AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782259002042
524 pages
Plon (10/06/2004)
3.61/5   41 notes
Résumé :
Plus d'un quart de siècle a passé sur Le Mal français, et le mal qu'il met en évidence est toujours avec nous, un mal venu de très loin, et qui a l'avenir devant lui. Nous pouvons nous reconnaître dans ce miroir, mais après ? "Le succès d'un livre n'est qu'une minuscule ride sur l'eau profonde d'une culture. " Le Mal français a connu le succès, il est un livre de référence, un classique de la pensée politique. Mais il n'a jamais cessé d'être un livre d'actualité, un... >Voir plus
Que lire après Le mal françaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Si vous voulez comprendre la crise des gilets jaunes, le 21 avril 2002, la mauvaise humeur quotidienne des français, ou encore l'absence de géant internet en France, ce livre est fait pour vous. Sauf qu'il est paru en… 1976 !
Nul doute que les écrits d'Alain Peyrefitte seront un jour remis au goût du jour, car un livre comme celui-ci fait clairement mouche à chaque ligne. Non seulement le mal français ne date pas des dernières élections, ni même d'une quarantaine d'années, mais il semble clairement remonter à plus de quatre siècles ! Il prend racine dans la contre-réforme des pays latins, et s'est matérialisé politiquement sous Louis XIV sous la forme d'un système hyper-centralisé, avant d'être largement confirmé par les révolutionnaires de 1789 puis le Premier Empire, sans jamais être réellement remis en cause par la suite, bien protégé derrière des murailles de tabous collectifs. Peyrefitte va encore plus loin dans l'analyse en le faisant remonter au césarisme romain, qui a tant inspiré l'organisation de notre Église Catholique. Un mal qui ronge la société française et lui hôte une chose simple mais essentielle pour avancer : la confiance.
Comme dans tous ses essais, Peyrefitte offre une réflexion de haute qualité au lecteur, avec la bienveillance de celui qui voudrait sincèrement faire avancer son pays et lui éviter de sombrer dans le chaos, mais aussi avec une grande intransigeance par rapport aux discours simplistes et manichéens que la France se plaît tant à inventer et réinventer.
Je terminerais par ces mots : « Saurons-nous retenir aussi nos fils et nos filles devant la tentation, qui déjà les étreint, du désespoir, du refus de la vie – devant l'attrait du vide ? »
Commenter  J’apprécie          100
Je continue à lire le très gros livre d'Alain Peyrefitte que je ne réussis pas prendre trop au sérieux : il utilise beaucoup le concept d'esprit d'une nation, il distribue aux pays du monde des étiquettes : vaillant, peureux, futile , etc , et avec ces caractéristiques il essaye d'expliquer l'histoire de ces pays . Une façon pas vraiment convaincante. Mais c'est amusant de supposer qu'il ait raison. J'aime l'image de la France qu'il construit de cette manière : un pays qui a toujours utilisé son énergie surtout pour son développement spirituel et culturel, tandis que que les autres mettaient au premier plan côté matériel. La cause en serait ce que les gènes d'anti-libéralisme et de royalisme latent caractérisent les Français malgré toutes les apparences.
Je trouve ça infiniment sympathique .
Commenter  J’apprécie          60
Premier ouvrage politique parmi les lectures, et si je peux le permettre un peu d'humour, cela fait mal... Oui Peyrefitte est brillant, visionnaire, oui il a écrit en 76 ce que nous voyons aujourd'hui de nos faiblesses, oui le français est une race à part et incorrigible. C'est vrai qu'il aurait pu l'ecrire en moins de pages, mais sa démonstration est sans appel et à le mérite de balayer les à priori politiques. Je regrette Cependant que la seule issue, la seule solution à nos mots soit la croissance.. C'est sans doute ce qui manque à notre petit monde qui n'a plus rien à envier, penser à un monde sans cette fichue croissance devenue stupide.
Commenter  J’apprécie          20
Un livre qui avait fait du bruit à l'époque, mais qui maintenant est tombé dans l'oubli. On peut le regretter. Même si les années ont passé, on y apprend encore des choses intéressantes, notamment sur le rôle de la démographie dans la chute de la puissance de la France. A lire donc.
Commenter  J’apprécie          10
Lu à sa parution (ou presque) et relu fin 2017, cette fine analyse de la France n'a hélas pas pris une ride.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La bureaucratie ne se contente pas de se substituer au pouvoir politique placé au-dessus d’elle. Elle tend à se substituer aux administrés situés au-dessous d’elle. Elle offre des moyens illimités à l’intolérante passion du bien commun qui anime les meilleurs de ses hommes. « Fonctionnaire zélé » : ce compliment traditionnel, souvent justifié, le paradoxe est qu’il faille s’en plaindre.

