture) et celle vraisemblablement du rapport de police... Fantastique petit jeu propre à ce tome, stratégiquement placé alors qu'on est plongé dans les péripéties d'Hunter!! Alors, toutes les réponses dans le suivant et dernier? Ma patience est à rude épreuve... Un écrivain très doué, par l'écriture et l'univers qu'il a mis en place, mais qui laisse trop planer l'incertitude...
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Peter Hunter, directeur adjoint de la police de Manchester, est chargé de mener une enquête secrète sur les meurtres de "l'éventreur du Yorkshire" pour le compte du Ministère de l'intérieur. C'est une mission délicate puisqu'il doit reprendre les dossiers de ses collègues du West Yorkshire qui supportent mal cette ingérence. Mais la liste des victimes ne cesse de s'allonger et les autorités doivent répondre à la pression des médias et de l'opinion publique. Enquêter sur ces crimes, c'est mettre au jour les pratiques irrégulières des policiers du West Yorkshire... Prends garde à toi Peter...

"1980" est le troisième volet du "Quator du Yorkshire" et une nouvelle fois, David Peace choisit un narrateur différent, ce qui lui permet de changer d'angle tout en traitant de la même affaire. La trame du récit, plus classique, est menée par un policier expérimenté et apprécié de sa hiérarchie. Il parait plus sain que les protagonistes précédents du Quator, n'étant miné que par les problèmes de fertilité de son épouse. Mais la bonne santé mentale est quelque chose de très précaire dans le nord de l'Angleterre...

Les paysages urbains baignent dans un jour terne : la lumière est grise, les arbres nus, la pluie continue, le froid du mois de décembre saisit les corps, les rues sont désertes... On pourrait croire à un décor post-apocalyptique mais il s'agit d'une ville en déclin minée par la pauvreté :"Décrépitude locale, décrépitude industrielle…" .

L'atmosphère pesante devient progressivement anxiogène. Le récit est sous tension, les phrases courtes s’enchaînent donnant au texte un rythme syncopé et obsessif , impression renforcée par les répétitions. Le lecteur est emporté par l'action et l'avancée de l'enquête. Et il part à la dérive dans les flux de conscience du narrateur. Les alternances entre la réalité et le rêve, le présent et le souvenir sont permanentes. Et puis il y a ces passages qui ouvrent les chapitres, sans ponctuation ; si on peine à deviner qui prend la parole, la douloureuse litanie qui parait sans fin nous saisi aux tripes.

C'est un roman d'une grande noirceur, tout y contribue : l'atmosphère, le cadre, les personnages, le style et l'intrigue. Peace a su composer avec tous ces matériaux un polar "radical".
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Lors d'un précédent billet, je vous avais parlé de 1974, chef d'oeuvre de David Peace qui était en fait l'ouverture d'une sombre et sinistre tétralogie chroniquant les affres du Yorkshire et du libéralisme outrancier qui ravagea la région.



En 1977, année du Jubilé, le tueur du Yorkshire sévit depuis plusieurs années, semant la terreur dans la région de Leed alors que la police impuissante s'échine à déployer des moyens considérables, mais inadaptés pour tenter de retrouver ce meurtrier. Nous suivrons le parcours de deux personnages secondaires du premier opus que sont le journaliste Jack Whitehead et le sergent Fraser qui tiennent les premiers rôles de cette tragédie. Car au-delà des apparences, certains crimes attribués à l'éventreur du Yorkshire pourraient révéler des histoires plus sombres qu'une troupe de policiers corrompus souhaiteraient dissimuler à tout jamais. Fraser, Whitehead, enquêteurs chevronnés mais minés par des tragédies personnelles vont-ils parvenir à faire éclater la vérité !?

1980, troisième opus de cette chronique atroce, est le plus linéaire et le plus classique des 4 romans. Peter Hunter, de la police de Manchester est chargé d'analyser la masse de dossiers concernant l'éventreur du Yorkshire qui n'a toujours pas été interpellé. Il continue à sévir en toute impunité et c'est pour cette raison que l'on diligente une enquête parallèle au grand dam des enquêteurs du Yorkshire qui n'apprécient pas cette intrusion. Est-ce seulement par orgueil ou pour d'autres raisons bien plus inavouables que ces policiers s'emploient à mettre des bâtons dans les roues d'un Peter Hunter qui va très vite se retrouver dépassé par les événements et découvrir les sombres magouilles de flic corrompus.

1983 clôture le Red Ridding quartet. Un chant incantatoire à trois voix pour solder les comptes. Tous les comptes.

