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EAN : 9782080243041
246 pages
Flammarion (29/09/2021)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Canicules, inondations, tempêtes… Nous constatons chaque jour davantage les effets du dérèglement climatique. Si la pandémie de Covid-19 n’en est pas une conséquence directe, elle nous a montré qu’une crise sanitaire (et donc possiblement toute crise écologique à venir) pouvait faire vaciller en quelques semaines nos existences et nos certitudes.
La science a prouvé que l’environnement a un impact sur notre santé, tout comme sur nos modes et lieux de vie. Ain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Les émotions du dérèglement climatique » ne parle pas d'éco-anxiété, comme on serait tenté de le croire étant donné la démocratisation du concept ces dernières années, mais plutôt des troubles psychiques causés par les conséquences du changement climatique chez les personnes en ayant subi les impacts.

Le premier chapitre aborde « Les effets du dérèglement climatique » en parlant des vagues de chaleurs et des catastrophes naturelles avant d'évoquer le syndrome de stress post-traumatique. Mais les effets sur la santé du changement climatique ne s'arrêtent pas là, c'est pourquoi le second chapitre traite « Les effets indirects », notamment les maladies infectieuses, le manque d'eau et de nourriture ou encore les troubles économiques. Un troisième chapitre de constat traite quant à lui des diverses pollutions – notamment concentrées dans les zones urbaines – qu'elles soient physiques (atmosphérique, métaux lourds…), sonores ou lumineuses, et qui ont toute un impact délétères sur notre santé physique et mentale.
Après l'état des lieux, se pose la question des « freins psychologiques à la prise de conscience et à l‘action ». Un chapitre d'une quinzaine de pages résume les principaux biais cognitifs et présente la notion de déni, où les auteurs se permettent d'affirmer que « la science n'est pas un débat d'opinion » en réponse au climato-scepticisme et ses « prises de position sans aucun fondement ». Si la problématique est éminemment politique, « il n'est plus question de discuter des faits mais des réponses que l'on va leur opposer ».
Sont ensuite abordés, dans le cinquième chapitre, les « Typologies des souffrances écologiques », dans lesquelles on trouve : le deuil écologique, la solastalgie, l'éco-anxiété (évidemment, on en parle quand même un peu) ou encore les « Ginks », accronyme pour « Green Inclination, No Kids », autrement dit : les personnes qui, pour des raisons écologiques, ne souhaitent pas avoir d'enfant. Chaque notion est exposée, en dépit de frontières parfois ténues, avec sa définition, son histoire, ce qui permet de dresser un portrait général des affections psychologiques qui entourent les changements environnementaux.
Il apparait nécessaire d'apprendre à « Vivre avec des souffrances nouvelles », ce qui est l'objet d'un cours chapitre de transition avant d'aborder quelques pistes de soulagement dans les chapitres suivants, « Retour à la nature » et « La gratitude comme facteur de résilience ». le premier de ces deux chapitres focalise sur la distance – ou plutôt le rapprochement – avec l'environnement naturel et les bienfaits qui l'accompagnent. Qu'il s'agisse des couleurs, des odeurs, des formes, de nombreuses études ont permis de mettre en avant que nous avons besoin « de nature » car nous y sommes profondément attachées par notre histoire humaine.
Les derniers chapitres apportent quant à eux des perspectives pour soulager la lourdeur des émotions suscités par les enjeux climatiques et environnementaux dans leur globalité. Notamment, le chapitre « Des stratégies pour faire face au stress » proposent quelques recommandations d'hygiène de vie (activité physique, relaxation, sommeil, alimentation, thérapie…) et donne les clés pour répondre à la question : « Vers quel praticien se tourner ? ».
« Adapter son mode de vie et renouer avec l'action » est l'avant dernier chapitre de ce livre. Il met en avant certains travaux analysant les mécanismes de la dépression et notamment « l'impuissance acquise […] fruit d'un apprentissage » qui provoque « une attitude passive et résignée ». En réponse, les auteurs invitent à « revenir à l'ici et maintenant », à se demander comment agir soi-même, à son échelle, car toute implication engendre un bénéfice psychologique en diminuant les dissonances cognitives induites par le grand écart entre son idéal idéaux et la réalité. Si les auteurs recommandent la voie de l'action (sur soi-même et son environnement), ils n'oublient pas de mentionner la nécessité de trouver « le juste milieu » pour agir « mais sans s'abîmer ».
Finalement, c'est « Un nouveau rapport au monde » qui s'offre à nous, car les changements dans nos modes de vie conditionnent en retour notre façon d'appréhender la vie et ce qui nous entoure. L'accent est mis sur les bienfaits de la solidarité (notamment sur le plan psychique) et de l'intelligence collective et les auteurs en profitent pour ouvrir les horizons quant à notre appréhension du monde.

