AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782073024657
4 pages
Gallimard (08/06/2023)
3.46/5   23 notes
Résumé :
Émouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Éclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant.
De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès racont... >Voir plus
Que lire après Célidan disparuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Et si vous vouliez inventer votre propre langue, avec vos propres mots et votre propre accent ? Tâche ardue que l'acteur, metteur en scène et écrivain Denis Podalydes entreprend à l'adolescence. Bien sûr on peut inventer n'importe quelle langue surtout quand on possède une imagination aussi débordante que celle de Denis , sauf que si on n'a pas d'interlocuteur votre langue sert à que dalle 😁! Et c'est ce qui finalement arrive à Denis qui se retrouve bien seul dans sa langue impossible 😊.

Dans ce livre autobiographique où il livre ses lubies, fantasmes, rêves et autres secrets de son personnage complexe , comme nous tous 😊, Podalydés semble avec ses propres termes « se monter constamment le bourrichon », expression qu'il qualifie des plus sympathiques, bien qu'elle le ridiculise volontiers. de magnifiques passages éclairent une enfance heureuse mais avec un fond d'angoisse permanent, comme la veillée du retour des parents partis en ville dîner ou la relation à la foi , une énergie qu'il n'a pas, et une énergie dont il doute fort vu qu'aussi sa Mamie fervente croyante fait disparaître Dieu de son existence vers la fin de sa vie, comme s'il n'avait jamais tenu la moindre place. La Mamie c'est Odette Ruat , dite Minnie, propriétaire de la Librairie Ruat , et qui lui enseignera celle qui deviendra sa seule religion , La Littérature 😊 !
Les anecdotes ne manquent pas de croustillant aussi par la suite, à l'adolescence, à la jeunesse…. et à la maturité. le passage à l'hôpital psychiatrique où il se retrouve en voulant se faire réformer est particulièrement hilarant, vu que la situation au fond parti d'une banale demande, à cause d'un détail de hasard , bascule dans un piège qui se referme sur lui…. Quand à Celidan, il sera le personnage qui scellera définitivement son destin d'acteur , « Célidan est le nom de cet acteur heureux, de cet homme heureux d'être acteur. Je le suis toujours . » Quelle chance n'est-ce-pas ? Quand à la mise en scène, oh là là , là aussi grandiose aventure qui débute avec « le projet qui sent la merde »😁!
Podalydes est non seulement un excellent acteur et metteur en scène, mais aussi un superbe conteur dont l'humour cynique me plait particulièrement, «  Je joue merveilleusement le rôle du jeune homme intelligent, quand je ne suis que malin comme un singe et incorrigiblement limité ». C'est son troisième livre que je viens de lire, et encore une fois je me suis régalée avec ce personnage engoncé dans son étrange métier d'acteur 😁!

« Si on m'attache les jambes, je continuerai à faire du théâtre avec mes bras, si on m'attache les bras, je continuerai avec mes mains, si on m'attache les mains, je continuerai avec ma langue, si on me coupe la langue, je continuerai avec la tête, les yeux, un seul oeil, je continuerai. »
Giorgio Strehler
Commenter  J’apprécie          9812
Je n'aurais sûrement pas lu Célidan disparu s'il ne m'avait été offert et ce fut une jolie découverte.
C'est une expérience intéressante que de lire un livre écrit par un acteur dont on connaît parfaitement la voix et de se laisser guider, bercer, étreindre par le flux des souvenirs et moments de vie. le plaisir de la lecture est comme augmenté, voire décuplé par le son qui nous vient à l'oreille.
Elle est particulière, cette voix, dont il a fait son instrument de travail, et qu'il sait magnifiquement traduire en mots sur la page. Chaude, douce, enveloppante, mais aussi plus fluette, légère, presque cassante, distante, et surtout ironique. On en retrouve les variations, les intonations, dans ses écrits.
De quoi nous parle-t-il ? de son enfance versaillaise dans une famille de quatre garçons qui se suivent par paires, auprès de sa grand-mère qui tient la plus grande et célèbre librairie de la ville, de ses parents désunis, des vacances en Bretagne et à Oléron, de son frère Bruno, le plus proche, avec lequel il partage les aventures du quotidien, de son petit frère Eric, suicidé, dont il porte en lui le désespoir.
Il nous fait partager son amour des livres, de la littérature, de la langue, des langues car, enfant, il en invente une, inversant les lettres des mots, une langue-monde qui le ravit mais le coupe des autres.
Il raconte ses débuts hésitants dans la profession, son manque de confiance en lui, ses doutes, ses échecs, ses fragilités. Il ressemble ainsi aux personnages qu'il incarne, des hommes sensibles, timides, un peu rêveurs et décalés.
Il rend hommage à quelques grandes figures de la scène théâtrale et cinématographique, et les pages qu'il consacre à Maurice Pialat sont parmi les plus déchirantes.
Denis Podalydès parle de lui simplement, honnêtement, avec humilité, et c'est ce qui fait le charme de ce livre émouvant qui nous fait parcourir les grands jalons de sa carrière.
Commenter  J’apprécie          207
Une autobiographie écrite avec le recul des années explique l'acteur d'aujourd'hui.