1ère voix incarnée par le « Je » de Maurice Jobson, alias la Chouette, policier véreux à la tête d'une horde de flics pourris qu'il entraine dans des sombres affaires immobilières, de minables trafics de pronographies et surtout d'enquêtes bâclées avec des tabassages en règle qui se déroule dans le sous-sol d'un commissariat. Une salle d'interrogatoire que l'on surnomme « le Ventre » qui engloutit aveux et dénégations des suspects pour ne régurgiter qu'une « vérité acceptable ». Un soubresaut de conscience poussera ce flic malfaisant à enquêter sur une nouvelle disparition de fillette tout en faisant le lien avec un autre enlèvement datant de 1969. Si les coupable ne sont pas ceux qu'il a désigné, qui peut bien enlever et tuer toutes ces petites victimes !?

Seconde voix incarnée par le « Tu » de John Piggott, avocat minable et alcoolique qui va prendre en charge les affaires de mères désespérées qui savent leurs fils innocents de tous les crimes monstrueux dont ils sont accusés. Ces petites filles qui disparaissent et qui meurent encore et toujours. Il découvrira l'enfer du Ventre, salle d'interrogatoire monstrueuse de la police du Yorkshire qui contraint les hommes à avouer l'inavouable et l'innommable. Qui est le véritable responsable de ces disparitions. John Piggott égrènera les jours qui le mèneront vers cette terrible vérité. Cet enfant du Yorkshire, fils d'un flic déchu, pourra-t-il seulement faire face.

Troisième voix incarné par le « Il » de BJ, petite frappe minable et jeune prostitué malfaisant. C'est le personnage central de toute la série, l'homme qui aiguillera les enquêtes d'Eddie Dunford, de Jack Whitehead et Peter Hunter qui les mèneront tous à leur perte. C'est le personnage qui partagera les derniers instants de certaines des victimes, précédent leur assassinat sauvage. Victime, témoin, c'est surtout le jeune homme qui connaît l'ange du mal manipulateur qui brise les hommes, les femmes et surtout les jeunes fillettes du Yorkshire.

En achevant ce quatuor, vous vous retrouverez laminé par tant de noirceurs et tant de tragédies. Aucun espoir de rédemption pour les protagonistes de ces tragiques épisodes car le Yorkshire engloutit ses secrets sous une trombe de pluies sombres et de boues malfaisantes et pestilentielles. David Peace, bien plus que l'atrocité des meurtres qui émaillent ses récits, s'attache à nous décrire le désespoir des victimes survivantes et surtout les affres des familles et proches qui ont perdu tout espoir avec les atrocités qui les ont frappés. Comme si l'inhumanité des crimes commis renvoyait à la fragile humanité d'hommes et de femmes ordinaires qui se retrouvent plongé dans un enfer sans nom. le style de l'écriture n'est pas sans rappeler celle de James Ellroy, mais pour nous entrainer dans un univers bien plus tragique que la déconstruction de la mythologie du rêve américain. Car Peace nous dépeint le Yorkshire de son enfance. Une région secouée par la fermeture des mines et des entreprises métallurgiques. Une région dépourvue de mythe ! Et c'est par petites touches, par le biais d'annonces radiophoniques, d'entrefilets des quotidiens de la région que l'écrivain nous fait prendre conscience de cette Angleterre qui sombre dans le déclin économique, irrésistiblement attirée par les mirages d'un libéralisme monstrueux qui fera bien plus de victime que l'éventreur du Yorkshire.