Malgré une approche de prime abord centrée sur les aspects émotionnels du dérèglement climatique, ce petit livre d'environ 200 réussit à tisser du liens entre de nombreuses problématiques qui débordent largement sur les enjeux environnementaux dans leur globalité, ce qui est d'ailleurs très appréciable. Il n'existe pas, à ma connaissance, d'ouvrage sur de tels sujets observés à partir des influences psychologiques qu'ils ont sur nous. C'est à la fois l'occasion de découvrir un large panel de travaux scientifiques méconnus tout en favorisant de nouvelles perspectives de réflexion, appuyée par une invitation à l'action.

La principale qualité de l'ouvrage étant son approche, il plaira surtout aux lecteurs ayant déjà un certain recul sur les enjeux environnementaux. Il reste néanmoins très accessible à n'importe quel curieux. On regrettera toutefois que l'aspect politique soit quelque peu occulté, limitant ainsi les pistes de réflexion et d'action.
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« Les émotions du dérèglement climatique » ne parle pas d'éco-anxiété, comme on serait tenté de le croire étant donné la démocratisation du concept ces dernières années, mais plutôt des troubles psychiques causés par les conséquences du changement climatique chez les personnes en ayant subi les impacts.

Le premier chapitre aborde « Les effets du dérèglement climatique » en parlant des vagues de chaleurs et des catastrophes naturelles avant d'évoquer le syndrome de stress post-traumatique. Mais les effets sur la santé du changement climatique ne s'arrête pas là, c'est pourquoi le second chapitre traite « Les effets indirects », notamment les maladies infectieuses, le manque d'eau et de nourriture ou encore les troubles économiques. Un troisième chapitre de constat traite quant à lui des diverses pollutions – notamment concentrées dans les zones urbaines – qu'elles soient physiques (atmosphérique, métaux lourds…), sonores ou lumineuses, et qui ont toute un impact délétères sur notre santé physique et mentale.
Après l'état des lieux, se pose la question des « freins psychologiques à la prise de conscience et à l‘action ». Un chapitre d'une quinzaine de pages résume les principaux biais cognitifs et présente la notion de déni, où les auteurs se permettent d'affirmer que « la science n'est pas un débat d'opinion » en réponse au climato-scepticisme et ses « prises de position sans aucun fondement ». Si la problématique est éminemment politique, « il n'est plus question de discuter des faits mais des réponses que l'on va leur opposer ».
Sont ensuite abordés, dans le cinquième chapitre, les « Typologies des souffrances écologiques », dans lesquelles on trouve : le deuil écologique, la solastalgie, l'éco-anxiété (évidemment, on en parle) ou encore les « Ginks », accronyme pour « Green Inclination, No Kids », autrement dit : les personnes qui pour des raisons écologiques ne souhaitent pas avoir d'enfant. Chaque notions est exposée, en dépit de frontières parfois ténues, avec ses définitions, sont histoire, ce qui permet de dresser un portrait général des affections psychologiques qui entourent les changements environnementaux.
Il apparait nécessaire d'apprendre à « Vivre avec des souffrances nouvelles », ce qui est l'objet d'un cours chapitre de transition avant d'aborder quelques pistes de soulagement dans les chapitres suivants, « Retour à la nature » et « La gratitude comme facteur de résilience ». le premier de ces deux chapitres focalise sur la distance – ou plutôt le rapprochement – avec l'environnement naturel et les bienfaits qui l'accompagnent. Qu'il s'agisse des couleurs, des odeurs, des formes, de nombreuses études ont permis de mettre en avant que nous avons besoin « de nature » car nous y sommes profondément attachées par notre histoire humaine.
Les derniers chapitres apportent quant à eux des perspectives pour soulager la lourdeur des émotions suscités par les enjeux climatiques et environnementaux dans leur globalité. Notamment, le chapitre « Des stratégies pour faire face au stress » proposent quelques recommandations d'hygiène de vie (activité physique, relaxation, sommeil, alimentation, thérapie…) et donne les clés pour répondre à la question : « Vers quel praticien se tourner ? ».
« Adapter son mode de vie et renouer avec l'action » est l'avant dernier chapitre de ce livre. Il met en avant certains travaux analysant les mécanismes de la dépression et notamment « l'impuissance acquise […] fruit d'un apprentissage » qui provoque « une attitude passive et résignée ». En réponse, les auteurs invitent à « revenir à l'ici et maintenant », à se demander comment agir soi-même, à son échelle, car toute implication engendre un bénéfice psychologique en diminuant les dissonances cognitives induites par le grand écart entre les idéaux et la réalité. Si les auteurs recommandent la voie de l'action (sur soi-même et son environnement), ils n'oublient pas de mentionner la nécessité de trouver « le juste milieu » pour agir « mais sans s'abîmer ».
Finalement, c'est « Un nouveau rapport au monde » qui s'offre à nous, car les changements dans nos modes de vies conditionnent en retour notre façon d'appréhender la vie et ce qui nous entoure. L'accent est mis sur les bienfaits de la solidarité (notamment sur le plan psychique) et de l'intelligence collective et les auteurs en profitent pour ouvrir les horizons quant à notre appréhension du monde.

