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EAN : 9782841116713
112 pages
Editions Nil (03/10/2013)
3.7/5   30 notes
Résumé :
« Les gens dans leur bon droit sont dangereux. »

Un ciel bleu, une église, un mariage, une foule rassemblée pour célébrer l'amour, la montée vers l'autel, une mariée souriante... Une mariée aux yeux brouillés de larmes qui s'enfuit, laissant derrière elle l'homme de sa vie. C'était un an plus tôt, et la narratrice n'a plus jamais revu celui qu'elle a choisi de ne pas épouser. Elle souffre : il lui manque, elle lui écrit. Malgré son apparence criminell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Je ferme le livre, ou plutôt cette longue lettre, avec un profond sentiment de malaise. Pire, je suis énervée. Non pas à cause de la forme. Je n'ai absolument rien à dire, à part quelques petites répétitions, sur le style, vif, mordant, incisif qui facilite la rapidité de la lecture. Mais le fond... Comment aurais-je pu réagir autrement face à l'apologie de l'adultère ? J'aurais dû m'en douter vu le titre. Mais c'est une fois le bouquin fini que l'on prend en pleine figure l'ampleur de sa signification.

La narratrice assume pleinement son rôle de maîtresse. Elle le dit sans ambages : "C'est là où l'on voit l'importance exagérée du mariage. La maîtresse est toujours considérée comme l'intruse, la créature qui s'immisce dans le couple dit sacré puisque tenu par un contrat de mariage. C'est n'importe quoi. Moi, je dis qu'il faut libérer les maîtresses de leur clandestinité forcée" (P 44-45). Discours égoïste auquel je ne peux adhérer et croyez-moi, je mesure mes propos. Qu'elle l'assume, c'est une chose. Mais un mot pour l'épouse peut-être, non ? Ah, oui, j'oubliais... si elle est trompée, c'est que ça doit être sa faute ! Bref... je ne m'énerverai pas... mais j'ose seulement espérer que Pia Petersen a seulement voulu choquer. Pour le coup, c'est une réussite !

Il n'y a qu'une idée à laquelle j'adhère : à un moment donné, la narratrice évoque le fait qu'une femme sans enfant subisse les réflexions / conseils des autres, sans que ces derniers ne cherchent à comprendre pourquoi elle n'en a pas. Il est vrai que ce sont sans cesse les mêmes questions : "Alors, ces enfants, c'est pour quand ?" avec la variante : "Tu n'as jamais pensé à avoir des enfants ?" Puis, le coup de grâce : "Tu as fait des examens ?" Et si jamais la personne a l'outrecuidance de dire qu'elle n'en veut pas, on ne la croit pas. Oui, voilà la seule chose que je n'ai pas rejetée !

Allez, je m'arrête là, vous avez bien compris mon ressenti sur le sujet. Ceci dit, ce n'est que mon simple avis (pour paraphraser Nastasia). A chacun de se faire sa propre idée.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dans cette longue lettre, Pia Petersen s'adresse à l'homme qu'elle aime toujours, mais qu'elle a quitté au pied de l'autel. Elle essaie de reprendre la conversation interrompue par sa fuite et par l'incompréhension hostile de son ancien fiancé. « Il fallait laisser à l'autre la possibilité de changer d'avis mais ça, tu l'as oublié, n'est-ce pas ? » (p. 12) Alors qu'elle occupait depuis longtemps la place de la maîtresse, Pia Petersen s'accommodait parfaitement de la situation et n'avait pas demandé à son amant de quitter son épouse. « Je prenais goût à ne plus être hantée par le désir de possession. » (p. 22) Elle affirme n'avoir jamais eu besoin du mariage pour aimer, et encore moins le désir de formaliser des sentiments qui sont surtout beaux quand ils sont libres. « Jamais je ne soumettrai l'amour à un contrat. » (p. 25) Au fil de sa lettre, elle rappelle à l'homme qu'elle aime qu'elle refuse de se définir en tant que femme-épouse ou femme-mère et qu'elle a trouvé d'autres façons de se réaliser, loin du couple contresigné et de la maternité. « Toutes les femmes n'ont pas l'instinct maternel mais elles ont toutes une amie qui dit tu vas le regretter un jour. » (p. 77) Outre la lettre adressée à son ancien amant, Pia Petersen écrit une réflexion profonde sur l'économie, la natalité mondiale, l'état de la société, le féminisme et la place des femmes. « Moi, je dis que la femme devrait penser plus avec son cerveau qu'avec son utérus. » (p. 102)

Ce livre m'a été mis dans les mains par une amie qui ne me veut toujours que du bien. Mais pour cette lecture, je ne suis pas certaine de pouvoir la remercier. L'histoire et les expériences de Pia Petersen rejoignent trop brutalement les miennes pour que je reste indifférente. Cette lecture m'a heurtée, voire blessée par certains aspects. Je reconnais la pertinence des positions que défend l'auteure et ne suis pas de celles qui considèrent la femme comme un ventre en devenir. Mais certains des propos de l'auteure sont terriblement violents envers les femmes et certains de leurs désirs.