David Peace c'est un style féroce et un regard sans complaisance sur une société à la dérive qu'il se plaît à décortiquer sous la lumière impitoyable d'une écriture incandescente.
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Bienvenue à Leeds en décembre 1980 où celui que l'on nomme l'éventreur du Yorkshire vient de faire une treizième victime. C'est bien là que se rend Peter Hunter, directeur adjoint de la police de Manchester, désigné par le ministère de L'Intérieur, pour mener une enquête sur les enquêteurs à charge de cette affaire et qui n'ont toujours pas de coupable. Avec une équipe de cinq policiers de son choix pour l'assister, il doit tout reprendre à zéro et remonter à l'année 1974.
L'auteur a pour habitude de surnommer les policiers dans ses romans. Peter Hunter, narrateur dans ce troisième volet a hérité du qualificatif Saint Con. Il nous décrit ce personnage comme étant intègre, assailli de cauchemars et obsédé par l'affaire. Les répétitions de textes voulues par David Peace nous montre les obsessions lancinantes de Peter pour qui cette histoire sans fin lui paraît obscure par bien des côtés.
Le rythme de lecture assez lent mais régulier est rendu nécessaire devant la complexité des événements et la minutie de l'enquête que mène Peter, alternant passé et présent avec un rappel détaillé des meurtres de l'éventreur et quelques références aux volumes précédents.
Des dialogues parsemés de sous-entendus, de sarcasmes et de plaisanteries douteuses révèlent une ambiance tendue entre les policiers, le danger y est palpable. Danger pour qui?
L'histoire baigne dans une atmosphère poisseuse due à la présence continuelle de la pluie et de la grisaille.
David Peace nous offre ici un roman noir par excellence. Il y règne un côté obscur, dans une ambiance morose de suspicion où l'on sent les coups bas et la corruption avec en toile de fond les meurtres sordides de l'éventreur. Donnera t-il une suite à cette fin de récit plutôt déconcertante dans 1983?
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Yorkshire, putain de Yorkshire…
Yorkshire primitif, Yorkshire médiéval, Yorkshire industriel…
Trois âges, trois âges de ténèbres…
Âges des ténèbres locaux…
Décrépitude locale, décrépitude industrielle…
Meurtre local, meurtre industriel…
Enfer local, enfer industriel…
Enfers morts, âges morts…
Marécages morts, usines mortes…
Villes mortes…
Les corbeaux, la pluie, et leur Éventreur…
L’Éventreur du Yorkshire…
Ce putain d’Éventreur du Yorkshire.
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Silence, seulement leurs pieds dans le long, long couloir, puis dans la chambre, Papps m'écartant, le souffle court, seulement des questions, des questions, des questions, Papps poussant Hook dans le long, long couloir pour qu'il demande de l'aide, de l'aide, de l'aide, le souffle court, Papps appuyant sur la poitrine de Whitehead, respire, respire, respire, le souffle court, ouvrant sa bouche, l'embrassant, l'embrassant, l'embrassant, le souffle court, puis me poussant contre le mur, d'autres questions, questions, questions, appuyant à nouveau sur sa poitrine, pression, pression, pression, le souffle court, d'autres pas dans le long, long couloir, docteur, docteur, docteur, le souffle court, de Hook à moi à Hook à Papps à Hook à moi à Papps, questions, questions, questions, le souffle court...
Seulement des questions...
Des questions et pas de réponses.
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Et elle pleure et moi aussi, incapable de retenir mes larmes, incapable d'attraper les siennes, incapable de les arrêter, et toutes les choses qu'on a perdues, il y en a tant, on a tant perdu, trop, les choses qu'on a perdues, elles sont si nombreuses, on a perdu de si nombreuses choses, de trop nombreuses choses, et je la prends par les épaules et l'entraîne dans la maison de ses parents, la maison de ses parents, comme la maison qui était notre maison, la maison qui était notre maison jusqu'à jeudi soir, son père et sa mère dans l'entrée, il la tient dans ses bras, elle a les mains sur son visage, Joan dans mes bras, ses mains sur mon visage, mon visage de cendre noire, et je les regarde tous les trois et je dis :
- Je suis désolé.
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Leeds…
Wakefield déserte et stérile, Leeds deux fois cet enfer et plus…
Le choc du pire des moments, du pire des enfers…
Moyen Âge, Ère victorienne et Béton :
Arcades obscures, brumes noires, vitres brisées de la décrépitude industrielle, du meurtre industriel, de l’enfer industriel…
Ville morte livrée aux corbeaux, à la pluie et à l’Éventreur.
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Chez les parents de Joan, dans leur salon parmi les cartes de Noël, leur salon et les cartes de Noël comme notre salon avec ses cartes de Noël, le salon qui était notre salon jusqu'à jeudi soir, devant leur sapin, leur sapin comme le sapin qui était notre sapin jusqu'à jeudi soir, assis dans leur salon, monsieur et madame Roberts s'efforçant de nous laisser tranquilles, de nous donner du temps, de nous donner de l'espace, du temps et de l'espace comme le temps et l'espace qui étaient notre temps et notre espace jusqu'à jeudi soir, mais ils entrent et sortent continuellement, moi et Joan dans leur salon, sur leur canapé, le canapé comme le canapé qui était notre canapé jusqu'à jeudi soir, dans leur salon sur leur canapé comme le couple d'adolescents qu'on n'a jamais été, moi ayant envie de lui tenir la main...
Lui tenant la main...
Lui tenant la main, retenant mes larmes, essayant d'attraper les siennes, de les arrêter... mais toutes les choses qu'on a perdues, il y en a tant, on a tant perdu, trop, les choses qu'on a perdues, elles sont ni nombreuses, on a perdu de si nombreuses choses, de trop nombreuses choses.
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