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EAN : SIE156017_599
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Au XVIe siècle, en Italie comme ailleurs, le mariage des princes est un arrangement destiné à assurer la continuité de la dynastie en même temps qu'à augmenter leur patrimoine.
Sur le deuxième point, l'union de Vincent Gonzague, fils du duc de Mantoue, avec Marguerite Farnèse, petite-fille du duc de Parme, satisfait tout le monde. En revanche, sur le premier, le bruit ne tarde pas à courir qu'il n'y aura pas d'héritier, le mariage n'ayant pas été consommé. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Nous sommes au XVI ème siècle.
On doit marier Vincent Gonzague, fils du duc de Mantoue, avec Marguerite Farnèse, petite-fille du duc de Parme. Je dis bien « on doit marier » car, à cette époque, dans les familles dirigeantes, l'attirance, voire l'amour entre deux jeunes gens n'a que peu d'importance. Seules comptent la perpétuation de la lignée, l'augmentation de la zone d'influence ; voire la préservation de la paix sur le territoire…
Le mariage sera célébré. Mais très vite le doute s'installe, et, à deux ans passés, la question se pose : a-t-il été consommé ? Il semblerait bien que non…
On se questionne, on doute, on suppute : « Suivant les uns, la nature du Prince était ‘' triste et flétrie ‘' ; suivant les autres, ‘'de dimensions monstrueuses ‘'. A croire le parti du prince, la princesse souffrait d'un excès d'arctitude (?!) ou d'une forme de distorsion ».
Le Pape, Grégoire XIII ( oui oui, celui du calendrier ), finira par être mis dans le coup, si j'ose dire. Un consistoire sera convoqué qui devra statuer sur le cas…

Bon. Soyons honnête, un thème alléchant, une part de notre histoire souvent méconnue, une documentation très riche, mais une lecture rendue très ardue par le style et la construction de l'opus. Il m'aura fallu une détermination pleine de bonnes résolutions de début d'année pour aller au bout.
Au suivant…
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La nature du prince n'est pas le plus connu des romans de Roger Peyrefitte. Quel plaisir, cependant, prend-on à le relire ! Avec sa verve habituelle, l'élégance précise de sa plume que des citations latines souvent burlesques dans leur contexte rehaussent joyeusement, l'auteur prend prétexte d'un jugement historique – et canonique – visant à connaître de la « nature » de ce prince, le duc de Mantoue, grand seigneur du XVIe siècle, mené par l'Église apostolique, catholique et romaine. Il s'agit en fait d'évaluer son aptitude à consommer un mariage au sujet duquel les grands noms de l'Italie et de l'Europe d'alors se déchirent selon leurs alliances et leurs intérêts. Afin de trancher cette question qui soulève de nombreux doutes, le souverain pontife, Grégoire XIII, décide d'une épreuve in virginem devant témoins. Leur rôle sera de « voir et toucher », afin d'attester auprès du saint siège de la puissance virile du candidat devant une vierge qu'il va falloir dénicher dans un couvent.
Roger Peyrefitte, grand spécialiste de la liturgie et des fastes de l'Église d'antan, met au service du lecteur son immense culture afin de lui faire revivre avec espièglerie les petites intrigues et les moeurs bien surprenantes d'un monde grandiose et oublié.
Précurseur des « Clés de saint Pierre », des « Chevaliers de Malte » et de « La soutane rouge », ce charmant livre, que l'on trouve toujours facilement en édition de poche et en occasion, est apte à ravir tous les passionnés de l'auteur, ainsi que les curieux et les amoureux de cette vieille Église disparue, si humaine dans ses petits travers d'alors et dont les shows messianiques dominicaux – tout en pompe et en latin – remplissaient encore de fidèles les édifices du culte.
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Nous sommes à la fin du XVIe siècle. le prince est Vincent Gonzague, fils du duc de Mantoue. Quant à sa "nature", il s'agit du mot fleuri et pudique choisi pour désigner son sexe.