Je vais continuer à lire des livres de Pia Petersen, mais uniquement ses romans. Et je vous recommande chaudement Un écrivain, un vrai qui vous plongera dans l'enfer des médias et de la télé-réalité.
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Pia Petersen mène une réflexion sur deux fronts : tout d'abord celui du mariage, assimilé à un contrat et à toute l'horreur de ce terme : "Le mariage, c'est signer un contrat dans lequel il est stipulé qu'il ne faut plus jamais tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Est-ce que l'on a si peur de perdre l'autre que l'on soit obligé de lui mettre un contrat autour du cou ?"; ainsi que sur le conditionnement des femmes à devoir faire des enfants et surtout de le désirer sous peine de passer pour un animal de foire : "Depuis mon enfance, on m'a raconté qu'une femme doit désirer se marier, elle doit vouloir des enfants et si ce n'est pas le cas, elle n'est pas normale, une vraie femme cherche l'homme avec qui construire le nid, un homme prêt à s'engager jusqu'au bout, ce bout étant la construction de la famille et accessoirement, elle peut viser une carrière mais toujours accessoirement, l'enfantement étant le but final.".
Grand bien m'en fasse, et j'en remercie mes parents, je n'ai pas été élevée dans cette vision archaïque et dépassée de la femme et de sa condition, mais je dois reconnaître que malheureusement pour certaines personnes ce point de vue est toujours d'actualité.
Tout comme je rejoins l'auteur sur certaines anecdotes de son récit avec des propos tenus par des femmes à l'égard d'une qui ne souhaite ni enfant voire ni mari, ce sont des situations que j'ai plus ou moins vécues et où j'ai eu plus ou moins envie d'expliquer que la vie ne correspond pas à une seule case bien définie à laquelle il faut se conformer et/ou d'étriper la personne en face de moi devant tant de bêtises et de lieux communs débités à la seconde.
Mais là où je suis moins d'accord, c'est le manque de nuance qu'il y a.
Soit la femme est totalement hors cadre, soit elle s'inscrit dans le schéma et juge la précédente.
Heureusement qu'il y a des femmes plus nuancées, de celles qui même mariées avec enfants acceptent la célibataire ne désirant pas d'enfant.
Le propos développé passe trop d'un extrême à l'autre, il y a aussi un juste milieu, des femmes qui ne jugent pas d'autres femmes.
La femme n'est pas que carriériste ou désirant fonder un foyer avec un mari aimant, il y en a qui choisissent les deux, finalement j'aurais bien aimé entendre parler d'elles également, car elles ont fait avancer le féminisme à leur façon et ne sont pas non plus une minorité.
Là où je rejoins l'auteur, c'est que je pensais également que le féminisme aurait rendu les femmes plus tolérantes les unes envers les autres, or il n'en est rien : "Je pensais qu'après le féminisme, les femmes seraient plus tolérantes envers celles qui font des choix de vie différents, comme celui de ne pas avoir d'enfant mais non. Je me suis longtemps demandé pourquoi et c'est assez incroyable mais les femmes se définissent encore aujourd'hui d'après leur ventre.".
Mais encore une fois, ce propos bienvenu n'est pas nuancé et tout de suite l'auteur lui fait face avec son opposé : "Moi, je dis que la femme devrait penser plus avec son cerveau qu'avec son utérus.".
Non, la femme ne pense pas qu'avec son utérus ou qu'avec son cerveau, certaines utilisent très bien leur cerveau, ce qui n'est pas incompatible avec l'utilisation de son utérus.
Tout comme une femme écrivain n'écrit pas soit un roman dégoulinant d'amour appartenant à la catégorie Harlequin soit une autofiction.
Tout comme sa vision de la femme, cette classification des écrivains féminines est elle aussi réductrice.
L'autre point intéressant de cette lettre, c'est que Pia Petersen y dé-diabolise la vision de la maîtresse, cette horrible femme qui s'accapare l'époux d'une autre dans des intentions toutes plus mauvaises les unes que les autres.
Il y a des femmes qui vivent très bien leur condition de maîtresse et qui l'acceptent, c'est le cas de la narratrice à qui cette situation convenait très bien et qui n'a jamais demandé à en changer : "Je crois que c'est ce que j'aimais dans notre histoire, notre liberté, la tienne, la mienne. C'était fondamental. On n'avait pas besoin d'un contrat d'appartenance.".
Là où j'ai été interpellée dans ma lecture, c'est que malgré les fautes reconnues de la narratrice et celles qu'elle énonce de son ex-compagnon à aucun moment il n'est vraiment question de communication entre ces deux êtres.
Car finalement, ce qui a conduit à leur rupture, à cette fuite à l'église, c'est bel et bien un manque de communication, de dialogue.
A force de trop se reposer sur des non-dits, des certitudes que l'on croyait connues de l'autre, cela a conduit à la séparation de deux êtres : "J'ai probablement eu tort en n'abordant jamais la question mais je n'acceptais plus ce droit de propriété induit et bétonné par le contrat de mariage où l'on appartient entièrement à quelqu'un, où l'on est dépossédé de soi et de sa liberté élémentaire.".
Cet aspect d'un couple n'est qu'effleuré et c'est dommage car pour être complète cette confession sous forme parfois de remise en question n'aurait pas dû porter que sur la femme-mariée et la femme-mère car finalement, les erreurs reconnues ne le sont qu'à moitié et n'expliquent pas tout.

