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EAN : 9782953595109
146 pages
Dystopia (01/01/2010)
3.74/5   17 notes
Résumé :
Yama Loka terminus recueillait les témoignages des habitants de Yirminadingrad. Une ville qui n'est pas encore sortie de terre, a déjà été détruite, n'a jamais pu exister... Henry, Mucchielli et Perger en évoquent les marges rêvées : Bara Yogoï est composé de sept légendes, sept vérités disjointes, sept contes sans clé.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
«Bara Yogoï - Sept autres lieux» rassemble sept récits étranges dans lesquels éclosent les angoisses nées d'un univers post-apocalyptique, l'enfer d'un monde industriel anéanti ou qui finit de s'écrouler sous l'oeil des derniers témoins en fin de course, avec des hommes retournés à une vie a minima, à une forme de survie.

Voici un aperçu (très superficiel) de l'atmosphère des premières nouvelles du recueil (absolument pas un hit-parade car j'ai aimé toutes les nouvelles, avec néanmoins un coup de coeur particulier pour Enfer périphérique numéro 21) :

"Playlist / shuffle" – dans son taxi, le monologue (quasiment) amoureux à son frère junkie d'un chauffeur de taxi, abruti d'alcool et de boulot, qui tente ainsi de faire son deuil

"Tom + Jess =
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Ce livre m'intriguait depuis un bout de temps du fait de sa couverture. Oui, parfois cela tient à peu de chose. Il faut dire que les livres des Editions Dystopia sont toujours de très beaux objets. J'ai donc franchi le pas et découvert le premier livre publié par cette maison d'Edition il y a 5 ans. C'est un objet littéraire étrange, qui est proposé au lecteur. Il mélange textes et illustrations (7 et 7), fruits de la collaboration de Léo HENRY et Jacques MUCCHIELLI à l'écriture et de Stéphane PERGER pour les illustrations. Je ne reviendrai pas sur leur façon de travailler, mais je vous invite à écouter l'interview réalisée par ActuSF.

Ces sept textes se placent dans l'univers de Yirminadingrad, ville imaginaire de l'Europe de l'Est développée dans leur précédent opus : Yama Loka Terminus. Je ne l'ai pas lu, mais cela ne m'a pas gêné pour embarquer dans cet univers étrange. Les liens entre les textes n'ont rien d'évident, à part la destruction plus ou moins avancée, une humanité qui survit, un monde en déliquescence....
(...)
Lien : http://booksandme.canalblog...
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Avec Leo Henry, c'est tout ou rien.
Soit j'aime beaucoup, soit pas du tout. Pas de demie-mesure.
Pour ce recueil, ce sera plutôt négatif. Seule la première nouvelle a trouvé grâce à mes yeux.
L'écriture est très particulière, la trame de l'histoire difficile à suivre, quand il y en a une.... A trop vouloir chercher à se démarquer, on peut se perdre.
Alors, j'abandonne au milieu, pas convaincu.
Peut-être que dans quelques mois, je m'y replongerai... Ou pas.
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Extrait de ma chronique :

"La tension entre les deux espaces évoqués dans chaque nouvelle crée en leur sein une manière d'arc électrique qui porte le personnage principal, voire détermine son parcours, souvent calqué sur la dérive, cette manière de promenade surréaliste chère à Guy Debord : le chauffeur, Tom, le Protecteur, le voyageur, Renaud Johnson, le prisonnier, Yirmin, tous sont en transit entre deux espaces, qu'ils en proviennent ou qu'ils rêvent de s'y rendre.