Malgré une approche de prime abord centrée sur les aspects émotionnels du dérèglement climatique, ce petit livre d'environ 200 réussit à tisser du liens entre de nombreuses problématiques qui débordent largement sur les enjeux environnementaux dans leur globalité, ce qui est d'ailleurs très appréciable. Il n'existe pas, à ma connaissance, d'ouvrage sur de tels sujets observés à partir des influences psychologiques qu'ils ont sur nous. C'est à la fois l'occasion de découvrir un large panel de travaux scientifiques méconnus tout en favorisant de nouvelles perspectives de réflexion, appuyée par une invitation à l'action.

La principale qualité de l'ouvrage étant son approche, il plaira surtout aux lecteurs ayant déjà un certain recul sur les enjeux environnementaux. Il reste néanmoins très accessible à n'importe quel curieux.
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Plusieurs ouvrages traitent des effets du dérèglement climatique sur le psychisme. L'intérêt de celui-ci est d'être l'oeuvre de deux psychiatres et psychothérapeute, décrivant simplement les causes et la teneur de l'éco-anxiété et les remèdes simples pour la surmonter.
Les premières études dans ce domaine remontent à 2000, notamment aux Pays-Bas. Elles montrent que les personnes vivant au vert sont moins sujettes au stress, à la dépression et à l'anxiété que les personnes vivant dans des zones moins verdoyantes.
Un des remèdes à l'angoisse environnementale est donc de se promener dans les bois, de longer la mer, de rêver près d'un étang, d' humer parfums et odeurs, notre cerveau prisant beaucoup ce sens élémentaire supplanté par la vue et l'ouïe.
Il est recommandé également de tenir un carnet de gratitude, de dire merci à ce qui nous arrive de bon, car une grande diversité d'émotions positives jour après jour diminue l'inflammation dans le corps et le cerveau. Sommeil de bonne qualité, régularité des rythmes, , nourriture soignée, relations sociales, sobriété numérique, autant de pistes favorables à la diminution de l'anxiété climatique.
Et bien entendu l'action soigne. Poser des actes qui changent notre manière de vivre partout où nous avons le pouvoir de peser un peu ou beaucoup : au boulot, au foyer, à l'école, en votant...
Et ce constat, nous avons besoin d'aller bien pour affronter le chaos climatique, c'est-à-dire prendre soin de soi, des autres, du vivant.
Cet approche limpide d'un phénomène touchant surtout les 15-35 ans repose sur des recherches poussées, recensées dans une dizaine de pages de sources, plus quatre pages de bibliographie.
Merci à tous deux d'avoir mis un texte court (203 pages) à la portée de tous, sur un sentiment, un état, un mal-être diffus et contagieux.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Revenons donc à la genèse du climatosepticisme. Le but de certaines campagnes médiatiques était d'introduire l'idée que le dérèglement climatique était sujet à controverse parmi les scientifiques là où les mécanismes principaux sont en réalité communément admis et que de controverse, il n'y en avait point.
Le champ de bataille n'était en effet pas celui de la science, mais des médias, de l'intérêt privé et de l'opinion publique. Ainsi des prises de position sans aucun fondement se sont retrouvées propulsées sur le devant de la scène, bénéficiant du même crédit que des travaux, eux, bien menés. Ces dynamiques se sont d'ailleurs rejouées lors de la pandémie de Covid-19 avec une surreprésentation d'avis pourtant minoritaires et non étayés par les faits. Cela nous enseigne qu'on ne peut pas utiliser en science les mêmes règles qu'en politique : la science n'est pas un débat d'opinion. Toutes les positions ne se valent pas et ne méritent pas une égale tribune. En science, ce en quoi le scientifique croit n'est pas central. Bien sûr que cela influera sur sa spécialisation, les hypothèses qu'il formulera et tentera de prouver, mais malgré toute la conviction du monde, il devra se ranger du côté de ses résultats, qu'ils affirment ou infirment son hypothèse.
le débat public a ainsi été biaisé par une campagne médiatique bien menée et une surreprésentation - au regard de la réelle proportion de scientifiques doutant par rapport à ceux qui étaient convaincus - du discours climatosceptique. On peut selon toute vraisemblance affirmer que ces débats factices ont retardé à la fois la prise de conscience collective et la mise en place de politiques de préservation de l'environnement.
Aujourd'hui, la réalité du dérèglement climatique est admise même des compagnies qui avaient à l'origine participé au financement de ces campagnes de désinformation. Le débat a rejoint le lieu de la politique : il n'est plus question de discuter des faits mais de la réponse que l'on va leur opposer.