Vincent se marie avec Marguerite Farnèse de la maison de Parme. le temps passe, mais aucun enfant ne voit le jour de cette union.
La rumeur s'étend : Vincent serait impuissant. Mais il s'avère que le problème est chez la mariée : "le pertuis était trop étroit pour la cheville", comme il est dit élégamment. Seule issue pour la jeunette : nullité du mariage et couvent.
Les Gonzague partent derechef à la recherche d'une belle pour assurer leur postérité et leur choix se porte sur une Médicis. Mais il faudra auparavant tordre son cou à la calomnie, toujours rampante et qui n'a pas dit son dernier mot.
Avec l'autorisation du pape et la participation du clergé est donc organisée une démonstration préalable de la virilité (entendue comme "erectio, introductio, emissio") de Vincent avec une jeune vierge qui sera dédommagée de ses efforts, cette preuve de virilité devant se faire en présence de témoins qui devront « voir et toucher » au moment idoine. Ce qui fut fait.
Toute cette affaire nous est contée avec précision, moult détails, impertinence et ironie sous-jacente dans un français épuré et élégant truffé d'expressions anciennes.
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Les faits se déroulent à la fin du XVIème siècle en Italie. Soupçonné d'impuissance, le prince Vincent Gonzague, héritier de Mantoue, fut contraint de prouver sa vigueur sexuelle, devant témoin, afin de pouvoir épouser, en secondes noces, Eléonore de Médicis. Dans ce récit, basé sur d'authentiques faits historiques, l'écrivain nous fait partager sa vaste culture classique et sa connaissance très documentée des moeurs dissolues et des pratiques obscènes de cette époque.

A la faveur d'un style d'écriture élégant mais incisif, teinté d'une ironie caustique, il décrit, avec force détails, les agissements abjects de la bourgeoisie huppée, à l'origine d'actes odieux, tels que la pédophilie et le viol, avec la complicité et la bénédiction du clergé. Esprit rebelle ou électron libre, Roger Peyrefitte était un grand défenseur de l'homosexualité et de la « liberté amoureuse ». Aussi brillant que controversé, il fut pourtant un romancier visionnaire en son temps puisque ses thématiques de prédilection, aux arrière-goûts de scandale, font encore l'actualité de nos jours.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Suivant les uns, la nature du Prince était « triste et flétrie » ; suivant les autres, « de dimensions monstrueuses ». A croire le parti du prince, la princesse souffrait d’un excès d’arctitude ou d’une forme de distorsion.
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Le cardinal Caetani, arrière-arrière neveu de Boniface VIII et qui avait reçu la pourpre à douze ans, dit qu’il y avait, en outre, l’impuissance temporaire et l’impuissance perpétuelle. Le cardinal Gonzague affirma son neveu exempt de toute impuissance, fût-elle relative et temporaire.
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La matrone, don Guy et Vinta refirent le lit avec des draps neufs. La belle se déshabilla derrière un paravent et le prince en pleine lumière. Il fit voir au chevalier, selon la volonté du grand-duc et de la grande-duchesse, que « ses instruments étaient bien faits, bien proportionnés et complets ». Cette simple constatation prouvait déjà que les Farnèses avaient menti par la gorge lorsqu'ils disaient sa nature « triste et flétrie » ou veuve de girandoles. En revanche, les dimensions, au repos, déçurent un peu le chevalier ; elles ne justifiaient pas la renommée inverse, même corrigée par Donati.
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Le cardinal Peretti de Montalto (le futur Sixte-Quint), frère mineur conventuel, ancien inquisiteur de la foi, qui, berger dans son enfance, avait châtré les agneaux à coups de dents, résuma le débat par les trois conditions canoniques de la puissance virile : erectio, introductio, emissio. Qu’en était-il pour don Vincent ?
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Le cardinal Savelli […] dit que l’abus du péché d’Onan et celui du péché contre nature étaient des causes d’impuissance relative et non absolue. Le cardinal Gonzague frémit de cette allusion aux goûts de son neveu […]. L’ange de Sodome passa.
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