Ce trio d'actants se traduit souvent par une structure plus ou moins ouvertement ternaire, qu'elle se déduise du texte (le chauffeur roule d'abord seul, puis accompagné, puis de nouveau seul, et à chaque fois, c'est un modèle différent de film qui est convoqué : "film d'action" page 11 ou "mauvais film de genre" page 14, "film à l'eau de rose" page 17, "film d'horreur" page 21) ou qu'elle y soit explicitement inscrite (les sections 7, 14 et 21 de "Délivrances")."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Encore moins bon que Yama Loka Terminus qui deja était faible...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Birm Tegetch n’était qu’un amas de rocailles et de vies jetées au bord de la maigre ravine. À la belle saison, une eau pâle ruisselait entre les rocs, pour moitié invisible. Elle venait des sommets et portait des souvenirs de verdure, de germes et de pluies, avant de filer vers l’aval. Le reste de l’année les femmes cheminaient jusqu’aux puits, lentes processions dans les lacets. Les arbres étouffaient de poussière, bras tors vers le ciel. Hommes et bêtes s’enfonçaient au plus sombre de la pierre où, collés aux parois humides, ils redisaient leurs contes de ténèbres, usés comme leur propre langue, aussi mystérieux et anciens. Birm Tegetch n’avait jamais appartenu à personne, homme ou dieu. On disait le crâne des bergers trop épais ; ils étaient simplement peu curieux et têtus jusqu’à l’obstination. Les dominations passaient comme des bourrasques, ils se relevaient intacts. Il y avait trop peu à prendre dans ce village et aucune âme à soumettre.
Cela faisait trois générations que les Tegetchis résidaient sur la tache rose d’une carte d’état-major étrangère. Une poignée de Mycroniens s’y étaient établis au temps des grandspères, avaient monté trois bâtiments cubiques au haut du bourg, étaient repartis. Deux de ces maisons s’étaient affaissées et servaient de granges à fourrage, de hangars. La troisième, basse et trapue, était restée intacte, close par une porte de métal et une chaîne hérissée de rouille. Les pierres sonnaient agréablement sur l’huis bosselé, le lapider avait quelque chose de plaisant, de sacrilège.
Les Blancs peinaient à parler une langue humaine. Une ou deux fois par mois on en voyait passer dans des automobiles ouvertes, égarés entre leurs bases d’altitude. Ils s’arrêtaient rarement, pour réclamer par gestes à boire, à manger. Mais ceux qui fascinaient les enfants vivaient dans le ciel. Quand l’ombre oblongue d’un zeppelin se dessinait au sol, les gamins gagnaient les hauteurs, cavalant aux pierriers. On allait voir les Blancs glisser par-dessus monts et déserts, silencieux comme des nuages, leurs visages ronds inscrits dans le rond des hublots. (« À propos d’un épisode méconnu des guerres coloniales motherlando-mycroniennes »).
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Les ordres ne venaient pas.
Le Protecteur se réveillait chaque matin à la même heure et restait étendu, le dos collé à sa couche par la sueur. Ses paupières tremblaient, papillonnaient. En faisant le point sur ses iris on devinait l’agitation des humeurs vitreuses de l’œil. Puis les pupilles, d’eau trouble, tentaient de se fixer sur quelque chose de dur, de sec, de moins terrifiant.
Une éternelle répétition, quatre minutes et vingt-sept secondes avant de se lever, puis les exercices respiratoires. Yeux fermés, coudes alignés aux épaules, paumes à hauteur de poitrine parallèles au sol en terre battue, le souffle expulsé des poumons à mesure que ses mains descendaient vers sa taille, il repoussait l’air trop épais, qui lui résistait. Il tournait ensuite les paumes vers le plafond cloqué d’humidité et les remontait vers son torse qui se gonflait d’air à nouveau. Encore et encore, jusqu’à ce que la peur soit expirée.
Le Protecteur comparait ses angoisses matinales à une noyade, nager à bout de forces avec la certitude de sombrer bientôt. Rien de bien original.
Le Cercle avait pensé qu’il s’accoutumerait à la situation, qu’il finirait par sortir de sa routine. Qu’il ferait quelque chose de révélateur, d’intéressant. Ça avait fait rire Big Django, qui avait dit quelque chose du genre « en somme vous voulez que son habitude change ses habitudes ? » Il était devenu rouge de rigolade, des postillons en rafales à travers les écarts de ses chicots. Le Contrôleur, derrière son bureau tapissé de papier peint orange, l’avait regardé comme si c’était un putain de dégénéré, comme s’il était responsable du Troisième Bombardement, ou un truc comme ça. (« Enfer périphérique n°21 »)
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S'il se détachait un instant de sa tâche, il pourrait parvenir à la pointe, là où le rêve prend fin, devant l'immense miroir sous lequel copulent les baleines et dérivent les vaisseaux fantômes. Là, sur la plus haute pierre de cet ultime promontoire, il se tiendrait face au néant un temps assez long pour la voir approcher. Cette fois, elle viendrait en dansant sur les flots, légère à en pleurer, et elle se nommerait Âme parce qu'il aurait abandonné ses crayons pour elle, et s'appellerait Mone pour s'être extraite seule des flots de la mer, et son prénom resterait pour toujours un mystère, serait une promesse.
(En mauvaise compagnie)
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Mais Soury n'écoutait plus, il dansait sur les déblais, soulevait des poussières. Puis le cauchemar du Protecteur lui coupa le souffle : le phosphore calcine les peaux, les squelettes sont libérés de leur chair, dix milliers d'hommes se dissolvent, fusionnent avec la terre – sa bouche s'écartela sur un cri silencieux, celui de l'homme qui se redressait sur la couche de Bhūmi, là-bas.
(Enfer périphérique numéro 21)

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Son pied est énorme pour ses mains menues. Il a ôté ses pompes salopées et pose, un peu honteux, les grands panards à ses épaules. Elle resserre aux chevilles pour l’assurer et il saisit la trappe. Ses doigts, glissés au-dehors, tâtent un air froid, comme mouillé. Le jour, un peu plus, s’immisce dans sa prison. « Est-ce que je peux rêver encore ? », demande-t-il à ses songes mêmes, « me donneras-tu le temps ? ». Il parle à voix haute et en articulant bien, quoique sachant que nulle part il ne dort plus dans la cité pénitentiaire. La trappe bascule, s’ouvre en grand, claque sèche, ses échos sonnent. Alors, par un effort de tout le corps, le prisonnier se hisse, et la brique redevient flaque, s’épand, augmente et dégouline, dévale un escalier que le poisson saute, marche à marche, jusqu’à disparaître. Le monde, au-dehors, est pâle et venteux. Des nuages gris, gavés de lumière. Le prisonnier scrute, à ses pieds, les enceintes circulaires de la cité pénitentiaire, inaptes désormais à le retenir. « Regarde », fait-il à son adresse, depuis le bout du toit, « d’ici on voit la mer. » (« En mauvaise compagnie »)
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Entre épisodes de sécheresse, pollutions diverses et usages incontrôlés, l'eau devient un enjeu mondial majeur et les luttes à son propos se multiplient. de nouveaux procédés techniques voient le jour tandis que l'on accorde des droits aux fleuves. La solution sera-t-elle technique ou juridique ? Que nous disent les récits fictionnels de sociétés durables ? Quelles pistes pour gérer et partager l'eau de façon juste et équitable ?
Moderateur : Antoine Mottier Intervenants : Gwen de Bonneval, Léo Henry, Pascal Peu, Éric Sauquet
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