Chapitre 4, Les freins psychologiques à la prise de conscience et à l'action, p81-82
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Le concept de déni dans son acception psychologique actuelle a été décrit en premier par Freud. Selon Jean-Bernard Pontalis et Jean Laplanche, tous deux philosophes, psychanalystes et auteurs de l'ouvrage de référence Vocabulaire de la psychanalyse, le déni serait un "mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d'une perception traumatisante". La résistance individuelle aux constats scientifiques du dérèglement climatique peut pour certaines personnes procéder de ce mécanisme : occulter ces faits aux conséquences vertigineuses est une façon de se protéger de l'angoisse qu'ils peuvent générer. On les refuse car on est incapable d'y faire face.

Le terme de "déni climatique" a pourtant correspondu à d'autres réalités que ce mécanisme de protection psychique d'échelle individuelle, réalités qui ne procèdent pas du déni.
Alors que les résultats des premières études alertent sur les phénomènes climatiques en cours et font émerger sur la scène politique l'opportunité de prendre des mesures visant la réduction des émissions de CO2, une campagne de décrédibilisation de ces résultats comme des scientifiques à leur origine est lancée par plusieurs industriels des secteurs miniers et gaziers par l'entremise de nombreux think tanks qu'ils financent. Ce mouvement sera particulièrement actif dans les pays anglo-saxons des années 1970 à nos jours avec des répercussions sur les politiques écologiques à l'échelle mondiale.
La compagnie ExxonMobil a tout particulièrement été mise en cause, notamment après la publication de documents internes montrant que ses dirigeants avaient été alertés par leurs propres employés ingénieurs et scientifiques sur les conséquences néfastes des émissions de CO2 dès les années 1970. C'est ainsi en toute connaissance de cause qu'ils ont soutenu et financé les acteurs d'une vaste campagne médiatique de désinformation inspirée de celles menées par l'industrie du tabac.