A lire cette chronique, il ne faut pas croire que je ne garderai de ce texte qu'un sentiment mitigé, d'autant plus qu'il s'agit de ma première lecture d'une oeuvre de Pia Petersen mais j'ai d'ores et déjà un de ses romans en attente, c'est donc avec grand plaisir que je continuerai de la découvrir.
Au contraire, cette lecture a tenu ses promesses et même si mon propos est parfois nuancé, je reconnais que Pia Petersen a fait preuve d'un courage littéraire en écrivant un tel texte, qu'il soulève des questions qui touchent plus ou moins chaque lecteur en le renvoyant à son propre vécu, qu'il dépoussière le féminisme et permet d'y apporter un regard neuf, et dont la plus grande qualité est de ne laisser personne indifférent.
C'est un écrit qui suscite le débat et les échanges de point de vue, à mon sens l'un des récits les plus intéressants de cette rentrée littéraire 2013/2014.

"Instinct primaire" fait partie de ces livres couillus qui malmènent le lecteur en énonçant des vérités ou tout du moins des points de vue qui ne sont pas toujours plaisants à entendre et qui ont le mérite de lancer et de nourrir le débat.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'ai lu beaucoup d'avis positifs, voire très positifs sur ce livre. Je m'attendais à éprouver un coup de coeur pour lui. Ce n'est pas le cas. Je l'ai bien aimé, sans plus. Pourquoi ?
La narratrice se veut une femme libre. Libre d'écrire, de se consacrer à la littérature. Mariage et enfants ne font pas partie de son projet de vie. Ceci ne me pose pas de problème, loin de là, j'ai toujours su que le bonheur, l'accomplissement de soi ne passait pas nécessairement par la maternité, quoi qu'en dise une génération de soi-disant féministe. Ce qui me dérange est cette thèse comme quoi un écrivain ne peut aussi être mère, avoir une vie personnelle, jongler entre des obligations mais ne peut exister qu'en se consacrant uniquement à son oeuvre. Elle n'est pas neuve, quoi qu'en dise l'auteur, – voir Simone de Beauvoir, Karen Blixen entre autre, qui soutenaient déjà cette thèse. Et si elle a le désir de voir le monde, de s'ouvrir au monde pour écrire, d'autres désirs ne sont pas incompatibles avec la volonté d'écrire.
Je regrette aussi qu'elle ne retienne que deux domaines d'écriture : l'autofiction et les harlequinades. A mes yeux, cette classification est très réductrice, et laisse de côté maintes auteurs. Je pense à Doris Lessing, qui vient de nous quitter, à Jeanne Benameur, Nancy Huston, et j'en oublie beaucoup.
Au fur et à mesure que je rédige cette critique, je me dis d'ailleurs que je me laisse envahir par les souvenirs négatifs, plutôt que les positifs, ce qui serait très réducteur. Je me rappelle aussi cette sensation d'étouffement qui m'avait saisi lorsque, entourée par des femmes/mariées/mère, elle ne trouve personne pour la comprendre, et toutes pour la plaindre. Et là, elle pousse à s'interroger sur les raisons pour lesquelles une femme se marie, a des enfants. [Note : j'en connais qui sont très fières de dire qu'elles ont mis le grappin sur leur mari très tôt, et que maintenant, elles sont tranquilles. Ah, bon ? Drôle d'idée du bonheur]. On interroge toujours une célibataire sans enfant, on calque sur elle des schémas de pensée pré-établis, et même l'homme qu'elle aimait n'y a pas échappé, lui qui pensait qu'elle voulait forcément le mariage, pour forcément avoir des enfants après. On ne demande jamais pourquoi une femme veut des enfants alors que les femmes sans enfant sont priés de se justifier, ou de trouver une cause à leur "incomplétude".
Puis, comme l'auteur, je ne pense pas que la femme soit meilleure que l'homme, que le monde se porterait mieux si elle le dirigeait. Je ne pense pas non plus que la femme qui a enfanté soit seule capable de générosité. Combien de fois m'a-t-on ressassé qu'une femme devenait "meilleure" quand elle était mère, qu'elle acquérait une meilleure compréhension du monde (pas dans ma famille, je vous rassure tout de suite), et j'ai été heureuse de lire enfin quelqu'un qui ose défendre des thèses bien différentes.
Instinct primaire est un livre qui fait réfléchir, par les thèses qu'il défend. C'est un livre dont j'ai beaucoup parlé autour de moi, et que je compte bien faire découvrir à d'autres lecteurs. A ce titre, il est l'un des livres les plus intéressants que j'ai lus lors de la rentrée littéraire 2013.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Cette lettre publiée par Pia Petersen a déjà donné lieu à des débats passionnés sur la blogosphère, c'est bien normal puisqu'ici Pia Petersen aborde ce qui touche toutes les femmes, le mariage, les enfants et la liberté individuelle. À travers ces questions se dégage une conception du rôle et de la place de la femme dans la société, et dans la sphère intime.