Côté famille : jeunesse versaillaise / Sa grand-mère libraire et sa mère pour son amour des mots / La foi / L'armée / Vacances en Bretagne / Ses idées sur Badinter, de la peine de mort, sur des causes politiques de gauche / Sa fratrie / Relation difficile avec son père pied-noir, de droite / Son service militaire (à ne pas manquer : follement épique) / le divorce des parents / Ses amours avec Céline et Valérie.

Côté théâtre : début Hernani / Jean Marais / acteur / metteur EN scène / Comédie Française.

MON AVIS
L'acteur Denis Podalydès cache bien son jeu, car outre la comédie, il oeuvre aussi dans l'écriture. Avouons que ses études littéraires à Hypokhâgne le prédisposent à l'exercice, il n'en est plus à un coup d'essai avec plusieurs livres à son actif. Voici un artiste aux multiples visages qui tient son succès en se faisant remarquer par les rôles qu'il incarne à merveille. de son style très agréable à lire, il se raconte à travers ses racines, ses amours, et dans une autre mesure, donne corps à des personnages fictifs de théâtre.

À la ville…
Je m'intéresse à la carrière cinématographique de Denis depuis ses premiers tournages avec son frère Bruno avec « Versailles Rive-Gauche ». Alors, quand j'ai trouvé sa biographie au hasard des rayons de la librairie, cela m'offrait donc l'occasion de mieux le connaître. Il déroule ses souvenirs de manière chronologique. Ses tragédies et anecdotes privées (ne manquez pas ses trois jours à l'armée !), familiales et professionnelles sont passées au crible, sans oublier sa relation privilégiée avec Bruno. En abordant avec sa pudeur habituelle ses réflexions sur divers thèmes, l'auteur confie tout un pan de sa vie intime et personnelle. Fidèle à son image sur les écrans, il livre sa vérité sans panache et avec recul.

… à la scène
Mais côté théâtre, D. Podalydès se remémore avec modestie ses déconvenues, à commencer par ses premiers engagements. Ainsi, avec ses déboires détaillés sur son principal rôle de la pièce d'Hernani, on relit par la même occasion la tragédie de Racine. Puis arrivent des satisfactions, le fruit de beaucoup de travail. Elles se révéleront d'ailleurs avec Celidan (un personnage de Corneille pour ceux qui l'ignorent).

Il décline aussi son cheminement professionnel, notamment jusqu'à la Comédie-Française. Ce que j'apprécie chez lui, c'est son apparence de anti-héros dans les comédies. Avec son incertitude naturelle, son allure préoccupée et son apparence sérieuse finalement, il fait sourire ou rire malgré lui. Ou du moins, c'est ce que son jeu laisse penser au spectateur. La feinte du comédien : avoir l'air de ne rien faire.

Si l'acteur vous plait, je vous recommande la plume fluide et érudite de l'écrivain. Son écriture aisée à rendre vivants les personnages suscitera l'envie de relire les pièces classiques. Mon seul regret est que ses prestations ne s'adressent qu'à une certaine classe intellectuelle… qui se limite à un parisianisme parisien.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
Commenter  J’apprécie          171
Lecture audio par l'auteur lui-même

Intéressante écoute d'une autobiographie d'un comédien féru de littérature et qui paraît très secret, introverti. Il se révèle d'une grande sensibilité, révélant des faits parfois tragiques, d'autres plus nostalgiques de son enfance, de son travail également en tant que comédien (comédie française) ou acteur au cinéma sans s'épargner, se racontant avec une sincérité touchante.
Commenter  J’apprécie          170
Le titre énigmatique attire. En fait, Célidan est un personnage d'une pièce peu jouée de Corneille (la Veuve). Denis Podalydès doit en jouer le rôle et... il y a un coup de théâtre imprévu pour notre acteur, en herbe à l'époque.
La couverture bleue du livre publié au Mercure de France me semblait prometteuse. Mais il est vrai que le nom de Denis Podalydès, acteur de cinéma et à la Comédie Française, sert de caution pour promouvoir des films "populaires" plus ou moins réussis, ce que l'auteur reconnaît lui-même.
Les anecdotes narrées, dans un style correct sans plus, ne sont pas toutes intéressantes.
L'homme semble un peu introverti, torturé. Il nous raconte sa jeunesse, sa famille, ses difficultés relationnelles avec les femmes. Beaucoup de noms propres dans le milieu du théâtre, du cinéma où l'on découvre des coulisses qui n'enchantent pas forcément.
Après tout, l'acteur reste un humain assez ordinaire. Mais moi, naïve que je suis , je pensais que cette lecture me ferait voler au-dessus d'une scène de théâtre moins prosaïque.
Commenter  J’apprécie          23