Chapitre 4, Les freins psychologiques à la prise de conscience et à l'action, p77-78.
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En médecine, les effets de la pollution de l'air sur les maladies respiratoires et cardio-vasculaires sont évidents aujourd'hui, mais cette problématique est peu connue et rarement abordée concernant les maladies mentales. Il commence à y avoir pourtant une accumulation de travaux de recherche tendant à montrer que certaines affections sont également concernées par la pollution atmosphérique. En 2018, des chercheurs italiens avaient déjà analysé plus d'une quarantaine d'études réalisées à ce sujet dans différents pays du monde, suggérant un lien entre certains polluants comme les particules fines ou l'oxyde nitrique et la survenue de dépressions.
[...]
En Chine, des chercheurs ont établi un lien statistique entre l'augmentation de la concentration en particules fines dans l'air et l'augmentation du nombre d'hospitalisations en psychiatrie des personnes souffrant de schizophrénie.
[...]
Certaines études se sont intéressées à l'impact de cette exposition sur les enfants en fonction de leur âge au moment de l'exposition, de la vie intra-utérine ( exposition via la mère ) à l'âge adulte. Elles mettent en évidence un surrisque de développer un trouble du spectre autistique et/ou un trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention.
[...]
Dans le cas qui nous intéresse, deux études longitudinales menées au Danemark et en Finlande sont très convaincantes du fait de la grande taille des populations étudiées - plusieurs millions - et de la répétition des évaluations réalisées. La manière dont elles ont été conçues a notamment permis de prendre en compte l'exposition à la pollution avant l'apparition des troubles psychiatriques, ce qui est un argument fort en faveur d'un possible lien de cause à effet. Leurs résultats sont assez démonstratifs pour les quatre maladies psychiatriques suivantes pour lesquelles la fréquence est plus élevée chez les adultes ayant été exposées à la pollution atmosphérique dans l'enfance :
- trouble bipolaire : +29 %
- dépression : +50 %
- schizophrénie : +148 %
- troubles de la personnalité : +162 %

Chapitre 3, Les pollutions, en plus..., p57 à 60.
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[...] on sait aujourd'hui que le fait de naître, grandir et vivre en ville augmente le risque de développer plus tard dans sa vie une maladie mentale. Cette corrélation a d'abord été établie chez les patients souffrant de schizophrénie puis confirmée dans d'autres pathologies telles que les troubles de l'humeur et les troubles anxieux. En effet, indépendamment du pays, le fait d'habiter dans des villes denses augmente de manière très significative le risque de souffrir d'une de ces maladies, en le multipliant par deux environ par rapport aux personnes vivant en milieu rural. Cette observation a été confirmée par de nombreuses études, dont une réalisée en France en 2020 par l'équipe du professeur Franck Schurhoff à Créteil.

Chapitre 3, Les pollutions, en plus... p54.
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Par la suppression d'emplois dans les industries dépendantes du climat ( agriculture, élevage, pêche, tourisme, etc. ), les pertes liées aux catastrophes naturelles, les coûts de reconstruction ou d'exode et l'augmentation des prix des biens et des services, il est attendu que le dérèglement climatique soit pourvoyeur de difficultés financières à l'échelle planétaire. On projette une perte de revenu de 23% par habitant d'ici à la fin du siècle. Les effets néfastes de la précarité économiques comme du chômage sur la santé mentale sont nombreux : réduction de l'autonomie et du sentiment d'efficacité personnelle, dégradation de l'image de soi, isolement social, niveaux de stress augmentés, sentiment d'insécurité persistant. Toutes les études épidémiologiques en psychiatrie démontrent de manière implacable, et cela dans le monde entier y compris la France, le lien très fort qui existe entre la précarité économique et sociale et quasiment toutes les catégories de pathologie mentale, à commencer par la dépression, les troubles anxieux sous toutes leurs formes et les addictions. Les mécanismes sont nombreux et divers, mais en particulier les pressions économiques liées à l'accès plus difficile à l'emploi, les horaires de travail étendus, le manque de temps et d'argent ou encore la séparation des familles ( emplois éloignés du lieu de vie familial ) menacent et affaiblissent le "capital social". Ce dernier, construit par la participation à la vie de la communauté, est pourtant un facteur protecteur crucial du bien-être psychique. En effet la présence d'un tissu social riche s'accompagne pour les individus qui en bénéficient d'une réduction de 50% du risque de mort prématurée, d'une moindre vulnérabilité psychique au sortir d'une catastrophe climatique et d'une plus grande résilience face à elles.

Chapitre 2, Les effets indirects, p45 à 47.
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