« Instinct primaire » s'adresse à l'homme dont elle a été la maîtresse et qui décide d'officialiser leur relation en la demandant en mariage. Pia Petersen a refusé au dernier moment et lui écrit donc cette très belle lettre pour lui expliquer les motifs de son refus, lui qui n'a pas voulu les connaître, car il n'y a rien de plus difficile à dépasser qu'une rupture sans explication.

Pia Petersen revient sur les débuts de leur histoire, lorsqu'il était marié à une autre, leur couple qui semblait si différent des autres tant leur entente était parfaite. D'ailleurs Pia Petersen clame haut et fort sa différence avec les autres femmes, cette récurrence tout au long de cette lettre m'a un petit peu agacée, elle n'est pas une maîtresse comme les autres, ne tempête pas, accepte qu'il la trompe et souffre en silence, elle ne veut pas avoir d'enfant ni se marier. Certes elle a choisi de ne pas se marier avec l'homme qu'elle aime et de ne pas avoir d'enfant, elle a choisi un mode de vie hors des conventions et elle assume ses choix, quand bien même tout cela lui parait naturel et cohérent, elle doit toujours se justifier et les défendre aux yeux des autres, surtout des autres femmes. Pour les femmes qui ont des enfants, ne pas en avoir est désormais inconcevable, du coup la vie des femmes sans enfant leur semble vide, de là à extrapoler sur le bonheur de chacune il n'y a qu'un pas. Elle fait un bien triste portrait de ses copines, qui se plaignent que leur mari n'aide pas, ne sont pas forcément heureuses dans leur couple, mais ont un statut d'épouse et de mère qu'elle n'a pas, c'est un club dont elle est exclue. Ce qu'elle constate avant tout et avec justesse, c'est que le jugement des femmes à son égard est bien plus dur que celui des hommes, je n'ai jamais entendu un homme me dire « tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas d'enfant », alors qu'on s'est toutes entendu dire ça de la part d'une amie au moins une fois. Au début ça blesse mais après on finit par s'y faire… Mais que fait l'auteur de celles qui sont épanouies en tant que femme et mère, il y en a bien pourtant ? Ce n'est malheureusement pas une position que l'auteur envisage.