critiques presse (2)
LeFigaro
03 janvier 2023
Le public connaît son théâtre, son cinéma. Celui qui incarne en ce moment le roi Lear à la Comédie-Française est aussi un écrivain virtuose. Son nouveau récit est personnel mais généreux : il y évoque avant tout son amour fou de la littérature.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
24 octobre 2022
Denis Podalydès nous livre beaucoup de lui. Beaucoup, et avec une incroyable générosité parce qu’en filigrane, on peut peut-être aussi y voir une volonté de transmission…
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les Originaux*, c’est une famille où chacun a sa marotte, le père se pique d’astrologie, la mère de médecine, la fille s’adonne à la mélancolie, son mari n’est occupé que de lui-même, etc. Arrive un pirate, Monsieur du Cap-Vert, un vrai fou, qui va réclamer un héritage et arraisonner tout le monde.
*Voltaire
Commenter  J’apprécie          353
Tandis qu’elle s’enfonce dans la sénilité, ou plutôt qu’elle y stagne…..Quand j’y vais, je ne l’atteins pas, malgré mes trouvailles pour la distraire, attirer son attention, éveiller ses souvenirs, je ne parviens pas à son cœur, je ne déclenche aucune émotion.
(Sa mère )
Commenter  J’apprécie          311
Nicole Modeste, notre femme de ménage, aime les histoires de meurtres et nous a proposé d’assister à une séance aux assises du tribunal de Versailles. Seules l’intéressent les affaires où l’accusé risque sa tête.
Commenter  J’apprécie          340
Embarquer un groupe dans une galerie toujours plus noire et étroite, qu’éclaire, vacillante, l’unique lampe dont mon traditionnel casque est orné, s’enfoncer bientôt dans un lacis incertain de boyaux, nous obligeant tous à nous courber, à marcher à quatre pattes, à ramper, saisi moi-même d’étouffement au moment où je dois convaincre mes compagnons dubitatifs d’aller toujours plus avant et plus bas, voilà comment m’apparaît, dans tout son prestige aventurer et sans effroi, la mise en scène.
Commenter  J’apprécie          40
Nos études littéraires nous font entrevoir les productions du désir, ses éclats et la splendeur des vrais dieux, la littérature s’élève à des hauteurs telles qu’on peut écrire sur elle et c’est encore plus beau, ceux qui parlent des écrivains sont encore des écrivains, les écrivains sont des lecteurs et les lecteurs sont des écrivains, la littérature parle de LA littérature : c’est le sens ultime, elle-même est la déesse à laquelle elle voue son propre culte, notre émerveillement n’en finit pas, mais j’ai l’impression de rester dehors, j’aime rêver, mais à ce point-là, tout de même, c’est déconcertant. Je ne sais pas ce qu’en pensent les autres.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Denis Podalydès (72) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Podalydès
"En jouant, en écrivant Molière & Cie" paru aux Editions du Seuil
« le quatre centième anniversaire de la naissance de Molière a donné lieu à quantité de publications, de représentations, de manifestations diverses pendant un an. J'ai rédigé des préfaces et des notes personnelles, répondu à des journalistes, joué Orgon dans Tartuffe et repris deux mises en scène des Fourberies de Scapin et du Bourgeois gentilhomme. J'appartiens à la Comédie-Française dont Molière est le saint patron, l'emblème et l'apanage. Ma fréquentation de l'oeuvre s'est finalement à peine intensifiée cette année-là en regard des années précédentes, mais la publicité générale que produit une commémoration m'a fait réfléchir, a suscité des questions dont ce livre est le résultat, la collection, le prolongement. Il est fait aussi et surtout du goût, de l'appétit, du besoin presque buccal que j'ai de Molière. » Denis Podalydès
Denis Podalydès est sociétaire de la Comédie- Française depuis 2000. Il a mis en scène une quinzaine de pièces, parmi lesquelles "Cyrano de Bergerac" (cinq Molières en 2007, dont celui de metteur en scène). Également acteur au cinéma, il lit et enregistre régulièrement des oeuvres littéraires : Proust, Céline, Diderot, Jack London (Grand Prix du livre audio La Plume de Paon pour "Martin Eden" en 2020). Il est l'auteur de "Scènes de la vie d'acteur" (Seuil, 2006), "Voix off" (Mercure de France, Prix Femina essai 2008), "La Peur Matamore" (Seuil/Archimbaud, 2010) et de l'Album Shakespeare (La Pléiade, 2016).
Rencontre animée par Simon Daireaux
+ Lire la suite
autres livres classés : comédiensVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..