Le tempérament technocratique est immuable : « L’autorité était sa loi et ses prophètes, son code, sa coutume, son droit. Appliqué, travailleur, d’un grand détail, faisant tout par lui-même ; un homme à peine visible, qui fermait la bouche aux gens par quelque chose de sec, de décisif et d’impérieux. » Il s’agit de Voysin, intendant de Louis XIV, vu par Saint-Simon. Il pourrait s’agir de tel directeur, inspecteur des finances ou préfet d’aujourd’hui.

Ni le désaveu de l’histoire, ni l’impatience des citoyens n’entament le sentiment d’infaillibilité qui imprègne l’administration : cette conviction vertigineuse que les hommes qui se trouvent au sommet de la hiérarchie savent seuls ce qui est bon pour les hommes qui peuplent les degrés inférieurs. Dans l’Église traditionnelle, c’étaient des prêtres, célibataires par vocation, qui initiaient les fiancés aux mystères de la vie du couple : dans notre société, ce sont des fonctionnaires qui savent ce que doivent faire industriels ou exportateurs, agriculteurs ou artistes.

Chapitre 29 L’envahissement
Commenter  J’apprécie          283
La mère qui aime son enfant si fort, qu’elle l’empêche de devenir adulte ; la « mère castratrice » de Freud ; la « mère arachne » d’Otto Rank, à l’affût au centre de sa toile ; la Genitrix » de Mauriac… Cette mère trop puissante, les Français, à travers les siècles, l’ont rencontrée à chaque étape de leur vie collective. Ils la retrouvent aujourd’hui encore.

Genitrix empêche son enfant de devenir un homme, avant de lui reprocher de ne pas en être un. Elle prend prétexte de l’immaturité où elle l’a maintenu, pour lui refuser le droit d’en sortir. Le vieil adolescent recule devant le rude apprentissage de la liberté. La mère stérilisante et l’enfant stérilisé s’enfoncent, complices, dans la même impasse.

Chapitre 27 L’irresponsabilité
Commenter  J’apprécie          271
Le mal français est-il incurable ? Répondre non, c'est s'engager à esquisser les principes d'une thérapeutique. Ne craignons pas de paraître présomptueux. Le malade, c'est nous-mêmes : est-ce présomptueux que de vouloir guérir ? Mais on ne présentera pas ici une ordonnance détaillée : seulement une réflexion sur la méthode ; et à titre d'exemples, quelques pistes sur lesquelles on pourrait avancer. Le propos de ce livre n'était pas d'établir un "programme" ou un "manifeste", mais de réfléchir et de faire réfléchir ; pour contribuer peut-être, en suscitant un débat d'idées, à nourrir les programmes et manifestes que d'autres, ensuite, viendront élaborer
Commenter  J’apprécie          100
L' assimilation est la seule "intégration à la française" possible ; la seule conforme aux traditions historiques de la France, à ses valeurs et même à sa nature. Sous le terme ambigu d' INTEGRER, on a amalgamé deux concepts antagonistes : soit ASSIMILER ; soit INSERER dans une société pluriethnique , où chaque ethnie garde sa culture.

La France est faite de beaucoup d' ethnies mais elle ne leur a jamais permis de subsister en tant que telles. Elle les a impitoyablement broyées et digérées. Depuis la Révolution, le service militaire, puis l' École , y ont puissamment contribué (.) Du moins la France a -t-elle exigé, avec succès, que les immigrants en métropole adoptent non seulement sa langue et sa culture, mais ses usages et ses idéaux.

Insérer sans assimiler, dans une société multiculturelle, ce serait simplement s' imagine-t-on, imiter le modèle américain. puisque le creuset a prouvé là-bas son efficacité, pourquoi ne le prouverait-il pas chez nous ?

L' assimilation en France des immigrants Européens, imprégnés depuis le fonds des âges par la culture gréco-latino-judéo-chrétienne, ne soulève pas de grandes difficultés. Seuls font problème les immigrants du Tiers-Monde (.) Ces communautés peinent autant à se moderniser sur leur propre sol, qu' à se fondre dans la population d' un pays moderne si elles y sont transplantées en groupe.
Commenter  J’apprécie          30
Voici la France, encore au début du siècle dernier la plus grande puissance du monde, aujourd'hui bien distanciée ; et même qui, malgré de récents progrès, éprouve quelque peine, pour se moderniser tout en gardant en équilibre, à suivre le train de pays plus agiles qu'elle
Commenter  J’apprécie          130

autres livres classés : politiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (152) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..