![]() |
S'agit-il d'un récit en partie autobiographique ? d'une autofiction ? En tout cas, il semblerait qu'une part de la vie réelle de l'homme soit bien entrée dans le livre en forme de petites discussions autour du bel âge, 80 ans. le narrateur y évoque les affres de l'âge mais ceux-ci sont contrebalancés par l'autodérision, l'humour et les opportunités qu'offre la vie d'une bande de retraités octogénaires vivant à Paris. C'est un récit qui se focalise en grande partie sur les affres de la vieillesse ; les défaillances du corps et de l'esprit, malheurs bien réels et douloureux, les souffrances physiques et morales ressenties au quotidien mais le narrateur évoque également avec un humour sarcastique et décapant les petits bonheurs de la vie de ces octogénaires privilégiés, il faut le reconnaître ; Il fait, par exemple, l'éloge de la lenteur, du temps dont on dispose à 80 ans et que l'on prend et savoure tant qu'on le peut. Ainsi s'exclame le narrateur : « Prendre mon temps pour petit-déjeuner, quel bonheur ! » Plus loin, « Je ne méprise plus les expressions "prendre son temps", "ménager du temps", "donner du temps au temps". A long terme, je n'ai plus beaucoup de temps ; à court terme, j'ai tout mon temps. C'est un paradoxe sur lequel je médite en prenant mon temps. » On y rencontre aussi toute une galerie de portraits de personnages accompagnant le narrateur qui prennent le bon temps comme il vient : les amis, les proches et autres relations du narrateur, surnommés les JOP ; les Jeunes Octogénaires Parisiens, ils sont tantôt pétulants et appréciés du narrateur, séducteurs malins et encore dynamiques, bricoleurs de génie, couples qui se disputent en public, mais ils restent tous de bons vivants aimant la bonne chère, les plaisirs quotidiens, les sorties, les voyages sans exclure les plaisirs plus sensuels encore présents ! Ces octogénaires sont solidaires et unis par l'amitié et les affinités. Le style est non dénué d'une certaine tendresse, accompagnée à certains endroits du texte d'un travail sur la langue, toutefois le narrateur pose également un regard critique et désabusé sur le monde actuel et son évolution. Le ton employé par le narrateur tout en restant lucide sur le processus douloureux du vieillissement est vif, humoristique voire ironique. + Lire la suite |