La valeur fondamentale pour Pia Petersen, c'est la liberté, celle qu'elle a choisi, de vivre seule pour mieux se consacrer à l'écriture. Elle se définit par son statut d'écrivain qui nécessite d'être réceptive, ouverte au monde, de l'observer en permanence. Etre écrivain est une manière d'être, on ne peut s'en détacher. C'est peut-être ce que j'ai trouvé de plus touchant dans cette lettre, cette déclaration d'amour à l'écriture, le seul véritable engagement qu'elle ait pris. Sans toujours être d'accord avec les positions de Pia Petersen, les problématiques abordées concernent toutes les femmes.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Et les femmes qui pensent accéder à un niveau supérieur en enfantant, en quoi est-ce désintéressé ? Cette générosité à laquelle tous font référence est bidon puisqu'elle est fondée sur une obligation, un devoir, une absence de choix ou un but comme prolonger sa propre enfance, ou laisser une trace de soi dans le monde, ou sauver un mariage, ou donner du sens à sa vie. L'enfant en paye simplement le prix.
Mais on le dit encore, ne pas enfanter est un acte d'égoïsme. [...]
Je suppose que c'est la raison pour laquelle les femmes se sentent supérieures puisqu'elles seules accèdent à la générosité absolue. Elles le disent d'ailleurs, qu'une femme qui n'a pas d'enfant ne peut pas en parler puisqu'elle ne sait pas, elle ne l'a pas vécu. Moi, je trouve que cela ressemble à un régime totalitaire.
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Jamais je ne soumettrais l'amour à un contrat, ça jamais, mais attention, je ne suis pas non plus une adepte de l'amour libre [...] C'est que je m'estime libre quand je choisis par moi-même de vivre l'amour et d'approfondir une relation. Cela ne veut pas dire que j'échappe aux contraintes, la jalousie, le manque de toi quand tu pars, le doute que tu ne m'aimes plus. [...] De toute façon, quoi qu'on fasse, il y a toujours un choix et j'avais choisi de vivre le mien, le vivre avec toi sans détruire ma vie et par conséquent pourrir aussi la tienne. Finalement, tu n'avais pas vu tout cela, n'est-ce pas ? Des contraintes, il y en a toujours mais on peut décider de quelles contraintes et de quelles douleurs on veut souffrir et c'est ce que j'ai fait. Et pas un seul instant je ne l'ai regretté. Je me souviendrai toujours combien j'avais été troublée lorsque je m'étais vue moi-même au travers du regard des autres, regard qui me jugeait d'après des lois ancestrales, tirées de la Bible. Pourquoi accepter cela ?
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Je leur dis que non, je n'allais pas le regretter puisque j'avais suivi mes exigences et que le paquet enfant/mari ne figurait pas en haut sur ma liste, toujours pas.
Si elles voulaient me voir en tant que mégère manquant d'amour parce que je n'avais pas eu d'enfant alors elles devraient attendre puisque je ne manquais de rien et je leur dis que j'étais une femme, soit, mais que je me définissais en tant qu'être humain et non pas en femme/reproductrice et qu'il était grand temps que la femme arrive au stade l'être humain, au lieu d'être toujours coincée dans ses instincts primaires. p.58
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Apparemment tu ignorais que je ne suis pas une femme en général. La vision que tu avais de moi était finalement fondée sur une interprétation, une perception de ce qui se dit sur les femmes et qui n'est pas très compliqué. Depuis mon enfance, on m'a raconté qu'une femme doit désirer se marier, elle doit vouloir des enfants et si ce n'est pas le cas, elle n'est pas normale, une vraie femme cherche l'homme avec qui construire le nid, un homme prêt à s'engager jusqu'au bout, ce bout étant la construction de la famille et accessoirement, elle peut viser une carrière, mais toujours accessoirement, l'enfantement étant le but final.
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Ce qui est terrible, c'est qu'on a beau dire que le regard des autres ne compte pas, on ne peut pas s'y soustraire, on le sent sur soi et ce regard nous enferme das une vision du monde si étroite qu'on a du mal à respirer. L'image de la femme célibataire reste figée dans ce stéréotype, où la femme s'épanouit uniquement grâce à l'enfant. Pourtant autre chose est envisageable, moi, je me vois autrement, mais ma vision tient-elle le coup face aux mères ?
Tu comprends ? J'ai fait des choix mais on suppose que j'ai des regrets, on s'en fout de ce que j'éprouve en réalité et ainsi on m'emprisonne. Je suis prisonnière de leurs regards ou de leur perception de la vie.
La femme refuse de franchir le pas pour devenir enfin ce qu'elle est, un être humain. Elle a fait demi-tour et réintégré le foyer, elle se soumet volontairement à un ancien modèle.
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27 oct. 2022 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 10/10/2022 avec Pia Petersen pour son roman "La vengeance des perroquets" paru aux éditions Les Arènes.
Elle est interviewée par Frédérique Deghelt.
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